Bernard Pivot - Oui, mais quelle est la question ?

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Oui, mais quelle est la question ?: краткое содержание, описание и аннотация

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« Pour mon malheur, le questionnement grâce auquel je me suis fait un nom dans la presse écrite, à la radio et à la télévision, s'est étendu à ma vie privée. Je souffre d'une maladie chronique que j'appelle la "questionnite". Son symptôme est évident, identifié de tous mes proches : je n'arrête pas de leur poser des questions. Je ne peux pas m'en empêcher. C'est plus fort que moi. C'est une seconde nature. Je suis en état de perpétuelle curiosité. Et de manque si je n'arrive pas à la satisfaire. Je ne suis pas le type qui se contente d'un machinal "Comment vas-tu ?". Je veux savoir. Quoi ? Peu importe, je veux savoir. Toute personne détient de grands et de petits secrets qu'elle n'entend pas divulguer, mais que mes questions peuvent l'amener à avouer. Il n'y a pas d'homme ou de femme sans double fond. Sans mystères, sans cachotteries, sans arrière-pensées. Moi, j'en ai. Beaucoup. Heureusement, je ne suis jamais tombé sur un loustic comme moi qui vous bombarde de questions et qui, à la longue, devient insupportable. » Adam Hitch est un journaliste dont la vie sentimentale est ravagée par son addiction aux questions. En racontant son histoire, avec humour et élégance, Bernard Pivot a-t-il écrit un roman ou son autobiographie ?
« Apostrophes », « Bouillon de culture » « Double je »
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Les mots de ma vie, 100 mots à sauver, 100 expressions à sauver
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— Vous aimez la côte-rôtie ? me demanda le beau-père. Sans attendre ma réponse il appela le sommelier et en commanda une bouteille. Vous comprendrez pourquoi, ajouta-t-il, ce qui me donna à penser que, sur lui, je ne m’étais pas trompé.

Tous les quatre, à tour de rôle, leur avons dit quelle profession nous avions attribuée à chacun. Ils rirent beaucoup. Sauf avec moi qui parlai le dernier et qui avais vu juste, à la différence près que la jeune femme n’était pas attachée de presse mais traductrice dans une agence de communication. Son père était vigneron dans la Côte rôtie et sa femme, qui avait mis au monde quatre enfants maintenant envolés, tenait la comptabilité du domaine.

— Comment avez-vous deviné que je suis avocat ? me demanda M eB.

— À votre doigt pointé, lui répondis-je. Les avocats font souvent ce geste.

— Les juges aussi.

— Oui, c’est vrai, je n’y avais pas pensé. Alors disons que vous avez plus la tête d’un avocat que d’un juge.

Ô lecteurs amènes et cependant agacés par ce qui peut passer pour de la suffisance, je ne raconte pas ce souvenir pour jouer au malin, pour me donner le beau rôle. Je veux seulement montrer que j’ai toujours eu un certain don pour deviner la personnalité de l’autre. Pour me glisser sous son armure sociale. Pour décrypter ses attitudes, ses airs, ses dehors. Pour raccourcir les distances entre lui et moi, et hâter la confiance. Ce sont des atouts gagnants dans mon beau métier d’intervieweur.

Dormeur

Pourquoi les éléphants ont-ils une formidable mémoire ? J’ai oublié. Parce qu’ils ont un cerveau énorme ? Parce que pendant qu’ils marchent avec lenteur et sagesse ils ont le temps de se remémorer ce que leur longue existence leur a enseigné ? Parce que chez les pachydermes la transmission des usages et des traditions est si nécessaire à leur existence que, depuis leur apparition sur terre, leur intellect en a été modifié, bonifié, développé ? Parce que, je ne sais pas, moi, je commence vraiment à m’énerver, à cause de leur trompe, de leurs vastes oreilles, de leurs défenses ? Parce que… Mais est-on sûr que les éléphants ont une mémoire infaillible ? Ça n’est pas une idée reçue ? Une de plus ! Ça n’est pas un canular, une légende ? Et moi qui ai écrit dans un article que Philippe M. a une mémoire d’éléphant, est-ce que je n’ai pas écrit une connerie ? Non, la connerie, ce n’est pas que j’aie dit que Philippe M. a une mémoire exceptionnelle, c’est que je l’aie comparée à celle d’un éléphant. J’aurais dû vérifier, j’aurais dû… C’est à ce moment-là que, le cerveau en surchauffe, je me réveille.

Ainsi en est-il souvent de mes nuits. Même quand je dors, la questionnite ne me lâche pas.

J’ignore comment des questions intempestives, parfois idiotes, parviennent telles des petites couleuvres à se glisser dans ma tête pendant mon sommeil. Si je le savais, nul doute que je les refoulerais. Car je suis leur victime. Mon repos en est interrompu. Mon irritation d’avoir été réveillé, ma colère d’avoir été une nouvelle fois le jouet d’une machination de mon esprit me perturbent si fortement que, les yeux grands ouverts, je ne renouerai pas avec le sommeil avant longtemps.

Un mot, une image suffit à enclencher le mécanisme du rêve perturbateur. Une lecture, un souvenir, une parole, une scène de rue ou de bureau, une joie, un chagrin. Sur les causes je ressemble à tout le monde. C’est dans le déroulement des rêves et des cauchemars que, semble-t-il, je me distingue des autres victimes de la nuit. Car chez moi ils s’organisent et se développent de telle façon qu’à la fin ils forment une question à laquelle je ne peux répondre et qui constitue un tel obstacle que, butant dessus, je me réveille, excité, la bouche sèche, parfois en sueur. J’aboutis toujours à un quiz auquel je suis astreint sans préparation, sans aide, sans joker. Dans les jeux télévisés, le temps de la réponse est limité. Sous ma couette, il est illimité. Il ne prendra fin que lorsque la pression de l’ignorance, l’angoisse de l’échec me tireront avec rudesse d’un sommeil épuisant.

Ainsi, une fusée russe décollée de Baïkonour, au journal télévisé de vingt heures, avait-elle fait un crochet par ma petite tête endormie. Elle y avait laissé cette question : quel est le nom de la chienne envoyée par les Soviétiques dans l’espace à bord d’un spoutnik ? Belka ? Troïka ? Salka ? Vodka ? Son nom est court et se termine par a, j’en suis sûr. Tu dois trouver. Il faut que tu trouves. Alta ? Volga ? Katcha ? Pliska ? Vajda ? Karga ? Gaga ? Gaga me réveille et c’est moi, furieux, qui me traite de gaga. Qu’est-ce que ça peut te foutre le nom de cette chienne ? Idiot ! Maso ! Mais je ne me rendormirai que lorsque je le saurai. Alors je me suis levé et j’ai consulté une encyclopédie du cosmos et des étoiles. Elle s’appelle Laïka. Vie de chienne, chienne de vie.

Exemples plus récents de mes nocturnes et intempestives questions :

Pourquoi le ciel et la mer sont-ils bleus ?

Peux-tu, sur une carte aveugle de l’Afrique, donner un nom à chaque pays ?

Qu’est-ce que l’ostéomalacie ? (Je redoute particulièrement ces mots savants dont je ne connais pas le sens, que je tourne et retourne jusqu’à ce qu’ils explosent dans mon cerveau soi-disant au repos.)

En s’injectant son venin, le scorpion est-il le seul animal à pouvoir se suicider ?

De Clovis à Louis-Philippe, combien y a-t-il eu de rois de France ?

Le classement des cinq meilleurs hôpitaux et cliniques pour la greffe du rein selon le palmarès de la presse ?

Ma nervosité est telle que je finis par réveiller ma compagne (là, c’était Béatrice).

— Tu ne dors pas ?

— Si… Enfin, non, je cherche.

— Tu cherches quoi ?

— Comment est mort Attila.

— Tu cherches comment est mort Attila ? À trois heures et demie du matin ! Non, mais je rêve !

— Non, tu ne rêves pas. C’est moi qui rêvais. À Attila. Et je m’aperçois que j’ignore comment il est mort. Tu sais, toi ?

— Ah, non, pas du tout. Et je m’en fiche royalement !

— Vaudrait mieux savoir, quand même…

— Il y a des lacunes plus graves.

— Oui, mais c’est celle-là qui m’a réveillé.

— La réponse peut attendre le matin, tu ne crois pas ? Attila est mort il y a longtemps, rien ne presse.

— Non, il faut que je sache tout de suite, sinon je ne me rendormirai pas.

— Alors, dans ce cas… Attila a toujours été un emmerdeur. On l’appelait « le fléau de Dieu ».

— Pardonne-moi, je me lève, je vais aller consulter Wikipédia.

Trois minutes après, je me glissai de nouveau sous la couette, arborant l’air satisfait de celui qui sait.

— Attila est mort le 15 mars 435, au cours de sa énième nuit de noces, étouffé dans son sommeil par un saignement de nez.

— Fin plutôt pitoyable pour un conquérant. Pas de quoi se lever la nuit !

— Ben, si, tu vois…

Parfois, pendant les minutes où le sommeil tarde à me reprendre, je pense à ce carambolage du rêve et de l’ordinateur, cette alliance du subconscient et d’Internet, cette demande surgie de la nuit qui trouve sa réponse à la lumière de Wikipédia. La modernité au secours des vieilles et obscures forces du cauchemar. Et, chaque fois, en un temps record. Même si cela m’agace, je dois reconnaître que ma culture s’est enrichie de mes pollutions intellectuelles nocturnes.

Encore faut-il que les questions ne soient pas absurdes ou sans intérêt. Comme celle qui m’a agité la nuit dernière : les noms des sept nains de Blanche Neige ? Dérisoire, inutile, ridicule. N’empêche, je comptais et recomptais : toujours six. Je recommençais : Prof, Timide, Simplet, Grincheux, Atchoum, Joyeux… Mais le septième ? Le septième, on s’en tamponne ! Dors, crétin ! Mais je dormais puisque je rêvais aux sept nains de Blanche Neige. Il m’en manquait un et c’était intolérable. Exaspérant. Voyons : Joyeux, Timide, Simplet, Prof, Atchoum, Grincheux… Ça fait toujours six. Et le septième ? À la fin, excédé, je me suis réveillé. Dans le silence de la chambre, les yeux ouverts, la mémoire maintenant consciemment sollicitée, j’ai recompté : Simplet, Grincheux, Timide, Joyeux, Prof, Atchoum… Et, oh oui, mais oui, Dormeur.

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