Dard Frédéric - Le mari de Léon

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Le mari de Léon: краткое содержание, описание и аннотация

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« Ce livre raconte l'histoire d'un ver de terre amoureux d'une étoile. Le ver de terre s'appelle Léon. L'étoile s'appelle Boris. »
San-Antonio Léon est l'humble serviteur de Boris, metteur en scène de renom. Il lui organise une existence douillette et, la rage au cœur, débusque pour lui le gibier féminin de son choix. Jusqu'au jour où la situation s'aggrave : survient une donzelle qui se met en tête de séduire « l'Illustre », de se l'attacher à tout jamais…

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A présent, elle réalisait son erreur grossière. Son manque d’intuition. Elle avait joué la carte juvénile, mais Boris Lassef ne mangeait pas de pain-là ; il n’avait pas de temps à perdre en mômeries. C’était un grand, un tout grand qu’il fallait aller chercher dans ses hauteurs.

Nadège s’assit dans le fauteuil de sa sœur, comme pour s’infliger une mortification. Le port du cilice fortifie. Il est bon de se frotter l’orgueil au gant de crin, de temps à autre. Le siège l’enserrait, les sangles inutiles la meurtrissaient, elle avait la sensation d’être assise sur les genoux de la paralytique.

Farouche, elle s’efforça à l’immobilité.

Elle se répétait que les échecs engendraient les victoires. Et ce sombre con de Léon qui persiflait, qui se moquait carrément d’elle dans sa lettre d’accompagnement ! Elle le haïssait depuis toujours, l’ayant au premier regard jugé indigne de Simone.

« Voilà, songeait Nadège, à présent, je vais devoir faire quelque chose. Aujourd’hui même. Je dois gagner. Il le faut. Je le VEUX ! »

Elle se pencha pour regarder dehors. C’était la seconde partie de l’après-midi, pendant cette heure indécise qui précède le soir. La rue Lecourbe était peu animée. Les magasins commençaient à s’éclairer. L’épicier italien d’en face débâchait un étal de légumes et, dans le café d’à côté, quelques silhouettes gesticulaient devant le comptoir. La vie. La vie morne. Des destins s’enroulaient sur eux-mêmes, lentement, inconsciemment. Des êtres ayant renoncé à l’aventure, des êtres, que le quotidien rongeait comme un cancer, jouaient la petite comédie du temps qui passe sur une musique de limonaire.

Elle alla prendre l’annuaire du téléphone sur la planchette inférieure d’un guéridon à pied, l’ouvrit au jugé et tomba pile sur la rubrique « théâtres ». Elle trouva celui de Chaillot et composa le numéro de la location.

Car ce soir, elle voulait être à l’orchestre.

* * *

— Resserre, Marcel, resserre ! dit Boris au vieux Montbogeon, lequel jouait « le médecin de famille » dans sa pièce. Tu prends trop de temps ; ta scène s’est allongée d’au moins cinq minutes depuis la création.

Le vénérable comédien se rebiffa :

— Je n’y peux rien : je joue un rôle comique et les effets se placent.

— Ils ne se placent pas : tu les installes. Tu me fais songer à ces vieux chansonniers qui prenaient un temps après chacun de leur « bons mots ». L’humour, quand il est souligné, perd son efficacité. Ne va pas à la pêche aux beignes, Marcel. Tu dois rester naturel. Si tu téléphones tes répliques, elles tomberont comme des bouses de vache.

Il planta dans la coulisse le vieillard déconfit, car c’était à lui d’entrer en scène. Il y eut la salve d’applaudissements habituelle. Cette réaction spontanée du public flattait certes Lassef, mais l’importunait car elle risquait de le déconcentrer. Il la rompait aussi rapidement que possible en lançant son texte. Aussitôt, comme s’ils comprenaient sa gêne, les spectateurs faisaient silence.

Ce soir-là, bien qu’il attaquât par son flegmatique : « Le vent a soufflé toute la nuit, Armande, mais je ne crois pas que tu t’en sois aperçue car tu dormais farouchement. Avais-tu pris un somnifère ? »

Il ne put balancer son texte, une spectatrice continuant d’applaudir en criant « Bravo ! ».

Furieux, il se tut et attendit, impassible. Il avait pour règle absolue de ne jamais « entrer en contact » avec le public avant la fin du spectacle, partant du principe que c’était détruire une convention sacrée sans le respect de laquelle la magie du théâtre n’opérait plus.

Les spectateurs firent la police pour lui en lâchant contre l’incongrue un murmure de protestation.

Armande enchaîna :

— « Quand on a beaucoup pleuré, le chagrin devient un somnifère, Bertrand. »

Coup de sonnette.

— « Ce doit être le docteur, je lui ai demandé de passer voir la petite qui a de la fièvre. »

Une bonne paraît.

— « C’est le médecin, Madame. »

Surgit alors l’homme de l’art, portant une vieille trousse de cuir à soufflets.

Dans la salle, la femme « hystéro » se mit à l’applaudir frénétiquement en criant des « Bravo » enthousiastes, comme elle l’avait fait pour l’entrée de Lassef. Le public réagit derechef et conspua la bruyante spectatrice qui jeta des regards surpris alentour et se calma. Mais, durant toute la première partie du spectacle, elle continua de ponctuer les bonnes répliques, les entrées et les sorties de chaque comédien par des démonstrations d’enthousiasme exagérées.

Ses proches voisins tentèrent de la calmer ; tout ce qu’ils obtinrent, ce fut des regards innocents et confus qui les désarmaient. Ils conclurent que la ravissante jeune fille était « dérangée » et il se passa ce qui s’opère toujours avec les foules : le trublion finit par amuser la galerie et l’on se mit à guetter ses débordements ; certains même, gagnés par cette douce hystérie, manifestèrent à leur tour : des jeunes faciles à « déclencher ».

La première partie du spectacle fut pour les comédiens un cauchemar.

— Il faut faire évacuer cette folle ! exigeaient-ils. Il n’est pas possible de jouer dans de telles conditions !

Boris tremblait de rage. Pour lui, les explosions de la fille constituaient pire qu’une gêne : une profanation !

Il bondit sur Jean-Louis Pascal, toujours vigilant derrière le décor.

— Fils, il y a une petite conne dans une robe verte, au quatrième rang, qui nous casse la cabane. S’agit-il d’une cabale ou des réactions d’une demeurée, toujours est-il que tu vas me la virer pendant l’entracte !

— O.K., patron !

Léon attendait dans la loge de « l’Illustre » en respirant sa robe de chambre accrochée au portemanteau. L’odeur forte de Boris imprégnait le vêtement. Il en était troublé. Elle suscitait en lui une curieuse et subtile émotion, à la fois physique et sentimentale. « Peut-être aurais-je dû être homo ? Pourtant, nul homme, autre que lui, ne m’inspire. J’aime les femmes et me comporte vaillamment avec celles qui me plaisent ou m’excitent. Mais Boris c’est autre chose. Je voudrais frotter ma joue contre sa joue râpeuse. Dormir avec son ventre comme oreiller en tenant sa main avec nos doigts enchevêtrés. Tout de ce qui le concerne est à la fois stimulant et capiteux. »

Boris entra en trombe, comme toujours.

— Qu’est-ce que tu fous avec ma robe de chambre ?

— J’avais cru voir une tache, répondit Léon.

— Tu étais là, pendant le Un ?

— Oui.

— Pas de la tarte ! Tu as entendu cette idiote dans la salle, qui manifeste bruyamment à tout propos ?

— J’ai perçu son ramdam, oui. Note que c’est positif : comme « claque », tu ne peux rêver mieux.

— Tu parles, elle fout tout par terre ! Quand on songe combien il est difficile de créer un climat, et qu’une greluche givrée te le saccage en prenant son pied devant tout le monde !

— Qu’est-ce que tu vas faire ?

— Jean-Louis s’en occupe.

Il se jeta dans un fauteuil, les deux bras par-dessus les accoudoirs, la nuque reposant sur le dossier, les jambes allongées le plus possible. Sa position de relaxation familière.

Il ferma les yeux et soupira :

— Quel métier de con, si on y réfléchit.

— Tu veux boire quelque chose ? Je t’ai trouvé des jus de pêche de la même marque que ceux que tu prends en Suisse ; c’est bon pour la gorge.

— D’accord, maman.

Léon sortit un minuscule flacon jaune du petit réfrigérateur de la loge.

— Je t’en mets deux, ce sont des rations bébé.

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