Erik L'Homme - A Comme Association T5 - Là où les mots n'existent pas

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Avenue Mauméjean. Je traîne la jambe. La dernière fois que j’ai poussé la porte de chez moi, j’étais un fugitif en cavale. Le fugitif vient se rendre aujourd’hui aux autorités. Et quelles autorités ! Une mère qui se fait un sang d’encre depuis trois jours.

Des griffes plongent dans ma poitrine et me serrent le cœur.

Tant que j’avais un but, un but terrible qui transcendait tout, le reste n’avait pas d’importance. Seul comptait ma volonté de venger Ombe.

Maintenant que le but est atteint, me revoilà plongé dans une forme déprimante de retour à la normale.

Où tout ce que j’ai sacrifié dans l’accomplissement de mon devoir se rappelle brutalement à moi.

Ce n’est pas pour rien que les films s’arrêtent toujours sur le succès du héros. Sinon, le champion perdrait vite toute crédibilité. Est-ce qu’on l’imagine se débattre avec les assureurs réclamant le remboursement des immeubles détruits au cours de son aventure, avec la police cherchant à se faire payer des P.-V. de stationnement, avec une mère morte d’inquiétude ?

Qu’a dit Gaston Saint-Langers à ce sujet, déjà ?

« Quand faut y aller, petit, faut y aller. »

Bon, ben j’y vais alors.

— Maman ? T’es là ? je demande en refermant derrière moi la porte de l’appartement.

Je me suis composé un semblant de figure humaine devant la glace de l’ascenseur. Ce qui n’était pas gagné puisque je me suis encore fait peur en voyant mon reflet.

— Jasper ? C’est toi ?

Ben oui, qui d’autre ? Il y a beaucoup de garçons qui t’appellent maman ?

— C’est moi…

Je n’ai pas le temps d’en dire plus. Ma mère est là, devant moi.

Plus petite que d’habitude, à cause de sa démarche fatiguée.

Moins blonde, parce que ses cheveux sont retenus par le chignon qu’elle fait quand elle n’a pas le temps (ou le goût) de s’occuper d’elle.

Les yeux brillants de larmes qui se remettent à couler quand elle me voit.

— Mon grand ! hoquette-t-elle en se précipitant dans mes bras.

Je me débarrasse de mes sacs et je la serre contre moi. Je la serre à l’étouffer. Et, jetant aux orties seize années de principes à la con, je sanglote à mon tour.

— Maman… Je suis désolé…

Je voudrais que ce moment s’éternise. Pour me libérer sur son épaule de la pression accumulée ces derniers jours. Mais ma mère est une battante qui pense depuis toujours que les larmes ne règlent rien.

Elle s’arrache doucement à mon étreinte, recule d’un pas, sèche ses yeux d’un revers de manche et m’observe attentivement.

— Ça va, Jasper ? Le médecin qui s’occupe de toi m’a parlé de tests complémentaires… L’hôpital t’a laissé sortir dans cet état ? Ce manteau est à toi ? Je ne t’ai jamais vu avec… Qu’est-ce qui t’a pris de traverser la rue sans regarder ?

Sa façon à elle de se libérer.

— Promis, je vais t’expliquer, je réponds sur un ton suppliant après m’être essuyé les yeux à mon tour. Mais j’aimerais prendre une douche avant. S’il te plaît.

Elle hésite (elle sait que j’ai parfois tendance à me défiler), fronce le nez et convient que c’est effectivement la meilleure chose à faire.

— Pendant ce temps, je vais préparer du thé et téléphoner à ton père pour le rassurer. Tu sais qu’il s’inquiète beaucoup ?

S’il s’inquiétait tant que ça, il serait là avec toi, et il aurait remué ciel et terre pour me retrouver…

Je garde cette remarque pour moi et fonce à la salle de bains. Parce que la douche, ce n’est pas une ruse pour échapper à une inévitable conversation.

J’en ai vraiment envie.

J’ai l’impression d’avoir sur moi l’odeur de la mort.

Lorsque je quitte la pièce, fumant comme au sortir d’un hammam, ma mère est encore au téléphone. Mon bras a cessé de m’élancer, j’arrive à le bouger presque normalement. Le corps humain est beaucoup plus résistant qu’on ne croit.

Je file dans ma chambre, récupérant au passage les deux sacs qu’elle a posés devant la porte (c’est une autre de ses manies, imposer l’ordre dans la maison). Cette fois, je racle vraiment les fonds de placard pour trouver de quoi m’habiller. Puis je m’assieds à mon bureau. Rien ne presse. Elle viendra bien assez tôt m’annoncer que le thé est servi.

Me laver m’a fait un bien fou. L’eau, en ruisselant sur ma peau, a effacé bien plus que la saleté. Je refoule dans un coin de ma tête la cohorte d’images et de sensations qui ne demandent qu’à m’envahir.

Il s’est passé tant de choses depuis cette terrible nuit de Noël !

Un détail que je ne parviens pas à chasser surnage dans cette marée de souvenirs : je n’entends plus la voix d’Ombe dans ma tête.

Je ne peux pas affirmer que j’entendais VRAIMENT Ombe (enfin je crois), mais mon cerveau s’était accoutumé à ces étranges dialogues. J’aimais ça. Non : j’adorais !

Est-ce que son fantôme, enfin vengé, s’est définitivement évaporé ?

Ça me manque terriblement de ne plus l’entendre.

— Lâcheuse, va, je dis à voix haute.

Puis je pense à Ernest Dryden. Protégé par des sorts puissants qui empêchaient toute localisation. Pourquoi la haute magie mise en œuvre dans ce but n’est-elle pas venue à son secours, quand il s’est retrouvé en difficulté, face à moi ?

De fil en aiguille, je repense aux tatouages que le meurtrier portait dans la nuque et sur le poignet. Je les griffonne sur un bout de papier. Puis j’allume mon ordinateur et le scan, importe mes dessins sur le bureau et récupère Fafnir dans la poche du manteau jeté en boule dans un coin de la chambre.

Je branche la clé USB sur l’un des ports et attends, comme d’habitude, le bon vouloir de mon sortilège de recherche.

Fafnir apparaît sur l’ordinateur sous la forme d’un cheval. D’un cheval obèse peinant à avancer.

Qu’est-ce qu’il lui prend à ce crétin ?

Je fais bouger, avec la souris, les deux symboles sous son nez et je murmure dans le micro :

— unlocnya A tuv i ehtel& narwio tanarº

« Hunlocënya… A tuvë i ehtelë narwio tanar … Mon dragon-chien… Trouve la source de ces signes… »

Le dragon-chien à figure de cheval me regarde tristement. Puis il lève la queue et lâche sur le drapeau de pirate qui me sert de fond d’écran un chapelet de crottin.

Qui se transforment aussitôt en fichiers et se rangent sagement sur le côté.

Où est-ce que cet imbécile est allé fouiner ? Je clique sur le premier. C’est un article de journal, un journal canadien, qui parle d’un bébé trouvé dans la neige. J’ouvre les autres. Encore des articles. Bon, je glisse le tout dans un dossier auquel je donne le nom de « Ombe ». Parce que, bien évidemment, c’est sur son ordinateur que ce fouineur de Fafnir, hier, a ingurgité tout ça !

Délesté, le dragon-cheval hennit, esquisse une ruade et part au galop, disparaissant dans la nuit de l’écran.

Il ne met pas longtemps à revenir. La queue entre les jambes, si elle n’avait pas été en flammes ! De toute évidence, Fafnir s’est à nouveau heurté à un sort de protection suffisamment puissant pour l’obliger à stopper toute investigation.

Je déconnecte immédiatement l’ordinateur pour couper court aux contre-attaques éventuelles. Mon sortilège piaffe, les jambes tremblantes, tandis qu’il éteint les flammes dans un pli du drapeau. Puis il réintègre, sans que je lui dise rien, la clé, qu’il doit sûrement considérer comme sa niche, son terrier ou son écurie (je ne sais plus, avec lui).

Voilà qui est intéressant.

Il y a, quelque part, un magicien qui interdit d’être curieux. Un sorcier qui protège une organisation mais semble ignorer ses membres.

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