Alexandre Dumas - ANGE PITOU - Tome II

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Voilà, mon cher Billot, ce que je vois, et ce que vous ne voyez pas. Billot, Billot, il ne faut donc pas que les honnêtes gens se retirent.

– Bah ! fit Billot, quand les honnêtes gens se retireraient, la Révolution n’en irait pas moins son train ; elle est lancée.

Un nouveau sourire se dessina sur les lèvres de Gilbert.

– Grand enfant ! dit-il, qui abandonne le manche de la charrue, qui dételle les chevaux et qui dit : « Bon, la charrue n’a

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pas besoin de moi, la charrue fera son sillon toute seule. » Mais, mon ami, cette révolution, qui donc l’a faite ? les honnêtes gens, n’est-ce pas ?

– La France s’en flatte ; il me semble que La Fayette est un honnête homme, il me semble que Bailly est un honnête homme, il me semble que M. Necker est un honnête homme, il me semble enfin que M. Élie et que M. Hullin, que M. Maillard, qui combattaient avec moi, sont d’honnêtes gens ; il me semble enfin que vous-même…

– Eh bien ! Billot, si les honnêtes gens, si vous, si moi, si Maillard, si Hullin, si Élie, si Necker, si Bailly, si La Fayette s’abstiennent, qui donc travaillera ? Ces misérables, ces assassins, ces scélérats que je vous ai signalés ; les agents des agents de M. Pitt…

– Répondez un peu à cela, père Billot, dit Pitou convaincu.

– Eh bien ! dit Billot, on s’armera, et l’on tirera sur eux comme sur des chiens.

– Attendez. Qui s’armera ?

– Tout le monde.

– Billot, Billot, rappelez-vous une chose, mon bon ami, c’est que ce que nous faisons dans ce moment-ci s’appelle…

Comment s’appelle ce que nous faisons dans ce moment-ci, Billot ?

– Cela s’appelle de la politique, monsieur Gilbert.

– Eh bien ! en politique, il n’y a pas de crime absolu ; on est un scélérat ou un honnête homme, selon qu’on blesse ou sert les intérêts de celui qui nous juge. Ceux que vous appelez des scélé-

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rats donneront une raison spécieuse à leurs crimes, et, pour beaucoup d’honnêtes gens qui auront eu un intérêt direct ou indirect à ce que ces crimes soient commis, deviendront de très honnêtes gens eux-mêmes. Du moment où nous en serons là, prenons garde, Billot, prenons garde. Voilà du monde au manche et des chevaux aux traits de la charrue. Elle marche, Billot, elle marche, et sans nous.

– C’est effrayant, dit le fermier. Mais si elle marche sans nous, où ira-t-elle ?

– Dieu le sait ! fit Gilbert. Quant à moi, je n’en sais rien.

– Eh bien ! alors, si vous n’en savez tien, vous qui êtes un savant, monsieur Gilbert, à plus forte raison moi, qui suis un ignare. J’en augure donc…

– Qu’en augurez-vous, Billot, voyons ?

– J’en augure que ce que nous avons de mieux à faire, Pitou et moi, c’est de nous en retourner à Pisseleux. Nous reprendrons la charrue, la vraie charrue, celle de fer et de bois, avec laquelle on remue les terres, et non pas celle de chair et d’os qu’on appelle le peuple français, et qui regimbe comme un cheval vicieux. Nous ferons pousser du blé au lieu de répandre du sang, et nous vivrons libres, joyeux, et seigneurs chez nous. Venez, venez, monsieur Gilbert. Peste ! j’aime à savoir où je vais, moi.

– Un moment, mon brave cœur, dit Gilbert ; non, je ne sais pas où je vais, je vous l’ai dit et je vous le répète ; cependant, je vais et veux aller toujours. Mon devoir est tracé, ma vie appartient à Dieu ; mais mes œuvres sont la dette que je paierai à la patrie. Que ma conscience seulement me dise : « Va, Gilbert, tu es dans la bonne route, va ! » Voilà tout ce qu’il me faut, à moi.

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Si je me trompe, les hommes me puniront, mais Dieu m’absou-dra.

– Mais parfois les hommes punissent même ceux qui ne se trompent pas. Vous le disiez tout à l’heure.

– Et je le dis encore. N’importe ; je persiste, Billot. Erreur ou non, je continue. Répondre que l’événement ne prouvera point mon impuissance, Dieu me garde de prétendre cela ! mais avant tout, Billot, le Seigneur l’a dit : « Paix aux hommes de bonne volonté. » Soyons donc de ceux-là auxquels le Seigneur promet sa paix. Regarde M. La Fayette, tant en Amérique qu’en France, voilà déjà le troisième cheval blanc qu’il use, sans compter ceux qu’il usera encore. Regarde M. Bailly qui use ses poumons, regarde le roi qui use sa popularité. Allons, allons, Billot, ne soyons pas égoïstes. Usons-nous un peu, mon ami ; reste avec moi, Billot.

– Mais pour quoi faire, si nous n’empêchons pas le mal ?

– Billot, souviens-toi de ne jamais répéter ce mot-là, car je t’estimerais moins. Tu as reçu des coups de pied, des coups de poing, des coups de crosse et même des coups de baïonnette, quand tu as voulu sauver Foullon et Bertier.

– Oui, et même beaucoup, répondit le fermier en passant la main sur ses membres encore endoloris.

– Moi, j’ai eu l’œil presque enfoncé, dit Pitou.

– Et tout cela pour rien, ajouta Billot.

– Eh bien ! mes enfants, si, au lieu d’être dix, quinze, vingt de votre courage, vous eussiez été cent, deux cents, trois cents, vous arrachiez le malheureux à l’effroyable mort qu’on lui a faite ; vous épargniez une tache à la nation. Voilà pourquoi, au

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lieu de partir pour les campagnes, qui sont assez calmes, voilà pourquoi, Billot, j’exige, autant que je puis exiger quelque chose de vous, mon ami, que vous demeuriez à Paris, pour que j’aie sous la main un bras solide, un cœur droit ; pour que j’essaie mon esprit et mon œuvre sur la loyale pierre de touche de votre bon sens et de votre pur patriotisme ; pour qu’enfin répandant, non pas de l’or puisque nous n’en avons pas, mais l’amour de la patrie et du bien public, tu sois mon agent près d’une foule de malheureux égarés, pour que tu sois mon bâton quand j’aurai glissé, mon bâton quand j’aurai à frapper.

– Un chien d’aveugle, dit Billot avec une simplicité sublime.

– Justement, fit Gilbert du même ton.

– Eh bien ! j’accepte, dit Billot ; je serai ce que vous demandez.

– Je sais que tu abandonnes tout, fortune, femme, enfants, bonheur, Billot ! mais ce ne sera pas pour longtemps, sois tranquille.

– Et moi, demanda Pitou, que ferai-je ?

– Toi, dit Gilbert en regardant le naïf et robuste enfant, peu fanfaron d’intelligence ; toi, tu retourneras à Pisseleux consoler la famille de Billot, et expliquer la sainte mission qu’il a entreprise.

– À l’instant, dit Pitou tressaillant de joie à l’idée de retourner près de Catherine.

– Billot, dit Gilbert, donnez-lui vos instructions.

– Les voici, dit Billot.

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– J’écoute.

– Catherine est nommée par moi maîtresse de la maison.

Tu entends ?

– Et madame Billot ? fit Pitou, un peu surpris de ce passe-droit fait à la mère en faveur de la fille.

– Pitou, dit Gilbert, qui avait saisi l’idée de Billot à la vue d’une légère rougeur montée au front du père de famille, rappelle-toi ce proverbe arabe : « Entendre, c’est obéir. »

Pitou rougit à son tour ; il avait presque compris et senti son indiscrétion.

– Catherine est l’esprit de la famille, dit Billot sans façon, pour ponctuer sa pensée.

Gilbert s’inclina en signe d’assentiment.

– Est-ce tout ? demanda l’enfant.

– Pour moi, oui, dit Billot.

– Mais non pour moi, fit Gilbert.

– J’écoute, fit Pitou, disposé à mettre en pratique le proverbe arabe cité cinq minutes avant par Gilbert.

– Tu vas passer avec une lettre de moi au collège Louis-le-Grand, ajouta Gilbert ; tu donneras cette lettre à l’abbé Bérardier ; il te remettra Sébastien : tu me l’amèneras, je l’embrasse-rai, et tu le conduiras à Villers-Cotterêts, où tu le remettras à l’abbé Fortier pour qu’il ne perde pas trop son temps. Les dimanches et les jeudis il sortira avec toi ; fais le marcher sans

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