Маргерит Юрсенар - Les mémoires d'Hadrien
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Ces fonctions presque secrètes me valaient l’intimité de l’empereur, et même sa confiance, mais l’ancienne antipathie subsistait. Elle avait momentanément cédé au plaisir qu’éprouve un prince vieilli à voir un jeune homme de son sang commencer une carrière qu’il imagine, un peu naïvement, devoir continuer la sienne. Mais cet enthousiasme n’avait peut-être jailli si haut sur le champ de bataille de Sarmizégéthuse que parce qu’il s’était fait jour à travers tant de couches superposées de méfiance. Je crois encore qu’il y avait là quelque chose de plus que l’inextirpable animosité basée sur des querelles raccommodées à grand-peine, sur des différences de tempérament, ou, tout simplement sur les habitudes d’esprit d’un homme qui prend de l’âge. L’empereur détestait d’instinct les subalternes indispensables. Il eût mieux compris, de ma part, un mélange de zèle et d’irrégularité dans le service ; je lui paraissais presque suspect à force d’être techniquement sans reproches. On le vit bien quand l’impératrice crut servir ma carrière en m’arrangeant un mariage avec la petite-nièce de Trajan. Il s’opposa obstinément à ce projet, alléguant mon manque de vertus domestiques, l’extrême jeunesse de l’adolescente, et jusqu’à mes lointaines histoires de dettes. L’impératrice s’entêta ; je me piquai moi-même au jeu ; Sabine, à cet âge, n’était pas tout à fait sans charme. Ce mariage, tempéré par une absence presque continuelle, a été pour moi, par la suite, une telle source d’irritations et d’ennuis que j’ai peine à me rappeler qu’il fut un triomphe pour un ambitieux de vingt-huit ans.
J’étais plus que jamais de la famille ; je fus plus ou moins forcé d’y vivre. Mais tout me déplaisait dans ce milieu, excepté le beau visage de Plotine. Les comparses espagnols, les cousins de province abondaient à la table impériale, tels que je les ai retrouvés plus tard aux dîners de ma femme, durant mes rares séjours à Rome, et je ne dirais même pas que je les ai retrouvés vieillis, car dès cette époque, tous ces gens semblaient centenaires. Une épaisse sagesse, une espèce de prudence rance s’exhalait d’eux. Presque toute la vie de l’empereur s’était passée aux armées ; il connaissait Rome infiniment moins bien que moi-même. Il mettait une bonne volonté incomparable à s’entourer de tout ce que la Ville lui offrait de meilleur, ou de ce qu’on lui avait présenté comme tel. L’entourage officiel se composait d’hommes admirables de décence et d’honorabilité, mais de culture un peu lourde, et dont la philosophie assez molle n’allait pas au fond des choses. Je n’ai jamais beaucoup goûté l’affabilité empesée de Pline ; et la sublime roideur de Tacite me paraissait enfermer une vue du monde de républicain réactionnaire, arrêtée à l’époque de la mort de César. L’entourage nullement officiel était d’une grossièreté rebutante, ce qui m’évita momentanément d’y courir de nouveaux risques. J’avais pourtant envers tous ces gens si variés la politesse indispensable. Je fus déférent envers les uns, souple aux autres, encanaillé quand il le fallait, habile, et pas trop habile. Ma versatilité m’était nécessaire ; j’étais multiple par calcul, ondoyant par jeu. Je marchais sur la corde raide. Ce n’était pas seulement d’un acteur, mais d’un acrobate, qu’il m’aurait fallu les leçons.
Chapitre 7
On m’a reproché à cette époque mes quelques adultères avec des patriciennes. Deux ou trois de ces liaisons si critiquées ont plus ou moins duré jusqu’aux débuts de mon principat. Rome, assez facile à la débauche, n’a jamais beaucoup apprécié l’amour chez ceux qui gouvernent. Marc-Antoine et Titus en ont su quelque chose. Mes aventures étaient plus modestes, mais je vois mal, dans nos mœurs, comment un homme que les courtisanes écœurèrent toujours, et que le mariage excédait déjà, se fût familiarisé autrement avec le peuple varié des femmes. Mes ennemis, l’affreux Servianus en tête, mon vieux beau-frère, à qui les trente ans qu’il avait de plus que moi permettaient d’unir à mon égard les soins du pédagogue à ceux de l’espion, prétendaient que l’ambition et la curiosité avaient plus de part dans ces amours que l’amour lui-même, que l’intimité avec les épouses m’introduisait peu à peu dans les secrets politiques des maris, et que les confidences de mes maîtresses valaient bien pour moi les rapports de police dont je me suis délecté plus tard. Il est vrai que toute liaison un peu longue m’obtenait presque inévitablement l’amitié d’un époux gras ou malingre, pompeux ou timide, et presque toujours aveugle, mais j’y trouvais d’habitude peu de plaisir et moins de profit. Il faut même avouer que certains récits indiscrets de mes maîtresses, faits sur l’oreiller, finissaient par éveiller en moi une sympathie pour ces maris si moqués et si peu compris. Ces liaisons, agréables quand ces femmes étaient habiles, devenaient émouvantes quand elles étaient belles. J’étudiais les arts ; je me familiarisais avec des statues ; j’apprenais à mieux connaître la Vénus de Cnide ou la Léda tremblant sous le poids du cygne. C’était le monde de Tibulle et de Properce : une mélancolie, une ardeur un peu factice, mais entêtante comme une mélodie sur le mode phrygien, des baisers sur les escaliers dérobés, des écharpes flottant sur des seins, des départs à l’aube, et des couronnes de fleurs laissées sur des seuils.
J’ignorais presque tout de ces femmes ; la part qu’elles me faisaient de leur vie tenait entre deux portes entrebâillées ; leur amour, dont elles parlaient sans cesse, me semblait parfois aussi léger qu’une de leurs guirlandes, un bijou à la mode, un ornement coûteux et fragile ; et je les soupçonnais de mettre leur passion avec leur rouge et leurs colliers. Ma vie à moi ne leur était pas moins mystérieuse ; elles ne désiraient guère la connaître, préférant la rêver tout de travers. Je finissais par comprendre que l’esprit du jeu exigeait ces perpétuels déguisements, ces excès dans l’aveu et dans la plainte, ce plaisir tantôt feint, tantôt dissimulé, ces rencontres concertées comme des figures de danse. Même dans la querelle, on attendait de moi une réplique prévue d’avance, et la belle éplorée se tordait les mains comme en scène.
J’ai souvent pensé que les amants passionnés des femmes s’attachent au temple et aux accessoires du culte au moins autant qu’à leur déesse elle-même : ils se délectent de doigts rougis au henné, de parfums frottés sur la peau, des mille ruses qui rehaussent cette beauté et la fabriquent parfois tout entière. Ces tendres idoles différaient en tout des grandes femelles barbares ou de nos paysannes lourdes et graves ; elles naissaient des volutes dorées des grandes villes, des cuves du teinturier ou de la vapeur mouillée des étuves comme Vénus de celle des flots grecs. On pouvait à peine les séparer de la douceur fiévreuse de certains soirs d’Antioche, de l’excitation des matins de Rome, des noms fameux qu’elles portaient, du luxe au milieu duquel leur dernier secret était de se montrer nues, mais jamais sans parure. J’aurais voulu davantage : la créature humaine dépouillée, seule avec elle-même, comme il fallait bien pourtant qu’elle le fût quelquefois, dans la maladie, ou après la mort d’un premier-né, ou quand une ride apparaissait au miroir. Un homme qui lit, ou qui pense, ou qui calcule, appartient à l’espèce et non au sexe ; dans ses meilleurs moments il échappe même à l’humain. Mais mes amantes semblaient se faire gloire de ne penser qu’en femmes : l’esprit, ou l’âme, que je cherchais, n’était encore qu’un parfum.
Il devait y avoir autre chose : dissimulé derrière un rideau, comme un personnage de comédie attendant l’heure propice, j’épiais avec curiosité les rumeurs d’un intérieur inconnu, le son particulier des bavardages de femmes, l’éclat d’une colère ou d’un rire, les murmures d’une intimité, tout ce qui cessait dès qu’on me savait là. Les enfants, la perpétuelle préoccupation du vêtement, les soucis d’argent, devaient reprendre en mon absence une importance qu’on me cachait ; le mari même, si raillé, devenait essentiel, peut-être aimé. Je comparais mes maîtresses au visage maussade des femmes de ma famille, les économes et les ambitieuses, sans cesse occupées à apurer les comptes du ménage ou à surveiller la toilette des bustes d’ancêtres ; je me demandais si ces froides matrones étreignaient elles aussi un amant sous la tonnelle du jardin, et si mes faciles beautés n’attendaient que mon départ pour se replonger dans une querelle avec l’intendante. Je tâchais tant bien que mal de rejointoyer ces deux faces du monde des femmes.
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