Bernard Pivot - Oui, mais quelle est la question ?

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Oui, mais quelle est la question ?: краткое содержание, описание и аннотация

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« Pour mon malheur, le questionnement grâce auquel je me suis fait un nom dans la presse écrite, à la radio et à la télévision, s'est étendu à ma vie privée. Je souffre d'une maladie chronique que j'appelle la "questionnite". Son symptôme est évident, identifié de tous mes proches : je n'arrête pas de leur poser des questions. Je ne peux pas m'en empêcher. C'est plus fort que moi. C'est une seconde nature. Je suis en état de perpétuelle curiosité. Et de manque si je n'arrive pas à la satisfaire. Je ne suis pas le type qui se contente d'un machinal "Comment vas-tu ?". Je veux savoir. Quoi ? Peu importe, je veux savoir. Toute personne détient de grands et de petits secrets qu'elle n'entend pas divulguer, mais que mes questions peuvent l'amener à avouer. Il n'y a pas d'homme ou de femme sans double fond. Sans mystères, sans cachotteries, sans arrière-pensées. Moi, j'en ai. Beaucoup. Heureusement, je ne suis jamais tombé sur un loustic comme moi qui vous bombarde de questions et qui, à la longue, devient insupportable. » Adam Hitch est un journaliste dont la vie sentimentale est ravagée par son addiction aux questions. En racontant son histoire, avec humour et élégance, Bernard Pivot a-t-il écrit un roman ou son autobiographie ?
« Apostrophes », « Bouillon de culture » « Double je »
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— Et là, cette petite fille, qui est-ce ? demandai-je.

— C’est maman avec ses parents, mes grands-parents. Mon grand-père portait très bien le chapeau et ma grand-mère, tu vois, a un manchon de fourrure, de castor je crois.

— Quel âge a ta maman sur cette photo ?

— Maman, tu as quel âge sur la photo avec tes parents ? demanda Manon en se tournant vers la cuisine.

— Je suis née en 1930 et la photo a été prise en 43, répondit sa mère. J’avais donc treize ans.

— Et où elle a été prise ?

— Adam demande où la photo a été prise.

— Je ne sais pas, dit la mère en entrant dans le salon-salle-à-manger, porteuse d’un plat de langoustines. Allez, à table ! Adam — vous permettez que je vous appelle Adam ? — , mettez-vous, s’il vous plaît, à ma droite.

Je m’assis en me demandant où j’avais vu ce dôme, peut-être celui d’une mosquée, qui était à l’arrière-plan et qui occupait tout le haut de la photo de la maman de Manon avec ses parents. Si le cliché avait été en couleurs, je suis sûr que j’aurais trouvé. Plutôt qu’une mosquée, le toit en forme de majestueux chapeau rond d’une rotonde d’inspiration indienne ? Mais où ? Ça m’a turlupiné pendant le repas, quoique j’aie participé d’abondance à la conversation, expliquant notamment quel était mon travail à Paris Info et comment je préparais mes interviews.

Mme G. apportait le fraisier du dessert quand je m’écriai :

— Ça y est, j’ai trouvé ! Et me tournant vers la mère de Manon : je sais où la photo de vos treize ans a été prise. C’est à Vichy. Vous permettez ?

Sans attendre la permission de quiconque, je me levai et allai prendre sur un rayon de la bibliothèque la photo dans son cadre. Puis, me rasseyant et examinant avec soin le document, sans prêter attention au silence qui avait accueilli mon eurêka ! je dis :

— Oui, c’est bien ça : on aperçoit derrière vous et vos parents le dôme du grand hall des thermes de Vichy. Si la photo était en couleurs, on pourrait admirer les céramiques qui, si je me souviens bien, sont bleues et jaunes. Je n’ai aucun mérite à avoir reconnu ce bâtiment : j’ai passé deux semaines à Vichy avec ma mère qui faisait une cure. J’ai eu le temps de visiter les thermes, le casino, les hôtels, le vieux Vichy, tous les parcs…

C’est alors que je perçus une gêne autour de la table. Le visage de Mme G. s’était fermé. Manon me regardait avec anxiété. Je dis, croyant apporter une certaine détente :

— C’est évidemment l’hiver, ça se voit aux vêtements, le manteau et le chapeau de votre père, le manchon de votre mère… Donc, vous n’étiez pas en cure, tout le monde était en bonne santé, n’est-ce pas ?

— Oui, oui, répondit Mme G. d’une voix pincée.

C’est alors que je m’entendis prononcer la question logique, fatale, qui ne pouvait pas ne pas être posée par un intervieweur professionnel. Pour l’amour de Manon, j’aurais dû dominer ma curiosité. Par égard pour ses parents j’aurais pu me taire. Mais non, impossible, je devais savoir. Pulsion irrésistible. Pas de sentiment quand le journaliste flaire la dissimulation. Je fixai Mme G. dans les yeux et lui demandai :

— Que faisaient donc vos parents à Vichy pendant l’hiver 43 ?

— Arrête, Adam, dit Manon, plaintive. Tu vois bien que tu embêtes maman.

Pâle, Mme G. me regardait avec stupeur et incrédulité. M. G. tenta une diversion.

— Eh bien moi, je ne connais pas Vichy. Je n’ai jamais eu l’occasion d’y aller. On m’a dit que c’est une très belle ville, un peu vieillotte, peut-être ?

— Moi non plus, dit Manon, je ne connais pas Vichy. Adam, tu pourrais nous y emmener ?

— Volontiers, répondis-je. Mais ça ne répond pas à ma question : que faisait une honorable famille française à Vichy, en 1943 ?

— En quoi ça te regarde ? lança Manon.

— Ça me regarde parce que tout ce qui se rapporte à toi, ma chérie, m’intéresse. C’étaient quand même tes grands-parents maternels. Et je me demande ce qu’ils pouvaient bien faire à Vichy pendant l’hiver 43.

Mme G. me regardait maintenant avec haine. Puis, elle éclata en sanglots, se leva, jeta sa serviette sur la table et courut à la cuisine dont elle claqua la porte.

— Vous voulez la vérité ? dit Monsieur G. Eh bien la voici. Mon beau-père était un haut fonctionnaire de Vichy sous les ordres de Laval dont il était l’ami et le confident. Après la Libération, il a été condamné. Il a fait deux ans de prison. Cette réponse vous convient-elle ?

Gêné, regrettant déjà de n’avoir pas su me contenir, je baissai les yeux devant le regard calmement indigné du père de Manon. J’allai le prier de m’excuser quand il reprit la parole, me fixant cette fois avec une froide colère.

— Votre flair de chien de chasse ne vous a pas trompé : la piste était giboyeuse. Vous avez — volontairement — réveillé chez ma femme de douloureux souvenirs. Vous ne pouvez pas rester une seconde de plus dans cette maison. Je vous prie de partir.

— Fiche le camp ! me lança Manon en se levant de table, je ne veux plus te voir ! Plus jamais…

Seigneur, a-t-il existé entre Louise Labé, dite la Belle Cordière, et Clément Marot, des liens d’amitié et même d’amour ? Se sont-ils jamais rencontrés ou ont-ils formé pendant quelque temps à Lyon un couple clandestin de poètes ?

Seigneur, qui sont les auteurs et les commanditaires de la fusillade antisémite de la rue des Rosiers, Paris IV e, le 9 août 1982, qui a fait six morts et vingt-deux blessés ?

Seigneur, les pâtes alimentaires ont-elles été inventées en Chine et introduites en Italie par Marco Polo ? Mais celui-ci ne prétend-il pas que les pâtes chinoises n’étaient pas aussi bonnes que celles qu’il avait mangées quand il était enfant ?

Seigneur, qu’est devenu le diplomate suédois Raoul Wallenberg après son arrestation par l’Armée rouge, le 17 janvier 1945, à Budapest ? Ayant sauvé de la mort près de cent mille juifs hongrois, quelle fin abominable et injuste l’Histoire lui a-t-elle infligée ?

La pigeonne blanche

Il est fréquent que je me pose des questions — et avec quelle intensité ! — sur de minuscules énigmes, sur des problèmes dérisoires. Je sais qu’y consacrer de la réflexion et du temps n’est pas raisonnable, mais je ne peux faire autrement que de céder à ma pente naturelle qui consiste à tourner autour de ce point de fixation.

Un jour, je remarquai, place Saint-Sulpice, un pigeon tout blanc parmi une centaine d’autres que des grains jetés à la volée avaient rassemblés. Des pigeons avec des plumes ou des parties du corps blanches ne sont pas rares, mais que l’un soit immaculé de la tête au bout de la queue est exceptionnel. Quelle en est la probabilité d’existence ? Comment s’explique ce phénomène génétique ? Mâle ou femelle ? Il faudrait que je me renseigne.

Les pigeons sont connus pour n’être pas très futés, mais on ne peut imaginer qu’ils n’aient pas remarqué la présence parmi eux d’un ou d’une congénère dont la couleur et l’apparence sont différentes des leurs. Sa singularité lui mérite-t-elle (je penchais pour une fille) l’admiration et le respect de toute la tribu ? Sa considération lui vaut-elle de jouir d’un statut spécial, avec des avantages pour son logement et sa nourriture ? Étant plus désirée des mâles que les autres pigeonnes, déclenche-t-elle de furieuses batailles au terme desquelles elle devient la propriété du plus fort ? Ces volatiles ayant la réputation de former des couples fidèles, provoque-t-elle chaque année des drames conjugaux ? Est-elle jalousée et détestée des pigeonnes au plumage ordinaire ?

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