Joël Dicker - Les Derniers Jours de nos pères

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Les Derniers Jours de nos pères: краткое содержание, описание и аннотация

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Londres, 1940. Soucieux de pallier l’anéantissement de l’armée britannique à Dunkerque, Winston Churchill décide de créer une branche particulière des services secrets, le
(SOE).
Elle lui sera directement rattachée, et chargée de mener des actions de sabotage et de renseignement à l’intérieur des lignes ennemies. Tous ses membres seront issus des populations locales pour être insoupçonnables. Du jamais vu jusqu’alors.
L’existence même du SOE a été longtemps tenue secrète. Soixante-dix ans après les faits,
est un des premiers romans à en évoquer la création et à revenir sur les véritables relations entre la Résistance et l’Angleterre de Churchill.
Joël Dicker est né à Genève en 1985. Son roman
a obtenu successivement en 2012 le Prix de la Vocation Bleustein-Blanchet, le Grand Prix du Roman de l’Académie française et le Prix Goncourt des Lycéens.
Les Derniers Jours de nos pères

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C’était janvier ; ça pouvait tout aussi bien être février, avril, ou août, cela n’avait plus d’importance. Le premier jour de l’année, il était descendu de bonne heure au Salon des oiseaux où était installé le standard téléphonique, passant devant la chambre 109, la suite qu’occupait Canaris lorsqu’il était à Paris. Il avait posé ses mains contre la porte, ultime prière pour son supérieur admiré qui tomberait bientôt. Il en était certain. Au standard, il avait demandé à une opératrice d’envoyer un message à l’attention de l’amiral ; il lui adressait respectueusement ses meilleurs vœux d’anniversaire. Canaris avait cinquante-sept ans. Il lui écrivait par sympathie. Parce qu’il savait que cette année serait difficile. La plus difficile sans doute.

Il était déprimé. Sa Katia lui manquait. Il errait dans les salons, dans les salles à manger. Il avait besoin de parler. Et lorsqu’il ne trouvait personne, pas même ce sale fouineur de Hund, il allait dans l’ancien salon de correspondance, devenu la salle de repos des gardes du bâtiment, et il soliloquait devant eux. Sur le temps qui passait, sur leur dernier repas, sur n’importe quoi, afin de ne pas dire ce qu’il avait envie de dire, afin de ne pas faire ce qu’il avait envie de faire. Il voulait serrer les petites sentinelles contre lui et leur hurler son désarroi : « Frères allemands, qu’allons-nous devenir ? » Et si, parfois, il trouvait encore en lui la force du cynisme, il se disait à lui-même : « Werner Kunszer, c’est la dernière fois que tu t’engages avec les services secrets, c’est la dernière fois que tu fais la guerre . »

48

Dans le courant du mois, Baker Street émit les nouvelles consignes. Tous l’ignoraient encore, mais ce serait leur dernière mission en France.

Denis le Canadien, qui n’avait jamais rejoint le groupe, avait fait un bref aller-retour à Londres ; il était à présent dans une maison de transit en attendant de rejoindre un réseau du Nord-Est.

Claude allait partir pour l’un des maquis du Sud.

Gros serait parachuté début février dans le Nord. Il devait rejoindre une cellule de propagande noire, chargée d’embrouiller l’esprit des Allemands en leur faisant croire qu’il y aurait bientôt un débarquement allié en Norvège.

Key avait intégré un groupe interallié ; Rear également. Tous deux s’apprêtaient à suivre une formation spéciale, dans les Midlands, avant leur départ en mission.

Doff, qui venait parfois passer la soirée à Bloomsbury, avait été identifié par la Gestapo à Bordeaux, en novembre. Il avait réussi à disparaître et à rentrer sain et sauf en Angleterre. Le bureau de sécurité du SOE avait décidé de ne plus l’envoyer en France ; il avait donc rejoint au début du mois la Section de contre-espionnage du Service. Le Contre-espionnage était plus actif que jamais en cette période. Il s’agissait d’empêcher que des espions ennemis parviennent à percer le secret du Débarquement, en diffusant notamment de fausses informations par l’intermédiaire des agents de l’Abwehr arrêtés en Grande-Bretagne. Ceux-ci se voyaient contraints de continuer à émettre avec Berlin. Ainsi, le SOE arrosait-il l’Abwehr de messages qu’il dictait lui-même aux espions captifs. La technique était bonne, mais si les Anglais l’employaient, ils pouvaient être certains que les Allemands en faisaient autant.

Laura se décida à informer Portman Square de sa grossesse, puis, un soir, elle réunit ses camarades de guerre dans le salon de Bloomsbury. « Je suis enceinte de Pal », leur annonça-t-elle, les yeux embués de larmes. Et Stanislas, Key, Rear, Doff, Claude et Gros l’étouffèrent sous leurs embrassades ; le fils était ressuscité. Gros, très fier d’être déjà au courant de la nouvelle, raconta à tout le monde comment il avait su garder sa langue.

Et les agents, émus, firent tous des projets pour l’enfant. C’était à qui lui apprendrait à lire, à pêcher, à jouer aux échecs, à tirer et à manier les explosifs. Plus tard dans la soirée, Laura vint trouver Key dans sa chambre. Il faisait sa gymnastique.

— J’avais un peu peur de votre réaction, lui confia-t-elle.

Il se leva, torse nu, les muscles gonflés. Il enfila une chemise.

— Pourquoi ?

— Parce que Pal est mort.

— Mais ça signifie que les Allemands n’ont pas gagné. C’est tout Pal ça : ne jamais se laisser vaincre. Tu l’as tellement aimé…

— Je l’aime encore.

Key sourit.

— Un enfant de lui, ça veut dire que vous ne vous quitterez jamais. Même si un jour tu rencontres un autre homme…

— Il n’y aura jamais d’autre homme, le coupa-t-elle sèchement.

— J’ai dit un jour . T’es encore jeune, Laura. On peut aimer plusieurs fois, différemment.

— Je ne crois pas.

Key l’enlaça pour lui donner du courage et pour couper court à une conversation qu’il ne voulait pas avoir.

— Qu’en disent tes parents ?

— Je ne les ai pas encore prévenus.

Key posa les yeux sur le ventre de Laura ; si on ne savait pas on ne voyait pas.

— Je ne suis pas encore prête à leur dire, ajouta-t-elle.

Key hocha la tête, il comprenait.

*

Les services administratifs du SOE envoyèrent Laura à Northumberland House pour une évaluation psychiatrique — simple routine en raison des récents événements. Ils envisageaient de l’intégrer à Baker Street. En entrant dans le bureau où elle avait été convoquée, elle ne put réprimer un sourire. Devant elle, se tenait celui qui l’avait recrutée : le docteur Calland.

Il la reconnut immédiatement ; il ne se rappelait plus son prénom, comme souvent, mais il se souvenait parfaitement de cette jolie jeune femme. Elle avait embelli.

— Laura, se présenta-t-elle, pour lui éviter de devoir lui demander son prénom.

— Ça alors…

— Le temps a passé. J’ai le grade de lieutenant désormais.

Calland eut une moue impressionnée ; il la fit asseoir et parcourut rapidement un document sur son bureau.

— Une évaluation, hein ? dit-il.

— Oui.

— Que s’est-il passé ?

— La sale guerre, Monsieur. Un agent est mort en septembre. C’était mon… fiancé. Nous… enfin, je suis enceinte de lui.

— Comment s’appelait-il ?

— Paul-Émile. Nous l’appelions Pal.

Calland dévisagea Laura, et aussitôt les souvenirs lui revinrent. Sa volée de stagiaires était la dernière qu’il avait recrutée, avant d’être assigné à d’autres tâches ; c’était un écrivain, d’ailleurs, qui lui avait succédé. Et parmi les prénoms de ces stagiaires, un seul lui était resté en mémoire : Paul-Émile. Le fils. Il se souvenait de la poésie, une poésie qu’il avait inventée sur son père, alors qu’ils se promenaient ensemble sur une avenue. Il se souviendrait toujours.

— Paul-Émile… répéta Calland.

— Vous le connaissiez ? demanda Laura.

— Je les connais tous. Je vous connais tous. Parfois, j’oublie un nom, mais le reste, je n’oublie pas. Je n’oublie pas que ceux qui sont morts le sont en partie à cause de moi.

— Ne dites pas ça…

Cette après-midi-là, il n’y eut pas d’évaluation ; Calland jugea l’exercice inutile. La jeune femme se portait bien ; elle était courageuse. Et pendant tout l’entretien, ils ne parlèrent que de Pal. Elle raconta leur rencontre, les écoles de formation, leur nuit à Beaulieu ; elle raconta combien ils s’étaient aimés à Londres. Elle ne quitta Northumberland House que le soir, alors que leur rendez-vous était censé durer une heure tout au plus.

Jugée apte à servir, Laura fut transférée au quartier général de Baker Street ; on l’affecta au service du Chiffre, les communications cryptées, pour la Section F. Elle retrouva, dans un bureau voisin du sien, les Norvégiennes de Lochailort.

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