François Mauriac - Thérèse Desqueyroux

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Thérèse Desqueyroux, orpheline de mère, élevée par un père athée dans « l'orgueil d'appartenir à l'élite humaine », a tenté, falsifiant des ordonnances, d'empoisonner Bernard, son mari, un être respectable, mais froid, buté. Pour préserver sa famille du scandale, ce dernier, grand propriétaire terrien landais, a déposé en sa faveur au tribunal ; Thérèse a obtenu un non-lieu…
Ce roman, publié pour la première fois en 1927, débute au moment où la jeune femme quitte le palais de justice. Sur le chemin qui la ramène à la propriété d'Argelouse, où elle doit retrouver l'homme qu'elle a voulu voir mourir, la ténébreuse Thérèse fait défiler sa vie, les blessures qui l'ont poussée à commettre ce crime démoniaque : une jeunesse solitaire, un caractère instable, rebelle, mélancolique et tourmenté qui n'a pu s'affermir dans le mariage avec un homme riche mais hostile aux idées, fossilisé par les conventions, une belle-famille qu'elle méprise. Thérèse, qui croit encore au pardon de son mari, ignore qu'elle a définitivement brûlé sa vie. Bernard, fidèle à ses principes de plomb, préférera l'éloigner, plutôt que la comprendre et se rapprocher d'elle. Cette histoire d'une âme noire et perdue, étouffée dans le carcan d'une famille, est peut-être la plus belle, la plus violente prière romanesque de Mauriac.

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— La déposition de M. Desqueyroux était excellente, oui. Mais il y avait cette ordonnance : en somme, il s'agissait d'un faux… Et c'était le docteur Pédemay qui avait porté plainte…

— Il a retiré sa plainte…

— Tout de même, l'explication qu'elle a donnée : cet inconnu qui lui remet une ordonnance…

Thérèse, moins par lassitude que pour échapper à ces paroles dont on l'étourdissait depuis des semaines, ralentit en vain sa marche ; impossible de ne pas entendre le fausset de son père :

— Je le lui ai assez dit : « Mais, malheureuse, trouve autre chose… trouve autre chose. »

Il le lui avait assez dit, en effet, et pouvait se rendre justice. Pourquoi s'agite-t-il encore ? Ce qu'il appelle l'honneur du nom est sauf ; d'ici les élections sénatoriales, nul ne se souviendra plus de cette histoire. Ainsi songe Thérèse qui voudrait bien ne pas rejoindre les deux hommes ; mais dans le feu de la discussion, ils s'arrêtent au milieu de la route et gesticulent.

— Croyez-moi, Larroque, faites front ; prenez l'offensive dans Le Semeur de dimanche ; préférez-vous que je m'en charge ? Il faudrait un titre comme La rumeur infâme…

— Non, mon vieux ; non, non : que répondre, d'ailleurs ? C'est trop évident que l'instruction a été bâclée ; on n'a pas même eu recours aux experts en écriture ; le silence, l'étouffement, je ne connais que ça. J'agirai, j'y mettrai le prix ; mais, pour la famille, il faut recouvrir tout ça… il faut recouvrir…

Thérèse n'entendit pas la réponse de Duros, car ils avaient allongé le pas. Elle aspira de nouveau la nuit pluvieuse, comme un être menacé d'étouffement ; et soudain s'éveilla en elle le visage inconnu de Julie Bellade, sa grand-mère maternelle — inconnu : on eût cherché vainement chez les Larroque ou chez les Desqueyroux un portrait, un daguerréotype, une photographie de cette femme dont nul ne savait rien, sinon qu'elle était partie un jour. Thérèse imagine qu'elle aurait pu être ainsi effacée, anéantie, et que plus tard il n'eût pas même été permis à sa fille, à sa petite Marie, de retrouver dans un album la figure de celle qui l'a mise au monde. Marie, à cette heure, déjà s'endort dans une chambre d'Argelouse où Thérèse arrivera tard, ce soir ; alors la jeune femme entendra, dans les ténèbres, ce sommeil d'enfant ; elle se penchera, et ses lèvres chercheront, comme de l'eau, cette vie endormie.

Au bord du fossé, les lanternes d'une calèche, dont la capote était baissée, éclairaient deux croupes maigres de chevaux. Au-delà, se dressait, à gauche et à droite de la route, une muraille sombre de forêt. D'un talus à l'autre, les cimes des premiers pins se rejoignaient et, sous cet arc, s'enfonçait la route mystérieuse. Le ciel, au-dessus d'elle, se frayait un lit encombré de branches.

Le cocher contemplait Thérèse avec une attention goulue. Comme elle lui demandait s'ils arriveraient assez tôt pour le dernier train, à la gare du Nizan, il la rassura : tout de même, mieux valait ne pas s'attarder.

— C'est la dernière fois que je vous donne cette corvée, Gardère.

— Madame n'a plus à faire ici ?

Elle secoua la tête et l'homme la dévorait toujours des yeux. Devrait-elle, toute sa vie, être ainsi dévisagée ?

— Alors, tu es contente ?

Son père semblait enfin s'apercevoir qu'elle était là. Thérèse, d'un bref regard, scruta ce visage sali de bile, ces joues hérissées de durs poils d'un blanc jaune que les lanternes éclairaient vivement. Elle dit à voix basse : « J'ai tant souffert… je suis rompue… » puis s'interrompit : à quoi bon parler ? Il ne l'écoute pas ; ne la voit plus. Que lui importe ce que Thérèse éprouve ? Cela seul compte : son ascension vers le Sénat interrompue, compromise à cause de cette fille (toutes des hystériques quand elles ne sont pas des idiotes). Heureusement, elle ne s'appelle plus Larroque ; c'est une Desqueyroux. La cour d'assises évitée, il respire. Comment empêcher les adversaires d'entretenir la plaie ? Dès demain, il ira voir le préfet. Dieu merci, on tient le directeur de La Lande conservatrice : cette histoire de petites filles… Il prit le bras de Thérèse :

— Monte vite ; il est temps.

Alors l'avocat, perfidement peut-être — ou pour que Thérèse ne s'éloignât pas sans qu'il lui eût adressé une parole, demanda si elle rejoignait dès ce soir M. Bernard Desqueyroux. Comme elle répondait : « Mais bien sûr, mon mari m'attend… » elle se représenta pour la première fois, depuis qu'elle avait quitté le juge, qu'en effet dans quelques heures, elle passerait le seuil de la chambre où son mari était étendu, un peu malade encore, et qu'une indéfinie suite de jours, de nuits, s'ouvrait, au long desquels il faudrait vivre tout contre cet homme.

Etablie chez son père, aux portes de la petite ville, depuis l'ouverture de l'instruction, sans doute avait-elle souvent fait ce même voyage qu'elle entreprenait ce soir ; mais elle n'avait alors aucune autre préoccupation que de renseigner exactement son mari ; elle écoutait, avant de monter en voiture, les derniers conseils de Duros touchant les réponses que devait faire M. Desqueyroux lorsqu'il serait de nouveau interrogé — aucune angoisse chez Thérèse, en ce temps-là, aucune gêne à l'idée de se retrouver face à face avec cet homme malade : il s'agissait alors entre eux non de ce qui s'était passé réellement, mais de ce qu'il importait de dire ou de ne pas dire. Jamais les deux époux ne furent mieux unis que par cette défense ; unis dans une seule chair — la chair de leur petite fille Marie. Ils recomposaient, à l'usage du juge, une histoire simple, fortement liée et qui pût satisfaire ce logicien. Thérèse, à cette époque, montait dans la même calèche qui l'attend, ce soir — mais avec quelle impatience d'achever ce voyage nocturne dont elle souhaite à présent de ne pas voir la fin ! Elle se souvient qu'à peine en voiture, elle eût voulu être déjà dans cette chambre d'Argelouse, et se remémorait les renseignements qu'attendait Bernard Desqueyroux (qu'il ne craigne pas d'affirmer qu'elle lui avait parlé un soir de cette ordonnance dont un homme inconnu l'avait suppliée de se charger, sous prétexte qu'il n'osait plus paraître chez le pharmacien à qui il devait de l'argent… Mais Duros n'était pas d'avis que Bernard allât jusqu'à prétendre qu'il se souvenait d'avoir reproché à sa femme une telle imprudence…).

Le cauchemar dissipé, de quoi parleront-ils ce soir, Bernard et Thérèse ? Elle voit en esprit la maison perdue où il l'attend ; elle imagine le lit au centre de cette chambre carrelée, la lampe basse sur la table parmi des journaux et des fioles… Les chiens de garde que la voiture a réveillés aboient encore puis se taisent ; et de nouveau régnera ce silence solennel, comme durant les nuits où elle contemplait Bernard en proie à d'atroces vomissements. Thérèse s'efforce d'imaginer le premier regard qu'ils échangeront tout à l'heure ; puis cette nuit, et le lendemain, le jour qui suivra, les semaines, dans cette maison d'Argelouse où ils n'auront plus à construire ensemble une version avouable du drame qu'ils ont vécu. Rien ne sera plus entre eux que ce qui fut réellement… ce qui fut réellement… Prise de panique, Thérèse balbutie, tournée vers l'avocat (mais c'est au vieux qu'elle s'adresse) :

— Je compte demeurer quelques jours auprès de M. Desqueyroux. Puis, si le mieux s'accentue, je reviendrai chez mon père.

— Ah ! ça, non, non, non, ma petite !

Et comme Gardère sur son siège s'agitait, M. Larroque reprit à voix plus basse :

— Tu deviens tout à fait folle ? Quitter ton mari en ce moment ? Il faut que vous soyez comme les deux doigts de la main… comme les deux doigts de la main, entends-tu ? jusqu'à la mort…

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