Bottero, Pierre - Les limites obscures de la magie

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Les limites obscures de la magie: краткое содержание, описание и аннотация

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J’ai donc gardé la mallette.

Vous comprenez ?

J’en étais sûre.

Le trafic est dense en ce début de journée. J’insère ma Kawa dans la circulation avec la précision d’un chirurgien neurologue et je file en direction du périph. À l’idée de bientôt m’étendre sur mon lit, un délicieux frisson me parcourt le dos.

Le périph est bondé.

Encore plus que d’habitude.

Comme si la proximité de Noël incitait les gens à la suractivité. Voitures têtes à culs, roulant à moins de vingt à l’heure et conducteurs aux mines moroses qui regardent leurs montres sans arrêt. Louée soit la chance qui m’a faite motarde plutôt qu’automobiliste.

Je passe à droite d’une grosse berline sombre à l’image du type au volant, gros et sombre, au moment où une Ducati rouge se faufile sur sa gauche. Casque bol, lunettes d’aviateur, blouson de cuir noir, son pilote est le goujat de tout à l’heure.

Un goujat qui n’a d’ailleurs pas appris la politesse entre-temps vu qu’il me dévisage à nouveau comme si j’étais une extraterrestre.

Remonter une file de voitures sur le périphérique en roulant trop vite revient à foncer dans un couloir qui peut sans prévenir se refermer devant vous, voire sur vous. Malgré mon côté casse-cou prononcé, je sais le risque qu’un automobiliste oublie de regarder dans son rétroviseur avant de se décaler et je m’applique à ne jamais remonter une file en dépassant la vitesse des voitures de plus de vingt kilomètres à l’heure.

Vous comprendrez donc pourquoi, malgré mon envie d’accélérer pour larguer le goujat à la Ducati, je m’abstiens sagement. Il a calqué sa vitesse sur la mienne et continue de m’observer, ce qui m’horripile mais je n’accélère pas.

Non, je n’accélère pas.

Et je n’accélérerai pas.

En revanche, il n’a pas intérêt à emprunter la même sortie que moi, parce que si on se trouve arrêtés ensemble à un feu, je descends et je le massacre.

Nous passons chacun d’un côté d’une camionnette de livraison puis d’un coupé Mercedes conduit par une blonde peroxydée au visage aussi avenant qu’une porte de prison, en moins joli. C’est à cet instant que mon admirateur passe la main dans son blouson. Il ne va pas me donner sa carte de visite ou me prendre en photo ?

Non. En effet.

Ce n’est pas une carte qu’il sort de sa poche intérieure ni un appareil photo, mais un flingue du genre Taser, assez gros pour stopper un rhinocéros enragé.

Sans perdre de temps avec les sommations d’usage, il me met en joue et tire.

À trois mètres, ses risques de me rater sont infimes, d’autant qu’il a pris la peine de viser devant moi pour anticiper une éventuelle accélération.

Bien vu.

Sauf que je freine.

À mort.

L’avant de ma Kawa plonge tandis que ma roue arrière décolle de presque cinquante centimètres. Concert de klaxons en ut rageur autour de moi, plus une drôle d’impression. Celle d’avoir évité de justesse un… un… je ne sais pas quoi, pas une balle, pas un arc électrique, un je ne sais pas quoi d’invisible qui est passé à ras de mon nez et qui, s’il m’avait touchée, m’aurait carbonisée sur place.

Une drôle d’impression, je vous dis.

Je ne m’attarde toutefois pas à l’analyser.

Je suis de nouveau à côté de la camionnette de livraison. Le type à la Ducati a dû freiner aussi. Il va apparaître à ma gauche dès que la camionnette m’aura doublée et, cette fois-ci, il ne me manquera pas.

« Vos remarquables résultats en sports de combat, a récemment déclaré mon instructeur, sont dus à un très rare cumul de qualités : condition physique parfaite, technique irréprochable, volonté d’acier, résistance exceptionnelle. Et, il faut l’avouer, à un défaut : votre étonnant manque de réflexion. »

Il a raison. Quand je suis plongée dans l’action, je ne pense pas, j’agis. En l’occurrence je ne marque pas la moindre hésitation. Je pousse les gaz. À fond.

Le moteur de ma Z rugit et elle part comme une fusée. Plus question de prudence. Couchée sur mon réservoir, je monte à cent cinquante avant de jeter un bref coup d’œil dans le rétroviseur.

Merde !

Le fou à la Ducati a changé de file et me suit de près. Fou mais sacrément bon pilote. Il réussit l’exploit de rouler aussi vite que moi tout en braquant son arme dans mon dos. J’ose un audacieux zigzag qui me fait râper du genou la carrosserie d’un van pourri.

Sssffff…

Cette fois, je n’ai pas seulement senti le quelque chose qui a jailli du Taser, je l’ai aussi entendu. Un drôle de son pour une drôle de sensation. Ce flingue n’a rien de classique ou alors je ne m’appelle pas Ombe.

Un trou entre deux voitures sur ma gauche.

Je tombe deux rapports, accélère, me glisse entre les deux voitures, redresse de justesse avant de percuter un camion, accélère encore.

Cent quatre-vingts.

Si quelqu’un débouche devant moi, je suis morte.

Chance, personne ne débouche devant moi. Malchance, la Ducati débouche derrière moi.

D’accord. Il veut s’amuser ? On va s’amuser.

J’accélère. Deux cent dix. Un trou à droite, il me faut un trou à droite. Là. Étroit mais ça devrait passer. Ça passe. Un deuxième. Toujours à droite. Ça passe aussi. D’extrême justesse mais ça passe.

Je me retrouve sur la bande d’arrêt d’urgence.

Et là, j’accélère vraiment.

Qu’est-ce que je vous ai dit au sujet de ma bécane ? Une Z1000 presque pas trafiquée ?

Rayez le « presque pas ». C’était un mensonge.

Deux cent quarante.

Le tueur a réussi à me suivre sur la bande d’arrêt d’urgence mais sa moto semble avoir atteint ses limites, ce qui n’est pas le cas de la mienne.

Deux cent soixante.

Je commence à le perdre dans mon rétroviseur.

Deux cent quatre-vingt-dix.

J’aurais bien aimé atteindre les trois cents sauf qu’une sortie s’annonce et que la Ducati n’est plus visible. Manque de réflexion, monsieur l’instructeur, ou capacité à prendre d’instinct les bonnes décisions ?

Je vire à droite toute.

Et je pile, parce qu’un feu est là, rouge, non, vert. J’accélère. Le passage entre les véhicules qui n’ont pas encore redémarré est étroit. Ça passe ou ça casse ? Le pot d’échappement droit de ma Kawa caresse le pare-chocs d’un camion, mon coude frôle un taxi, ça passe.

Largué, le blaireau à l’Italienne.

Non mais pour qui il se prend celui-là ?

Il me faut quelques minutes pour évacuer l’adrénaline dont est saturé mon organisme. Quelques minutes pendant lesquelles je roule à petite vitesse tout en réfléchissant à grande vitesse.

Qui est ce type qui a cherché à me tuer ? Pourquoi en veut-il à ma vie ? Avec quoi m’a-t-il tiré dessus ? Comment a-t-il retrouvé ma trace après mon passage à l’hôpital puis au bureau de l’Association ?

Beaucoup de questions, aucune réponse. Je déteste ça et le frisson qui me zèbre le dos est dû autant à la colère qu’à l’inquiétude. Je me gare devant un troquet, m’étire longuement, pénètre à l’intérieur puis, pendant que le serveur me prépare un café, j’appelle Walter.

– Un malade vient de passer ses nerfs sur moi.

– Pourrais-tu te montrer un peu plus explicite, Ombe ?

Il s’est exprimé de la voix posée qu’il emploie quand la situation est grave, façon personnelle de ne pas inquiéter l’Agent qu’il est chargé d’aider. Je l’imagine dégoulinant de transpiration, épongeant son front avec le mouchoir géant qu’il a tiré de la poche de sa chemise hideuse. Je sais qu’il était en train de bosser et qu’il a tout arrêté pour m’écouter. Je sais qu’en une seule phrase je suis devenue son unique priorité.

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