Louis-Ferdinand Céline - Voyage au bout de la nuit

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Voyage au bout de la nuit: краткое содержание, описание и аннотация

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« — Bardamu, qu'il me fait alors gravement et un peu triste, nos pères nous valaient bien, n'en dis pas de mal !…
— T'as raison, Arthur, pour ça t'as raison ! Haineux et dociles, violés, volés, étripés et couillons toujours, ils nous valaient bien ! Tu peux le dire ! Nous ne changeons pas ! Ni de chaussettes, ni de maîtres, ni d'opinions, ou bien si tard, que ça n'en vaut plus la peine. On est nés fidèles, on en crève nous autres ! Soldats gratuits, héros pour tout le monde et singes parlants, mots qui souffrent, on est nous les mignons du Roi Misère. C'est lui qui nous possède ! Quand on est pas sage, il serre… On a ses doigts autour du cou, toujours, ça gêne pour parler, faut faire bien attention si on tient à pouvoir manger… Pour des riens, il vous étrangle… C'est pas une vie…
— Il y a l'amour, Bardamu !
— Arthur, l'amour c'est l'infini mis à la portée des caniches et j'ai ma dignité moi ! que je lui réponds. »

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« — Mais non voyons ! que j'essayais de la rassurer moi. Mais non !” C'était clair cependant qu'elle me croyait pas. Pour elle, il fallait qu'on aime quelqu'un dans la vie et y avait pas à en sortir.

« “Dis-moi, que je lui répondais, ce que je pourrais bien en faire moi d'une autre femme ?” Mais c'était sa manie l'amour. Je savais plus quoi lui raconter pour la calmer. Elle allait chercher des trucs comme j'en avais jamais entendu auparavant. J'aurais jamais cru qu'elle cachait des choses comme ça dans sa tête.

« “Tu m'as pris mon cœur, Léon ! qu'elle m'accusait, et puis sérieusement. Tu veux partir ! qu'elle me menaçait. Pars ! Mais je te préviens que je vais mourir de chagrin Léon !…” Moi j'allais être la cause de sa mort de chagrin ? À quoi ça rime tout ça, hein ? Je te le demande ? “Mais non voyons tu vas pas mourir ! que je la rassurais. Je t'ai rien pris du tout d'abord ! Je t'ai même pas fait d'enfant voyons ! Réfléchis ! Je t'ai pas donné de maladies non plus ? Non ? Alors ? Je veux seulement m'en aller, voilà tout ! Comme qui dirait m'en aller en vacances. C'est bien simple pourtant… Essaye d'être raisonnable…” Et plus j'essayais de lui faire comprendre mon point de vue et moins que ça lui plaisait mon point de vue. En somme on se comprenait plus du tout. Elle en devenait comme enragée à l'idée que je pouvais penser vraiment ce que je disais, que c'était rien que du véritable, du simple et du sincère.

« Elle croyait en plus que c'était toi qui me poussais à foutre le camp… Voyant alors qu'elle me retiendrait pas en me faisant honte de mes sentiments elle a essayé de me retenir d'une autre manière.

« “Va pas croire Léon, qu'elle m'a dit alors, que je tiens à toi, à cause des affaires du caveau !… L'argent tu sais moi ça m'est bien égal au fond… Ce que je voudrais, Léon, c'est rester avec toi… C'est être heureuse… Voilà tout… C'est bien naturel… Je veux pas que tu me quittes… C'est trop de se quitter quand on s'est aimés comme on s'aimait tous les deux… Jure-moi au moins Léon que tu ne t'en iras pas pour longtemps ?…”

« Et ainsi de suite que ça a duré sa crise pendant des semaines. On peut dire qu'elle était amoureuse et bien emmerdante… Elle y revenait chaque soir à sa folie d'amour. En fin de compte, elle a tout de même bien voulu qu'on laisse le caveau à sa mère en garde, à condition qu'on partirait tous les deux chercher ensemble du travail à Paris… Toujours ensemble !… Tu parles d'un numéro ! Elle voulait bien comprendre n'importe quoi, sauf que moi je m'en aille seul de mon côté et elle du sien… Pour ça rien à faire… Alors plus elle avait l'air d'y tenir et plus elle me rendait malade moi, forcément !

« C'était pas la peine d'essayer de la rendre raisonnable. Je me rendais compte à force que c'était du vrai temps perdu, ou parti pris et que ça la rendait plutôt plus enragée encore. Il a bien fallu que je me mette donc moi à en inventer des trucs pour m'en débarrasser de son amour comme elle disait… C'est de là que l'idée m'est venue de lui faire peur en lui racontant comme ça que je devenais un peu fou de temps à autre… Que ça me prenait par crises… Sans avertir… Elle m'a regardé de travers, d'un drôle d'œil… Elle savait pas trop si c'était pas encore un bobard… Seulement tout de même à cause des aventures que je lui avais racontées auparavant et puis de la guerre qui m'avait touché et puis de la dernière combine surtout avec la mère Henrouille et puis aussi de ma drôle de façon d'être devenu avec elle soudain ça lui a donné à réfléchir tout de même…

« Pendant plus d'une semaine qu'elle a réfléchi, et elle m'a laissé bien tranquille… Elle avait dû en confier deux mots à sa mère de mes accès… Toujours est-il qu'elles insistaient moins pour me garder… Ça y est que je me disais moi, ça va aller ! Me voilà libre…” Déjà je me voyais me défiler bien tranquille, en douce, du côté de Paris, sans rien casser !… Mais attends ! Voilà que je veux faire trop bien… Je fignole… Je croyais avoir trouvé le fin truc pour leur prouver une fois pour toutes que c'était bien vrai… Que j'étais bien tout ce qu'il y avait de dingo à mes heures… Sens ! que je lui fais un soir à Madelon. Sens là derrière ma tête, la bosse ! Tu la sens bien la cicatrice dessus et c'est une grosse bosse que j'ai hein ?…”

« Quand elle l'a eu bien tâtée ma bosse derrière la tête, ça l'a émue comme je peux pas te dire… Mais par exemple ça l'a excitée encore davantage, ça l'a pas dégoûtée du tout !… “C'est là que j'ai été blessé dans les Flandres. C'est là qu'on m'a trépané… que j'insistais moi.

« — Ah ! Léon ! qu'elle a bondi alors en sentant la bosse, je te demande bien pardon, mon Léon !… J'ai douté de toi jusqu'à présent, mais je te demande bien pardon du fond du cœur ! Je me rends compte ! J'ai été infâme avec toi ! Si ! si ! Léon j'ai été abominable !… Jamais plus je ne serai méchante avec toi ! Je te le jure ! Je veux expier Léon ! Tout de suite ! Ne m'empêche pas d'expier, dis ?…, Je te rendrai ton bonheur ! Je te soignerai bien, va ! À partir d'aujourd'hui ! Je serai bien patiente pour toujours avec toi ! Je serai si douce ! Tu verras Léon ! Je te comprendrai si bien que tu ne pourras plus te passer de moi ! Je te le redonne tout mon cœur, je t'appartiens !… Tout ! Toute ma vie Léon je te la donne ! Mais dis-moi que tu me pardonnes au moins, dis Léon ?…”

« J'avais rien dit comme ça, moi, rien. C'est elle qui avait tout dit, alors, c'était bien facile qu'elle se réponde à elle-même… Comment donc qu'il fallait s'y prendre pour qu'elle s'arrête ?

« D'avoir tâté ma cicatrice et ma bosse ça l'avait comme qui dirait soûlée d'amour d'un seul coup ! Elle revoulait la prendre dans ses mains ma tête, plus la lâcher et me rendre heureux jusqu'à l'Éternité, que je veuille ou non ! À partir de cette scène-là sa mère a plus eu le droit à la parole pour m'engueuler. Elle la laissait pas causer, Madelon, sa mère. Tu l'aurais pas reconnue, elle voulait me protéger jusqu'à la gauche !

« Fallait que ça finisse ! J'aurais bien sûr préféré qu'on se quitte en bons amis… Mais c'était même plus la peine d'essayer… Elle se tenait plus d'amour et elle était butée. Un matin, pendant qu'elles étaient parties aux commissions la mère et elle, j'ai fait comme toi t'avais fait, un petit paquet, et je me suis tiré en douce… Tu peux pas dire après ça que j'ai pas eu assez de patience ?… Seulement je te répète on pouvait plus rien en faire… Maintenant, tu sais tout… Quand je te dis qu'elle est capable de tout cette petite et qu'elle peut très bien venir me relancer ici même d'un moment à l'autre faut pas alors que tu viennes me répondre que j'ai des visions ! Je sais ce que je dis ! Je la connais moi ! Et on serait plus tranquilles à mon avis si elle me trouvait déjà comme enfermé avec les fous… Comme ça je serais bien plus à mon aise pour faire celui qui ne comprend plus rien… Avec elle, c'est ça qu'il faut… Pas comprendre… »

Deux ou trois mois auparavant tout ce qu'il venait de me raconter là Robinson, m'aurait encore intéressé, mais j'avais comme vieilli tout d'un coup.

Au fond, j'étais devenu de plus en plus comme Baryton, je m'en foutais. Tout ça qu'il me racontait Robinson de son aventure à Toulouse n'était plus pour moi du danger bien vivant, j'avais beau essayer de m'exciter sur son cas, ça sentait le renfermé son cas. On a beau dire et prétendre, le monde nous quitte bien avant qu'on s'en aille pour de bon.

Les choses auxquelles on tenait le plus, vous vous décidez un beau jour à en parler de moins en moins, avec effort quand il faut s'y mettre. On en a bien marre de s'écouter toujours causer… On abrège… On renonce… Ça dure depuis trente ans qu'on cause… On ne tient plus à avoir raison. L'envie vous lâche de garder même la petite place qu'on s'était réservée parmi les plaisirs… On se dégoûte… Il suffit désormais de bouffer un peu, de se faire un peu de chaleur et de dormir le plus qu'on peut sur le chemin de rien du tout. Il faudrait pour reprendre de l'intérêt trouver de nouvelles grimaces à exécuter devant les autres… Mais on n'a plus la force de changer son répertoire. On bredouille. On se cherche bien encore des trucs et des excuses pour rester là avec eux les copains, mais la mort est là aussi elle, puante, à côté de vous, tout le temps à présent et moins mystérieuse qu'une belote. Vous demeurent seulement précieux les menus chagrins, celui de n'avoir pas trouvé le temps pendant qu'il vivait encore d'aller voir le vieil oncle à Bois-Colombes, dont la petite chanson s'est éteinte à jamais un soir de février. C'est tout ce qu'on a conservé de la vie. Ce petit regret bien atroce, le reste on l'a plus ou moins bien vomi au cours de la route, avec bien des efforts et de la peine. On n'est plus qu'un vieux réverbère à souvenirs au coin d'une rue où il ne passe déjà presque plus personne.

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