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Leïla Slimani: Chanson douce

Здесь есть возможность читать онлайн «Leïla Slimani: Chanson douce» весь текст электронной книги совершенно бесплатно (целиком полную версию). В некоторых случаях присутствует краткое содержание. Город: Paris, год выпуска: 2016, ISBN: 978-2070196678, издательство: Éditions Gallimard, категория: Современная проза / на французском языке. Описание произведения, (предисловие) а так же отзывы посетителей доступны на портале. Библиотека «Либ Кат» — LibCat.ru создана для любителей полистать хорошую книжку и предлагает широкий выбор жанров:

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Leïla Slimani Chanson douce

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Lorsque Myriam, mère de deux jeunes enfants, décide malgré les réticences de son mari de reprendre son activité au sein d’un cabinet d’avocats, le couple se met à la recherche d’une nounou. Après un casting sévère, ils engagent Louise, qui conquiert très vite l’affection des enfants et occupe progressivement une place centrale dans le foyer. Peu à peu le piège de la dépendance mutuelle va se refermer, jusqu’au drame. À travers la description précise du jeune couple et celle du personnage fascinant et mystérieux de la nounou, c’est notre époque qui se révèle, avec sa conception de l’amour et de l’éducation, des rapports de domination et d’argent, des préjugés de classe ou de culture. Le style sec et tranchant de Leïla Slimani, où percent des éclats de poésie ténébreuse, instaure dès les premières pages un suspense envoûtant. Leïla Slimani est née en 1981. Elle est l’auteur d’un premier roman très remarqué, (« Folio » n 6062), paru en 2014 aux Éditions Gallimard, dans la collection « Blanche ».

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« À la fraise. »

Une main dans celle de Louise et l’autre agrippant son cornet, Mila fait le chemin inverse dans la nuit, lapant la glace qui lui donne affreusement mal à la tête. Elle ferme les yeux très fort, pour faire passer la douleur, essaie de se concentrer sur le goût de fraises écrasées et sur les petits morceaux de fruits qui se coincent entre ses dents. Dans son estomac vide la glace tombe en lourds flocons.

Ils prennent le bus pour rentrer. Mila demande si elle peut mettre le ticket dans la machine, comme elle le fait chaque fois qu’elles prennent le bus ensemble. Mais Louise la fait taire. « La nuit, pas besoin de ticket. Ne t’en fais pas. »

Quand Louise ouvre la porte de l’appartement, Paul est couché sur le canapé. Il écoute un disque, les yeux clos. Mila se précipite sur lui. Elle saute dans ses bras et enfonce son visage glacé dans le cou de son père. Paul fait semblant de la gronder, elle qui est sortie si tard, qui a passé la soirée à s’amuser au restaurant, comme une grande jeune fille. Myriam, leur dit-il, a pris un bain et elle s’est couchée tôt. « Le travail l’a épuisée. Je ne l’ai même pas vue. »

Une brutale mélancolie étreint Louise. Tout ça n’a servi à rien. Elle a froid, mal aux jambes, elle a dépensé son dernier billet et Myriam n’a même pas attendu son mari pour aller dormir.

On se sent seul auprès des enfants. Ils se fichent des contours de notre monde. Ils en devinent la dureté, la noirceur mais n’en veulent rien savoir. Louise leur parle et ils détournent la tête. Elle leur tient les mains, se met à leur hauteur mais déjà ils regardent ailleurs, ils ont vu quelque chose. Ils ont trouvé un jeu qui les excuse de ne pas entendre. Ils ne font pas semblant de plaindre les malheureux.

Elle s’assoit à côté de Mila. La petite fille, accroupie sur une chaise, fait des dessins. Elle est capable de rester concentrée pendant près d’une heure devant ses feuilles et son tas de feutres. Elle colorie avec application, attentive aux plus petits détails. Louise aime s’installer à côté d’elle, regarder les couleurs s’étaler sur la feuille. Elle assiste, silencieuse, à l’éclosion de fleurs géantes dans le jardin d’une maison orange où des personnages aux longues mains et aux corps longilignes dorment sur la pelouse. Mila ne laisse aucune place au vide. Des nuages, des voitures volantes, des ballons gonflés emplissent le ciel d’une densité moirée.

« C’est qui, ça ? demande Louise.

— Ça ? » Mila pose son doigt sur un personnage immense, souriant, couché sur plus de la moitié de la feuille.

« Ça, c’est Mila. »

Louise ne parvient plus à trouver de consolation auprès des enfants. Les histoires qu’elle raconte s’enlisent et Mila le lui fait remarquer. Les créatures mythiques ont perdu en vivacité et en splendeur. À présent, ses personnages ont oublié le but et le sens de leur combat, et ses contes ne sont plus que le récit de longues errances, hachées, désordonnées, de princesses appauvries, de dragons malades, soliloques égoïstes auxquels les enfants ne comprennent rien et qui suscitent leur impatience. « Trouve autre chose », la supplie Mila et Louise ne trouve pas, embourbée dans ses mots comme dans des sables mouvants.

Louise rit moins, elle met peu d’entrain dans les parties de petits chevaux ou dans les batailles de coussins. Elle adore pourtant ces deux enfants qu’elle passe des heures à observer. Elle en pleurerait, de ce regard qu’ils lui lancent parfois, cherchant son approbation ou son aide. Elle aime surtout la façon qu’a Adam de se retourner, pour la prendre à témoin de ses progrès, de ses joies, pour lui signifier que dans tous ses gestes il y a quelque chose qui lui est destiné, à elle et à elle seule. Elle voudrait, jusqu’à l’ivresse, se nourrir de leur innocence, de leur enthousiasme. Elle voudrait voir avec leurs yeux quand ils regardent quelque chose pour la première fois, quand ils comprennent la logique d’une mécanique, qu’ils en espèrent l’infinie répétition sans jamais penser, à l’avance, à la lassitude qui viendra.

Toute la journée, Louise laisse la télévision allumée. Elle regarde des reportages apocalyptiques, des émissions idiotes, des jeux dont elle ne comprend pas toutes les règles. Depuis les attentats, Myriam lui a interdit de laisser les enfants devant le poste. Mais Louise s’en fiche. Mila sait qu’il ne faut pas répéter ce qu’elle a vu devant ses parents. Ne pas prononcer les mots « traque », « terroriste », « tués ». L’enfant regarde, avide, silencieuse, les informations qui défilent. Puis quand elle n’en peut plus, elle se tourne vers son frère. Ils jouent, ils se disputent. Mila le pousse contre le mur et le petit garçon rugit avant de lui sauter au visage.

Louise ne se retourne pas. Elle reste le regard rivé sur l’écran, le corps totalement immobile. La nounou refuse d’aller au square. Elle ne veut pas croiser les autres filles ou tomber sur la vieille voisine, devant qui elle s’est humiliée en lui proposant ses services. Les enfants, nerveux, tournent en rond dans l’appartement, ils la supplient, ils ont envie de prendre l’air, de jouer avec les copains, d’acheter une gaufre au chocolat en haut de la rue.

Les cris des petits l’irritent, elle en hurlerait elle aussi. Le pépiement harassant des enfants, leurs voix de crécelle, leurs « pourquoi ? », leurs désirs égoïstes lui rompent le crâne. « C’est quand demain ? » demande Mila, des centaines de fois. Louise ne peut pas chanter une chanson sans qu’ils la supplient de recommencer, ils exigent l’éternelle répétition de tout, des histoires, des jeux, des grimaces, et Louise n’en peut plus. Elle n’a plus d’indulgence pour les pleurs, les caprices, les joies hystériques. Il lui prend parfois l’envie de poser ses doigts autour du cou d’Adam et de le secouer jusqu’à ce qu’il s’évanouisse. Elle chasse ces idées d’un grand mouvement de tête. Elle parvient à ne plus y penser mais une marée sombre et gluante l’a envahie tout entière.

« Il faut que quelqu’un meure. Il faut que quelqu’un meure pour que nous soyons heureux. »

Des refrains morbides bercent Louise quand elle marche. Des phrases, qu’elle n’a pas inventées et dont elle n’est pas certaine de comprendre le sens, habitent son esprit. Son cœur s’est endurci. Les années l’ont recouvert d’une écorce épaisse et froide et elle l’entend à peine battre. Plus rien ne parvient à l’émouvoir. Elle doit admettre qu’elle ne sait plus aimer. Elle a épuisé tout ce que son cœur contenait de tendresse, ses mains n’ont plus rien à frôler.

« Je serai punie pour ça, s’entend-elle penser. Je serai punie de ne pas savoir aimer. »

Il existe des photographies de cet après-midi-là. Elles n’ont pas été développées mais elles existent, quelque part, au fond d’une machine. On y voit surtout les enfants. Adam, couché dans l’herbe, à moitié nu. De ses grands yeux bleus, il regarde sur le côté, l’air absent, presque mélancolique malgré son âge tendre. Sur une de ces images, Mila court au milieu d’une grande allée plantée d’arbres. Elle a mis une robe blanche sur laquelle sont dessinés des papillons. Elle est pieds nus. Sur une autre photo, Paul porte Adam sur ses épaules et Mila dans ses bras. Myriam est derrière l’objectif. C’est elle qui saisit cet instant. Le visage de son mari est flou, son sourire est caché par un des pieds du petit garçon. Myriam rit elle aussi, elle ne pense pas à leur dire de rester immobiles. D’arrêter un moment de gigoter. « Pour la photo, s’il vous plaît. »

Elle y tient pourtant, à ces photographies, qu’elle prend par centaines et qu’elle regarde dans les moments de mélancolie. Dans le métro, entre deux rendez-vous, parfois même pendant un dîner, elle fait glisser sous ses doigts le portrait de ses enfants. Elle croit aussi qu’il est de son devoir de mère de fixer ces instants, de détenir les preuves du bonheur passé. Elle pourra un jour les tendre sous le nez de Mila ou d’Adam. Elle égrènera ses souvenirs et l’image viendra réveiller des sensations anciennes, des détails, une atmosphère. On lui a toujours dit que les enfants n’étaient qu’un bonheur éphémère, une vision furtive, une impatience. Une éternelle métamorphose. Des visages ronds qui s’imprègnent de gravité sans qu’on s’en soit rendu compte. Alors toutes les fois qu’elle en a l’occasion, c’est derrière l’écran de son iPhone qu’elle regarde ses enfants qui sont, pour elle, le plus beau paysage du monde.

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