Маргерит Юрсенар - Les mémoires d'Hadrien
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Si le groupe de mes partisans augmentait, celui de mes ennemis faisait de même. Le plus dangereux de mes adversaires était Lusius Quiétus, Romain métissé d’Arabe, dont les escadrons numides avaient joué un rôle important dans la seconde campagne dace, et qui poussait sauvagement à la guerre d’Asie. Je détestais tout du personnage : son luxe barbare, l’envolée prétentieuse de ses voiles blancs ceints d’une corde d’or, ses yeux arrogants et faux, son incroyable cruauté à l’égard des vaincus et des soumis. Ces chefs du parti militaire se décimaient en luttes intestines, mais ceux qui restaient s’en affermissaient d’autant plus dans le pouvoir, et je n’en étais que plus exposé aux méfiances de Palma ou à la haine de Celsus. Ma propre position, par bonheur, était presque inexpugnable. Le gouvernement civil reposait de plus en plus sur moi depuis que l’empereur vaquait exclusivement à ses projets de guerre. Mes amis, qui seuls eussent pu me supplanter par leurs aptitudes ou leur connaissance des affaires, mettaient une modestie très noble à me préférer à eux. Nératius Priscus, en qui l’empereur avait foi, se cantonnait chaque jour plus délibérément dans sa spécialité légale. Attianus organisait sa vie en vue de me servir ; j’avais la prudente approbation de Plotine. Un an avant la guerre, je fus promu au poste de gouverneur de Syrie, auquel s’ajouta plus tard celui de légat aux armées. Chargé de contrôler et d’organiser nos bases, je devenais l’un des leviers de commande d’une entreprise que je jugeais insensée. J’hésitai quelque temps, puis j’acceptai. Refuser, c’était se fermer les avenues du pouvoir à un moment où plus que jamais le pouvoir m’importait. C’était aussi s’enlever la seule chance de jouer le rôle de modérateur.
Durant ces quelques années qui précédèrent la grande crise, j’avais pris une décision qui me fit à jamais considérer comme frivole par mes ennemis, et qui était en partie calculée pour le faire, et pour parer ainsi toute attaque. J’étais allé passer quelques mois en Grèce. La politique, en apparence du moins, n’eut aucune part dans ce voyage. Ce fut une excursion de plaisir et d’étude : j’en rapportai quelques coupes gravées, et des livres que je partageai avec Plotine. J’y reçus, de tous mes honneurs officiels, celui que j’ai accepté avec la joie la plus pure : je fus nommé archonte d’Athènes. Je m’accordai quelques mois de travaux et de délices faciles, de promenades au printemps sur des collines semées d’anémones, de contact amical avec le marbre nu. À Chéronée, où j’étais allé m’attendrir sur les antiques couples d’amis du Bataillon Sacré, je fus deux jours l’hôte de Plutarque. J’avais eu mon Bataillon Sacré bien à moi, mais, comme il m’arrive souvent, ma vie m’émouvait moins que l’histoire. J’eus des chasses en Arcadie ; je priai à Delphes. À Sparte, au bord de l’Eurotas, des bergers m’enseignèrent un air de flûte très ancien, étrange chant d’oiseau. Près de Mégare, il y eut une noce paysanne qui dura toute la nuit ; mes compagnons et moi, nous osâmes nous mêler aux danses, ce que nous eussent interdit les lourdes mœurs de Rome.
Les traces de nos crimes restaient partout visibles : les murs de Corinthe ruinés par Mummius, et les places laissées vides au fond des sanctuaires par le rapt de statues organisé au cours du scandaleux voyage de Néron. La Grèce appauvrie continuait dans une atmosphère de grâce pensive, de subtilité claire, de volupté sage. Rien n’avait changé depuis l’époque où l’élève du rhéteur Isée avait respiré pour la première fois cette odeur de miel chaud, de sel et de résine ; rien en somme n’avait changé depuis des siècles. Le sable des palestres était toujours aussi blond qu’autrefois ; Phidias et Socrate ne les fréquentaient plus, mais les jeunes hommes qui s’y exerçaient ressemblaient encore au délicieux Charmide. Il me semblait parfois que l’esprit grec n’avait pas poussé jusqu’à leurs extrêmes conclusions les prémisses de son propre génie : les moissons restaient à faire ; les épis mûrs au soleil et déjà coupés étaient peu de chose à côté de la promesse éleusinienne du grain caché dans cette belle terre. Même chez mes sauvages ennemis sarmates, j’avais trouvé des vases au pur profil, un miroir orné d’une image d’Apollon, des lueurs grecques comme un pâle soleil sur la neige. J’entrevoyais la possibilité d’helléniser les barbares, d’atticiser Rome, d’imposer doucement au monde la seule culture qui se soit un jour séparée du monstrueux, de l’informe, de l’immobile, qui ait inventé une définition de la méthode, une théorie de la politique et de la beauté. Le dédain léger des Grecs, que je n’ai jamais cessé de sentir sous leurs plus ardents hommages, ne m’offensait pas ; je le trouvais naturel ; quelles que fussent les vertus qui me distinguaient d’eux, je savais que je serais toujours moins subtil qu’un matelot d’Égine, moins sage qu’une marchande d’herbes de l’Agora. J’acceptais sans irritation les complaisances un peu hautaines de cette race fière ; j’accordais à tout un peuple les privilèges que j’ai toujours si facilement concédés aux objets aimés. Mais pour laisser aux Grecs le temps de continuer, et de parfaire, leur œuvre, quelques siècles de paix étaient nécessaires, et les calmes loisirs, les prudentes libertés qu’autorise la paix. La Grèce comptait sur nous pour être ses gardiens, puisque enfin nous nous prétendons ses maîtres. Je me promis de veiller sur le dieu désarmé.
Chapitre 10
J’occupais depuis un an mon poste de gouverneur en Syrie lorsque Trajan me rejoignit à Antioche. Il venait surveiller la mise au point de l’expédition d’Arménie, qui préludait dans sa pensée à l’attaque contre les Parthes. Plotine l’accompagnait comme toujours, et sa nièce Matidie, mon indulgente belle-mère, qui depuis des années le suivait au camp en qualité d’intendante. Celsus, Palma, Nigrinus, mes vieux ennemis, siégeaient encore au Conseil et dominaient l’état-major. Tout ce monde s’entassa au palais en attendant l’entrée en campagne. Les intrigues de cour reprirent de plus belle. Chacun faisait ses jeux avant les premiers coups de dés de la guerre.
L’armée s’ébranla presque aussitôt dans la direction du nord. Je vis s’éloigner avec elle la vaste cohue des grands fonctionnaires, des ambitieux et des inutiles. L’empereur et sa suite s’arrêtèrent quelques jours en Commagène pour des fêtes déjà triomphales ; les petits rois d’Orient, réunis à Satala, protestèrent à qui mieux mieux d’une loyauté sur laquelle, à la place de Trajan, je me serais assez peu reposé pour l’avenir. Lusius Quiétus, mon dangereux rival, placé en tête des avant-postes, occupa les bords du lac de Van au cours d’une immense promenade militaire ; la partie septentrionale de la Mésopotamie, vidée par les Parthes, fut annexée sans difficulté ; Abgar, roi d’Osroène, fit sa soumission dans Édesse. L’empereur revint prendre à Antioche ses quartiers d’hiver, remettant au printemps l’invasion de l’empire parthe proprement dit, mais déjà décidé à n’accepter aucune ouverture de paix. Tout avait marché selon ses plans. La joie de se plonger enfin dans cette aventure si longtemps différée rendait une espèce de jeunesse à cet homme de soixante-quatre ans.
Mes pronostics restaient sombres. L’élément juif et arabe était de plus en plus hostile à la guerre ; les grands propriétaires provinciaux s’irritaient d’avoir à défrayer les dépenses occasionnées par le passage des troupes ; les villes supportaient mal l’imposition de taxes nouvelles. Dès le retour de l’empereur, une première catastrophe vint annoncer toutes les autres : un tremblement de terre, survenu au milieu d’une nuit de décembre, ruina en quelques instants un quart d’Antioche. Trajan, contusionné par la chute d’une poutre, continua héroïquement à s’occuper des blessés ; son entourage immédiat compta quelques morts. La populace syrienne chercha aussitôt des responsables au désastre : renonçant pour une fois à ses principes de tolérance, l’empereur commit la faute de laisser massacrer un groupe de chrétiens. J’ai moi-même assez peu de sympathie pour cette secte, mais le spectacle de vieillards battus de verges et d’enfants suppliciés contribua à l’agitation des esprits, et rendit plus odieux encore ce sinistre hiver. L’argent manquait pour réparer immédiatement les effets du séisme ; des milliers de gens sans abri campaient la nuit sur les places. Mes tournées d’inspection me révélaient l’existence d’un mécontentement sourd, d’une haine secrète dont les grands dignitaires qui encombraient le palais ne se doutaient même pas. L’empereur poursuivait au milieu des ruines les préparatifs de la prochaine campagne : une forêt entière fut employée à la construction de ponts mobiles et de pontons pour le passage du Tigre. Il avait reçu avec joie toute une série de titres nouveaux décernés par le Sénat ; il lui tardait d’en finir avec l’Orient pour retourner triompher à Rome. Les moindres délais déclenchaient des fureurs qui le secouaient comme un accès.
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