Michel Houellebecq - Les particules élémentaires

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L'un est un scientifique de renom, l'autre est anonyme; l'un a choisi une solitude absolue, l'autre ne l'a pas choisie mais la subit quand même ; l'un et l'autre sont frères et n'ont rien en commun, sinon cette propension au malheur. Ou plutôt au "non-bonheur" : bonheur dont les auraient privés les débordements libertaires des années soixante-dix. Chacun de leur côté, en se traînant de fiasco en désastre, et de retraite en désert, ils vont faire de leur vie la preuve de ce désenchantement du monde et révéler enfin la clef des rapports entre les hommes: l'illusion. Lors de sa sortie, ce livre a fait couler beaucoup d'encre, suscité de vives passions et de violents débats, alimentés par la personnalité de son auteur, volontiers provocateur et irrévérencieux. Cela ne fait qu'ajouter à la fascination que provoque la lecture de ce roman, qui remet en cause toutes nos certitudes et nous oblige à réagir. Que l'on aime ou pas le style Houellebecq, il est urgent de lire Les Particules élémentaires. Karla Manuele

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Lorsqu'elle souhaite arrêter, elle l'indique là aussi d'un simple geste. Aucune parole n'est échangée; on entend distinctement le vent qui siffle entre les dunes, qui courbe les massifs d'herbe. Parfois, le vent tombe; le silence est alors total, uniquement troublé par les râles de la jouissance.

Il ne s'agit nullement ici de dépeindre la station naturiste du Cap d'Agde sous l'aspect idyllique d'on ne sait quel phalanstère fouriériste. Au Cap d'Agde comme ailleurs une femme au corps jeune et harmonieux, un homme séduisant et viril se voient entourés de propositions flatteuses. Au Cap d'Agde comme ailleurs un individu obèse, vieillissant ou disgracieux sera condamné à la masturbation - à ceci près que cette activité, en général proscrite dans les lieux publics, sera ici considérée avec une aimable bienveillance. Ce qui surprend malgré tout c'est que des activités sexuelles aussi diversifiées, largement plus excitantes que ce qui est représenté dans n'importe quel film pornographique, puissent se dérouler sans engendrer la moindre violence, ni même le plus léger manquement à la courtoisie. Introduisant à nouveau la notion de "sexualité social-démocrate", j'aurais pour ma part tendance à y voir une application inusitée de ces mêmes qualités de discipline et de respect dû à tout contrat qui ont permis aux Allemands de mener deux guerres mondiales horriblement meurtrières à une génération d'intervalle avant de reconstruire, au milieu d'un pays en ruines, une économie puissante et exportatrice. Il serait intéressant à cet égard de confronter aux propositions sociologiques mises en œuvre au Cap d'Agde les ressortissants de pays où ces mêmes valeurs culturelles sont classiquement à l'honneur (Japon, Corée). Cette attitude respectueuse et légaliste, assurant à chacun, s'il remplit les termes du contrat, de multiples moments de jouissance paisible, semble en tout cas disposer d'un pouvoir de conviction puissant, puisqu'elle s'impose sans difficulté, et cela en dehors du moindre code explicite, aux éléments minoritaires présents sur la station (beaufs frontistes languedociens, délinquants arabes, Italiens de Rimini).»

Bruno interrompit là son article après une semaine de séjour. Ce qu'il restait à dire était plus tendre, plus délicat et plus incertain. Ils avaient pris l'habitude, après leurs après-midi sur la plage, de rentrer prendre l'apéritif vers sept heures. Il prenait un Campari, Christiane le plus souvent un Martini blanc. Il contemplait les mouvements du soleil sur le crépi - blanc à l'intérieur, légèrement rosé à l'extérieur. Il prenait plaisir à voir Christiane se déplacer nue dans l'appartement, aller chercher les glaçons et les olives. Ce qu'il éprouvait était étrange, très étrange: il respirait plus facilement, il restait parfois des minutes entières sans penser, il n'avait plus tellement peur. Une après-midi, huit jours après leur arrivée, il dit à Christiane: «Je crois que je suis heureux.» Elle s'arrêta net, la main crispée sur le bac à glace, et poussa une très longue expiration. Il poursuivit:

«J'ai envie de vivre avec toi. J'ai l'impression que ça suffit, qu'on a été assez malheureux comme ça, pendant trop longtemps. Plus tard il y aura la maladie, l'invalidité et la mort. Mais je crois qu'on peut être heureux, ensemble, jusqu'à la fin. En tout cas j'ai envie d'essayer. Je crois que je t'aime.»

Christiane se mit à pleurer. Plus tard, autour d'un plateau de fruits de mer au Neptune, ils essayèrent d'envisager la question en pratique. Elle pouvait venir tous les week-ends, ça c'était facile; mais il lui serait certainement très difficile d'obtenir une mutation à Paris. Compte tenu de la pension alimentaire, le salaire de Bruno était insuffisant pour les faire vivre tous les deux. Et puis il y avait le fils de Christiane; pour ça aussi, il faudrait attendre. Mais, quand même, c'était possible; pour la première fois depuis tant d'années, quelque chose paraissait possible.

Le lendemain, Bruno écrivit une lettre courte et émue à Michel. Il s'y déclarait heureux, regrettait qu'ils n'aient jamais parfaitement réussi à se comprendre. Il lui souhaitait d'accéder lui aussi, dans la mesure du possible, à une certaine forme de bonheur. Il signait: «Ton frère, Bruno. »

17

La lettre atteignit Michel en pleine crise de découragement théorique. Selon l'hypothèse de Margenau, on pouvait assimiler la conscience individuelle à un champ de probabilités dans un espace de Fock, défini comme somme directe d'espaces de Hilbert. Cet espace pouvait en principe être construit à partir des événements électroniques élémentaires survenant au niveau des micro-sites synaptiques. Le comportement normal était dès lors assimilable à une déformation élastique de champ, l'acte libre à une déchirure: mais dans quelle topologie? Il n'était nullement évident que la topologie naturelle des espaces hilbertiens permette de rendre compte de l'apparition de l'acte libre; il n'était même pas certain qu'il soit aujourd'hui possible de poser le problème, sinon en termes extrêmement métaphoriques. Cependant, Michel en était convaincu, un cadre conceptuel nouveau devenait indispensable. Tous les soirs, avant d'éteindre son micro-ordinateur, il lançait une requête d'accès Internet aux résultats expérimentaux publiés dans la journée. Le lendemain matin il en prenait connaissance, constatait que, partout dans le monde, les centres de recherche semblaient de plus en plus avancer à l'aveuglette, dans un empirisme dénué de sens. Aucun résultat ne permettait d'approcher de la moindre conclusion, ni même de formuler la moindre hypothèse théorique. La conscience individuelle apparaissait brusquement, sans raison apparente, au milieu des lignées animales; elle précédait sans aucun doute très largement le langage. Avec leur finalisme inconscient les darwiniens mettaient comme d'habitude en avant d'hypothétiques avantages sélectifs liés à son apparition, et comme d'habitude cela n'expliquait rien, c'était juste une aimable reconstruction mythique; mais le principe anthropique, en l'occurrence, n'était guère plus convaincant. Le monde s'était donné un œil capable de le contempler, un cerveau capable de le comprendre; oui, et alors? Cela n'apportait rien à la compréhension du phénomène. Une conscience de soi, absente chez les nématodes, avait pu être mise en évidence chez des lézards peu spécialisés tels que Lacerta agilis ; elle impliquait très probablement la présence d'un système nerveux central, et quelque chose de plus. Ce quelque chose restait absolument mystérieux; l'apparition de la conscience ne semblait pouvoir être reliée à aucune donnée anatomique, biochimique ou cellulaire; c'était décourageant.

Qu'aurait fait Heisenberg? Qu'aurait fait Niels Bohr? Prendre du champ, réfléchir; marcher dans la campagne, écouter de la musique. Le nouveau ne se produit jamais par simple interpolation de l'ancien; les informations s'ajoutaient aux informations comme des poignées de sable, prédéfinies dans leur nature par le cadre conceptuel délimitant le champ des expériences; aujourd'hui plus que jamais ils avaient besoin d'un angle neuf.

Les journées étaient chaudes et brèves, elles se déroulaient tristement. Dans la nuit du 15 septembre, Michel eut un rêve inhabituellement heureux. Il était aux côtés d'une petite fille qui chevauchait dans la forêt, entourée de papillons et de fleurs (au réveil il se rendit compte que cette image, ressurgie à trente ans de distance, était celle du générique du «Prince Saphir», un feuilleton qu'il regardait les dimanches après-midi dans la maison de sa grand-mère, et qui trouvait, si exactement, le point d'ouverture du cœur). L'instant d'après il marchait seul, au milieu d'une prairie immense et vallonnée, à l'herbe profonde. Il ne distinguait pas l'horizon, les collines herbeuses semblaient se répéter à l'infini, sous un ciel lumineux, d'un beau gris clair. Cependant il avançait, sans hésitation et sans hâte; il savait qu'à quelques mètres sous ses pieds coulait une rivière souterraine, et que ses pas le conduiraient inévitablement, d'instinct, le long de la rivière. Autour de lui, le vent faisait onduler les herbes.

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