Сорж Шаландон - Mon traître
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- Название:Mon traître
- Автор:
- Издательство:J'ai Lu
- Жанр:
- Год:2011
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— Chez moi, dans la maison de mon père.
— Terme-la, Meehan.
— Vous savez tout. Tout, vous savez ! Vous savez où je vais me cacher dès que j’aurai passé cette porte. Vous ne pouvez plus rien contre moi.
— On arrête là, Meehan.
— S’il m arrive quelque chose, tout le monde dira que c’est vous.
— Je te répète que tu es libre.
— Vos gars vont me buter ?
— Tu es libre, putain ! Lève-toi, maintenant.
— Réponds, Mike, au nom de mon père défunt.
— Laisse Pat ’ Meehan en dehors de cette saloperie.
— Je ne vous parle pas à vous. Je parle à Mike O’Doyle.
— Laisse tomber, Meehan.
— Mike, dis-moi qu’il ne m arrivera rien.
— Ne vois personne, ne parle à personne et il ne t’arrivera rien.
— Dis-moi que ITRA ne fera rien contre moi.
— Elle ne fera rien, Meehan. Parce que tu n’es plus rien.
— Je peux partir ?
— Nous te le demandons.
— Il ne m arrivera rien ?
— Vois ça avec les autres.
— Quels autres ?
— Il n’y a pas que l’IRA, Meehan.
— Vous parlez de qui ?
— Tu es un traître. Ça fait du monde en face.
— C’est une menace ?
— Suffit. On arrête l’interrogatoire. – Répondez ! C’est une menace ?
— On arrête là, Meehan.
— Je fais quoi, maintenant ?
— Tu te débrouilles.
— Vous êtes responsables de ce qui va m arriver.
— Pourquoi ? Qui dit ça, Meehan ?
— Tout le monde ! Tout le monde dira que c’est l’IRA.
— Mets ton manteau.
— Mike ! Dis quelque chose, putain, Mike O’Doyle !
— Lève-toi, Meehan. Tu t’en vas.
— C’est mon arrêt de mort. Tu le sais, Mike.
— On arrête tout, bon Dieu ! Coupez cette saloperie de caméra.
Gypo Nolan
Gypo sort d’une ruelle de briques, de brumes et de papier gras, avec sa démarche lourde. Il allume une cigarette. Casquette immense, large et plate, veste trop juste, chemise sans col et gilet miséreux, il a noué un foulard autour de son cou. Il fait nuit. Là-bas, de l’autre côté de la rue, sur un trottoir, Katie vient d’enlever le châle qui enveloppait sa tête pour que le petit homme la voie. Elle avait dégrafé le premier bouton de son corsage. Elle porte une coiffure à plumes légères. Le petit homme s’approche. C’est un client. Il est d’un autre monde que celui de Katie. Manteau lourd, chapeau melon à ruban, gants clairs, col cassé, cravate de soie piquée d’une épingle. Il la regarde. Lui sourit en maître. Il gratte une allumette contre le lampadaire où elle s’adosse, aspire une bouffée de cigarette et souffle la fumée blanche au visage de la jeune femme. Gypo a vu la scène. Il s’arrête brusquement, bras écartés, bouche ouverte. Il plisse les paupières, tord sa bouche, jette sa cigarette par-dessus son épaule, se précipite puis soulève le client à deux mains, par la taille, bien haut, et le jette sur la rue.
— Gypo ! se lamente Katie Madden.
Elle regarde son grand homme à front de taureau. Il a l’air d’un enfant. Ses yeux se lamentent. Elle secoue la tête.
— A quoi bon, Gypo ? J’ai faim et je n’ai pas l’argent du loyer. Tu as de quoi me payer une chambre ? Ne me regarde pas comme ça, Gypo. Je n’ai que toi au monde. Je n’aime que toi et tu le sais. Mais comment échapper à cette vie ?
Elle se retourne. Derrière elle, sur la vitrine d’une échoppe, une maquette de bateau et une publicité, « L’Amérique pour 10 £ ».
— Regarde, ça nous nargue ! dit-elle en montrant la réclame.
Elle revient à Gypo. Elle murmure.
— 10 £ pour l’Amérique. 20 £ et le monde nous appartient !
— Pourquoi tu as dit ça ? grogne son homme.
— Quoi ? 20 £ ?
— Mais où veux-tu en venir ?
Gypo Nolan s’est jeté sur elle. Il la bouscule.
— Vas-y ! Va gagner tes 20 £ avec ce minable ! Elle se redresse. Le défie du menton.
— Saint Gypo ! Tu te crois trop bien pour moi ? Tu n’es pas meilleur que les autres ! Vous êtes tous pareils ! Garde tes beaux principes. Moi, je n’ai pas les moyens !
Elle s’en va. Il reste dans sa brume. Il la rappelle pour rien.
Tout à l’heure, il est passé devant une affiche collée par les Anglais sur les murs de la ville, un avis de recherche pour meurtre. Dessus, il y avait le nom de son ami, Frankie McPhillip, membre de l’IRA en fuite. Et aussi la somme de 20 £, en chiffres noirs immenses. Et il s’est demandé. Il s’est demandé si cet argent ne mettrait pas fin à leur misère. Et il s’est demandé si Katie ne lui avait pas posé cette même question. C’est pour ça qu’il s’est jeté sur elle et qu’il l’a secouée, de tristesse, de colère et de honte.
Katie est partie. Elle a quitté Gypo. Il remonte la rue, mains dans les poches et visage chagrin. Il repasse devant la boutique, la maquette de bateau, l’affiche. Il est là, dans l’obscurité, le regard en éclats. Tyrone me parlait de cet instant, ce moment-là, exactement. Celui que mon traître préférait. L’acteur Victor McLaglen n’est qu’une ombre de la rue. Une lumière de nuit le frôle. Il regarde l’affiche longtemps. Ses yeux sont immenses. Il est pure douleur. Son visage, son front, sa bouche ouverte disent qu’il livre bataille. Il abîme son visage par une grimace lourde. Il souffre. Il baisse la tête, passe une main sur son front, ses yeux, sa bouche. Il pleure. Il est plein d’effroi. Il relève les yeux et revient à l’affiche. La lumière capture son regard. Il est apaisé parce que son choix est fait. Il va trahir.
*
En rentrant de Belfast, j’ai acheté Le Mouchard, de John Ford.
— C’est un western ? m’a demandé le vendeur.
— Non, un film sur la guerre d’Irlande.
La question ne m’a pas agacé. J’ai même souri. Je ne me souvenais pas de l’histoire que racontait ce film. Des impressions vagues. La clarté tremblante du Nosferatu de Murnau, des regards inondés de lumière, des mots geints, des gestes de théâtre, mains serrées sur le cœur. Ce n’était pas pour Gypo Nolan, Katie Madden et Frankie McPhillip que j’ai cherché le film, mais pour Tyrone Meehan, pour faire quelques pas en sa compagnie. Je voulais être là, me retrouver auprès de lui, sur son canapé, comme pendant toutes ces années, lorsqu’il attendait que le luthier français reparte et que Sheila dorme à l’étage, pour glisser la cassette dans le magnétoscope. « Alors Judas se repentit et jeta à terre les 30 pièces d’argent, puis s’écarta. » Tyrone lisait cette phrase, plein écran, à chaque fois, avant même que le film ne commence. Je l’ai lue aussi. J’étais assis par terre, chez moi, seul, je pensais à la maison du Donegal, aux bougies, au feu dans l’âtre. Je voyais Tyrone dans la forêt, courbé sur une souche. Je regardais l’acteur Victor McLaglen avouer à ses amis de l’IRA qu’il était le mouchard.
*
— Je ne savais pas ce que je faisais, gémit Gypo Nolan.
Il est assis sur un banc, dans une grande pièce, entouré d’hommes en armes, en casquettes et imperméables de pluie. Il se lève, agrippe à deux mains les revers du commandant Gallagher.
— Je ne sais pas ! Tu comprends ce que je vous dis ?
Il cherche un mot, un souffle, pose une main traquée sur l’épaule de Bartley, le grand soldat fermé. Il se retourne. Il implore. Il pleure. Il passe de regard en regard en nous offrant le sien. Son foulard dénoué est mouillé de sueur.
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