Louis-Ferdinand Céline - Voyage au bout de la nuit

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Voyage au bout de la nuit: краткое содержание, описание и аннотация

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« — Bardamu, qu'il me fait alors gravement et un peu triste, nos pères nous valaient bien, n'en dis pas de mal !…
— T'as raison, Arthur, pour ça t'as raison ! Haineux et dociles, violés, volés, étripés et couillons toujours, ils nous valaient bien ! Tu peux le dire ! Nous ne changeons pas ! Ni de chaussettes, ni de maîtres, ni d'opinions, ou bien si tard, que ça n'en vaut plus la peine. On est nés fidèles, on en crève nous autres ! Soldats gratuits, héros pour tout le monde et singes parlants, mots qui souffrent, on est nous les mignons du Roi Misère. C'est lui qui nous possède ! Quand on est pas sage, il serre… On a ses doigts autour du cou, toujours, ça gêne pour parler, faut faire bien attention si on tient à pouvoir manger… Pour des riens, il vous étrangle… C'est pas une vie…
— Il y a l'amour, Bardamu !
— Arthur, l'amour c'est l'infini mis à la portée des caniches et j'ai ma dignité moi ! que je lui réponds. »

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Elle n'en démarrait pas, de son désir de pureté. Quand nous fûmes arrivés quelques rues plus loin, elle me demanda où j'allais coucher ce soir-là et fit avec moi encore quelques pas sur le trottoir. Je lui répondis que si je ne trouvais pas quelques dollars à l'instant même, je ne coucherais nulle part.

« C'est bien, répondit-elle, accompagnez-moi jusqu'à la maison et je vous donnerai là-bas un peu de monnaie et puis vous vous en irez où vous voudrez. »

Elle tenait à me semer dans la nuit, le plus tôt possible. C'était régulier. À force d'être poussé comme ça dans la nuit, on doit finir tout de même par aboutir quelque part, que je me disais. C'est la consolation. « Courage, Ferdinand, que je me répétais à moi-même, pour me soutenir, à force d'être foutu à la porte de partout, tu finiras sûrement par le trouver le truc qui leur fait si peur à eux tous, à tous ces salauds-là autant qu'ils sont et qui doit être au bout de la nuit. C'est pour ça qu'ils n'y vont pas eux au bout de la nuit ! »

Après c'était tout à fait froid entre nous deux dans son auto. Les rues que nous franchissions nous menaçaient comme de tout leur silence armé jusqu'en haut de pierre à l'infini, d'une sorte de déluge en suspens. Une ville aux aguets, monstre à surprises, visqueux de bitumes et de pluies. Enfin, nous ralentîmes. Lola me précéda vers sa porte.

« Montez, m'invita-t-elle, suivez-moi ! »

De nouveau son salon. Je me demandais combien elle allait me donner pour en finir et se débarrasser. Elle cherchait des billets dans un petit sac laissé sur un meuble. J'entendis l'énorme frémissement des billets froissés. Quelles secondes ! Il n'y avait plus dans la ville que ce bruit. J'étais cependant encore si gêné que je lui demandai, je ne sais pourquoi, si peu à propos, des nouvelles de sa mère que j'avais oubliée.

« Elle est malade ma mère, fit-elle en se retournant pour me regarder bien en face.

— Où est-elle donc en ce moment ?

– À Chicago.

— De quoi souffre-t-elle votre mère ?

— D'un cancer au foie… Je la fais soigner par les premiers spécialistes de la ville… Leur traitement me coûte très cher, mais ils la sauveront. Ils me l'ont promis. »

Précipitamment, elle me donna encore bien d'autres détails qui concernaient l'état de sa mère à Chicago. Devenue soudain toute tendre et familière elle ne pouvait plus s'empêcher de me demander quelque intime réconfort. Je la tenais.

« Et vous, Ferdinand, vous pensez aussi qu'ils la guériront n'est-ce pas ma mère ?

— Non, répondis-je très nettement, très catégorique, les cancers du foie sont absolument inguérissables. »

Du coup, elle pâlit jusqu'au blanc des yeux. C'était bien la première fois la garce que je la voyais déconcertée par quelque chose.

« Mais pourtant, Ferdinand, ils m'ont assuré qu'elle guérirait les spécialistes ! Ils me l'ont certifié… Ils me l'ont écrit !… Ce sont de très grands médecins vous savez ?…

— Pour le pognon, Lola, il y aura heureusement toujours de très grands médecins… Je vous en ferais autant moi si j'étais à leur place… Et vous aussi Lola vous en feriez autant… »

Ce que je lui disais lui parut brusquement si indéniable, si évident, qu'elle n'osait plus se débattre.

Pour une fois, pour la première fois peut-être de sa vie elle allait manquer de culot.

« Écoutez, Ferdinand, vous me faites une peine infinie vous vous en rendez compte ?… Je l'aime beaucoup ma mère, vous le savez n'est-ce pas que je l'aime beaucoup ?… »

Ça tombait à pic alors ! Nom de Dieu ! Qu'est-ce que ça peut bien foutre au monde, qu'on aime sa mère ou pas ?

Elle sanglotait dans son vide la Lola.

« Ferdinand, vous êtes un affreux raté, reprit-elle furieuse, et rien qu'un abominable méchant !… Vous vous vengez aussi lâchement que possible de votre sale situation en venant me dire des choses affreuses… Je suis même certaine que vous faites beaucoup de mal à ma mère en parlant ainsi !… »

Il lui traînait dans son désespoir des relents de méthode Coué.

Son excitation ne me faisait point aussi peur que celle des officiers de l' Amiral-Bragueton , ceux qui prétendaient m'anéantir pour l'émoustillement des dames désœuvrées.

Je la regardais attentivement, Lola, pendant qu'elle me traitait de tous les noms et j'éprouvais quelque fierté à constater par contraste que mon indifférence allait croissant, que dis-je, ma joie, à mesure qu'elle m'injuriait davantage. On est gentil à l'intérieur.

« Pour se débarrasser de moi, calculais-je, il faudra bien à présent qu'elle me donne au moins vingt dollars… Peut-être même davantage… »

Je pris l'offensive : « Lola, prêtez-moi je vous prie l'argent que vous m'avez promis ou bien je coucherai ici et vous m'entendrez vous répéter tout ce que je sais sur le cancer, ses complications, ses hérédités, car il est héréditaire, Lola, le cancer. Ne l'oublions pas ! »

À mesure que je détachais, fignolais des détails sur le cas de sa mère, je la voyais devant moi blêmir Lola, faiblir, mollir. « Ah ! la garce ! que je me disais moi, tiens-la bien, Ferdinand ! Pour une fois que t'as le bon bout !… Ne la lâche pas la corde… T'en trouveras pas une si solide avant longtemps !… »

« Prenez ! tenez ! fit-elle, tout à fait excédée, voilà vos cent dollars et foutez-moi le camp et ne revenez jamais, vous m'entendez : jamais !… Out ! Out ! Out ! Sale cochon !…

— Embrassez-moi quand même Lola. Voyons !… On n'est pas fâchés ! » proposai-je pour savoir jusqu'où je pourrais la dégoûter. Elle a sorti alors un revolver d'un tiroir et pas pour rire. L'escalier m'a suffi, j'ai même pas appelé l'ascenseur.

Ça m'a redonné quand même le goût du travail et plein de courage cette solide engueulade. Dès le lendemain j'ai pris le train pour Detroit où m'assurait-on l'embauche était facile dans maints petits boulots pas trop prenants et bien payés.

Ils m'ont parlé les passants comme le sergent m'avait parlé dans la forêt. « Voilà ! qu'ils m'ont dit. Vous pouvez pas vous tromper, c'est juste en face de vous. »

Et j'ai vu en effet les grands bâtiments trapus et vitrés, des sortes de cages à mouches sans fin, dans lesquelles on discernait des hommes à remuer, mais remuer à peine, comme s'ils ne se débattaient plus que faiblement contre je ne sais quoi d'impossible. C'était ça Ford ? Et puis tout autour et au-dessus jusqu'au ciel un bruit lourd et multiple et sourd de torrents d'appareils, dur, l'entêtement des mécaniques à tourner, rouler, gémir, toujours prêtes à casser et ne cassant jamais.

« C'est donc ici que je me suis dit… C'est pas excitant… » C'était même pire que tout le reste. Je me suis approché de plus près, jusqu'à la porte où c'était écrit sur une ardoise qu'on demandait du monde.

J'étais pas le seul à attendre. Un de ceux qui patientaient là m'a appris qu'il y était lui depuis deux jours et au même endroit encore. Il était venu de Yougoslavie, ce brebis, pour se faire embaucher. Un autre miteux m'a adressé la parole, il venait bosser qu'il prétendait, rien que pour son plaisir, un maniaque, un bluffeur.

Dans cette foule presque personne ne parlait l'anglais. Ils s'épiaient entre eux comme des bêtes sans confiance, souvent battues. De leur masse montait l'odeur d'entrejambes urineux comme à l'hôpital. Quand ils vous parlaient on évitait leur bouche à cause que le dedans des pauvres sent déjà la mort.

Il pleuvait sur notre petite foule. Les files se tenaient comprimées sous les gouttières. C'est très compressible les gens qui cherchent du boulot. Ce qu'il trouvait de bien chez Ford, que m'a expliqué le vieux Russe aux confidences, c'est qu'on y embauchait n'importe qui et n'importe quoi. « Seulement prends garde, qu'il a ajouté pour ma gouverne, faut pas crâner chez lui, parce que si tu crânes on te foutra à la porte en moins de deux et tu seras remplacé en moins de deux aussi par une des machines mécaniques qu'il a toujours prêtes et t'auras le bonsoir alors pour y retourner ! » Il parlait bien le parisien ce Russe à cause qu'il avait été « taxi » pendant des années et qu'on l'avait vidé après une affaire de cocaïne à Bezons et puis en fin de compte qu'il avait joué sa voiture au zanzi avec un client à Biarritz et qu'il avait perdu.

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