André Maurois - Nouvelles
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- Издательство:«Просвещение»
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Puis le succès était venu et le succès marque toujours la fin des grandes amitiés de Mrs. Pecks. Elle est remarquablement intelligente, mais elle apporte dans son amour des choses de l’art les sentiments de certains spéculateurs en Bourse, qui ont horreur des valeurs classiques [178] les valeurs classiques — actions qui jouissent d’une solide renommée.
et ne s’attachent qu’à des petites actions encore inconnues du grand public mais sur lesquelles ils ont, eux, des renseignements confidentiels et sûrs. Elle aime l’écrivain sans éditeur, l’auteur dramatique obscur qu’on joue trois fois dans un théâtre d’avant-garde, le musicien du type Eric Satie [179] Satie, Eric (1866–1925) — compositeur français, un des chefs du constructivisme.
avant le temps des disciples, ou l’érudit, spécialiste d’un sujet difficile, comme les livres religieux de l’Inde ou la peinture primitive chinoise.
Jamais d’ailleurs les hommes qu’elle patronne ne sont nuls, ni même médiocres. Elle est adroite, et elle a du goût. Mais la crainte du vulgaire, du banal, peut l’écarter de l’excellent. Je ne conçois pas Gladys Pecks aimant Tolstoï ou Balzac. Elle s’habille parfaitement, chez la meilleure couturière, mais cesse de porter une robe, même ravissante et qu’elle aime dès qu’elle la sait copiée. Ses écrivains et ses peintres sont traités de la même manière; elle les donne à sa femme de chambre quand ses amies les ont compris.
Je crois que je porte la responsabilité de l’avoir lancée sur la piste Chalonnes. J’avais été placé à côté d’elle, un soir, à dîner chez Hélène de Thianges. Nous en étions venus, je ne sais comment, à parler de lui et j’avais dit: „Non, il n’a jamais publié, mais il a de grands projets et même quelques travaux esquissés“.
— Vous les avez vus?
— Oui, mais je serais incapable de vous en parler. Ce sont à peine des notes.
Je ne l’avais pas fait exprès, mais c’était exactement ce qui pouvait le plus au monde allécher une Mrs. Pecks. Tout de suite après le dîner, elle bloqua Chalonnes dans un coin et, malgré les efforts d’Hélène qui aime bien que dans son salon les groupes se fassent et se défassent, elle ne le lâcha plus de la soirée. Je les observais de loin. „J’aurais dû prévoir cela, me disais-je… Mais bien sûr, Chalonnes est l’auteur idéal pour Gladys Pecks. Elle cherche l’inédit, l’hermétique [180] hermétique — renfermé en lui-même, difficile à comprendre, obscur.
, que peut-on rêver de plus fermé que le public de Chalonnes, qui n’en a pas, de plus inédit que son œuvre qui n’a jamais été écrite? Le physicien qui raréfie de plus en plus l’air contenu dans un ballon tend vers le vide absolu; Gladys Pecks en raréfiant chez ses amis successifs la matière de l’œuvre [181] en raréfiant chez ses amis successifs la matière de l’œuvre — en choisissant ses amis de telle façon que chacun d’eux avait encore moins produit que le précédent.
tendait vers le néant. Avec Chalonnes, elle le trouve. C’est une admirable consécration [182] consécration (f) ici: couronnement (sommet).
de carrière pour l’un et pour l’autre et j’ai sans doute fait deux heureux“.
En effet, dès le lendemain commença la période Chalonnes de la vie de Gladys Pecks. Il fut convenu qu’il dînerait chez elle trois fois par semaine, qu’elle irait chez lui voir ses manuscrits, qu’elle l’emmènerait l’hiver suivant à La Napoule, „pour qu’il pût travailler en paix“. Pendant quelques jours, j’avais été un peu effrayé par l’idée du premier contact entre Gladys Pecks et les manuscrits de Chalonnes. Il me semblait que, même pour elle, ces manuscrits étaient trop minces. C’était une faiblesse de ma part et une erreur de jugement. Je la vis dès le lendemain de son premier inventaire, elle était enthousiasmée: „There is more in this… il y a plus de substance, me dit-elle, dans les projets de votre ami que dans l’œuvre épaisse d’Henry James…“ [183] There is more in this… ( angl.) — Il y a plus en ceci…; James, Henry (1843–1916) — écrivain anglais d’origine américaine.
Tout allait bien.
Cette lune de miel spirituelle dura deux mois environ, pendant lesquels Gladys Pecks annonça à tout Paris qu’elle s’occupait de faire publier les œuvres d’un grand méconnu, qui était notre Chalonnes. Elle avait trouvé un éditeur; elle cherchait un traducteur anglais. Elle présenta Chalonnes à tous les étrangers illustres qui traversaient Paris, à George Moore, à Pirandello, à Hoffmansthal, à Sinclair Lewis [184] Moore, George (1852–1933) — écrivain irlandais; Pirandello, Luigi (1867–1936) — écrivain italien; Hoffmansflial, Hugo von (1874–1929) — écrivain autrichien; Lewis, Sinclair (1885–1950) — écrivain américain.
. Puis, ayant épuisé tous les modes d’agitation possibles à son sujet, elle réclama un texte à Chalonnes.
Elle se serait contentée de la moindre chose, un essai, une plaquette, quelques pages. Chalonnes qui, naturellement, n’avait pas plus travaillé pendant ces deux mois qu’à son habitude, ne pouvait rien lui donner et le lui dit avec une sérénité que rien n’avait encore altérée. Mais Gladys Pecks n’était pas femme à laisser un génie en friche. Dix fois déjà dans sa vie elle avait pris un de ces petits hommes obscurs, pauvres, timides, qui ont on ne sait pourquoi le don mystérieux d’écrire, de peindre, de composer en quelques mois elle en avait fait un homme illustre, recherché, adulé. Elle trouvait dans ces transmutations des plaisirs vifs. Elle avait en ses pouvoirs de choix et de lancement une confiance grande et légitime. Elle avait entrepris le dressage de Chalonnes et bon gré, mal gré, Chalonnes allait produire.
Je ne sais comment elle s’y prit, flatterie sans doute, promesses peut-être (coquetterie, je ne crois pas, car j’ai toujours connu Gladys froide et parfaitement pure), mais je reçus un matin une visite embarrassée de Chalonnes.
— Je voudrais ton avis, me dit-il… Gladys Pecks me propose de mettre à ma disposition pour l’hiver sa maison de La Napoule pour que je puisse travailler tranquillement. Je t’avoue que je n’ai pas très envie de quitter Paris… Et puis en ce moment, je ne me sens pas en forme… Seulement ça lui ferait plaisir elle est très emballée [185] emballée — enthousiasmée.
par mon roman et il est assez tentant de penser que, peut-être, en quelques mois de solitude, je pourrais l’achever.
„Achever“ son roman me parut un curieux euphémisme, car je ne savais pas qu’il l’eût jamais commencé; mais, comme cela était dit avec un grand sérieux, je me gardai de relever le mot.
— Eh bien, lui dis-je, je suis enchanté; Mrs. Pecks a mille fois raison. Tu as certainement un grand talent, tu prodigues chaque jour dans de simples conversations des chapitres entiers d’un livre brillant. Si, la sollicitude d’une femme, une atmosphère de confiance, d’admiration te permettant d’exprimer enfin tout ce que nous savons si bien que tu as à dire, nous en serons tous très heureux… Accepte, mon vieux, tu me feras plaisir… Tu nous feras plaisir à tous.
Il me remercia et, quelques jours plus tard, vint m’annoncer qu’il partait. Nous n’eûmes de lui, pendant l’hiver, que quelques cartes. En février, j’allai le voir à La Napoule.
La maison des Pecks est très belle, ils ont fait restaurer le petit château fort provençal qui domine le golfe. Le contraste entre la rudesse des abords, des extérieurs, et le confort presque incroyable des appartements donne une impression de féerie. Les jardins sont en terrasse, très ingénieusement truqués, car il a fallu, pour les construire, au flanc d’un rocher, apporter des masses énormes de béton. Les Pecks ont fait venir, à grands frais, d’Italie, des cyprès qui encadrent de leurs hautes masses décoratives ce paysage artificiel et agressif. Quand j’arrivai, le butler [186] butler [bʌtlə] (angl.) — majordome, chef des domestiques d’une maison riche.
me dit que Monsieur travaillait et me fit attendre assez longtemps.
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