Маргерит Юрсенар - Les mémoires d'Hadrien
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Et c’est alors que m’apparut le plus sage de mes bons génies : Plotine. Il y avait près de vingt ans que je connaissais l’impératrice. Nous étions du même milieu ; nous avions à peu près le même âge. Je lui avais vu vivre avec calme une existence presque aussi contrainte que la mienne, et plus dépourvue d’avenir. Elle m’avait soutenu, sans paraître s’apercevoir qu’elle le faisait, dans mes moments difficiles. Mais ce fut durant les mauvais jours d’Antioche que sa présence me devint indispensable, comme plus tard son estime le resta toujours, et j’eus celle-ci jusqu’à sa mort. Je pris l’habitude de cette figure en vêtements blancs, aussi simples que peuvent l’être ceux d’une femme, de ses silences, de ses paroles mesurées qui n’étaient jamais que des réponses, et les plus nettes possible. Son aspect ne détonnait en rien dans ce palais plus antique que les splendeurs de Rome : cette fille de parvenus était très digne des Séleucides. Nous étions d’accord presque sur tout. Nous avions tous deux la passion d’orner, puis de dépouiller notre âme, d’éprouver notre esprit à toutes les pierres de touche. Elle inclinait à la philosophie épicurienne, ce lit étroit, mais propre, sur lequel j’ai parfois étendu ma pensée. Le mystère des dieux, qui me hantait, ne l’inquiétait pas ; elle n’avait pas non plus mon goût passionné des corps. Elle était chaste par dégoût du facile, généreuse par décision plutôt que par nature, sagement méfiante, mais prête à tout accepter d’un ami, même ses inévitables erreurs. L’amitié était un choix où elle s’engageait tout entière ; elle s’y livrait absolument, et comme je ne l’ai fait qu’à l’amour. Elle m’a connu mieux que personne ; je lui ai laissé voir ce que j’ai soigneusement dissimulé à tout autre : par exemple, de secrètes lâchetés. J’aime à croire que, de son côté, elle ne m’a presque rien tu. L’intimité des corps, qui n’exista jamais entre nous, a été compensée par ce contact de deux esprits étroitement mêlés l’un à l’autre.
Notre entente se passa d’aveux, d’explications, ou de réticences : les faits eux-mêmes suffisaient. Elle les observait mieux que moi. Sous les lourdes tresses qu’exigeait la mode, ce front lisse était celui d’un juge. Sa mémoire gardait des moindres objets une empreinte exacte ; il ne lui arrivait jamais, comme à moi, d’hésiter trop longtemps ou de se décider trop vite. Elle dépistait d’un coup d’œil mes adversaires les plus cachés ; elle évaluait mes partisans avec une froideur sage. En vérité, nous étions complices, mais l’oreille la plus exercée eût à peine pu reconnaître entre nous les signes d’un secret accord. Elle ne commit jamais devant moi l’erreur grossière de se plaindre de l’empereur, ni l’erreur plus subtile de l’excuser ou de le louer. De mon côté, ma loyauté n’était pas mise en question. Attianus, qui venait d’arriver de Rome, se joignait à ces entrevues qui duraient parfois toute la nuit, mais rien ne semblait lasser cette femme imperturbable et fragile. Elle avait réussi à faire nommer mon ancien tuteur en qualité de conseiller privé, éliminant ainsi mon ennemi Celsus. La méfiance de Trajan, ou l’impossibilité de trouver quelqu’un pour remplir ma place à l’arrière, me retiendrait à Antioche : je comptais sur eux pour m’instruire de tout ce que ne m’apprendraient pas les bulletins. En cas de désastre, ils sauraient rallier autour de moi la fidélité d’une partie de l’armée. Mes adversaires auraient à tabler avec la présence de ce vieillard goutteux qui ne partait que pour me servir, et de cette femme capable d’exiger de soi une longue endurance de soldat.
Je les vis s’éloigner, l’empereur à cheval, ferme, admirablement placide, le groupe patient des femmes en litière, les gardes prétoriens mêlés aux éclaireurs numides du redoutable Lusius Quiétus. L’armée qui avait hiverné sur les bords de l’Euphrate se mit en marche dès l’arrivée du chef : la campagne parthe commençait pour tout de bon. Les premières nouvelles furent sublimes. Babylone conquise, le Tigre franchi, Ctésiphon tombé. Tout, comme toujours, cédait à l’étonnante maîtrise de cet homme. Le prince de l’Arabie Characène se déclara sujet, ouvrant ainsi aux flottilles romaines le cours entier du Tigre : l’empereur s’embarqua pour le port de Charax au fond du Golfe Persique. Il touchait aux rives fabuleuses. Mes inquiétudes subsistaient, mais je les dissimulais comme des crimes ; c’est avoir tort que d’avoir raison trop tôt. Bien plus, je doutais de moi-même : j’avais été coupable de cette basse incrédulité qui nous empêche de reconnaître la grandeur d’un homme que nous connaissons trop. J’avais oublié que certains êtres déplacent les bornes du destin, changent l’histoire. J’avais blasphémé le Génie de l’empereur. Je me rongeais à mon poste. Si par hasard l’impossible avait lieu, se pouvait-il que j’en fusse exclu ? Tout étant toujours plus facile que la sagesse, le désir me venait de remettre la cotte de mailles des guerres sarmates, d’utiliser l’influence de Plotine pour me faire rappeler à l’armée. J’enviais au moindre de nos soldats la poussière des routes d’Asie, le choc des bataillons cuirassés de la Perse. Le Sénat vota cette fois à l’empereur le droit de célébrer, non pas un triomphe, mais une succession de triomphes qui dureraient autant que sa vie. Je fis moi-même ce qui se devait : j’ordonnai des fêtes ; j’allai sacrifier sur le sommet du mont Cassius.
Soudain, l’incendie qui couvait dans cette terre d’Orient éclata partout à la fois. Des marchands juifs refusèrent de payer l’impôt à Séleucie ; Cyrène immédiatement se révolta, et l’élément oriental y massacra l’élément grec ; les routes qui amenaient jusqu’à nos troupes le blé d’Égypte furent coupées par une bande de Zélotes de Jérusalem ; à Chypre, les résidents grecs et romains furent saisis par la populace juive, qui les obligea à s’entre-tuer dans des combats de gladiateurs. Je réussis à maintenir l’ordre en Syrie, mais je percevais des flammes dans l’œil des mendiants assis au seuil des synagogues, des ricanements muets sur les grosses lèvres des conducteurs de dromadaires, une haine qu’en somme nous ne méritions pas. Les Juifs et les Arabes avaient dès le début fait cause commune contre une guerre qui menaçait de ruiner leur négoce ; mais Israël en profitait pour se jeter contre un monde dont l’excluaient ses fureurs religieuses, ses rites singuliers, et l’intransigeance de son Dieu. L’empereur, revenu en toute hâte à Babylone, délégua Quiétus pour châtier les villes révoltées : Cyrène, Édesse, Séleucie, les grandes métropoles helléniques de l’Orient, furent livrées aux flammes en punition de trahisons préméditées au cours des haltes de caravanes ou machinées dans les juiveries. Plus tard, en visitant ces villes à reconstruire, j’ai marché sous des colonnades en ruine, entre des files de statues brisées. L’empereur Osroès, qui avait soudoyé ces révoltes, prit immédiatement l’offensive ; Abgar s’insurgea et rentra dans Édesse en cendres ; nos alliés arméniens, sur lesquels Trajan avait cru pouvoir compter, prêtèrent main-forte aux satrapes. L’empereur se trouva brusquement au centre d’un immense champ de bataille où il fallait faire face de tous côtés.
Il perdit l’hiver au siège de Hatra, place forte presque inexpugnable, située en plein désert, et qui coûta à notre armée des milliers de morts. Son entêtement était de plus en plus une forme de courage personnel : cet homme malade refusait de lâcher prise. Je savais par Plotine que Trajan, malgré l’avertissement d’une brève attaque de paralysie, s’obstinait à ne pas nommer son héritier. Si cet imitateur d’Alexandre mourait à son tour de fièvres ou d’intempérance dans quelque coin malsain de l’Asie, la guerre étrangère se compliquerait d’une guerre civile ; une lutte à mort éclaterait entre mes partisans et ceux de Celsus ou de Palma. Soudain, les nouvelles cessèrent presque complètement ; la mince ligne de communication entre l’empereur et moi n’était maintenue que par les bandes numides de mon pire ennemi. Ce fut à cette époque que je chargeai pour la première fois mon médecin de me marquer à l’encre rouge, sur la poitrine, la place du cœur : si le pire arrivait, je ne tenais pas à tomber vivant entre les mains de Lusius Quiétus. La tâche difficile de pacifier les îles et les provinces limitrophes s’ajoutait aux autres besognes de mon poste, mais le travail épuisant des jours n’était rien comparé à la longueur des nuits d’insomnie. Tous les problèmes de l’empire m’accablaient à la fois, mais le mien propre pesait davantage. Je voulais le pouvoir. Je le voulais pour imposer mes plans, essayer mes remèdes, restaurer la paix. Je le voulais surtout pour être moi-même avant de mourir.
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