Erik L'Homme - A Comme Association T3 - L'étoffe fragile du monde

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A Comme Association T3 - L'étoffe fragile du monde: краткое содержание, описание и аннотация

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Finalement, je révise mon jugement. Quitte à affronter un troll, mieux vaut tenter sa chance dans la fuite !

Je ferme les yeux pour ne pas voir le massacre. Lorsque je les rouvre, le désastre est tel que je le pressentais. Total.

Le gringalet n’a pas bougé d’un centimètre.

Erglug, par contre, à moitié sonné, est étendu par terre. Les épaules au sol.

— Échec et mat ! crie presque le maître du château, quittant sa réserve et dansant comme un Indien.

— Qu’est-ce qui s’est passé ? grogne Erglug tandis que je l’aide comme je peux à se remettre sur ses pieds.

— Tu t’es ramassé une raclée, je lui explique à voix basse. Mais une raclée magique. Alors écoute-moi attentivement : à partir de maintenant, je prends les choses en main. La seule chose que tu as à faire, c’est de te calmer. Et de ravaler ton amertume.

— Cause toujours ! Je vais le massacrer, l’écraser, le réduire en bouillie, le…

Je l’interromps en lui donnant un coup de poing dans le ventre. Il n’en revient pas, le pauvre.

— Tu as eu ta chance ! C’est mon tour, je dis avec un regard noir.

Puis je me radoucis en le voyant baisser les yeux, comme un gamin pris en faute.

— Rappelle-toi La Fontaine, Erglug : « Patience et longueur de temps font plus que force ni que rage. » Maintenant que le lion est tombé, c’est à moi de jouer.

— Si je suis le lion, grimace le troll, ça veut dire que tu es la souris…

— La fourmi, plutôt. Et je vais grignoter les mailles notre filet, je confie à mon gigantesque ami.

Au même moment, le maître du château, qui a cessé ses cabrioles, s’avance vers nous les yeux brillants.

9

— Toi, le troll, commence le maître du château toisant Erglug, je te vois bien en vert et jaune. Un pantalon trop court, avec des bandes. Une chemise frous-frous. Et un bonnet ! Oui, c’est ça, un tricorne un peu mou… Toi, le morveux, continue-t-il en s’adressant à moi, tu es très bien en bouffon. C’est même criant de vérité ! Il te manque juste un chapeau. Avec des grelots.

L’air tremble un peu autour d’Erglug et hop, le voilà affublé des oripeaux grotesques évoqués par notre hôte maléfique. Très fort. Toute la magie déployée ici semble être à son service. Concentrée dans ses seules mains. Une énergie formidable, un pouvoir sans limites. Siyah a fait du bon boulot.

Le troll m’adresse un regard suppliant, rendu encore plus pathétique par son bonnet ignoble, mais j’hésite à déclencher mon sortilège.

Je n’ai pas le droit à l’erreur.

Plus je laisse du temps à mes runes, plus le sort général qui nous environne et nous soumet à ses règles sera affaibli.

Je regarde donc le troll dans les yeux et je secoue la tête. Ding-ding, font les grelots de mon nouveau chapeau. Ding-ding ?

Au secours !

Tant pis pour le délai. Qui sait ce que ce dingue est capable de faire !

Expiration. Inspiration.

— bïp

Le maître du château me fixe avec stupeur. Il faut dire que j’ai crié, autant sous l’effet du stress que pour être sûr d’être entendu par les microparticules ferreuses. Particules qui, je l’espère, infestent profondément le sort qui nous retient.

Il ne se passe rien.

Est-ce que j’ai hurlé assez fort ? Est-ce que Perthro s’est perdue en arpentant la trame complexe du sort ? Est-ce que Naudhiz a fléchi face aux défenses mises en place par le terrifiant et talentueux magicien ? Est-ce qu’Elhaz a renoncé à porter les charges destructrices au cœur du dispositif ?

Ou bien c’est moi.

Une énergie intérieure trop nulle. Une expérience trop faible pour bâtir un sortilège majeur. Des idées décidément loufoques, impossibles à mettre en œuvre…

Le bruit léger d’une allumette qu’on gratte m’empêche de me morfondre davantage sur mon incompétence supposée. Une petite flamme blanche, aux reflets bleutés, vient de surgir sur les dalles de la cour.

Une flamme sur de la pierre.

Si j’en crois le regard horrifié du maître du château, ce n’était pas vraiment prévu au programme.

La flammèche avance et gagne en intensité. Là où elle se trouvait, il y a maintenant un trou, comme si on avait brûlé un drap avec un tison.

Un trou qui laisse apparaître, sous la pierre, un petit morceau de goudron.

Jasper, c’est toi le meilleur ! Tes runes ont parfaitement joué leur rôle et ton incantation en quenya a marché à la perfection. Le fer est en train de dissoudre les points d’ancrage de la magie à l’œuvre tout autour de nous.

Une magie qui se consume en jolies flammes bleu et blanc.

Yeahhhhhh !

— Qu’est-ce qui se passe ? demande Erglug avec une petite voix.

— C’est le sortilège que j’ai inventé pendant que tu ronflais dans la tour, j’explique à voix basse. Il est en train de combattre la magie qui nous dérobe aux yeux du monde.

Un peu grandiloquent, mais c’est ma façon de célébrer ce triomphe !

Le regard du maître du château passe de ma personne aux flammèches qui, après avoir dévoré la cour, s’attaquent aux bâtiments. Il semble ne pas vouloir y croire. Tandis que le troll se serre contre moi (ce doit être de famille), j’assiste à l’effondrement du jeu de cartes, à la destruction du décor.

La tour où nous étions enfermés s’écroule et laisse place à un vulgaire banc de bois, comme on en trouve dans les parcs publics.

Les premiers courtisans rattrapés par le feu mystique disparaissent en agitant les bras, se transformant en pigeons affolés qui tentent vainement de s’envoler.

— Krom nous protège ! Mais c’est dément ! dit Erglug en secouant la tête.

Je ne réponds pas. Je tends le bras pour montrer au troll le dévoreur de mangeoire que mon contre-sort attaque à son tour.

— Ton premier adversaire. Regarde !

Le rouquin s’estompe et laisse place à un feu de bois construit à la va-vite sur un morceau de pelouse.

— Hein ?

Oui, les trolls sont loquaces. Particulièrement en présence de la magie.

— Tu n’as pas affronté un homme, ni un démon, j’explique à Erglug médusé. C’est un feu que tu avais en face de toi. Et rien n’est plus vorace que le feu !

— C’est pour ça qu’il a mangé la moitié de la mangeoire ?

— Tu comprends vite, je soupire.

— « Comprendre, c’est enfin cesser d’être pris pour un con. »

Autre miracle de mon contre-sort : Erglug est en train de redevenir lui-même.

— Aux deux autres, j’annonce, tandis que le sol sous nos pieds se transforme en route goudronnée.

Le vainqueur de la course se laisse sans broncher submerger par les flammes et s’évanouit, au sens premier du terme, dans un tourbillon qui fait s’envoler quelques feuilles mortes brusquement apparues.

— C’était qui, ou plutôt c’était quoi, celui-là ?

— Le vent, je réponds sans hésiter. Rien n’est plus rapide que le vent.

— « La nue se déchire, déclame Erglug en se prenant pour Chateaubriand, et l’éclair trace un rapide losange de feu. Un vent impétueux, sorti du couchant, roule les nuages sur les nuages ; les forêts plient ; le ciel s’ouvre coup sur coup ; et, à travers ces crevasses, on aperçoit de nouveaux cieux… »

Accompagnant la prose du troll, les flammèches, prises de frénésie destructrice, galopent et se goinfrent du moindre élément du décor. Y compris, à mon grand soulagement, de nos frusques grotesques.

— Le lutteur invincible, murmure Erglug en voyant le gringalet aux cheveux noirs succomber enfin à l’assaut du fer et se répandre sur le sol en une flaque d’eau sale.

— De l’eau ! je m’exclame. Bien sûr ! Comment se battre contre l’eau, insaisissable et infatigable, à l’image des vagues de la mer ?

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