XX - Etudes de moeurs [Document électronique]

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– 191 –

– Je le comprends d’autant mieux, sire, répondit le colonel des gardes françaises, que j’ai grand’faim moi-même.

– Oh ! toi, Crillon, dit en riant le roi, tu as toujours faim.

– Pas toujours, sire ; oh ! non, Votre Majesté exagère, mais trois fois par jour ; et Votre Majesté ?

– Oh ! moi, une fois par an, et encore quand j’ai reçu de bonnes nouvelles.

– Harnibieu ! il paraît alors que vous avez reçu de bonnes nouvelles, sire ? Tant mieux, tant mieux, car elles deviennent de plus en plus rares, à ce qu’il me semble.

– Pas la moindre, Crillon ; mais tu sais le proverbe ?

– Ah ! oui : pas de nouvelles, bonnes nouvelles. Je ne m’y fie pas aux proverbes, sire, et surtout à celui-là ; il ne vous est rien venu du côté de la Navarre ?

– Rien.

– Rien ?

– Sans doute, preuve qu’on y dort.

– Et du côté de la Flandre ?

– Rien.

– Rien ? preuve qu’on s’y bat. Et du côté de Paris ?

– Rien.

– Preuve qu’on y fait des complots.

– 192 –

– Ou des enfants, Crillon. À propos d’enfants, Crillon, je crois que je vais en avoir un.

– Vous, sire ! s’écria Crillon, au comble de l’étonnement.

– Oui, la reine a rêvé cette nuit qu’elle était enceinte.

– Enfin, sire… dit Crillon.

– Eh bien ! quoi ?

– Cela me rend on ne peut plus joyeux de savoir que Votre Majesté avait faim de si grand matin. Adieu, sire.

– Va, mon bon Crillon, va.

– Harnibieu ! sire, fit Crillon, puisque Votre Majesté a si grand’faim, elle devrait bien m’inviter à déjeuner.

– Pourquoi cela, Crillon ?

– Parce qu’on dit que Votre Majesté vit de l’air du temps, ce qui la fait maigrir, attendu que l’air est mauvais, et que j’aurais été enchanté de pouvoir dire : Harnibieu ! ce sont pures calomnies, le roi mange comme tout le monde.

– Non, Crillon, non, au contraire, laisse croire ce qu’on croit ; cela me fait rougir de manger comme un simple mortel, devant mes sujets. Ainsi, Crillon, comprends bien ceci : un roi doit toujours rester poétique, et ne se jamais montrer que noblement. Ainsi, voyons, un exemple.

– J’écoute, sire.

– Rappelle-toi le roi Alexander.

– Quel roi Alexander ?

– 193 –

– Alexander Magnus. Ah ! tu ne sais pas le latin, c’est vrai.

Eh bien ! Alexandre aimait à se baigner devant ses soldats, parce qu’Alexandre était beau, bien fait et suffisamment dodu, ce qui fait qu’on le comparait à l’Apollon, et même à l’Antinous.

– Oh ! oh ! sire, fit Crillon, vous auriez diablement tort de faire comme lui et de vous baigner devant les vôtres, car vous êtes bien maigre, mon pauvre sire.

– Brave Crillon, va, dit Henri en lui frappant sur l’épaule, tu es un bien excellent brutal, tu ne me flattes pas, toi ; tu n’es pas courtisan, mon vieil ami.

– C’est qu’aussi vous ne m’invitez pas à déjeuner, reprit Crillon en riant avec bonhomie et en prenant congé du roi, plutôt content que mécontent, car la tape sur l’épaule avait fait balance au déjeuner absent.

Crillon parti, la table fut dressée aussitôt.

Le maître-d’hôtel royal s’était surpassé. Une certaine bisque de perdreaux avec une purée de truffes et de marrons attira tout d’abord l’attention du roi, que de belles huîtres avaient déjà tenté.

Aussi le consommé habituel, ce fidèle réconfortant du monarque, fut-il négligé ; il ouvrait en vain ses grands yeux dans son écuelle d’or ; ses yeux mendiants, comme eût dit Théophile, n’obtinrent absolument rien de Sa Majesté.

Le roi commença l’attaque sur sa bisque de perdreaux.

Il en était à sa quatrième bouchée, lorsqu’un pas léger effleura le parquet derrière lui, une chaise grinça sur ses roulettes, et une voix bien connue demanda aigrement :

– Un couvert !

– 194 –

Le roi se retourna.

– Chicot ! s’écria-t-il.

– En personne.

Et Chicot, reprenant ses habitudes, qu’aucune absence ne lui pouvait faire perdre, Chicot s’étendit dans sa chaise, prit une assiette, une fourchette, et sur le plat d’huîtres commença, en les arrosant de citron, à prélever les plus grosses et les plus grasses, sans ajouter un seul mot.

– Toi ici ! toi revenu ! s’écria Henri.

– Chut ! lui fit de la main Chicot, la bouche pleine.

Et il profita de cette exclamation du roi pour attirer à lui les perdreaux.

– Halte-là, Chicot, c’est mon plat ! s’écria Henri en allongeant la main pour retenir la bisque.

Chicot partagea fraternellement avec son prince et lui en rendit la moitié.

Puis il se versa du vin, passa de la bisque à un pâté de thon, du thon à des écrevisses farcies, avala par manière d’acquit, et par-dessus le tout, le consommé royal ; puis, poussant un grand soupir :

– Je n’ai plus faim, dit-il.

– Par la mordieu ! je l’espère bien, Chicot.

– Ah !… bonjour, mon roi, comment vas-tu ? Je te trouve un petit air tout guilleret ce matin.

– N’est-ce pas, Chicot ?

– 195 –

– De charmantes petites couleurs.

– Hein ?

– Est-ce à toi ?

– Parbleu !

– Alors, je t’en fais mon compliment.

– Le fait est que je me sens on ne peut plus dispos ce matin.

– Tant mieux, mon roi, tant mieux.

Ah ça ! mais ton déjeuner ne finissait point là, et il te restait bien encore quelques petites friandises ?

– Voici des cerises confites par les dames de Montmartre.

– Elles sont trop sucrées.

– Des noix farcies de raisin de Corinthe.

– Fi ! on a laissé les pépins dans les raisins.

– Tu n’es content de rien.

– C’est que, parole d’honneur, tout dégénère, même la cuisine, et qu’on vit de plus en plus mal à la cour.

– Vivrait-on mieux à celle du roi de Navarre ? demanda Henri en riant.

– Eh ! eh !… je ne dis pas non.

– Alors, c’est qu’il s’y est fait de grands changements.

– 196 –

– Ah ! quant à cela, tu ne crois pas si bien dire, Henriquet.

– Parle-moi un peu de ton voyage, alors ; cela me distraira.

– Très volontiers, je ne suis venu que pour cela. Par où veux-tu que je commence ?

– Par le commencement. Comment as-tu fait la route ?

– Oh ! une véritable promenade.

– Tu n’as pas eu de désagréments par les chemins ?

– Moi, j’ai fait un voyage de fée.

– Pas de mauvaises rencontres ?

– Allons donc ! est-ce qu’on se permettrait de regarder de travers un ambassadeur de Sa Majesté très chrétienne ? Tu calomnies tes sujets, mon fils.

– Je disais cela, reprit le roi, flatté de la tranquillité qui régnait dans son royaume, parce que n’ayant point de caractère officiel, ni même apparent, tu pouvais risquer.

– Je te dis, Henriquet, que tu as le plus charmant royaume du monde ; les voyageurs y sont nourris gratis, on les y héberge pour l’amour de Dieu, ils n’y marchent que sur des fleurs, et, quant aux ornières, elles sont tapissées de velours à franges d’or ; c’est incroyable, mais cela est.

– Enfin, tu es content, Chicot ?

– Enchanté.

– Oui, oui, ma police est bien faite.

– 197 –

– À merveille ! c’est une justice à lui rendre.

– Et la route est sûre ?

– Comme celle du paradis : on n’y rencontre que de petits anges qui passent en chantant les louanges du roi.

– Chicot, nous en revenons à Virgile.

– À quel endroit de Virgile ?

– Aux Bucoliques. O fortunatos nimium !

– Ah ! très bien, et pourquoi cette exception en faveur des laboureurs, mon fils ?

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