Guenassia, Jean-Michel - La Vie rêvée d'Ernesto G.

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La Vie rêvée d'Ernesto G.: краткое содержание, описание и аннотация

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Note du lieutenant Sourek : Le serveur est aussi un de nos agents. Lui demander son rapport.

Helena entraîna Ramon au monumental Musée national parce que la pluie s’était mise à tomber. Helena n’arrivait pas à se rappeler à quand remontait sa dernière visite, ni avec qui, peut-être avec Tereza, il faudrait qu’elle demande à Ludvik, à moins que ce ne soit encore plus lointain…

– Il y a un problème ? demanda Ramon en la voyant immobile et soucieuse.

– Non, rien, de vieux souvenirs, allons-y.

– Tu sais, moi, les musées, ça m’ennuie. Traîner pendant des heures devant des tableaux, ça me casse les pieds. Je préfère aller me balader.

– C’est surtout un musée de sciences naturelles.

Ramon adora les collections de paléontologie et d’archéologie, c’était une de ses passions. Ce jour-là, il lui raconta qu’après ses études, il avait eu la chance de parcourir l’Amérique latine, il avait admiré les temples mayas du Guatemala et escaladé les pyramides perdues dans les forêts primitives du Yucatán, il était fasciné par cette civilisation de bâtisseurs et de mathématiciens qui, alors que Rome n’existait pas encore, disposait déjà d’une langue d’une subtilité exceptionnelle, avait inventé le système décimal et des calendriers astronomiques d’une fabuleuse précision, avant de disparaître pour des raisons mystérieuses. Ramon était intarissable. De sa voix rauque et douce, il décrivait les ascensions vertigineuses, l’asthme qui lui coupait le souffle autant que les splendeurs qu’il découvrait. Il parlait aussi de la vie misérable des paysans, lointains descendants des constructeurs, et de sa rage devant le pillage des monuments. Helena l’écoutait sans l’interrompre, il voyait bien qu’elle buvait ses paroles et il continuait encore, l’emmenant avec lui dans le dédale de la cité mythique de Chichén Itzá, la plus grande et la plus fascinante des villes mayas. Il s’était promis d’y retourner et le moment était peut-être venu d’accomplir cette promesse. Il remarqua ses yeux qui pétillaient et ce fut la première fois qu’il parla d’avenir.

– Ce serait bien d’y aller ensemble, non ? Ça te dirait ?

– Oh oui.

Quand ils se promenaient dans Prague, Helena croisait quelquefois des amies de lycée ou des connaissances de Ludvik. Au début, elle avait préféré éviter les environs du Hradčany mais elle en rencontrait tout autant dans la vieille ville et elle se résigna. À moins de rester enfermés dans la villa, il n’y avait pas d’autre solution. Ce n’était pas tant Helena qui attirait leur attention que l’homme à moitié chauve au sourire énigmatique qui l’accompagnait. Un étranger qu’elle présentait comme un ami de son père et à qui elle faisait visiter la ville. C’était une bonne explication, sauf quand elle croisait les mêmes à plusieurs reprises, elle remarquait les sourires narquois et précisait qu’il était en visite officielle et là, plus personne ne souriait.

– Tu as plein de blessures partout, c’est incroyable.

Ils étaient nus dans le lit défait, avec la faible lueur de la lampe de chevet qui vacillait. Ramon haussa les épaules, pas par forfanterie bien sûr, il ne se souvenait pas, c’était si loin.

– Celle-là, c’était où ?

L’index de Helena suivit une cicatrice le long du cou de Ramon. Elle le fixa d’un air interrogateur, il lui sourit.

– Tu ne veux pas me dire ?

– Je ne sais plus, c’était dans une autre vie.

– Et là, qu’est-ce qui s’est passé ?

Elle avait posé la main sur une autre cicatrice sur sa cuisse blanche et fine. Il répondit par une moue.

– Tu t’es beaucoup battu ?

Il fit oui de la tête et la prit dans ses bras.

– C’est fini tout ça.

– Je sens tes os.

– J’ai repris du poids, pourtant.

– Tu es maigre encore.

Ils restèrent un moment silencieux, blottis l’un contre l’autre.

– Tu veux que je te pose des questions, c’est ça ?

– Oui, je veux que tu saches tout de moi.

Rapport de L.S. Mercredi 15 juin 1966

À 10 h 15, ils sont descendus du véhicule de l’ambassade et se sont éloignés à pied par le pont Mánes. L’homme était tête nue, vêtu d’un costume en serge gris, la femme était habillée d’une jupe en tissu beige et d’un corsage blanc avec un tricot bleu sur les épaules. Ils ont emprunté l’avenue Krizovnicka. Ils se sont arrêtés à plusieurs reprises pour inspecter les bâtiments. Lui a tout le temps le nez en l’air. Nous n’avons pas pu déterminer ce qu’il regardait. Elle a acheté un paquet de cigarettes au café du Théâtre (derrière le Théâtre national), elle est ressortie puis est rentrée à nouveau avec l’homme et ils ont pris chacun un café, lui a mangé trois brioches aux pommes, elle n’a rien mangé. Ils se sont engagés dans l’avenue Národní jusqu’à la station Mustek, ils ont discuté sur le trottoir puis sont allés s’asseoir sur un banc du jardin du Muséum. L’homme a lu un livre qu’il a sorti de sa poche, elle s’est fait chauffer au soleil. À un moment il lui a désigné du doigt quelque chose. Ils ont bavardé la tête levée mais nous n’avons pas pu voir ce que c’était. Trente-deux minutes plus tard, ils sont repartis par la rue Vodičkova. Rue Lazarská, l’homme a eu un malaise, probablement une crise d’asthme, car il a utilisé un inhalateur qu’il avait dans sa poche droite. Au bout de quelques minutes, ils ont poursuivi leur chemin par la rue Spatena et la rue Ostrovni, toujours en observant le haut des immeubles. À 13 h 08, ils ont pénétré dans le café Slavia.

Ramon et Helena étaient assis sur un banc du square, il faisait si bon ce matin-là. Ramon leva la tête : en face de lui, au sommet d’un palais, des statues anachroniques au cou tournoyant et aux bras comme des ailes dansaient au bord du vide et semblaient prêtes à s’envoler dans les nuages. Il ne se lassait pas de ce spectacle et de leur légèreté de funambules. Ils fumèrent une cigarette puis il prit son livre et commença à lire. Helena renversa la tête, remonta sa frange et se fit bronzer. Elle ouvrit un œil, le regarda longtemps, il finit par le remarquer et lui sourit.

– Qu’est-ce qu’il y a ?

– Qu’est-ce que tu lis tout le temps ?

– Oh, c’est mon livre de chevet. Il ne me quitte jamais.

Il lui montra la page de garde.

– Je ne connais pas, dit-elle. Il y a un poète tchèque qui porte le même nom, Jan Neruda.

– Je crois qu’il a pris son nom par admiration pour sa poésie. Pablo, c’est le plus grand poète du monde. J’ai toujours eu l’impression que c’était mon compagnon, mon unique ami, je ne l’ai rencontré qu’une fois, quand on le voit, il ne ressemble pas à un poète, mais c’est l’homme le plus libre que j’aie jamais croisé, je le porte contre mon cœur, il ne m’abandonne jamais. Souvent, dans la Sierra Maestra, pendant la guérilla, le soir, je lisais ses poèmes à mes hommes, pour la plupart, c’était la première fois qu’ils entendaient de la poésie, ils adoraient ça, c’est cela aussi la révolution. J’ai même enregistré un de ses recueils sur une bande. Je ne sais pas si ce sont les plus beaux vers du monde, cette question ne m’intéresse pas, mais ce sont ceux que j’aime le plus. Ils me touchaient désespérément déjà quand j’étais jeune homme, je les récitais à ma cousine, ils sont ancrés au fond de moi.

– Tu m’en lis un ?

– Attends, je vais te traduire mon préféré, il n’avait pas vingt ans quand il l’a écrit.

Ramon feuilleta le recueil, s’arrêta sur une page et prit sa respiration :

J’aime l’amour des marins qui embrassent et s’en vont,

ils laissent une promesse et jamais ne reviennent

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