Bernard Pivot - Oui, mais quelle est la question ?

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Oui, mais quelle est la question ?: краткое содержание, описание и аннотация

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« Pour mon malheur, le questionnement grâce auquel je me suis fait un nom dans la presse écrite, à la radio et à la télévision, s'est étendu à ma vie privée. Je souffre d'une maladie chronique que j'appelle la "questionnite". Son symptôme est évident, identifié de tous mes proches : je n'arrête pas de leur poser des questions. Je ne peux pas m'en empêcher. C'est plus fort que moi. C'est une seconde nature. Je suis en état de perpétuelle curiosité. Et de manque si je n'arrive pas à la satisfaire. Je ne suis pas le type qui se contente d'un machinal "Comment vas-tu ?". Je veux savoir. Quoi ? Peu importe, je veux savoir. Toute personne détient de grands et de petits secrets qu'elle n'entend pas divulguer, mais que mes questions peuvent l'amener à avouer. Il n'y a pas d'homme ou de femme sans double fond. Sans mystères, sans cachotteries, sans arrière-pensées. Moi, j'en ai. Beaucoup. Heureusement, je ne suis jamais tombé sur un loustic comme moi qui vous bombarde de questions et qui, à la longue, devient insupportable. » Adam Hitch est un journaliste dont la vie sentimentale est ravagée par son addiction aux questions. En racontant son histoire, avec humour et élégance, Bernard Pivot a-t-il écrit un roman ou son autobiographie ?
« Apostrophes », « Bouillon de culture » « Double je »
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Les mots de ma vie, 100 mots à sauver, 100 expressions à sauver
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Ils s’en veulent d’avoir manqué au devoir de mémoire et d’avoir raté tant d’occasions d’ajouter à la vérité et au romanesque de la saga familiale. J’en ai connu d’inconsolables qui, après les obsèques, se traitaient de négligents et d’idiots.

C’est un reproche que je ne peux pas me faire, tant parents et grands-parents ont souffert de ma questionnite. Je les sentais cependant plus souvent flattés qu’agacés. J’ai rempli deux cahiers de leurs confidences…

— Tu vas en faire quoi ? m’a demandé, un jour, Nicolas. Un roman ?

— Non, je ne crois pas que je saurai écrire un roman. C’est pour le plaisir. Pour que leur vie continue, pour lutter contre l’usure du temps.

— Mais nous avons leurs photos, dit Marie-Lou.

— Les photos ne suffisent pas. Il faut aussi des mots.

Seigneur, le 30 octobre 1979, Robert Boulin, ministre du Travail du gouvernement de Raymond Barre, s’est-il noyé dans un étang de la forêt de Rambouillet ou son assassinat a-t-il été maquillé en suicide ?

Seigneur, qui est le généreux et mystérieux mécène qui a déboursé 7,25 millions d’euros pour offrir à la Bibliothèque nationale de France le manuscrit d’ Histoire de ma vie , de Casanova ?

Seigneur, qui a d’un pique-lard sectionné le cou de Mme Roque de Défougeac, le 24 avril 1916, à Soulomès, dans le Quercy ?

Seigneur, le tableau de David représentant le régicide Louis-Michel Le Pelletier de Saint-Fargeau sur son lit de mort a-t-il été détruit par sa fille Suzanne, ardente royaliste, ou l’a-t-elle dissimulé dans un mur du château de Saint-Fargeau, alias Plessis-lez-Vaudreuil dans le roman de Jean d’Ormesson Au plaisir de Dieu ?

L’assassin habite au 4 e

Une question, ô lecteurs amènes et attentifs : avez-vous remarqué la singularité de mon entreprise ? Elle consiste à raconter ma vie privée alors que la plupart des gens ayant acquis de la notoriété écrivent le récit de leur vie professionnelle : débuts, difficultés, exploits, élévation, réussite. De leur particulier ils ne disent que le minimum, alors que, moi, c’est sur ma carrière que je m’étendrai le moins.

Il me faut quand même en retracer les grandes lignes à l’usage des lecteurs qui, considérant non sans raison que la starisation des journalistes est une déviance du système médiatique, ont porté peu d’attention à mon parcours. Alors que j’ai récemment fêté mes cinquante-sept ans, il me faut bien leur prouver que, si ma vie privée a été corrompue par ma vie professionnelle, c’est parce que celle-ci a été fournie et intense.

En gros, mon itinéraire de journaliste s’échelonne sur trois périodes de dix années. Une première tranche au quotidien Paris Info où, intervieweur, je suis passé successivement des informations générales et faits divers au sport, puis à la politique et à l’économie, et, enfin, à la culture. Ensuite, une dizaine d’années à la radio où j’interviewais chaque matin, en direct, pendant dix minutes, la personnalité du jour. Enfin, presque onze ans à la télévision — j’y suis toujours — pour un entretien hebdomadaire d’une heure avec un grand nom de la politique, des affaires, des lettres, des arts, de la musique, de la chanson, des sciences, du sport, etc. « Aparté » est depuis longtemps une institution. Plus beaucoup d’autres longues interviews publiées dans des magazines, des revues, dans la presse étrangère, ou enregistrées et diffusées par des télévisions francophones.

Combien de personnes ai-je interviewées ? Des milliers. Combien de questions ai-je posées ? Des dizaines et des dizaines de milliers. Et combien de questions que je n’ai pas eu le temps de poser (surtout à la radio), ou que j’ai regretté de ne pas avoir posées parce qu’elles me sont venues à l’esprit trop tard, ou qu’à tort j’avais cru inintéressantes ? Et combien de questions rentrées, oubliées, reformulées, retenues, contournées, rattrapées ? Bizarre, le type que je suis qui, comme d’autres passent leur vie à serrer des écrous, à tapoter sur un ordinateur ou à regarder dans un microscope, aura passé la sienne à poser des questions. Bizarre ou, tout compte fait, banal puisque spécialisé, à l’exemple de tant d’autres, dans une fonction unique.

Bien des entretiens, surtout au domicile des gens, mériteraient d’être racontés. Peut-être le ferai-je dans un autre livre. Je me contenterai ici du récit de ma première interview, rapide, furtive, volée, chanceuse, capitale pour la suite de ma carrière, fatal engrenage de mon addiction.

Je n’étais encore qu’un journaliste débutant au service des informations générales de Paris Info . Je faisais des brèves, je récrivais des dépêches d’agence, je proposais à la rédaction en chef des textes de liaison et des coupes dans des articles trop longs. Travail modeste d’un rédacteur qui apprend son métier.

Un matin, il n’y avait aucun reporter disponible quand un coup de téléphone de notre informateur à la Préfecture de police nous avertit qu’un crime avait été commis rue du Bouloi, à cent cinquante mètres du journal. Le chef de service des faits divers me demanda si cela m’ « amuserait » d’aller y faire un tour. Je répondis « évidemment oui » et fonçai à l’adresse indiquée.

Aussitôt arrivé, coup de pot : dans la Renault garée derrière le panier à salade, je reconnus mon camarade de lycée, Jean-Michel Gombault. Ayant téléphoné de la voiture, il s’apprêtait à remonter sur les lieux du crime. Lui aussi débutant, il était l’un des adjoints du commissaire de police. Nous nous étions revus récemment à l’anniversaire d’une copine de notre lycée.

— Ça t’amuserait de monter ? C’est au quatrième étage.

— Évidemment oui, lui répondis-je, comme à mon chef de service…

— Rien de bien sensationnel, je te préviens. C’est un type qui a étranglé sa femme et qui nous a lui-même appelés.

Arrivé à l’appartement, Jean-Michel me présenta à son patron qui bougonna, mais ne s’opposa pas à ma présence. Allongée sur un canapé de cuir noir, ses yeux clos, la victime, une belle femme d’une quarantaine d’années, blonde, sa robe de chambre ne dissimulant pas ses cuisses nues, était photographiée par un policier spécialisé dans ce genre de clichés macabres. Je me remémorai aussitôt une photographie qui m’avait impressionné. Étendue sur les gros cailloux d’une berge du Pô, une jeune femme, la tête renversée, sa robe printanière retroussée jusqu’en haut des cuisses, violée et tuée par des SS, interpellait le ciel de sa beauté qu’on pouvait croire encore intacte et offerte. Chez l’une et chez l’autre victimes la mort était insoupçonnable.

Debout près d’une fenêtre, immobile, hagard, spectral, les mains menottées, le mari jetait parfois un regard vers le canapé et sa femme comme pour s’assurer qu’il ne faisait pas un mauvais rêve. Il répondait aux questions du commissaire qui prenait des notes sur un calepin de moleskine rouge. Il y avait deux flics en uniforme à l’entrée de l’appartement et l’on attendait l’ambulance et le service anthropométrique.

À un certain moment, le commissaire s’éloigna de l’assassin présumé pour parler au photographe. Lançant à Jean-Michel une œillade complice, je m’approchai du mari et, sans dire qui j’étais, je lui demandai pourquoi il avait étranglé sa femme. Je lus sur son visage l’étonnement qu’on lui posât une question à laquelle il avait déjà répondu, mais il dut se dire qu’avec la police il faut souvent se répéter.

— Je l’ai expliqué au commissaire. Parce que, depuis des semaines et des semaines, elle me traitait d’idiot et de con. Alors, ce matin, comme elle m’insultait encore en ricanant, j’ai pris un coup de sang. Et maintenant je m’aperçois qu’en la tuant je lui ai donné raison : je suis un idiot, je suis un con.

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