Frédéric Dard - Les soupers du prince

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Les soupers du prince: краткое содержание, описание и аннотация

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Quand Edouard, dit Doudou, devient Edouard I Sire, de grâce, écoutez-moi,
Je reviens des galères.
Je suis voleur, vous êtes roi,
C'est à peu près la même affaire. (Pétition d'un voleur de Sa Majesté, attribuée à Lacenaire.)
Il est des gens à qui la vie réserve bien des surprises. Tenez, Édouard Blanvin, dit Doudou… Trente-deux ans, beau gosse ; passionné par les bagnoles. Et pas n'importe lesquelles s'iouplaît ! Des tractions avant qu'il bichonne amoureusement comme les petites nénettes qui « raffolent de sa gueule d'amour de gentil voyou ». Uniour, sa chère môman lui révèle qu'il est le fils du défunt prince de Montégrin. Doudou serait donc Edouard I
. De la banlieue grise au château d'opérette, il n'y a qu'un pas. Doudou le franchit allégrement. La grande vie commence. Les surprises et les ennuis !

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Marie-Charlotte regarda le nom de la signature : « Najiba ». Une montée de noire fureur la fit haleter. Cette petite Arabe se permettait d’aimer Édouard, de lui écrire des mots qu’elle-même ne serait jamais foutue d’inventer. Avec un lyrisme ampoulé elle clamait la passion qu’il lui inspirait. Elle composait avec cette sorte de journal épistolaire un hymne éperdu qu’il lirait un jour et qui le confondrait d’orgueil, ce con ! Ce très grand con de merde ! Dans sa fureur, elle frotta la lettre contre son sexe, comme si, par là, elle comptait la faire sienne, en devenir l’auteur à la place de la Maghrébine.

Puis elle continua de lire les autres messages en gémissant de haine.

* * *

Avant de retrouver la coordination de ses pensées, il sut qu’il se trouvait à nouveau dans un hôpital ; à cause de l’odeur médicamenteuse et de la qualité des bruits.

Un chuchotement l’invita à plus de lucidité. Il s’efforça de le déchiffrer, de l’arracher au confus pour le rendre audible.

Une voix très grave disait :

— Franchement, maître, il m’est impossible de vous dire si nous allons pouvoir le tirer de là. Vous rendez-vous compte qu’après une délicate ablation du poumon gauche, ce type nous fait une pleurésie au poumon droit ? S’il respire encore, c’est par habitude. On a déclenché le plan Orsec en mettant en branle la grosse artillerie, seulement je crains qu’il ne soit trop tard.

— Faites l’impossible, docteur ! proféra la voix molle de Crémona.

— Mais on ne fait que ça, mon cher maître : l’impossible. L’administration pénitentiaire nous a informés qu’il purgeait une peine d’un mois.

— Pour un simple malentendu, déclara l’avocat, immédiatement professionnel : grand amateur de tractions avant, il en a acheté une dont il est avéré qu’elle a été volée.

— Foutaise, foutaise ! fit le médecin, très laxiste. Vous allez déposer une requête en accéléré à la commission des grâces qui siège en permanence, je vais vous remettre un certificat soulignant l’urgence de la situation.

— Merci, docteur.

Ils se retiraient de la chambre. Édouard conjugua ses efforts et appela :

— Maître !

Ce fut un souffle plus qu’un son qui sortit de sa bouche. Crémona n’avait pas dû entendre. Tant pis…

Pourtant, il lui sembla percevoir une présence au-dessus de lui. Et aussi, il y avait l’odeur de l’avocat, une méchante odeur sure de gilet de corps malpropre.

— Vous êtes… réveillé, monsieur Blanvin ?

L’avocat avait cherché un mot signifiant « désévanouir », comme il n’en trouvait pas il utilisait « réveiller ».

— Besoin de vous, souffla Édouard.

— Quelqu’un à prévenir ? Comme l’administration ne disposait d’aucune indication à votre sujet, c’est à moi qu’on a fait part de…

« Bavard ! » pensa Édouard. Tous ces mots superflus qu’on peut proférer au cours de son existence ; des mots pour tenter de prouver aux autres qu’on existe, mais les autres s’en foutent et n’écoutent que leurs mots à eux.

Une tenaille géante broyait la poitrine du prince. Le docteur ne se trompait pas quand il disait qu’Édouard respirait par habitude.

— Note ! parvint-il à articuler tout bas.

Cette fois Crémona avait compris qu’il ne pouvait plus communiquer… qu’en abrégé avec son client.

— Voir ma mère…

— Vous voulez voir votre mère ? C’est normal.

— Pas moi, vous.

— Je dois, moi, voir votre maman ?

— Pas dire moi ici…

Voilà qu’il s’exprimait comme les gens simples qui croient mieux se faire comprendre de quelqu’un ne parlant pas leur langue en usant du petit-nègre.

— Il ne faut pas lui dire que vous êtes hospitalisé ?

— Surtout… pas !

Le médecin qui en avait assez d’attendre Crémona s’approcha.

— Que se passe-t-il ?

— Je crois que mon client a quelque chose d’important à me dire, mais il est à bout de souffle.

Le praticien héla une infirmière et lui enjoignit de donner de l’oxygène au prince.

* * *

— Pourquoi n’es-tu pas passé ici avec Édouard avant de le conduire à la prison ? demanda Najiba sur un ton de reproche.

— Il était en plein cirage, répondit Selim. Je préfère te le dire franchement, il me fait très mauvaise impression.

— Tu crois que je peux demander un permis de visite ?

— Ça ne coûte rien d’essayer.

Le père vint dire à Banane que sa camionnette était tombée en panne et lui demanda d’aller chercher pour lui des cageots de fruits chez son grossiste.

— Je suis navré, mais j’ai pas le temps ! répondit Banane.

Le père le gifla. Banane prit la main de son père, la baisa, et assura d’un air penaud qu’il se tenait à sa disposition.

— Vous êtes médiévaux, tous les deux, assura Najiba.

Le père, ignorant ce terme, s’abstint de gifler également sa fille.

Selim revint deux heures plus tard après avoir effectué les courses. Il paraissait soucieux.

— Il faut que je retourne en Suisse pour m’occuper de certaines choses dont le grand m’a chargé, annonça-t-il. Veux-tu venir avec moi ?

Najiba hésita, séduite par la perspective de ce voyage, mais elle y renonça en songeant qu’il était plus urgent de solliciter un droit de visite auprès d’Édouard.

— Je retourne au garage, fit Banane, j’ai oublié de prendre le fric et il me faut un peu de linge.

— Je t’accompagne, décida-t-elle. Moi ausi j’ai des choses à aller chercher.

Elle pensait à sa boîte de lettres dont elle ne voulait pas se séparer. Ce courrier sans destinataire lui était devenu indispensable. À tout moment, de nuit comme de jour, Najiba préparait les phrases de sa prochaine lettre « immobile ».

Quand ils arrivèrent au garage, Banane s’aperçut immédiatement qu’on avait forcé la porte. Le verrou qui pendouillait racontait l’effraction. Le garçon s’élança dans l’escalier et, parvenu au premier, vit la boîte à biscuits ouverte et vidée de son contenu. Ce cube de fer-blanc fut pour lui le comble de la désolation. La disparition de son propre fric le laissait indifférent, mais il était consterné pour l’argent de la princesse.

Najiba venait de le rejoindre et partageait son désespoir.

— Saloperie ! grondait Banane, les yeux pleins de larmes.

Lorsqu’il se fut calmé, il étudia la situation.

— Tu crois que le père me prêterait trois mille balles ? Sa sœur opina.

— Si tu lui expliques qu’on nous a volé de l’argent qui ne nous appartenait pas, c’est probable.

— J’y vais ! décida-t-il, et avant de rentrer j’achèterai une nouvelle serrure pour la porte !

38

Elle avait voulu l’accompagner, comme cela lui prenait parfois. Il faisait froid ce jour-là et elle avait sorti son étole qui puait la naphtaline. La fourrure se composait de deux peaux de renards dont les museaux se rejoignaient et s’agrafaient sur la poitrine. Les bêtes mortes avaient la même couleur que ses longs cheveux de sorcière aux prises avec la ménopause. Elle tenait son mari par le bras, comme s’ils se rendaient à une noce, ce qui conférait au couple une allure un peu compassée.

Leur arrivé dérangea un groupe d’infirmières en pleine clabauderies. Crémona reconnut la plus forte dont il savait qu’elle dirigeait l’étage. Il lui sourit afin de l’amadouer, n’y parvint pas.

— Maître Crémona, crut-il bon de se représenter. Où en est Édouard Blanvin ?

— Il est toujours là, répondit la forte femme, un brin sardonique.

— Il faut que je le voie.

Elle eut un haussement d’épaules indifférent et les Crémona gagnèrent la chambre de Blanvin, laquelle comportait huit lits, tous occupés.

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