Marc Levy - Ou Es-Tu?
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Et sans attendre de réponse elle en fit revenir une nouvelle qu'elle envoya aussitôt rejoindre la première. Mary ne savait pas comment réagir. À chaque crêpe qui prenait son envol, la petite fille dressait fièrement son index en l'air et criait :
— Tu les vois les soleils, alors tu ne dois plus pleurer, maintenant !
Attiré par l'odeur, Thomas présenta le bout de son nez à la porte. Il se figea et contempla la scène, Lisa d'abord qui dans son énervement lui faisait penser à un personnage de bande dessinée puis sa mère. Déçu, il ne vit aucune crêpe.
— Vous ne m'en avez pas laissé ?
Lisa trempa malicieusement son doigt dans la pâte sucrée et le fit tourner dans sa bouche.
Elle lança un bref coup d'œil au-dessus de lui.
— Tu vas en avoir une dans deux secondes ! Ne bouge pas !
Lorsque la crêpe retomba sur l'épaule du petit garçon, il sursauta. Il regarda le plafond, et éclata immédiatement de rire, comme si le monde entier était venu le chatouiller. Lisa sentit la rage qui l'avait submergée refluer lentement, elle reposa la poêle et sourit. Elle aurait bien voulu contenir le rire qui la gagnait aussi, mais elle ne le put pas. Les éclats des deux enfants résonnèrent dans la pièce, et Mary ne tarda pas à se joindre au fou rire. Philip venait d'entrer dans la cuisine où le spectacle était des plus inattendus.
Il sentit le parfum de douceur qui embaumait la pièce et chercha lui aussi tout autour de lui.
— Vous avez fait des crêpes et il n'y en a plus pour moi ?
— Si, si, dit Mary, les yeux humides, ne bouge pas !
Adossée au réfrigérateur, Lisa riait à gorge déployée. Thomas, haletant et gémissant, s'était allongé par terre.
C'est le rire de Philip qui éveilla l'attention de Mary. Ses yeux cheminèrent de son fils à lui, de lui à Lisa, et puis inversement. Elle les contemplait tous les trois, spectatrice d'une complicité aussi soudaine qu'endiablée et à laquelle elle ne participait déjà plus tout à fait.
Elle prit pleine conscience de la mélodie jubilatoire qui avait envahi sa maison et surprit la tendresse du sourire dessiné sur les lèvres de Philip qui regardait Lisa. L'expression de la petite fille était parfaitement semblable à celle de la femme de la photo posée sur l'étagère là-
haut dans le bureau de son mari. Hormis la couleur de sa peau métissée, Lisa ressemblait trait pour trait à sa mère. À la croisée du regard qu'elle échangea avec Philip, Mary comprit en un instant...
Une enfant qui « pour chasser la pluie au fond des yeux » inventait des soleils sous le toit était arrivée dans sa maison, et elle ne le voulait pas. Mais elle portait en elle toutes les raisons et déraisons de l'âme d'une autre femme qui hantait depuis toujours les émois interdits de l'homme qu'elle aimait.
Philip la regarda à son tour, et son sourire se mua en tendresse. Il sortit de la cuisine, se rendit dans le garage, y prit l'escabeau qu'il rapporta sous son bras, le déplia et en gravit les marches. Perché sur la dernière il décolla une crêpe :
— Pourrais-je avoir une assiette ? On ne peut pas tous venir manger en haut, il n'y a qu'une seule échelle. Je ne sais pas pour vous mais moi je commence à avoir faim.
Le dîner s'acheva sur des échanges complices entre un petit garçon et son père, et indiscrets entre Mary et Lisa.
À la fin d'un épisode de Murphy Brown, ils montèrent se coucher. Dans le couloir qui les conduisait vers leurs salles de bains respectives, Mary demanda à Lisa d'aller se brosser les dents. Quand elle serait dans son lit, elle viendrait lui faire un câlin. S'ensuivit un instant de silence, elle sentit que Lisa n'avait pas bougé. Dans son dos, elle entendit la petite fille demander :
— C'est quoi un câlin ?
Mary se retourna pour lui faire face et tenta de dissimuler son trouble, mais sa voix chancela.
— Comment ça, c'est quoi un câlin ? Lisa avait posé les mains sur les hanches.
— Eh bien oui, c'est quoi un câlin ?
— Lisa, tu dois le savoir ! Je vais venir te voir et je te ferai un baiser avant que tu t'endormes.
— Et pourquoi tu me feras un baiser ? Je n'ai rien fait de bien aujourd'hui !
Mary considéra l'enfant dans sa posture immobile, son aplomb la rendait aussi forte et fragile qu'un petit animal qui gonflerait son corps pour essayer d'intimider un prédateur. Elle s'approcha et l'accompagna jusqu'au lavabo. Pendant que Lisa se lavait les dents elle s'assit sur le rebord de la baignoire et examina le visage de la petite fille dans le miroir.
— Ne brosse pas trop fort, j'ai remarqué que tu saignes des gencives pendant la nuit, je t'emmènerai voir un dentiste.
— Et pourquoi on irait voir le docteur si on n'est pas malade ?
Lisa essuya méticuleusement les contours de sa bouche et reposa la serviette sur le radiateur.
Mary lui tendit la main, elle l'ignora et sortit de la salle de bains. Mary la suivit dans sa chambre et attendit qu'elle se mette sous ses draps pour s'asseoir à côté d'elle, elle lui passa la main dans les cheveux, se pencha sur son front et y déposa un baiser du bout des lèvres.
— Dors, après-demain tu commences l'école et il faut que tu sois en forme.
Lisa ne répondit rien. Bien après que la porte fut refermée, elle resta les yeux grands ouverts à scruter la pénombre.
La première année scolaire de Lisa commença dans les silences d'une adulte encore prisonnière pour longtemps de son corps d'enfant. Personne n'entendait sa voix, à peine les professeurs quand ils lui posaient une question, ce qui était rare puisque peu d'entre eux s'intéressaient à elle, convaincus qu'elle redoublerait quoi qu'il arrive. À la maison elle ne parlait pas non plus beaucoup, répondait par des signes de tête ou quelques borborygmes qui sortaient du fond de sa gorge. Elle se serait voulue plus petite que les fourmis qu'elle nourrissait sur le rebord de sa fenêtre. Elle passait des soirées entières retranchée dans sa chambre, où elle ne faisait au fond qu'une seule et unique chose à longueur de temps : de sa vie « d'avant » elle assemblait des images, jusqu'à former d'un long trait de souvenirs un filament d'espoir sur lequel elle se promenait. De cet univers qui était le sien, elle entendait le craquement des pierres sous les roues de la Jeep qui annonçait que Susan était revenue ; surgissait alors du plus profond de sa mémoire cette odeur enivrante de la terre humide quand elle se mariait à celle des aiguilles de pin et puis parfois, comme par magie, la voix de sa mère qu'elle entendait au loin dans le bruissement des arbres.
Souvent dans la soirée c'était celle de Mary qui la ramenait ici-bas, dans un monde étranger, avec pour seule échappatoire un regard vers la pendule qui à force d'égrener des minutes finirait bien par faire passer les années.
Noël était arrivé et les toits décorés de guirlandes se découpaient dans la nuit. Dans la voiture, de retour de New York où elle accompagnait Mary venue faire quelques dernières courses, Lisa ne put s'empêcher d'exprimer son point de vue.
— On devrait envoyer la moitié de ces ampoules qui ne servent à rien chez moi, comme ça il y aurait de la lumière dans toutes les habitations.
— Chez toi, rétorqua Mary, c'est là où nous habitons, dans une petite rue de Montclair où toutes les familles ont déjà de la lumière. Il n'y a pas de mal à bien vivre, arrête de penser tout le temps à tout ce qui manque là d'où tu viens, et cesse de dire que chez toi c'est là-bas, tu n'es pas hondurienne, tu es américaine que je sache, ton pays c'est ici.
— Quand je serai majeure, j'aurai le droit de choisir ma nationalité !
— Il y a des gens qui risquent leur vie pour venir vivre chez nous, tu devrais être heureuse.
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