Маргерит Юрсенар - Les mémoires d'Hadrien

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Et c’est ici, dans cet intervalle entre le débarquement du malade et le moment de sa mort, que se place une de ces séries d’événements qu’il me sera toujours impossible de reconstituer, et sur lesquels pourtant s’est édifié mon destin. Ces quelques jours passés par Attianus et les femmes dans cette maison de marchand ont à jamais décidé de ma vie, mais il en sera éternellement d’eux comme il en fut plus tard d’une certaine après-midi sur le Nil, dont je ne saurai non plus jamais rien, précisément parce qu’il m’importerait d’en tout savoir. Le dernier des badauds, à Rome, a son opinion sur ces épisodes de ma vie, mais je suis à leur sujet le moins renseigné des hommes. Mes ennemis ont accusé Plotine d’avoir profité de l’agonie de l’empereur pour faire tracer à ce moribond les quelques mots qui me léguaient le pouvoir. Des calomniateurs plus grossiers encore ont décrit un lit à courtines, la lueur incertaine d’une lampe, le médecin Criton dictant les dernières volontés de Trajan d’une voix qui contrefaisait celle du mort. On a fait valoir que l’ordonnance Phœdime, qui me haïssait, et dont mes amis n’auraient pas pu acheter le silence, succomba fort opportunément d’une fièvre maligne le lendemain du décès de son maître. Il y a dans ces images de violence et d’intrigue je ne sais quoi qui frappe l’imagination populaire, et même la mienne. Il ne me déplairait pas qu’un petit nombre d’honnêtes gens eussent été capables d’aller pour moi jusqu’au crime, ni que le dévouement de l’impératrice l’eût entraînée si loin. Elle savait les dangers qu’une décision non prise faisait courir à l’État ; je l’honore assez pour croire qu’elle eût accepté de commettre une fraude nécessaire, si la sagesse, le sens commun, l’intérêt public, et l’amitié l’y avaient poussée. J’ai tenu entre mes mains depuis lors ce document si violemment contesté par mes adversaires : je ne puis me prononcer pour ou contre l’authenticité de cette dernière dictée d’un malade. Certes, je préfère supposer que Trajan lui-même, faisant avant de mourir le sacrifice de ses préjugés personnels, a de son plein gré laissé l’empire à celui qu’il jugeait somme toute le plus digne. Mais il faut bien avouer que la fin, ici, m’importait plus que les moyens : l’essentiel est que l’homme arrivé au pouvoir ait prouvé par la suite qu’il méritait de l’exercer.

Le corps fut brûlé sur le rivage, peu après mon arrivée, en attendant les funérailles triomphales qui seraient célébrées à Rome. Presque personne n’assista à la cérémonie très simple, qui eut lieu à l’aube, et ne fut qu’un dernier épisode des longs soins domestiques rendus par les femmes à la personne de Trajan. Matidie pleurait à chaudes larmes ; la vibration de l’air autour du bûcher brouillait les traits de Plotine. Calme, distante, un peu creusée par la fièvre, elle demeurait comme toujours clairement impénétrable. Attianus et Criton veillaient à ce que tout fût convenablement consumé. La petite fumée se dissipa dans l’air pâle du matin sans ombres. Aucun de mes amis ne revint sur les incidents des quelques jours qui avaient précédé la mort de l’empereur. Leur mot d’ordre était évidemment de se taire ; le mien fut de ne pas poser de dangereuses questions.

Le jour même, l’impératrice veuve et ses familiers se rembarquèrent pour Rome. Je rentrai à Antioche, accompagné le long de la route par les acclamations des légions. Un calme extraordinaire s’était emparé de moi : l’ambition, et la crainte, semblaient un cauchemar passé. Quoi qu’il fût arrivé, j’avais toujours été décidé à défendre jusqu’au bout mes chances impériales, mais l’acte d’adoption simplifiait tout. Ma propre vie ne me préoccupait plus : je pouvais de nouveau penser au reste des hommes.

TELLUS STABILITA

TELLUS STABILITA

Chapitre 11

Ma vie était rentrée dans l’ordre, mais non pas l’empire. Le monde dont j’avais hérité ressemblait à un homme dans la force de l’âge, robuste encore, bien que montrant déjà, aux yeux d’un médecin, des signes imperceptibles d’usure, mais qui venait de passer par les convulsions d’une maladie grave. Les négociations reprirent, ouvertement désormais ; je fis répandre partout que Trajan lui-même m’en avait chargé avant de mourir. Je raturai d’un trait les conquêtes dangereuses : non seulement la Mésopotamie, où nous n’aurions pas pu nous maintenir, mais l’Arménie trop excentrique et trop lointaine, que je ne gardai qu’au rang d’État vassal. Deux ou trois difficultés, qui eussent fait traîner des années une conférence de paix si les principaux intéressés avaient eu avantage à la tirer en longueur, furent aplanies par l’entregent du marchand Opramoas, qui avait l’oreille des Satrapes. Je tâchai de faire passer dans les pourparlers cette ardeur que d’autres réservent pour le champ de bataille ; je forçai la paix. Mon partenaire la désirait d’ailleurs au moins autant que moi-même : les Parthes ne songeaient qu’à rouvrir leurs routes de commerce entre l’Inde et nous. Peu de mois après la grande crise, j’eus la joie de voir se reformer au bord de l’Oronte la file des caravanes ; les oasis se repeuplaient de marchands commentant les nouvelles à la lueur de feux de cuisine, rechargeant chaque matin avec leurs denrées, pour le transport en pays inconnu, un certain nombre de pensées, de mots, de coutumes bien à nous, qui peu à peu s’empareraient du globe plus sûrement que les légions en marche. La circulation de l’or, le passage des idées, aussi subtil que celui de l’air vital dans les artères, recommençaient au-dedans du grand corps du monde ; le pouls de la terre se remettait à battre.

La fièvre de la rébellion tombait à son tour. Elle avait été si violente, en Égypte, qu’on avait dû lever en toute hâte des milices paysannes en attendant nos troupes de renfort. Je chargeai immédiatement mon camarade Marcius Turbo d’y rétablir l’ordre, ce qu’il fit avec une fermeté sage. Mais l’ordre dans les rues ne me suffisait qu’à moitié ; je voulais, s’il se pouvait, le restaurer dans les esprits, ou plutôt l’y faire régner pour la première fois. Un séjour d’une semaine à Péluse s’employa tout entier à tenir la balance égale entre les Grecs et les Juifs, incompatibles éternels. Je ne vis rien de ce que j’aurais voulu voir : ni les rives du Nil, ni le Musée d’Alexandrie, ni les statues des temples ; à peine trouvai-je moyen de consacrer une nuit aux agréables débauches de Canope. Six interminables journées se passèrent dans la cuve bouillante du tribunal, protégée contre la chaleur du dehors par de longs rideaux de lattes qui claquaient au vent. D’énormes moustiques, la nuit, grésillaient autour des lampes. J’essayai de démontrer aux Grecs qu’ils n’étaient pas toujours les plus sages, aux Juifs qu’ils n’étaient nullement les plus purs. Les chansons satiriques dont ces Hellènes de basse espèce harcelaient leurs adversaires n’étaient guère moins bêtes que les grotesques imprécations des juiveries. Ces races qui vivaient porte à porte depuis des siècles n’avaient jamais eu la curiosité de se connaître, ni la décence de s’accepter. Les plaideurs épuisés qui cédaient la place, tard dans la nuit, me retrouvaient sur mon banc à l’aube, encore occupé à trier le tas d’ordures des faux témoignages ; les cadavres poignardés qu’on m’offrait comme pièces à conviction étaient souvent ceux de malades morts dans leur lit et volés aux embaumeurs. Mais chaque heure d’accalmie était une victoire, précaire comme elles le sont toutes ; chaque dispute arbitrée un précédent, un gage pour l’avenir. Il m’importait assez peu que l’accord obtenu fût extérieur, imposé du dehors, probablement temporaire : je savais que le bien comme le mal est affaire de routine, que le temporaire se prolonge, que l’extérieur s’infiltre au-dedans, et que le masque, à la longue, devient visage. Puisque la haine, la sottise, le délire ont des effets durables, je ne voyais pas pourquoi la lucidité, la justice, la bienveillance n’auraient pas les leurs. L’ordre aux frontières n’était rien si je ne persuadais pas ce fripier juif et ce charcutier grec de vivre tranquillement côte à côte.

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