XX - Etudes de moeurs [Document électronique]

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– Pauvre garçon, dit le roi qui avait suivi le discours de du Bouchage en scandant pour ainsi dire chacune de ses paroles, pauvre garçon ! je crois qu’il fera un bon prédicateur, n’est-ce pas, Chicot ?

Chicot ne répondit rien. Du Bouchage continua :

– Vous comprenez, sire, que c’est dans ma famille même que s’établira la lutte ; que c’est dans mes proches que je trouverai la plus rude opposition ; mon frère le cardinal, si bon en même temps qu’il est si mondain, cherchera mille raisons de me faire changer d’avis, et s’il ne réussit point à me persuader, comme j’en suis sûr, il s’attaquera aux impossibilités matérielles, et m’alléguera Rome, qui met des délais entre chaque degré des ordres. Là, Votre Majesté est toute-puissante, là je reconnaîtrai la force du bras que Votre Majesté veut bien étendre sur ma tête. Vous m’avez demandé ce que je désirais, sire, vous m’avez promis de satisfaire à mon désir ; mon désir, vous le voyez, est tout en Dieu ; obtenez de Rome que je sois dispensé du noviciat.

– 218 –

Le roi, de rêveur qu’il était, se releva souriant, et prenant la main du comte :

– Je ferai ce que tu me demandes, mon fils, lui dit-il ; tu veux être à Dieu, tu as raison, c’est un meilleur maître que moi.

– Beau compliment que tu lui fais là ! murmura Chicot entre sa moustache et ses dents.

– Eh bien ! soit, continua le roi, tu seras ordonné selon tes désirs, cher comte, je te le promets.

– Et Votre Majesté me comble de joie ! s’écria le jeune homme en baisant la main de Henri avec autant de joie que s’il eût été fait duc, pair ou maréchal de France. Ainsi, c’est chose dite.

– Parole de roi, foi de gentilhomme, dit Henri.

La figure de du Bouchage s’éclaira ; quelque chose comme un sourire d’extase passa sur ses lèvres ; il salua respectueusement le roi, et disparut.

– Voilà un heureux, un bien heureux jeune homme ! s’écria Henri.

– Bon ! s’écria Chicot, tu n’as rien à lui envier, ce me semble, il n’est pas plus lamentable que toi, sire.

– Mais comprends donc, Chicot, il va être moine, il va se donner au ciel.

– Eh ! qui diable t’empêche d’en faire autant ? Il demande des dispenses à son frère le cardinal ; mais j’en connais un cardinal, moi, qui te donnera toutes les dispenses nécessaires ; il est encore mieux que toi avec Rome, celui-là ; tu ne le connais pas ? c’est le cardinal de Guise.

– 219 –

– Chicot !

– Et si la tonsure t’inquiète, car, enfin, c’est une opération délicate que celle de la tonsure, les plus jolies mains du monde, les plus jolis ciseaux de la rue de la Coutellerie, des ciseaux d’or, ma foi, te donneront ce précieux symbole, qui portera au chiffre trois le nombre des couronnes que tu auras portées et qui justifiera la devise : Manet ultima cœlo .

– De jolies mains, dis-tu ?

– Eh bien ! voyons, est-ce que tu vas dire, par hasard, du mal des mains de madame la duchesse de Montpensier après en avoir dit de ses épaules ? Quel roi tu fais, et quelle sévérité tu montres à l’endroit de tes sujettes !

Le roi fronça le sourcil et passa sur ses tempes une main tout aussi blanche que celles dont on lui parlait, mais plus tremblante assurément.

– Voyons, voyons, dit Chicot, laissons tout cela, car je vois, du reste, que la conversation t’ennuie, et revenons aux choses qui m’intéressent personnellement.

Le roi fit un geste moitié indifférent, moitié approbatif.

Chicot regarda autour de lui, faisant marcher son fauteuil sur les deux pieds de derrière.

– Voyons, dit-il à demi-voix, réponds, mon fils : ces messieurs de Joyeuse sont partis comme cela pour les Flandres.

– D’abord, que veut dire ton comme cela ?

– Il veut dire que ce sont des gens si âpres, l’un au plaisir, l’autre à la tristesse, qu’il me paraît surprenant qu’ils aient quitté Paris sans faire un peu de vacarme, l’un pour s’amuser, l’autre pour s’étourdir.

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– Eh bien ?

– Eh bien ! comme tu es de leurs meilleurs amis, tu dois savoir comment ils s’en sont allés.

– Sans doute, que je le sais.

– Alors, dis-moi, Henriquet, as-tu entendu dire ?…

Chicot s’arrêta.

– Quoi ?

– Qu’ils aient battu quelqu’un de considérable, par exemple ?

– Je ne l’ai pas entendu dire.

– Ont-ils enlevé quelque femme avec effraction et pistolades ?

– Pas que je sache.

– Ont-ils… brûlé quelque chose, par hasard ?

– Quoi ?

– Que sais-je, moi ? ce qu’on brûle pour se distraire quand on est grand seigneur, la maison d’un pauvre diable, par exemple.

– Es-tu fou, Chicot ? brûler une maison dans ma ville de Paris, est-ce que l’on oserait se permettre d’y faire de ces choses-là ?

– Ah ! oui, l’on se gêne !

– 221 –

– Chicot !

– Enfin, ils n’ont rien fait dont tu aies entendu le bruit ou vu la fumée ?

– Ma foi, non.

– Tant mieux, dit Chicot, respirant avec une sorte de facilité qu’il n’avait pas eue pendant tout le temps qu’avait duré l’interrogatoire qu’il venait de faire subir à Henri.

– Sais-tu une chose, Chicot ? dit Henri.

– Non, je ne la sais pas.

– C’est que tu deviens méchant.

– Moi ?

– Oui, toi.

– Le séjour de la tombe m’avait édulcoré, grand roi, mais ta présence me surit . Omnia letho putrescunt .

– C’est-à-dire que je suis moisi ? fit le roi.

– Un peu, mon fils, un peu.

– Vous devenez insupportable, Chicot, et je vous attribue des projets d’intrigue et d’ambition que je croyais loin de votre caractère.

– Des projets d’ambition, à moi ? Chicot ambitieux !

Henriquet, mon fils, tu n’étais que niais, tu deviens fou, il y a progrès.

– Et moi je vous dis, monsieur Chicot, que vous voulez éloigner de moi tous mes serviteurs, en leur supposant des

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intentions qu’ils n’ont pas, des crimes auxquels ils n’ont pas pensé ; je dis que vous voulez m’accaparer, enfin.

– T’accaparer ! moi ! s’écria Chicot ; t’accaparer ! pourquoi faire ? Dieu m’en préserve, tu es un être trop gênant, bone Deus ! sans compter que tu es difficile à nourrir en diable. Oh !

non, non, par exemple.

– Hum ! fit le roi.

– Voyons, explique-moi d’où te vient cette idée cornue ?

– Vous avez commencé par écouter froidement mes éloges à l’endroit de votre ancien ami, dom Modeste, à qui vous devez beaucoup.

– Moi, je dois beaucoup à dom Modeste ? Bon, bon, bon !

après ?

– Après, vous avez essayé de me calomnier mes Joyeuse, deux amis véritables, ceux-là.

– Je ne dis pas non.

– Ensuite, vous avez lancé votre coup de griffe sur les Guises.

– Ah ! tu les aimes à présent, ceux-là aussi ; tu es dans ton jour d’aimer tout le monde, à ce qu’il paraît.

– Non, je ne les aime pas ; mais comme, en ce moment, ils se tiennent cois et couverts ; comme, en ce moment, ils ne me font pas le moindre tort ; comme je ne les perds pas un instant de vue ; que tout ce que je remarque en eux c’est toujours la même froideur de marbre, et que je n’ai pas l’habitude d’avoir peur des statues, si menaçantes qu’elles soient, je m’en tiens à celles dont je connais le visage et l’attitude ; vois-tu, Chicot, un fantôme, lorsqu’il est devenu familier, n’est plus qu’un

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compagnon insupportable. Tous ces Guises, avec leurs regards effarouchés et leurs grandes épées, sont les gens de mon royaume qui jusque aujourd’hui m’ont fait le moins de tort ; et ils ressemblent, veux-tu que je dise à quoi ?

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