Alexandre Dumas - ANGE PITOU - Tome II

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– 118 –

– Mais, dit Billot, il me semble que ce n’était pas une proposition honnête à faire ni à accepter.

– Mon cher Billot, on appelle cela de la diplomatie, et dans le monde politique on admire fort ces sortes d’idées. Eh bien !

Billot, tout immorale que vous jugiez la chose, peut-être, malgré Washington, le plus loyal des hommes, eût-on trouvé des Amé-

ricains disposés à acheter la paix au prix de cette honteuse concession à l’Angleterre.

« Mais lord Chatham, le père de Pitt, ce malade condamné, ce mourant, ce fantôme qui déjà était entré jusqu’aux genoux dans la tombe, Chatham, qui semblait ne plus avoir à demander que le repos sur la terre avant le sommeil sous son monument ; ce vieillard se fit conduire au parlement, où la question allait être traitée.

« Il donnait le bras à son fils William Pitt, alors jeune homme de dix-neuf ans, et à son gendre : il était revêtu d’habits somptueux, dérisoire enveloppe de sa mortelle maigreur. Pâle comme un spectre, l’œil à moitié mort sous ses paupières languissantes, il se fit mener à son banc, au banc des comptes, tandis que tous les lords, stupéfaits de l’apparition inattendue, s’inclinaient et admiraient, comme eût pu faire le sénat romain au retour de Tibère déjà mort et oublié.

« Il écouta en silence, avec un profond recueillement, le discours de lord Richmond, l’auteur de la proposition, et quand celui-ci eut terminé, Chatham se leva pour répondre.

« Alors cet homme mort trouva de la force pour parler trois heures ; il trouva du feu dans son cœur pour allumer l’éclair de ses regards ; il trouva dans son âme des accents qui remuèrent tous les cœurs.

– 119 –

« Il est vrai qu’il parlait contre la France, il est vrai qu’il soufflait la haine à ses compatriotes, il est vrai que toutes ses forces et tout son feu, il les avait évoqués pour ruiner et dévorer le pays odieux rival du sien. Il défendit que l’Amérique fût re-connue indépendante, il défendit toute transaction, il cria : « La guerre, la guerre. » Il parla comme Annibal contre Rome, comme Caton contre Carthage. Il déclara que le devoir de tout Anglais loyal était de périr ruiné, plutôt que de souffrir qu’une colonie, une seule, se détachât de la mère patrie.

« Il acheva sa péroraison, lança sa dernière menace et tomba foudroyé.

« Il n’avait plus rien à faire dans ce monde ; on l’emporta expirant.

« Quelques jours après, il était mort.

– Oh ! oh ! firent à la fois Billot et Pitou, quel homme que ce lord Chatham !

– C’était le père du jeune homme de trente ans qui nous occupe, acheva Gilbert. Chatham mourut à soixante-dix ans. Si le fils vit l’âge du père, nous avons encore quarante ans de William Pitt à subir. Voilà, père Billot, celui à qui nous avons affaire ; voilà l’homme qui gouverne la Grande-Bretagne, voilà celui qui se souvient des noms de Lameth, de Rochambeau, de La Fayette ; qui sait, à l’heure qu’il est, tous les noms de l’Assemblée nationale ; celui qui a juré une haine à mort à Louis XVI, l’auteur du traité de 1778 ; celui enfin qui ne respirera pas librement tant qu’il y aura en France un fusil chargé et une poche pleine. Commencez-vous à comprendre ?

– Je comprends qu’il déteste fort la France. Oui, c’est vrai, mais je ne vois pas encore bien.

– 120 –

– Ni moi, dit Pitou.

– Eh bien, lisez ces quatre mots.

Et il présenta le papier à Pitou.

– De l’anglais ? fit celui-ci.

Don’t mind the money , dit Gilbert.

– J’entends bien, dit Pitou, mais je ne comprends pas.

Ne faites aucun cas de l’argent , répliqua le docteur. Et plus loin encore, revenant sur la même recommandation : Dites-leur de ne pas épargner l’argent, et de ne me rendre aucun compte .

– Alors ils arment ? dit Billot.

– Non, ils corrompent.

– Mais à qui est adressée cette lettre ?

– À tout le monde et à personne. Cet argent qu’on donne, qu’on répand, qu’on prodigue, on le donne à des paysans, à des ouvriers, à des misérables, à des gens enfin qui nous gâteront la Révolution.

Le père Billot baissa la tête. Ce mot expliquait bien des choses.

– Auriez-vous assommé de Launay d’un coup de crosse de fusil, vous, Billot ?

– Non.

– 121 –

– Auriez-vous tué Flesselles d’un coup de pistolet ?

– Non.

– Auriez-vous pendu Foullon ?

– Non.

– Auriez-vous apporté le cœur tout sanglant de Bertier sur la table des électeurs ?

– Infamie ! s’écria Billot. C’est-à-dire que, quelque coupable que fût cet homme, je me serais fait mettre en morceaux pour le sauver ; et la preuve, c’est que j’ai été blessé en le défendant, et que, sans Pitou qui m’a entraîné sur le bord de la ri-vière…

– Oh ! ça, c’est vrai, dit Pitou ; sans moi, il passait un mauvais quart d’heure, le père Billot.

– Eh bien ! voyez-vous, Billot, beaucoup de gens existent, qui agiront comme vous lorsqu’ils sentiront un soutien près d’eux, lesquels, au contraire, abandonnés aux mauvais exemples, deviennent méchants, puis féroces, puis frénétiques ; puis, quand le mal est fait, il est fait.

– Mais, enfin, objecta Billot, j’admets que M. Pitt, ou plutôt son argent, soit pour quelque chose dans la mort de Flesselles, de Foullon et de Bertier, qu’en retirera-t-il ?

Gilbert se mit à rire de ce rire silencieux qui étonne les simples et fait tressaillir les penseurs.

– Ce qu’il en retirera, vous le demandez ? dit-il.

– Oui, je le demande.

– 122 –

– Je vais vous le dire. Le voici : vous aimez beaucoup la Ré-

volution, n’est-ce pas, vous qui avez marché dans le sang pour prendre la Bastille ?

– Oui, je l’aimais.

– Eh bien ! maintenant, vous l’aimez moins. Eh bien !

maintenant, vous regrettez Villers-Cotterêts, Pisseleux, le calme de votre plaine, l’ombre de vos grands bois.

Frigida , murmura Pitou.

T

2F20

– Oh ! oui, vous avez raison, dit Billot.

– Eh bien ! vous, père Billot, vous fermier, vous proprié-

taire, vous enfant de l’Île-de-France, et par conséquent vieux Français, vous représentez le tiers, vous êtes de ce qu’on appelle la majorité. Eh bien ! vous êtes dégoûté !

– Je l’avoue.

– Alors, la majorité se dégoûtera comme vous.

– Après.

– Et un jour vous tendrez les bras aux soldats de M. de Brunswick ou de M. Pitt, lesquels viendront, au nom de ces deux libérateurs de la France, vous rendre les saines doctrines.

– Jamais !

– Bah ! attendez donc.

20« La fraîche vallée de Tempé », Virgile, Géorgiques .

– 123 –

– Flesselles, Bertier et Foullon étaient au fond des scélé-

rats, essaya d’objecter Pitou.

– Parbleu ! comme M. de Sartine et M. de Maurepas étaient des scélérats, comme M. d’Argenson et M. Philippeaux en étaient avant eux, comme M. Law en était un, comme M. Du-verney, les Leblanc et les de Paris en étaient, comme Fouquet en fut un, comme Mazarin en fut un autre, comme Semblancey, comme Enguerrand de Marigny furent des scélérats, comme M.

de Brienne en est un pour M. de Calonne, comme M. de Calonne en est un pour M. Necker, comme M. Necker en sera un pour le ministère que nous aurons dans deux ans.

– Oh ! oh ! docteur, murmura Billot, M. Necker un scélérat, jamais !

– Comme vous serez, mon bon Billot, un scélérat, pour le petit Pitou que voici, au cas où un agent de M. Pitt lui apprendra certaines théories sous l’influence d’une chopine d’eau-de-vie et de dix francs par jour d’émeute. Ce mot scélérat, voyez-vous, mon cher Billot, c’est le mot avec lequel, en révolution, on désigne l’homme qui pense autrement que soi ; nous sommes destinés à le porter tous, peu ou beaucoup. Quelques-uns le porte-ront si loin que leurs compatriotes l’inscriront sur leur tombe, d’autres tellement plus loin que la postérité ratifiera l’épithète.

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