XX - Etudes de moeurs [Document électronique]
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– 212 –
horribles airs de leurs musettes. Mordieu ! heureusement que j’ai eu l’idée d’envoyer à François ce secours tant demandé ; Anvers va me compenser Cahors ; le Nord effacera les fautes du Midi.
– Amen ! dit Chicot en plongeant délicatement, pour achever son dessert, le bout de ses doigts dans les drageoirs et dans les compotiers du roi.
En ce moment la porte s’ouvrit et l’huissier annonça :
– M. le comte du Bouchage !
– Ah ! s’écria Henri, je te le disais bien, Chicot, voilà ma nouvelle qui arrive. Entrez, comte, entrez.
L’huissier démasqua la porte, et l’on vit apparaître dans le cadre de cette porte, à la portière tombant à demi, le jeune homme qu’on venait d’annoncer, pareil à un portrait en pied d’Holbein ou du Titien.
Il s’avança lentement et fléchit le genou au milieu du tapis de la chambre.
– Toujours pâle, lui dit le roi, toujours lugubre. Voyons, ami, pour un moment, prends ton visage de Pâques, et ne me dis pas de bonnes choses avec un mauvais air ; parle vite, du Bouchage, parce que j’ai soif de ton récit. Tu viens de Flandre, mon fils ?
– Oui, sire.
– Et lestement, à ce que je vois.
– Sire, aussi vite qu’un homme peut marcher sur la terre.
– Sois le bienvenu. Anvers, où en est Anvers ?
– 213 –
– Anvers appartient au prince d’Orange, sire.
– Au prince d’Orange, qu’est-ce que c’est que cela ?
– À Guillaume, si vous l’aimez mieux.
– Ah ça, mais, et mon frère ne marchait-il pas sur Anvers ?
– Oui, sire ; mais maintenant, ce n’est plus sur Anvers qu’il marche, c’est sur Château-Thierry.
– Il a quitté l’armée ?
– Il n’y a plus d’armée, sire.
– Oh ! fit le roi en faiblissant des genoux et en retombant dans son fauteuil, mais Joyeuse ?
– Sire, mon frère, après avoir fait des prodiges avec ses marins, après avoir soutenu toute la retraite, mon frère a rallié le peu d’hommes échappés au désastre, et a fait avec eux une escorte à M. le duc d’Anjou.
– Une défaite ! murmura le roi.
Puis, tout à coup, avec un éclair étrange dans le regard :
– Alors les Flandres sont perdues pour mon frère ?
– Absolument, sire.
– Sans retour ?
– Je le crains.
Le front du prince s’éclaircit graduellement comme sous le jour d’une pensée intérieure.
– 214 –
– Ce pauvre François, dit-il en souriant, il a du malheur en couronnes. Il a manqué celle de Navarre ; il a étendu la main vers celle d’Angleterre ; il a touché celle de Flandre : gageons, du Bouchage, qu’il ne régnera jamais : pauvre frère, lui qui en a tant envie !
– Eh ! mon Dieu ! c’est toujours comme cela quand on a envie de quelque chose, dit Chicot d’un ton solennel.
– Et combien de prisonniers ? demanda le roi.
– Deux mille, à peu près.
– Combien de morts ?
– Autant au moins ; M. de Saint-Aignan est du nombre.
– Comment ! il est mort, ce pauvre Saint-Aignan ?
– Noyé.
– Noyé ! Comment ! vous vous êtes donc jetés dans l’Escaut ?
– Non pas ; c’est l’Escaut qui s’est jeté sur nous.
Le comte fit alors au roi un récit exact de la bataille et de l’inondation.
Henri l’écouta d’un bout à l’autre avec une pose, un silence et une physionomie qui ne manquaient pas de majesté.
Puis, lorsque le récit fut fini, il se leva et alla s’agenouiller devant le prie-Dieu de son oratoire, fit son oraison, et, un instant après, revint avec un visage parfaitement rasséréné.
– Là ! dit-il, j’espère que je prends les choses en roi. Un roi soutenu par le Seigneur est réellement plus qu’un homme.
– 215 –
Voyons, comte, imitez-moi, et puisque votre frère est sauvé comme le mien, Dieu merci, eh bien ! déridons-nous un peu.
– Je suis à vos ordres, sire.
– Que veux-tu pour prix de tes services, du Bouchage ?
parle.
– Sire, dit le jeune homme en secouant la tête, je n’ai rendu aucun service.
– Je le conteste ; mais en tout cas, ton frère en a rendu.
– D’immenses, sire.
– Il a sauvé l’armée, dis-tu, ou plutôt les débris de l’armée.
– Il n’y a pas, dans ce qu’il en reste, un seul homme qui ne vous dise qu’il doit la vie à mon frère.
– Eh bien ! du Bouchage, ma volonté est d’étendre mon bienfait sur vous deux, et j’imiterai en cela le Seigneur tout-puissant qui vous a protégés d’une façon si visible en vous faisant tous deux pareils, c’est-à-dire riches, braves et beaux ; en outre j’imiterai ces grands politiques si bien inspirés toujours, lesquels avaient pour coutume de récompenser les messagers de mauvaises nouvelles.
– Allons donc ! dit Chicot, je connais des exemples de messagers pendus pour avoir été porteurs de mauvais messages.
– C’est possible, dit majestueusement Henri, mais il y a le sénat qui a remercié Varron.
– Tu me cites des républicains. Valois, Valois, le malheur te rend humble.
– Voyons, du Bouchage, que veux-tu ? que désires-tu ?
– 216 –
– Puisque Votre Majesté me fait l’honneur de me parler si affectueusement, j’oserai mettre à profit sa bienveillance ; je suis las de la vie, sire ; et cependant j’ai répugnance à abréger ma vie, car Dieu le défend ; tous les subterfuges qu’un homme d’honneur emploie en pareil cas sont des péchés mortels ; se faire tuer à l’armée, se laisser mourir de faim, oublier de nager quand on traverse un fleuve, ce sont des travestissements de suicide au milieu desquels Dieu voit parfaitement clair, car, vous le savez, sire, nos pensées les plus secrètes sont à jour devant Dieu ; je renonce donc à mourir avant le terme que Dieu a fixé à ma vie, mais le monde me fatigue et je sortirai du monde.
– Mon ami ! fit le roi.
Chicot leva la tête et regarda avec intérêt ce jeune homme si beau, si brave, si riche, et qui cependant parlait d’une voix si désespérée.
– Sire, continua le comte avec l’accent de la résolution, tout ce qui m’arrive depuis quelque temps fortifie en moi ce désir ; je veux me jeter dans les bras de Dieu, souverain consolateur des affligés, comme il est en même temps souverain maître des heureux de la terre ; daignez donc, sire, me faciliter les moyens d’entrer en religion, car, ainsi que dit le prophète, mon cœur est triste comme la mort.
Chicot, le railleur personnage, interrompit un instant la gymnastique incessante de ses bras et de sa physionomie, pour écouter cette douleur majestueuse qui parlait si noblement, si sincèrement, par la voix la plus douce et la plus persuasive que Dieu ait jamais donnée à la jeunesse et à la beauté.
Son œil brillant s’éteignit en reflétant le regard désolé du frère de Joyeuse, tout son corps s’étendit et s’affaissa par la sympathie de ce découragement qui semblait avoir, non pas détendu, mais tranché chaque fibre du corps de du Bouchage.
– 217 –
Le roi, lui aussi, avait senti son cœur se fondre à l’audition de cette douloureuse requête.
– Ah ! je comprends, ami, dit-il, tu veux entrer en religion, mais tu te sens homme encore, et tu crains les épreuves.
– Je ne crains pas pour les austérités, sire, mais pour le temps qu’elles laissent à l’indécision ; non, non, ce n’est point pour adoucir les épreuves qui me seront imposées, car j’espère ne rien retirer à mon corps des souffrances physiques, à mon esprit des privations morales ; c’est pour enlever à l’un ou à l’autre tout prétexte de revenir au passé ; c’est pour faire, en un mot, jaillir de la terre, cette grille qui doit me séparer à jamais du monde, et qui, d’après les règles ecclésiastiques, d’ordinaire pousse lentement comme une haie d’épines.
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