Сорж Шаландон - Mon traître
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- Название:Mon traître
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- Издательство:J'ai Lu
- Жанр:
- Год:2011
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— Je ne sais pas.
— Tu ne sais pas.
Tyrone Meehan a soupiré. J’ai haussé les épaules. Rien ne se passait comme je l’avais imaginé. C’était lui qui parlait, lui qui posait les questions et moi qui me taisais. Le silence, c’était moi. La gêne, c’était moi. C’est moi qui me sentais coupable et sale.
— Tu sais que tu ne pourras plus revenir en Irlande ?
J’ai regardé mon traître. LTRA me l’avait dit. Je n’étais ni triste ni inquiet ni rien. C’était comme ça.
— Je sais.
Comment lui dire que peu importait. Que c’était lui, l’Irlande. Jim et lui, la seule Irlande que j’aie jamais connue. Comment lui dire que déjà, je n’y avais plus ma place. J’ai regardé la pièce sombre, avec le jour qui peinait. J’ai regardé la table, nos thés, nos mains. J’ai frissonné. Je pensais qu’elle était là, mon Irlande. Dans cette promesse d’obscurité, ces murs tout fatigués d’humide, dans ce sol de terre brute, ces pauvres meubles, ces bougies, ce seau d’eau pour le puits. Mon Irlande avait suivi mon traître. Il l’avait capturée, emmenée avec lui en exil.
— Et notre amitié ?
Ma question était venue de gorge. Elle était prête depuis le premier jour. Un traître est-il traître tout le temps ? La nuit ? Le jour ? Et quand il mange ? Quand il rit ? Quand il cligne de l’œil en faisant son vieux geste d’ami ? Quand il vous apprend à pisser ? Il est traître, quand il cligne de l’œil ? On est traître aussi quand on respire ? Lorsqu’on regarde un soleil couchant ? Lorsqu’on passe la porte d’une église ? Lorsqu’on salue quelqu’un dans la rue ? Lorsqu’on dit qu’il va pleuvoir en regardant le ciel ? On est traître quand on remonte le col de sa veste pour avoir moins froid ?
— Quoi, notre amitié ?
— Elle était vraie ?
— Je ne comprends pas ta question.
Tyrone s’est relevé pour nourrir le feu. Il était de dos. Il s’est retourné, tisonnier en main.
— Tu me demandes si je suis ton ami ? J’ai hoché la tête. Il est revenu à la table.
— C’est pour ça que tu as fait tout ce chemin, petit Français ?
J’ai murmuré que oui.
— Et tu crois quoi ?
Je l’ai regardé. Je n’ai pas aimé son sourire. Ni ses yeux. Il était là, tranquille, bras croisés au-dessus de la table. C’était à moi de m’expliquer. Il s’est soulevé, a enlevé sa casquette de sa poche et l’a remise sur sa tête.
— Regarde-moi, et dis-moi ce que tu crois.
— Je ne sais plus.
— Tu ne sais pas grand-chose, hein ?
J’ai levé les yeux vers lui. Son regard était brûlant.
— Je ne te dois rien, petit Français. Je ne dois rien à personne. J’ai merdé, fils. J’ai fait ce que j’ai fait et cela m’appartient.
Mon traître s’est levé. Il est allé à la fenêtre. Il a soulevé le rideau. Il devait voir un coin de forêt et le lacet de route.
— Je ne sais pas si tu as vu ce film, Le Mouchard, de John Ford ?
J’ai hoché la tête. Je regardais son dos.
— Tu te souviens de ce gars, Gypo Nolan ? C’est lui qui a vendu son copain Frankie McPhillip aux Anglais. J’ai beaucoup revu ce film. J’avais acheté la cassette à Dublin et je l’avais cachée dans un coussin du canapé. Je me la repassais souvent quand j’étais seul. Et tu sais quoi ? Pour moi, le moment le plus émouvant, c’est le visage de Nolan devant la publicité d’une compagnie maritime qui proposait l’Amérique pour 10 £. Tu te souviens de ça, petit Français ?
J’ai dit oui.
— Nolan, il était miséreux, il buvait. Son seul trésor s’appelait Katie, une pute de Dublin, seule et pauvre comme lui, qu’il voulait emmener rêver en Amérique. Tu te souviens ?
— Oui.
— Et les yeux de Nolan devant l’avis de recherche anglais, tu t’en souviens ? Sur l’affiche, il y avait le visage de McPhillip, son ami, et 20 £, écrit en gros. Juste ce qu’il fallait pour l’Amérique à deux.
Tyrone Meehan est revenu à table. J’ai sursauté aux trois coups de klaxon. Sheila était arrivée.
— Tu sais pourquoi je te raconte tout ça, fils ?
— Non.
— Parce que je ne juge pas Gypo Nolan. Je ne le juge pas parce que c’est moi, Gypo Nolan. C’est toi, Gypo Nolan, petit Français. On a tous un Gypo Nolan bien planqué dans nos ventres. Personne ne naît tout à fait salaud, petit Français. Le salaud, c’est parfois un gars formidable qui renonce. Et maintenant, il va falloir te battre contre Gypo Nolan, petit Français. Contre le tien, celui que tu nous caches. Autrement tu vas merder comme moi. Tu vas finir comme moi. Et tu vas mourir comme moi.
Mon traître m’a regardé. Il a souri de ma surprise.
— On ne t’a pas dit que j’allais mourir, fils ?
J’ai dit non du regard. Tyrone a haussé les épaules.
— Mon Dieu ! Tu ne sais vraiment rien de ce pays.
Sheila a klaxonné une fois encore. Tyrone Meehan s’est levé. Il est allé à la porte. Il lui a fait un geste las, sans sortir de la maison. Je me suis levé à mon tour. Mon traître s’est retourné. Lui presque dehors, moi encore dedans. Je rêvais qu’il me prenne par les épaules, comme il l’avait tant fait. Il est resté mains dans les poches. Son sourire était mort avec la porte ouverte.
— Tu ne m’as pas répondu, j’ai murmuré.
Il s’est retourné. Il m’a regardé sans que plus rien ne brille. Ensuite, il s’est effacé. Il m’a laissé la place. Il est resté sur sa marche de pierre, j’avais les pieds dans sa terre gelée. Enfin, il a ouvert les bras. La laine sentait l’humide. Nous sommes restés comme ça, un instant l’un pour l’autre. Et il m’a repoussé doucement.
— Je n’ai pas ta réponse, a dit mon traître.
Et puis il s’est retourné. Il est rentré chez son père, chez lui, chez plus rien. J’ai vu son dos voûté, ses cheveux blancs en désordre, sa casquette molle. J’ai vu ses bottes terreuses, son pantalon froissé. J’ai vu sa main d’adieu. Je n’ai plus vu ses yeux, jamais.
Interrogatoire de Tyrone Meehan par l’IRA
(20 décembre 2006)
— On arrête, Tyrone.
— Je suis libre de partir ?
— C’est ça.
— Mais je veux rester vivre en Irlande.
— Nous ne voulons pas le savoir.
— Veut-être, mais vous le savez. – – Et alors ?
— Je reste en Irlande et vous le savez. C’est tout.
— Ça ne nous concerne plus.
— Mais vous le savez.
— Et quoi ?
— Vous n’avez pas intérêt à ce qu’il m’arrive quelque chose.
— C’est exact.
— Et donc il ne m’arrivera rien.
— Ce n ’ est plus notre problème.
— Ne déconne pas avec moi, Mike O’Doyle.
— Je ne déconne pas avec toi, Tyrone.
— Si l’IRA veut qu’il ne m’arrive rien, il ne m’arrivera rien.
— L’IRA ne veut rien.
— Cette phrase n’a pas de sens.
— Tu veux quoi, Meehan ? Une protection ?
(Silence)
— Tu es seul, Meehan. Une saloperie d’homme seul ! Sans communauté, sans respect, sans plus rien. Cela fait quatre jours qu’on t’interroge pour rien. Tu n’as même pas parlé pour te soulager, alors va-t’en ! Tu es libre, Meehan.
— Vous savez très bien où je vais vivre maintenant.
— Cela ne nous intéresse pas.
— Je retourne chez moi, à Killybegs dans le Donegal.
— Ta gueule, Meehan.
— Maintenant vous savez.
— On ne veut rien savoir.
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