Dard Frédéric - Le mari de Léon

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Le mari de Léon: краткое содержание, описание и аннотация

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« Ce livre raconte l'histoire d'un ver de terre amoureux d'une étoile. Le ver de terre s'appelle Léon. L'étoile s'appelle Boris. »
San-Antonio Léon est l'humble serviteur de Boris, metteur en scène de renom. Il lui organise une existence douillette et, la rage au cœur, débusque pour lui le gibier féminin de son choix. Jusqu'au jour où la situation s'aggrave : survient une donzelle qui se met en tête de séduire « l'Illustre », de se l'attacher à tout jamais…

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Boris l’écoutait d’une oreille distraite, un sourire amusé aux lèvres.

— J’ai toujours opéré des ravages chez les pucelles, fit-il. Il a suffi de deux ou trois rôles à la con où je faisais fonctionner mon magnétisme ! Les productions historiques, surtout, sont payantes et affolent les jeunes branleuses. C’est elle qui t’a avoué cette passion ?

— Penses-tu ! Je crois t’avoir parlé du cahier jaune dans lequel elle écrivait avec fièvre et qu’elle cachait comme un chat sa merde ?

— Tu as mis la main dessus ?

— Et le nez dedans ! Elle n’est pas sans talent, la bougresse. Je vais te le passer, ça t’intéressera.

— Garde-t’en bien, j’aurais, en le lisant, l’impression de commettre quelque sacrilège ! Ce sont les derniers feux de l’adolescence, Léo. Un de ces quatre matins, elle va rencontrer un jeune matou qui la sautera n’importe comment et dont elle deviendra folle.

Cette réaction de « l’Illustre » déconcerta grandement Léon. Il s’était attendu à ce que Lassef, piqué par une légitime curiosité, demande à rencontrer celle qu’il troublait si fort. Au lieu de cela, il balayait le sujet, le considérant comme un enfantillage auquel il refusait d’accorder le moindre intérêt.

— Quand vous voudrez, monsieur Lassef, nous sommes prêts, avertit le réalisateur.

— Allons-y ! Bien frais, bien parisien ! gouailla Boris pour détendre la sourde angoisse qui le tenaillait toujours avant de démarrer une prestation de ce genre.

Au fond de lui-même, il n’était pas inquiet, sachant que son trac s’évanouirait à la première question, mais il devait en passer par là et, après tout, ce n’était que justice.

Il prit place sur le canapé. L’ingénieur du son fixa le micro à l’un des revers de son blouson.

— Vous ne fermerez pas votre blouson pendant l’interview.

— Tu me prends pour un bleu ?

L’homme regagna son appareil, coiffa son casque.

— Vous voulez bien faire un essai de voix, monsieur Lassef ?

Boris se mit à réciter les vers qu’il déclamait toujours pour répondre à cette formalité :

« Ô combien de marins, combien de capitaines… »

— C’est parfait, merci.

— Attendez, je vois une ombre, fit l’électricien.

Il régla un volet du projecteur, fit passer sa main devant l’énorme ampoule et eut un acquiescement à l’adresse du réalisateur.

— Je fais le clap, dit ce dernier en écartant ses mains superposées devant la caméra.

Il annonça :

— Boris Lassef, première ! et claqua des mains.

Il y eut un bref temps mort. Boris regardait l’interviewer assis en face de lui dans un fauteuil. L’objectif était braqué sur ses jambes croisées. Il agitait celle du dessus comme s’il souffrait de la maladie de Parkinson. Trois secondes et le groin de l’appareil remontait pour cadrer Lassef.

Vincent Prenaud était du genre gommeux calamistré qui devait consacrer la presque totalité de ses revenus à sa garde-robe. Il passait pour avoir la grosse tête et le pédantisme plutôt aigre. D’emblée, Boris l’avait jugé antipathique, aussi avait-il redoublé d’amabilité avec le journaliste. Il se contraignait à un excès de chaleur vis-à-vis des gens qui ne lui plaisaient pas, quitte à les envoyer rebondir s’ils exagéraient.

— Boris Lassef, attaqua Prenaud, il y a peu de temps vous avez vécu un drame…

— Quel drame ? demanda Boris avec un calme souverain.

L’autre fut déconcerté par la riposte fulgurante.

— Je faisais allusion à la tragique disparition de votre femme.

— Pour moi ce n’est pas un drame, mais un chagrin, rectifia Lassef.

Son vis-à-vis lui décocha une œillade mauvaise.

— La nuance vous appartient, fit-il, donc, vous avez vécu un chagrin.

— Je le vis toujours, dit Boris.

« Tu devrais placer une larme d’entrée de jeu, mon Boris, tu n’en auras peut-être plus l’occasion par la suite. Juste une larme, de celles qui ne coulent pas mais embuent le regard. »

Léon se pencha et vit une larme dans l’œil de « l’Illustre ». La voix de Boris n’en fut pas altérée. C’était un savant dosage d’émotion : le chagrin courageux ! Son style ! Des tas de femmes allaient mouiller en regardant l’émission.

Il se remémora les obsèques de Nadia. Comme cela lui paraissait loin, déjà ! Boris chantait O Sole mio dans la Volvo en allant au cimetière. Depuis l’enterrement, Lassef n’avait jamais plus reparlé de sa femme, sauf pour enjoindre à Mira de faire disparaître les effets personnels de la morte. A croire qu’il était amnésique à sa façon. Il occultait le passé sans effort et, pour lui, ce qui n’était plus n’avait jamais été.

— Ce chagrin, Boris Lassef, a-t-il une répercussion sur votre carrière ?

— Toutes les émotions, bonnes ou mauvaises, que nous éprouvons ont fatalement des répercussions sur notre carrière, surtout lorsque celle-ci est artistique, c’est-à-dire bâtie sur le jeu des sentiments.

Lassef tenait fermement les rennes de l’entretien.

Léon quitta la pièce à pas de loup.

* * *

— Ça y est, je l’ai attaqué.

— Alors ? demanda Nadège.

— Alors, on l’a dans le cul, ma fille, déclara Léon dans le téléphone.

Il lui narra minutieusement sa conversation avec Boris.

— Il refuse de lire ta prose, reprit-il. C’est un homme qui ne lit que ce qui l’intéresse.

— Mets le cahier sur son lit !

— Mauvaise tactique : il a horreur qu’on lui force la main. Si j’insiste aussi lourdement, il flairera le complot, et sa colère, crois-moi, fera du bruit !

— Va mettre le cahier sur son lit en y joignant un mot : « Crois-tu que cette œuvrette soit publiable ? » Là, tu ne l’obliges pas à lire, tu le consultes, nuance.

— D’accord, mon colonel. Qu’est-ce que c’est que ce bruit que j’entends, tu n’es pas seule ?

— C’est Simone qui éternue. J’ai laissé la fenêtre ouverte trop longtemps, hier soir : elle s’est enrhumée.

— Tu ouvres la fenêtre en hiver ?

— Il faut bien aérer l’appartement, non ? Ça pue la ménagerie, ici ! Et il fait si doux qu’on se croirait déjà au printemps.

Léon se demanda si Nadège ne cherchait pas à exercer une forme d’euthanasie sur sa sœur. Peut-être jugeait-elle courageux d’abréger ses jours inutiles ?

Il se racla la gorge.

— Fais venir le docteur Parmy, son numéro est punaisé à la cuisine près du téléphone. JE NE VEUX PAS QU’IL ARRIVE QUELQUE CHOSE A MOMONE.

Il raccrocha avec violence.

* * *

Boris, vêtu de son « slip de nuit », très lâche, s’assit devant ses premiers feuillets de « Rue des Ambitieux » avec l’intention de les relire. Au dernier moment il y renonça car il se sentait beaucoup trop maussade pour pouvoir les juger avec impartialité.

L’interview l’avait assombri et il n’en espérait rien de bon. Vincent Prenaud était un charognard destructeur. Il ne cherchait que les éléments négatifs des gens qu’il « opérait ». Boris avait mis le paquet ; malgré tout, il savait que tout cela serait plus ou moins bricolé au montage et que ce portrait aurait pas mal d’épines.

Il avisa le cahier jaune sur le lit. Léon y avait agrafé un mot : « Je me demande si ce journal ne serait pas publiable, après avoir changé naturellement le nom du héros. Jette un œil dessus et dis-moi. L. »

Sans méfiance, il ouvrit le cahier et s’assit sur la moquette, le dos appuyé contre son lit.

Je me demande comment vivent les filles qui n’ont pas le cœur et l’esprit mobilisés par l’amour. Et je me demande également si l’on peut accorder le nom d’amour à une passion née avec soi.

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