Alexandre Dumas - ANGE PITOU - Tome II

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marchent un jour les générations dont cet enfant que voici est l’avant-garde.

– Je ne sais vraiment pas pourquoi vous désespérez, monsieur Gilbert ; est-ce parce qu’un malheureux a été égorgé sur la place de Grève ?

– Pourquoi as-tu de l’horreur alors ?… Va Billot ! égorge aussi.

– Oh ! que dites-vous là, monsieur Gilbert !

– Dame ! il faut être conséquent… Tu es venu tout pâle, tout tremblant, toi si brave et si fort, et tu m’as dit : « Je suis excédé. » Je t’ai ri au visage, Billot, et voilà que quand je t’explique pourquoi tu étais pâle, pourquoi tu étais excédé, c’est toi qui ris de moi à ton tour.

– Parlez ! parlez ! mais d’abord laissez-moi l’espoir que je retournerai guéri, consolé, dans mes campagnes.

– Les campagnes, écoute, Billot, tout notre espoir est là. La campagne : révolution dormante, qui remue tous les mille ans et qui donne le vertige à la royauté toutes les fois qu’elle remue. La campagne remuera à son tour, lorsque viendra l’heure d’acheter ou de conquérir ces biens mal acquis dont tu parlais tout à l’heure et qui engorgent la noblesse ou le clergé. Mais, pour pousser la campagne à la récolte des idées, il faut pousser le paysan à la conquête de la terre. L’homme, en devenant proprié-

taire, devient libre, et, en devenant libre, devient meilleur. À

nous autres donc, ouvriers privilégiés, pour qui Dieu consent à soulever le voile de l’avenir, à nous le travail terrible qui, après avoir donné au peuple la liberté, lui donnera la propriété. Ici, Billot, bonne œuvre et mauvaise récompense peut-être ; mais œuvre active, puissante, pleine de joies et de douleurs, pleine de gloire et de calomnie ; là-bas, sommeil froid et impuissant, dans

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l’attente d’un réveil qui se fera à notre voix, d’une aurore qui viendra de nous. Une fois la campagne réveillée, notre labeur ensanglanté sera fini, à nous, et son labeur paisible commence-ra, à elle.

– Quel conseil me donnez-vous donc alors, monsieur Gilbert ?

– Veux-tu être utile à ton pays, à ta nation, à tes frères, au monde, reste ici, Billot ; prends un marteau et travaille à cet atelier de Vulcain, qui forge des foudres pour le monde.

– Rester pour voir égorger, pour en venir peut-être à égorger moi-même ?

– Comment cela ? fit Gilbert avec un pâle sourire. Toi, égorger, Billot, que dis-tu donc là ?

– Je dis que si je reste ici, comme vous m’y invitez, s’écria Billot tout tremblant, je dis que le premier que je verrai attacher une corde à une lanterne, je dis que celui-là je le pendrai avec les mains que voilà.

Gilbert acheva de dessiner son fin sourire.

– Allons, dit-il, tu me comprends, et te voilà égorgeur aussi.

– Oui, égorgeur de scélérats.

– Dis-moi, Billot, tu as vu égorger de Losme, de Launay, Flesselles, Foullon et Bertier ?

– Oui.

– Comment ceux qui les égorgeaient les appelaient-ils ?

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– Des scélérats.

– Oh ! c’est vrai, dit Pitou, ils les appelaient des scélérats.

– Oui, mais c’est moi qui ai raison, dit Billot.

– Tu auras raison si tu pends, oui ; mais si tu es pendu, tu auras tort.

Billot baissa la tête sous ce coup de massue ; puis tout à coup, la relevant avec noblesse :

– Me soutiendrez-vous, dit-il, que ceux-là qui assassinent des hommes sans défense et sous la sauvegarde de l’honneur public, me soutiendrez-vous qu’ils soient des Français comme j’en suis un ?

– Ah ! dit Gilbert, ceci c’est autre chose. Oui, il y a en France plusieurs sortes de Français. Il y a d’abord le peuple français, dont est Pitou, dont tu es, dont je suis ; puis il y a le clergé français, puis il y a la noblesse française. Trois sortes de Français en France, Français chacun à son point de vue, c’est-à-

dire au point de vue de ses intérêts, et cela sans compter le roi de France, Français à sa manière. Ah ! Billot, ici, vois-tu, dans la manière différente d’être Français de tous ces Français-ci, ici est la vraie révolution. Tu seras Français d’une façon, l’abbé Maury sera Français d’une autre manière que toi, Mirabeau sera Fran-

çais d’une autre manière que l’abbé Maury ; enfin, le roi sera Français d’une autre manière que Mirabeau. Eh bien ! Billot, mon excellent ami, homme au cœur droit et à l’esprit sain, tu viens d’entrer dans la deuxième partie de la question que je traite. Fais-moi le plaisir, Billot, de jeter les yeux sur ceci.

Et Gilbert présenta au fermier un papier imprimé.

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– Qu’est-ce que cela ? dit Billot en prenant le papier.

– Lis.

– Eh ! vous savez bien que je ne sais pas lire.

– Dis à Pitou de lire, alors.

Pitou se leva, et se haussant sur la pointe des pieds, vint regarder par-dessus l’épaule du fermier.

– Ce n’est pas du français, dit-il ; ce n’est pas du latin, ce n’est pas non plus du grec.

– C’est de l’anglais, répliqua Gilbert.

– Je ne sais pas l’anglais, dit orgueilleusement Pitou.

– Je le sais, moi, dit Gilbert, et je vais vous traduire ce papier ; mais lisez d’abord la signature.

Pitt , dit Pitou ; qu’est-ce cela, Pitt ?

– Je vais vous l’expliquer, dit Gilbert.

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Chapitre XLIV

Les Pitt

– Pitt, reprit Gilbert, c’est le fils de Pitt.

– Tiens ! dit Pitou, c’est comme dans l’Écriture. Il y a donc Pitt premier et Pitt second ?

– Oui, et le Pitt premier, mes amis… Écoutez bien ce que je vais vous dire.

– Nous écoutons, répondirent ensemble Billot et Pitou.

– Ce Pitt premier fut pendant trente ans l’ennemi juré de la France ; il combattit du fond de son cabinet, où le clouait la goutte, Montcalm et Vaudreuil en Amérique, le bailly de Suffren et d’Estaing sur mer, Noailles et Broglie sur le continent. Ce Pitt premier avait eu pour principe qu’il fallait détrôner les Français de l’Europe. Pendant trente ans, il nous reprit une à une toute nos colonies, un à un tous nos comptoirs, tout le littoral de l’Inde, quinze cents lieues dans le Canada ; puis, quand il vit que la France était ruinée aux trois quarts, il lui suscita son fils pour la ruiner tout à fait.

– Ah ! ah ! fit Billot visiblement intéressé ; ainsi, le Pitt que nous avons…

– Précisément, reprit Gilbert, c’est le fils du Pitt que nous avons eu, que vous connaissez déjà, père Billot, que Pitou

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connaît, que l’univers connaît, et qui a eu trente ans au mois de mai dernier.

– Trente ans ?

– Vous voyez s’il a bien employé son temps, mes amis… Eh bien ! voilà déjà sept années qu’il gouverne l’Angleterre, sept années qu’il met en pratique les théories de son père.

– Alors, nous en avons encore pour un temps, dit Billot.

– Oui, d’autant plus que le souffle vital est vivace chez les Pitt. Laissez-moi vous en donner une preuve.

Pitou et Billot indiquèrent par un petit mouvement de tête du haut en bas qu’ils écoutaient avec la plus grande attention.

Gilbert continua :

– En 1778, le père de notre ennemi se mourait. Les médecins lui avaient annoncé que sa vie ne tenait plus qu’à un fil, et que le moindre effort romprait ce fil. On agitait alors en plein parlement la question d’abandonner les colonies américaines à leur désir d’indépendance, pour arrêter la guerre qui menaçait, fomentée par les Français, d’engloutir toute la richesse et tous les soldats de la Grande-Bretagne.

« C’était au moment où Louis XVI, notre bon roi, celui à qui toute la nation vient de décerner le titre de père de la liberté française, venait de reconnaître solennellement l’indépendance de l’Amérique ; là, sur les champs de bataille et dans les conseils avaient prévalu l’épée et le génie des Français : l’Angleterre fit offrir à Washington, c’est-à-dire au chef des insurgés, la reconnaissance de la nationalité américaine, si, se retournant contre les Français, la nouvelle nation voulait s’allier à l’Angleterre.

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