André Maurois - Nouvelles

Здесь есть возможность читать онлайн «André Maurois - Nouvelles» весь текст электронной книги совершенно бесплатно (целиком полную версию без сокращений). В некоторых случаях можно слушать аудио, скачать через торрент в формате fb2 и присутствует краткое содержание. Город: Москва, Год выпуска: 1966, Издательство: «Просвещение», Жанр: Современная проза, на французском языке. Описание произведения, (предисловие) а так же отзывы посетителей доступны на портале библиотеки ЛибКат.

Nouvelles: краткое содержание, описание и аннотация

Предлагаем к чтению аннотацию, описание, краткое содержание или предисловие (зависит от того, что написал сам автор книги «Nouvelles»). Если вы не нашли необходимую информацию о книге — напишите в комментариях, мы постараемся отыскать её.

В предлагаемый вниманию читателей сборник вошли известные новеллы знаменитого французского писателя Андре Моруа. Неадаптированный текст новелл снабжен комментариями и словарем.
Для учащихся старших классов языковых школ, студентов младших курсов языковых вузов и всех любителей современной французской литературы.

Nouvelles — читать онлайн бесплатно полную книгу (весь текст) целиком

Ниже представлен текст книги, разбитый по страницам. Система сохранения места последней прочитанной страницы, позволяет с удобством читать онлайн бесплатно книгу «Nouvelles», без необходимости каждый раз заново искать на чём Вы остановились. Поставьте закладку, и сможете в любой момент перейти на страницу, на которой закончили чтение.

Тёмная тема
Сбросить

Интервал:

Закладка:

Сделать

J’allai le voir, et son appartement me parut, à moi qui vivais alors dans une chambre d’hôtel meublé, l’endroit le plus charmant du monde. Des meubles anciens, quelques moulages du Louvre, une bonne copie d’un Holbein, des rayons chargés de livres bien reliés, un dessin authentique de Fragonard, formaient un ensemble „artiste“ [143] moulages (m pl) du Louvre — copies des sculptures du Louvre; Holbein, Hans (1497–1543) — peintre allemand; Fragonard, Jean-Honoré (1732–1806) — peintre français. .

Il m’offrit une cigarette anglaise, de couleur et de saveur surprenantes. Je demandai à voir le commencement de la Nouvelle Comédie humaine, mais la première page n’était pas tout à fait achevée. De sa pièce de théâtre, il avait le titre; de la Philosophie de L’Esprit une douzaine de fiches. Mais il me montra longuement un petit Don Quichotte romantique, avec de charmants dessins, qu’il venait d’acheter chez son voisin le bouquiniste, des autographes de Verlaine, des catalogues de marchands de tableaux. Je passai l’après-midi avec lui; il était un compagnon très agréable.

* * *

Ainsi le hasard avait reconstitué le groupe des „Cinq“, qui devint plus solide que jamais.

Chalonnes n’ayant rien à faire, assurait la liaison. Souvent, il passait ses journées dans l’atelier de Beltara. Depuis que celui-ci avait fait le portrait de Mrs. [144] Mrs. [' misiz] (angl .) — madame. Jarvis, l’ambassadrice américaine, il était à la mode. Beaucoup de jolies femmes venaient se faire peindre par lui et amenaient leurs amies pour assister aux séances de pose ou pour voir l’œuvre terminée. L’atelier était plein d’Argentines aux yeux admirables, d’Américaines blondes, d’Anglaises esthètes qui comparaient notre ami à Whistler [145] Whistler, James (1834–1903) — peintre impressionniste d’origine américaine. . Beaucoup de ces femmes venaient pour Chalonnes qui les amusait et leur plaisait. Beltara, qui avait vite mesuré la puissance d’attraction de notre ami, se servait de cet appât avec adresse. Chalonnes avait là son fauteuil à lui, sa boîte de cigares à sa droite, son sac de bonbons à sa gauche. II meublait l’atelier [146] il meublait l’atelier — il emplissait l’atelier de sa présence. , et, pendant les séances de pose, était chargé de distraire le modèle. Il avait aussi su se rendre indispensable par une sorte d’instinct de la composition picturale. Personne mieux que lui ne trouvait le décor et la pose qui convenaient à tel visage. Doué d’un sens rare de la beauté des tons, il indiquait au peintre un jaune ou un bleu fugitifs qu’il fallait saisir aussitôt. „Mon vieux, tu devrais taire de la critique d’art“, lui disait Beltara, émerveillé de tant de dons.

Oui je sais bien répondait doucement Chalonnes mais je ne veux pas me - фото 5

— Oui, je sais bien, répondait doucement Chalonnes, mais je ne veux pas me disperser.

Dans cet atelier, il connut M mede Thianges, la duchesse de Capri, Celia Dawson, Mrs. Jarvis, qui l’invitèrent à dîner. Pour elles, il était un „homme de lettres“, ami de Beltara, et elles le présentaient à leurs convives „M. Chalonnes, l’écrivain bien connu“. Il devint une sorte de conseiller littéraire des beautés à la mode. Elles remmenaient chez les libraires et le priaient d’être leur directeur de lecture. A chacune, il promettait de dédier un des romans qui composeraient sa Nouvelle Comédie humaine.

Beaucoup d’entre elles lui racontaient leur vie: „J’aimerais que vous me parliez de vous, leur disait-il, parce que, pour ma grande machine [147] ma grande machine — ma grande œuvre. , j’ai besoin de tous les rouages d’une âme de femme intelligente“. On le savait discret, il devint vite le confident des plus jolis secrets de Paris. Il fut l’homme vers lequel dès son entrée dans un salon, manœuvraient, quelques ravissants visages. Comme les femmes lui décrivaient leur âme, elles le trouvèrent bon psychologue. L’usage s’établit de dire: „Chalonnes est un des hommes les plus fins, les plus compréhensifs qui soient“.

— Tu devrais, lui dis-je un jour, écrire des romans d’analyse [148] romans d’analyse — romans psychologiques. . Personne ne ferait mieux que toi une sorte de Dominique [149] Dominique — roman d’Eugène Fromentin (1820–1876), écrivain français. Dominique est le nom du héros. femelle de ce temps-ci.

— Mais oui, je sais bien, me dit-il avec l’air d’un homme accablé de besognes diverses et qui se voit obligé de refuser celles qu’il aurait eu plaisir à faire, mais oui, seulement j’ai ma grande machine et, tout de même, il faut se concentrer.

Souvent, Fabert venait le chercher à l’atelier pour l’emmener à des répétitions. Fabert, depuis le succès de son Carnaval , était devenu un grand homme dans les théâtres des boulevards [150] théâtres des boulevards — théâtres de mélodrames et de comédies qui étaient situés sur les boulevards de Paris, et particulièrement le boulevard du Temple. . Il demandait à Chalonnes d’apporter une impression fraîche, en ces moments où acteurs et metteur en scène sont si las de tout qu’on les sent prêts à abandonner la pièce. Chalonnes s’acquittait de ce rôle de brillante manière. Il sentait le mouvement d’une scène, la courbe d’un acte [151] la courbe d’un acte — le développement d’un acte. , dépistait une intonation fausse, une tirade trop longue. D’abord agacés par cet inconnu, les acteurs finirent par l’adopter. Contre l’auteur, éternel ennemi, ils aimèrent cet homme qui n’était rien. Bientôt, dans le monde des théâtres, il devint assez connu, d’abord comme, „l’ami de M. Fabert“, puis sous son nom véritable. Des contrôleurs prirent l’habitude d’échanger avec lui un fauteuil contre un sourire [152] échanger avec lui un fauteuil contre un sourire — lui donner une place dont il les remerciait d’un sourire. . Quelques secrétaires, puis tous, l’inscrivirent sur leurs listes de „générales“ [153] listes de „générales“ — listes d’invités pour les répétitions générales. .

— Tu devrais faire de la critique théâtrale, lui dit Fabert, tu ferais ça très bien.

— Oh! bien sûr, répondit Chalonnes, mais, n’est-ce pas, chacun son métier.

L’année où les „Cinq“ atteignirent ensemble leurs trente-quatre ans, j’eus le prix Goncourt [154] le prix Concourt — prix annuel décerné au meilleur roman de l’année en mémoire des frères Concourt, écrivains français: Edmond (1822–1896) et Jules (1830–1870). avec mon Ours bleu et Lambert-Leclerc fut nommé député. Fabert et Beltara étaient déjà fort connus depuis quelque temps. Notre union n’était en rien brisée. Ainsi se trouvait réalisé sans effort le scénario romantique qui nous avait tant divertis, lycéens. Notre petit groupe étendait lentement, vers les mondes les plus différents, des tentacules puissants et bien accrochés. Nous représentions vraiment une des forces de Paris et d’autant plus efficace qu’elle n’était pas officielle.

Sans doute y a-t-il avantage à faire reconnaître un groupe artistique de jure [155] de jure (latin) — officiellement. . La réputation acquise par l’un des membres se trouve automatiquement additionnée, dans l’esprit du public, à celle de tous les autres et le nom du groupe, s’il est bien choisi, accroche la curiosité. Un homme cultivé de 1835 aurait été pardonnable s’il avait ignoré M. Sainte-Beuve, mais il n’avait pas le droit d’ignorer les Romantiques [156] Sainte-Beuve, Charles Augustin de (1804–1869) — écrivain et critique littéraire français, appartenant à l’école romantique; les Romantiques — groupe d’écrivains français de la première moitié du XIX siècle, dont l’œuvre fut une réaction contre le classicisme. . Pourtant, les inconvénients ne sont pas moins grands. La décadence est collective, comme a été la grandeur. Les doctrines, les manifestes offrent des cibles faciles. L’attaque en tirailleurs [157] attaque en tirailleurs — attaque individuelle. est moins vulnérable.

Читать дальше
Тёмная тема
Сбросить

Интервал:

Закладка:

Сделать

Похожие книги на «Nouvelles»

Представляем Вашему вниманию похожие книги на «Nouvelles» списком для выбора. Мы отобрали схожую по названию и смыслу литературу в надежде предоставить читателям больше вариантов отыскать новые, интересные, ещё непрочитанные произведения.


Отзывы о книге «Nouvelles»

Обсуждение, отзывы о книге «Nouvelles» и просто собственные мнения читателей. Оставьте ваши комментарии, напишите, что Вы думаете о произведении, его смысле или главных героях. Укажите что конкретно понравилось, а что нет, и почему Вы так считаете.

x