Joël Dicker - Les Derniers Jours de nos pères

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Les Derniers Jours de nos pères: краткое содержание, описание и аннотация

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Londres, 1940. Soucieux de pallier l’anéantissement de l’armée britannique à Dunkerque, Winston Churchill décide de créer une branche particulière des services secrets, le
(SOE).
Elle lui sera directement rattachée, et chargée de mener des actions de sabotage et de renseignement à l’intérieur des lignes ennemies. Tous ses membres seront issus des populations locales pour être insoupçonnables. Du jamais vu jusqu’alors.
L’existence même du SOE a été longtemps tenue secrète. Soixante-dix ans après les faits,
est un des premiers romans à en évoquer la création et à revenir sur les véritables relations entre la Résistance et l’Angleterre de Churchill.
Joël Dicker est né à Genève en 1985. Son roman
a obtenu successivement en 2012 le Prix de la Vocation Bleustein-Blanchet, le Grand Prix du Roman de l’Académie française et le Prix Goncourt des Lycéens.
Les Derniers Jours de nos pères

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Claude le curé allait prochainement être envoyé dans le sud de la France, en remplacement de Pal. Il s’y préparait à Portman Square ; son parachutage aurait lieu ces prochaines semaines.

Gros, lui, avait été assigné à un groupe de propagande noire.

Quant à Laura, en raison de la mort de Pal, elle n’avait reçu aucun ordre de mission pour le moment ; elle devait subir une évaluation psychiatrique avant de pouvoir repartir sur le terrain, c’était la procédure. En attendant, elle ne voulait plus vivre à Chelsea ; elle voulait être proche des siens, proche de ceux qui lui rappelaient Pal, proche de Gros, Claude, Key, Stanislas. Elle avait demandé à s’installer à Bloomsbury, dans la chambre de Pal. Dans l’appartement, ç’avait été le branle-bas de combat : les trois colocataires, aidés par Doff et Stanislas, avaient récuré les moindres recoins pour bien l’accueillir. On avait accroché de nouveaux rideaux, nettoyé jusqu’au fond des placards, et Claude avait remplacé ses plantes fanées.

Lorsqu’elle arriva devant l’immeuble, Key, Gros et Claude l’attendaient sur le trottoir. Key avait donné les consignes : il faudrait bien se tenir maintenant qu’il y avait Laura. Ne plus se promener en sous-vêtements, ne plus raconter d’histoires salaces, ne plus laisser traîner de cendriers pleins de mégots dans le salon, et surtout, ne jamais parler de Pal. Sauf si elle-même en parlait.

Elle défit ses lourdes valises dans la chambre de son bien-aimé ; Gros resta auprès d’elle, la contemplant depuis l’encadrement de la porte.

— Tu n’es pas obligée de dormir ici, lui dit Gros. À cause des mauvais souvenirs. Prends ma chambre si tu veux, ou celle de Claude. Celle de Claude est plus grande.

Elle sourit, le remercia, puis s’approcha de lui et blottit sa tête pleine de chagrin contre son énorme épaule.

— Quels mauvais souvenirs ? murmura-t-elle. Il n’y a pas de mauvais souvenirs, il n’y a que la tristesse.

*

De la tristesse. Il n’y avait plus que ça. Ils en étaient tous accablés.

Gros, en plus de sa propre douleur, portait celle de Laura ; il ne supportait pas de la voir ainsi dévastée. Devant les autres, elle donnait le change ; elle ne s’effondrait jamais. Mais la nuit, seule, n’ayant plus besoin de jouer la comédie pour personne, elle ne dormait pas. Gros le savait, il occupait la chambre voisine, et depuis son lit, il percevait le sanglot discret, presque silencieux, mais rempli d’une tristesse insurmontable ; le chant de la détresse. Alors Gros se levait, posait la tête contre la paroi qui séparait les deux pièces, grelottant dans le froid. Et il pleurait aussi, ivre de chagrin. Parfois, il allait la rejoindre ; il frappait tout doucement puis venait s’asseoir contre elle. Elle aimait que Gros vienne la trouver, au cœur de la nuit, pour l’aider à survivre à son désarroi. Mais, à chaque fois qu’il grattait à la porte pour s’annoncer, elle frémissait : pendant une fraction de seconde, elle pensait que c’était Pal qui venait la retrouver, comme à Wanborough, comme à Lochailort, comme toujours.

Une après-midi que Gros était seul avec Claude, il lui demanda :

— Tu crois que je porte de la poisse ?

— La poisse à qui ?

— À tout le monde ! À Grenouille, à Aimé, à Pal, à Faron. Tu crois que c’est de ma faute ? Moi, je pense qu’il faudrait que je sois mort. Dis-lui à ton petit Dieu, dis-lui de me tuer. Ton petit Dieu de merde, là. À cause de moi, les gens meurent.

Gros pensait aussi à Melinda. Il y pensait toujours. Il n’irait jamais la voir, il le savait, et il avait eu beaucoup de chagrin, pendant longtemps, à cause de sa solitude éternelle. Le chagrin avait passé avec les mois ; les chagrins s’estompent, mais la tristesse reste. Son rêve s’était éteint aussi ; adieu, doux mariage, et adieu, belle auberge française où il ferait la cuisine et elle le service.

Claude passa son bras autour de l’épaisse nuque du géant.

— Dis pas ça, Gros. C’est une chance de te connaître. Pour nous tous. Et tu sais que Pal t’adorait. Alors, dis pas ça. Pal est mort à cause de la guerre, à cause des Allemands. Allons écraser les Allemands, Gros. Au nom de nos morts. C’est tout ce qu’il nous reste à faire.

Gros haussa les épaules. Il ne savait plus. Gagner la guerre ou la perdre, le résultat était similaire : on mourrait quand même.

— J’ai plus de rêve, Cul-Cul. Une fois, j’ai expliqué à Pal que sans rêve, on meurt, comme les plantes. Comme Grenouille.

— On va te retrouver un rêve.

— J’aimerais être père. Avoir des enfants, une famille. Une famille, ça te protège ; il peut rien t’arriver quand tu as une famille.

— Alors tu deviendras père. Un père formidable.

Gros serra l’épaule de son ami, pour le remercier de son réconfort. Mais père, il ne le deviendrait sans doute jamais — tel était le destin des éternels solitaires.

45

Il descendit dans les cuisines du Lutetia et demanda du champagne à un serveur qui l’aimait bien : comme il parlait français sans accent, il était moins allemand que les autres. Il demanda du demi-sec, sans seau, sans rien, juste la bouteille. Il mit des « s’il vous plaît » partout. Dehors, il faisait gris, sombre ; Kunszer trouvait que décembre était le mois le plus laid de la création. Il avait d’ailleurs inventé un juron de circonstance : Scheissigdezember . En un mot. L’employé revint avec la bouteille ; Kunszer le remercia.

Il faisait ça presque chaque semaine. Depuis novembre. Il mettait sa bouteille dans un sac en papier qu’il remplissait de tout ce qu’il pouvait trouver au Lutetia, des denrées de luxe surtout, confit d’oie et foie gras, et il s’en allait. Il faisait le trajet à pied, solennel. Marche des vaincus, marche des repentis, marche des hantés qui n’oublient plus. Depuis le Lutetia, il descendait jusqu’au carrefour Raspail — Saint-Germain. Marche épouvantable, épuisante, marche christique, ô Saint-Germain du calvaire ; il portait ses victuailles comme la lourde croix en bois, et il regrettait presque que les passants ne le cinglent pas à son passage. Ainsi allait-il rue du Bac chaque semaine retrouver le père pour lui apporter des provisions.

*

Kunszer avait fêté ses quarante-quatre ans en novembre. Il ne s’était jamais marié, il avait rencontré sa Katia sur le tard. Elle, n’avait que vingt-cinq ans. Elle aurait toujours vingt-cinq ans désormais. Souvent, il avait songé qu’il l’épouserait après la guerre. Pas pendant, il ne fallait pas se marier pendant une guerre. À présent, il était marié avec l’Abwehr, avec le Reich. Mais ils divorceraient bientôt.

Quarante-quatre ans. Il avait fait le calcul des années : il avait passé plus de temps à être un soldat qu’à être un homme. Mais depuis novembre, il ne voulait plus être soldat. Un mois avant son anniversaire, les révélations de Paul-Émile avaient permis l’arrestation de ce Faron, le redoutable agent britannique dont Gaillot avait parlé, dans un appartement du troisième arrondissement ; dans la cuisine, il avait découvert un dossier sur le Lutetia. Ils avaient planifié un attentat sur le quartier général de l’Abwehr ; il était intervenu à temps.

Depuis l’appartement, le colosse avait été directement transféré à la prison du Cherche-Midi, tout près du Lutetia, où des spécialistes de l’interrogatoire de la Gestapo se chargeraient d’abord de lui. Kunszer ne torturait pas, et d’une manière générale on n’aimait guère torturer au Lutetia ; on laissait faire d’abord la Gestapo, avenue Foch, rue des Saussaies ou au Cherche-Midi, et ce n’est qu’ensuite qu’on transférait le détenu au Lutetia pour l’entendre, souvent en mauvais état. Kunszer avait lui-même donné l’ordre de conduire Faron au Cherche-Midi, il ne pourrait rien en tirer sans l’avoir préparé ; c’était toujours ainsi qu’il procédait. Sauf pour cette jolie résistante, celle qui ressemblait tant à sa petite Katia, qu’il avait arrêtée sur son vélo. Il l’avait emmenée au Lutetia pour lui épargner la Gestapo. Et comme elle n’avait pas parlé, il avait fallu qu’il la frappe lui-même, lui qui ne savait pas frapper. Il avait dû rassembler tout son courage. En la giflant, il avait lâché des petits cris. Ses premiers coups avaient presque été des caresses. Il n’osait pas. Pas Katia. Il avait finalement tapé plus fort. C’était trop dur. Alors il avait demandé qu’on lui apporte un bâton, ou n’importe quoi, pour ne pas avoir à la toucher de ses propres mains. Oui, avec un bâton, ça irait mieux. C’était moins réel.

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