Bernard Pivot - Oui, mais quelle est la question ?

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Oui, mais quelle est la question ?: краткое содержание, описание и аннотация

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« Pour mon malheur, le questionnement grâce auquel je me suis fait un nom dans la presse écrite, à la radio et à la télévision, s'est étendu à ma vie privée. Je souffre d'une maladie chronique que j'appelle la "questionnite". Son symptôme est évident, identifié de tous mes proches : je n'arrête pas de leur poser des questions. Je ne peux pas m'en empêcher. C'est plus fort que moi. C'est une seconde nature. Je suis en état de perpétuelle curiosité. Et de manque si je n'arrive pas à la satisfaire. Je ne suis pas le type qui se contente d'un machinal "Comment vas-tu ?". Je veux savoir. Quoi ? Peu importe, je veux savoir. Toute personne détient de grands et de petits secrets qu'elle n'entend pas divulguer, mais que mes questions peuvent l'amener à avouer. Il n'y a pas d'homme ou de femme sans double fond. Sans mystères, sans cachotteries, sans arrière-pensées. Moi, j'en ai. Beaucoup. Heureusement, je ne suis jamais tombé sur un loustic comme moi qui vous bombarde de questions et qui, à la longue, devient insupportable. » Adam Hitch est un journaliste dont la vie sentimentale est ravagée par son addiction aux questions. En racontant son histoire, avec humour et élégance, Bernard Pivot a-t-il écrit un roman ou son autobiographie ?
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Le récit du crime de la rue du Bouloi et la déclaration exclusive du présumé assassin me valurent la une du journal et les félicitations de mes chefs. Étonnés par mon « scoop », certains me soupçonnèrent d’affabulation. À leur demande je dus raconter dans quelles conditions j’avais recueilli les propos du mari. Ils me reprochèrent avec raison d’avoir tu ma qualité de journaliste. Ils me dirent que j’avais eu beaucoup de chance. La chance n’est-elle pas une condition indispensable à la réussite dans notre profession ? On considéra que j’avais une tête sympathique qui mettait en confiance la personne questionnée. On m’envoya faire de petites interviews, puis de plus longues. Les résultats furent jugés probants. C’est ainsi que je devins à Paris Info le journaliste spécialisé dans l’interview, en particulier des personnalités dissimulées ou taiseuses.

Dès lors, à proportion de celles qui rythmaient ma vie professionnelle, les questions envahirent ma vie privée.

Je ne voudrais pas être indiscret

N’y restant parfois qu’une nuit ou qu’un week-end, combien de femmes sont entrées dans ma vie ? Pas assez pour prétendre au classement national des séducteurs, trop pour nier une inadaptation au couple. Entre les femmes que j’ai aimées, que j’ai cru aimer, que j’ai rêvé d’aimer, que j’ai essayé d’aimer, que j’ai regretté d’avoir aimées, avec qui j’ai couché rien que pour le plaisir, et les femmes qui m’ont aimé, qui ont cru m’aimer, qui ont essayé de m’aimer, qui ont regretté de m’avoir aimé, qui ont fait l’amour avec moi parce qu’elles en avaient probablement envie, cela en fait du monde ! Ma petite gueule sympa, surtout quand j’avais de longs cheveux noirs ondulés, et ma notoriété ne m’ont pas servi à n’obtenir que des interviews.

À quarante ans je me suis marié ; à quarante-six j’ai divorcé. Lucile et moi avons quand même eu le temps de faire un enfant prénommé Julien. Lucile entre dans la catégorie, la plus nombreuse, des femmes qui m’ont aimé et qui l’ont ensuite regretté. Parce que, jour après jour, mes questions les ont indisposées, froissées, découragées, usées, encolérées, révoltées. Parce que je ne respectais pas le minimum d’autonomie ou d’indépendance auquel tout conjoint a droit, le couple fût-il le plus fusionnel. Parce que je m’introduisais sans égard et sans relâche dans la partie secrète de leur âme. Parce que j’étais un emmerdeur toujours à m’enquérir de ceci ou de cela, flairant aussi sûrement une crainte, un dépit, une tentation, un silence, un mensonge, que le vampire renifle le sang.

Au début, dans l’impatience de l’inventaire, toutes les jeunes filles et toutes les femmes sont ravies que leur amoureux manifeste de la curiosité pour leur bout de nez et leur bout de chemin. Elles se laissent aller à évoquer leurs goûts, leurs préférences, des habitudes, des souvenirs. Heureuses de répondre à des questions sur leur famille, les études, les voyages, les vacances, le travail. Ainsi le conquérant n’apparaît-il pas comme un indifférent. Beaucoup d’hommes se forcent probablement à cette quête d’identité ou s’en fichent. Moi, pas. À chaque fois je ressens l’énergie d’un explorateur, la gourmandise d’un testeur. Sauf sotte avérée — mais la sottise ne recèle-t-elle pas parfois de réjouissantes surprises ? — , toutes les femmes ont quelque chose à m’apprendre. Et quand je tombe sur de l’inédit je creuse en multipliant les questions, ce qui constitue parfois pour elles un premier étonnement devant mon insistance et une première alerte sur ma manie.

Lorsque je leur dis que je serais attendri et amusé de voir des photos de leur enfance et de leur jeunesse, c’est que déjà les affaires entre nous vont bien. Certaines marquent un peu de réticence quand elles ont l’impression que, pendant longtemps, elles n’ont pas été à leur avantage. Je leur fais remarquer que Marilyn Monroe non plus, les photos de la jeune Norma Jean n’annonçant pas la splendide créature d’Hollywood. Je suis sincèrement intéressé par l’évolution des visages et des corps. Les images racontent des histoires souvent logiques, évidentes, parfois des histoires énigmatiques. Où es-tu ? Mais non, je ne te reconnais pas. Tu as l’air malheureuse. Qu’est-ce qui n’allait pas ? Tu te souviens ? Tu avais quel âge ? C’était où ? Tu te méfiais du photographe ou de la vie ? Ça y est, j’étais parti, elle aurait du mal à m’arrêter…

Quand je fus en âge de m’attacher des quadragénaires, et plus si affinités, le matelas des photographies s’épaissit. Là, c’est toi ou ta fille ? Son père, c’est le type bien baraqué qui joue au volley sur la plage ? Ah, c’est son frère ! Donc, ton ex-beau-frère ? Alors, ton mari, enfin ton ex-mari, c’est lui ? Pas mal. Ton fils lui ressemble. Tu trouves qu’il te ressemble plus ? C’est possible, difficile de juger sur une photo pas très nette, surexposée. C’est toi qui l’as prise ? Excuse-moi. La photo où vous êtes tous à table est très bien. Ah, c’est le garçon du restaurant qui l’a prise. Sur la Côte, pendant l’été, on ne demande pas aux garçons de bien servir les clients, on exige d’eux qu’ils soient de bons photographes. Tiens, regarde, sur cette photo on voit qu’entre ton mari et toi ça ne va plus très fort. Et pourtant c’étaient les vacances ! Les vacances ne vous ont pas rapprochés ? Tu n’as pas essayé de le reconquérir ? Ou il n’a pas cherché à ce que vous vous retrouviez comme avant ? À ce moment, tu savais que c’était fini ? Même si ce n’était pas dit ? Un espoir quand même ? Non ? Je ne voudrais pas être indiscret, mais qu’est-ce qui grippait dans votre couple ? Depuis quand ? Et ça a commencé comment ?

Chaque femme est un roman. Plus ou moins attractif. J’aime beaucoup celles qui, relancées par mes questions, racontent avec un réel talent de conteuse une vie amoureuse tourmentée, rebondissante ou vaudevillesque. Comme les lecteurs de romans je suis friand de détails. Leur sincérité me captive et ajoute à leur séduction, alors qu’avec les discrètes, les fières, les prudes, les chichiteuses, je m’ennuie vite.

Il y a aussi celles dont les réponses sont courtes, soit parce qu’elles sont jeunes, soit parce que le destin ne les a pas jusqu’alors distribuées dans de beaux rôles. À celles-là je pose des questions sur leurs espérances, leurs rêves secrets, leur conception du bonheur. Leurs réponses m’ont parfois ému jusqu’au silence.

L’amour est un terrain fertile sur lequel poussent des fleurs de rhétorique et les herbes folles du baratin. Les couples muets m’attristent. Bouches closes, cœurs cousus. Je déteste qu’avec les femmes la conversation s’effiloche, puis s’arrête, faute de carburant. J’ai toujours une question pour relancer la machine. Je me rappelle quelques échanges sans fin sur les bienfaits et les dangers du silence dans l’amour. Marilyn Monroe a écrit que « les mariages les plus durables sont ceux comme mis en conserve dans le bocal du silence ». Quelle horreur !

L’amitié, elle, ne craint pas les silences. Elle ne demande pas autant d’efforts dans la conversation. On est copains, c’est du solide. Si on n’a rien à se dire, pendant un quart d’heure on ne se dit rien. Notre amitié n’est pas pour autant en péril. Dans l’amour, au contraire, les longs silences sont suspects, inquiétants. Ils trahissent on ne sait trop quoi, des choses pour le moment informulables qui, plus tard, exploseront à la tête du couple. C’est pourquoi il faut meubler. On peut compter sur moi.

Si, à mes amis, je pose beaucoup de questions, c’est cependant avec moins de frénésie qu’à mes femmes. Pour trois raisons : celles-ci m’intriguent plus que ceux-là ; la plupart ne faisant que passer dans ma vie, elles concentrent ma curiosité sur un temps très court, alors qu’eux sont installés dans mon existence depuis longtemps et qu’ils y resteront, de sorte que mon attention pour eux peut parfois se relâcher ; enfin, comme je l’ai expliqué, l’amour est plus fragile que l’amitié.

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