Сорж Шаландон - Mon traître
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- Название:Mon traître
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- Издательство:J'ai Lu
- Жанр:
- Год:2011
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— Les gars ! Est-ce qu’il n’y a pas un homme ici qui me dise pourquoi j’ai fait ça ?
Gypo Nolan retombe lourdement sur le banc, visage entre les mains.
— Ma tête me fait mal. Je ne peux pas dire pourquoi je l’ai fait. Je ne sais pas pourquoi.
*
Le lendemain de ma visite à Tyrone, j’ai bu. Je suis allé dans les pubs de Jim. Tous, ou presque, le temps d’un seul whiskey, au bar, tête renversée et les yeux fermés. J’ai remonté Falls Road en sonnant aux portes grillagées. Chaque fois, quelqu’un s’est approché de moi. J’étais le Français, le luthier, l’ami du traître. Il n’y avait aucune méchanceté, aucun reproche. J’ai senti quelque chose comme de la compassion. J’ai eu des bras autour des épaules, des yeux dans mes yeux, des poignées de main, des gestes de bière. Les gens se demandaient pourquoi ? Pourquoi lui ? Pourquoi Tyrone Meehan ? Un homme a dit qu’il fallait chercher la femme.
— La femme ?
— La femme, a répété l’homme en hochant la tête.
— Une maîtresse, vous voulez dire ?
J’ai pensé à Sheila. Jamais je n’ai vu Tyrone jouer du regard avec une femme. Jamais je ne l’ai vu avoir un geste, une attitude, quelque chose du chien.
— On ne trahit pas 25 ans pour une femme, a dit sa femme.
— Ça dépend de la femme, a répondu le mari.
Il a pris un air. Il a dit qu’on pouvait imaginer une liaison de Meehan avec l’épouse d’un officier de l’IRA emprisonné. Un moment d’égarement en temps de paix, un acte de trahison en temps de guerre. Il parlait comme s’il savait. Il s’est tourné vers sa femme. Il lui a dit que, lorsqu’il était lui-même derrière les barbelés, l’idée qu’elle le trompe l’aurait détruit.
— Et maintenant imagine que les Brits l’apprennent et le tiennent avec ça, a encore dit l’homme.
Il m’a regardé gravement, bière à la main.
— Il fait quoi, ton Meehan ? Il file doux. Il trahit.
— Conneries ! Le chantage peut marcher une fois, pas toutes ces années, a glissé un vieux type qui buvait au bar.
Il a dit qu’il ne connaissait pas Meehan, mais qu’il en avait vu passer, des mouchards. Pour l’argent, par orgueil, pour en finir avec la violence, par vengeance après une punition de l’IRA ou pour avoir été écartés du Mouvement. Il a dit tout avoir connu et vu. Et même, qu’il avait récemment lu un livre écrit par un informateur. En finissant sa bière, il a expliqué que les Britanniques essayaient de séduire le traître, pas de l’obliger. Il a dit qu’un bon traître était un homme heureux, choyé, considéré par ses nouveaux maîtres. Qu’il avait besoin de reconnaissance et qu’on lui en donnait. Il a dit qu’un bon traître ne pouvait pas haïr l’autre camp. Qu’on ne pouvait le tenir ni par la force ni par le chantage. Que le chantage et la force le rendaient volatil, versatile, fragile et sans valeur pour l’ennemi. Il a dit ça et puis il a posé sa bière, il nous a tourné le dos, il a haussé les épaules et il est sorti en se demandant tout haut pourquoi il me racontait ça.
Jack était portier devant le M cD aids. J’avais beaucoup bu. Il m’a laissé entrer quand même. Assis sur son tabouret, pouce dirigé vers la porte, un homme m’a juré que Tyrone avait fait ça pour protéger son fils. Sûrement. Il avait cru qu’en collaborant avec l’ennemi, son Jack aurait une remise de peine, qu’il serait libéré plus tôt. Ça s’était vu, m’a juré le gars. Contre des informations, on libère ta femme ou ton gosse. Tu refuses ? Alors on les garde le temps qu’il faudra.
Au Busybee, un républicain m’a dit qu’après l’enterrement de Jim, Meehan avait été tenu responsable des incidents, qu’il avait dû être menacé de nombreuses années de détention, peut-être même de la prison à vie. On te colle deux ou trois meurtres en plus et voilà. Perpétuité, ça fait réfléchir un soldat et ça peut faire fléchir un homme. La prison, il en sortait. Il n’a pas voulu y retourner. C’est pour ça qu’il a craqué, m’a expliqué le gars en allumant une cigarette.
Au Kittie’s, quelqu’un a dit qu’il avait connu un type comme ça. Un joueur, un malade, un homme à double personnalité, qui avait trahi pour l’adrénaline, l’envie du risque, exactement comme on se lance d’un pont retenu par un élastique. Une femme croyait savoir que Tyrone était fatigué et qu’il voulait que la guerre s’arrête. Une autre s’est demandé s’il n’était pas agent double, si l’IRA ne lui avait pas donné l’ordre de jouer les traîtres pour aider la République. Un jeune gars d’Ardoyne a haussé les épaules en disant qu’il ne fallait pas comprendre les salauds, mais les éliminer. Deux autres ont refusé de me parler. Une dame âgée avait entendu dire que Tyrone avait peut-être un grand-père anglais. Une autre m’a expliqué que son propre fils avait gagné un voyage en Grèce, il y a huit ans. Son nom avait été tiré au sort par une chaîne de magasins. Ça tombait bien. Il sortait de Long Kesh. Lui et sa femme sont allés au rendez-vous dans un grand hôtel de Belfast, pour retirer leur lot. Ils se sont retrouvés dans une chambre avec trois hommes, l’un d’eux avait un fort accent anglais. Sur une table, il y avait leurs billets d’avion et 3 956 £ en liquide dans un sac ouvert, exactement ce qui manquait pour rembourser les traites de leur voiture. Les hommes se sont présentés comme Unité des Forces de Recherche britanniques. Us savaient tout du couple. Ils ont dit à la femme que cet argent était à eux s’ils aidaient à arrêter les tueries. S’ils acceptaient de renseigner. Elle s’est mise à crier au secours. Son mari a renversé une chaise du pied. Us se sont enfuis de l’hôtel et sont allés tout raconter au centre de presse de Sinn Féin.
Au Rock Bar aussi, on m’a parlé d’argent. La trahison de Tyrone était payée. Il l’avait avoué à la conférence de presse. Personne ne savait combien, mais pas grand-chose. L’IRA avait des informateurs qui traquaient les mouvements suspects sur les comptes bancaires. Jamais Tyrone Meehan n’a attiré l’attention. On ne l’a pas vu autrement habillé qu’avec son tweed fatigué. En 25 ans, il s’est acheté deux voitures d’occasion. Il buvait normalement et payait à son tour. Il ne jouait pas et ne se droguait pas. Sheila et lui sont allés une fois à Paris, deux fois en Espagne. Ils passaient leurs vacances dans un camp de caravanes sur la côte d’Antrim. Quoi d’autre, alors ? Il devait y avoir quelque chose. Et au fait, interrogeait la rumeur, où était-il, maintenant ? Personne ne l’avait revu. En Angleterre, sous un faux nom ? Ou en Amérique. Ou en Australie, avec le visage refait. Qu’est-ce qu’ils en savent, tous ? Et moi, je savais, moi ? Je savais quoi ? Je voulais savoir, vraiment ? Est-ce que vraiment je voulais savoir ?
— Tu sais quelque chose, le Français ?
Rien. De rien. J’avais la tête lourde. L’ivresse. J’écoutais à peine. Les bruits de verre, les voix d’alcool, la bousculade des dernières bières avant le rideau du bar baissé. Je regardais ces hommes, je voyais le dos de Tyrone, occupé à raviver le feu. J’aurais dû lui poser la question.
— Tu veux savoir quoi, Tony ?
Rien, je lui réponds. Mais quel con ! Je ne veux rien savoir. Je fais comme. Je me drape. Je fais le malin. Rien, c’est ton secret, Tyrone Meehan. Je te respecte, malgré tous et malgré tout cela. Savoir, moi ? Mais tu n’y penses pas Tyrone Meehan ! Je ne suis pas de cette race. Savoir quoi ? Pourquoi tu as fait ça ? Moi, savoir ça ? Certainement pas ? Peu m’importe. C’est fait. Cela aurait très bien pu m’arriver aussi. Nous avons tous un petit Gypo Nolan dans le cul, Tyrone Meehan. Si je suis venu, c’est pour savoir ce que tu pensais vraiment de moi pendant toutes ces années. De moi, Tyrone Meehan. Est-ce que j’étais vraiment ton ami ? Dis-moi ? Tu m’aimais ? Tu ne m’as pas trahi, moi ? Rassure-moi, Tyrone. Trahir ta femme, ton fils, ton pays, ton honneur, ta liberté oui, mais pas moi, dis ! Tyrone Meehan ! Tu n’es pas mon traître, n’est-ce pas ? Dis-moi qu’il nous reste au moins ça ? Dis-le-moi, Tyrone Meehan !
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