Michel Houellebecq - Les particules élémentaires

Здесь есть возможность читать онлайн «Michel Houellebecq - Les particules élémentaires» весь текст электронной книги совершенно бесплатно (целиком полную версию без сокращений). В некоторых случаях можно слушать аудио, скачать через торрент в формате fb2 и присутствует краткое содержание. Жанр: Современная проза, на французском языке. Описание произведения, (предисловие) а так же отзывы посетителей доступны на портале библиотеки ЛибКат.

Les particules élémentaires: краткое содержание, описание и аннотация

Предлагаем к чтению аннотацию, описание, краткое содержание или предисловие (зависит от того, что написал сам автор книги «Les particules élémentaires»). Если вы не нашли необходимую информацию о книге — напишите в комментариях, мы постараемся отыскать её.

L'un est un scientifique de renom, l'autre est anonyme; l'un a choisi une solitude absolue, l'autre ne l'a pas choisie mais la subit quand même ; l'un et l'autre sont frères et n'ont rien en commun, sinon cette propension au malheur. Ou plutôt au "non-bonheur" : bonheur dont les auraient privés les débordements libertaires des années soixante-dix. Chacun de leur côté, en se traînant de fiasco en désastre, et de retraite en désert, ils vont faire de leur vie la preuve de ce désenchantement du monde et révéler enfin la clef des rapports entre les hommes: l'illusion. Lors de sa sortie, ce livre a fait couler beaucoup d'encre, suscité de vives passions et de violents débats, alimentés par la personnalité de son auteur, volontiers provocateur et irrévérencieux. Cela ne fait qu'ajouter à la fascination que provoque la lecture de ce roman, qui remet en cause toutes nos certitudes et nous oblige à réagir. Que l'on aime ou pas le style Houellebecq, il est urgent de lire Les Particules élémentaires. Karla Manuele

Les particules élémentaires — читать онлайн бесплатно полную книгу (весь текст) целиком

Ниже представлен текст книги, разбитый по страницам. Система сохранения места последней прочитанной страницы, позволяет с удобством читать онлайн бесплатно книгу «Les particules élémentaires», без необходимости каждый раз заново искать на чём Вы остановились. Поставьте закладку, и сможете в любой момент перейти на страницу, на которой закончили чтение.

Тёмная тема
Сбросить

Интервал:

Закладка:

Сделать

L'homme attendait Michel près de l'entrée du cimetière. «Vous êtes le… - Oui.» Quel était le mot moderne pour «fossoyeur»? Il tenait à la main une pelle et un grand sac poubelle en plastique noir. Michel lui emboîta le pas. «Vous êtes pas forcé de regarder…» grommela-t-il en se dirigeant vers la tombe ouverte.

La mort est difficile à comprendre, c'est toujours à contrecœur que l'être humain se résigne à s'en faire une image exacte. Michel avait vu le cadavre de sa grand-mère vingt ans auparavant, il l'avait embrassée une dernière fois. Cependant, au premier regard, il fut surpris par ce qu'il découvrait dans l'excavation. Sa grand-mère avait été enterrée dans un cercueil; pourtant dans la terre fraîchement remuée on ne distinguait que des éclats de bois, une planche pourrie, et des choses blanches plus indistinctes. Lorsqu'il prit conscience de ce qu'il avait devant les yeux il tourna vivement la tête, se forçant à regarder dans la direction opposée; mais c'était trop tard. Il avait vu le crâne souillé de terre, aux orbites vides, dont pendaient des paquets de cheveux blancs. Il avait vu les vertèbres éparpillées, mélangées à la terre. Il avait compris.

L'homme continua à fourrer les restes dans le sac; plastique, jetant un regard sur Michel prostré à ses côtés. «Toujours pareil… grommela-t-il. Ils peuvent pas s'empêcher, il faut qu'ils regardent. Un cercueil, ça peut pas durer vingt ans!» fit-il avec une sorte de colère. Michel resta à quelques pas de lui pendant qu'il transvasait le contenu du sac dans son nouvel emplacement. Son travail fini l'homme se redressa, s'approcha de lui. «Ça va?» Il acquiesça. «La pierre tombale sera déplacée demain. Vous allez me signer le registre.»

Donc, c'était ainsi. Au bout de vingt ans, c'était ainsi. Des ossements mêlés à la terre, et la masse des cheveux blancs, incroyablement nombreux et vivants. Il revoyait sa grand-rnère brodant devant la télévision, se dirigeant vers la cuisine. C'était ainsi. En passant devant le Bar des Sports, il se rendit compte qu'il tremblait. Il entra, commanda un pastis. Une fois assis, il prit conscience que l'aménagement intérieur était très différent de ses souvenirs. Il y avait un billard américain, des jeux vidéo, une télé branchée sur MTV qui diffusait des clips. La couverture de Newlook affichée en panneau publicitaire titrait sur les fantasmes de Zara Whites et le grand requin blanc d'Australie. Peu à peu il s'enfonça dans un assoupissement léger.

Ce fut Annabelle qui le reconnut en premier. Elle venait de payer ses cigarettes et se dirigeait vers la sortie quand elle l'aperçut, tassé sur la banquette. Elle hésita deux ou trois secondes, puis s'approcha. Il leva les yeux. «C'est une surprise…» dit-elle doucement; puis elle s'assit en face de lui sur la banquette de moleskine. Elle avait à peine changé. Son visage était resté incroyablement lisse et pur, ses cheveux d'un blond lumineux; il paraissait impensable qu'elle ait quarante ans, on lui en donnait tout au plus vingt-sept ou vingt-huit.

Elle était à Crécy pour des raisons voisines des siennes. «Mon père est mort il y a une semaine, dit-elle. Un cancer de l'intestin. Ça a été long, pénible - et atrocement douloureux. Je suis restée un peu pour aider maman. Sinon, le reste du temps, je vis à Paris - comme toi.»

Michel baissa les yeux, il y eut un moment de silence. À la table voisine, deux jeunes gens parlaient de combats de karaté.

«J'ai revu Bruno par hasard, il y a trois ans, dans un aéroport. Il m'a appris que tu étais devenu chercheur, quelqu'un d'important, de reconnu dans son domaine. Il m'a appris aussi que tu ne t'étais pas marié. Moi c'est moins brillant, je suis bibliothécaire, dans une bibliothèque municipale. Je ne me suis pas mariée non plus. J'ai souvent pensé à toi. Je t'ai détesté quand tu n'as pas répondu à mes lettres. Ça fait vingt-trois ans, maisj parfois j'y pense encore.»

Elle le raccompagna à la gare. Le soir tombait, il était presque six heures. Ils s'arrêtèrent sur le pont qui traversait le Grand Morin. Il y avait des plantes aquatiques, des marronniers et des saules; l'eau était calme et verte. Corot avait aimé ce paysage, et l'avait peint plusieurs fois. Un vieillard immobile dans son jardin ressemblait à un épouvantail. «Maintenant, nous sommes au même point, dit Annabelle. À la même distance de la mort.»

Elle grimpa sur le marchepied pour l'embrasser sur les joues, juste avant que le train ne démarre. «Nous nous reverrons» dit-il. Elle répondit: «Oui.»

Elle l'invita à dîner le samedi suivant. Elle vivait dans un petit studio rue Legendre. L'espace était scrupuleusement compté, mais il se dégageait de l'endroit une ambiance chaleureuse - le plafond et les murs étaient recouverts de bois sombre, comme dans une cabine de bateau. «J'habite ici depuis huit ans, dit-elle. J'ai emménagé quand j'ai passé le concours de bibliothécaire. Avant je travaillais à TF1, au service des coproductions. J'en avais assez, je n'aimais pas ce milieu. En changeant d'emploi j'ai divisé mon salaire par trois, niais c'est mieux. Je suis à la bibliothèque municipale du XVIIe, dans la section enfants.»

Elle avait préparé un curry d'agneau et des lentilles indiennes. Pendant le repas, Michel parla peu. Il posa à Annabelle des questions sur sa famille. Son frère aîné avait repris l'entreprise paternelle. Il s'était marié, il avait eu trois enfants - un garçon et deux filles. Malheureusement l'entreprise avait des difficultés, la concurrence était devenue très dure dans le domaine de l'optique de précision, plusieurs fois déjà ils avaient failli déposer leur bilan; il se consolait de ses soucis en buvant du pastis et en votant Le Pen. Son frère cadet, lui, était rentré au service marketing de L'Oréal; récemment il venait d'être nommé aux États-Unis - chef du service marketing pour l'Amérique du Nord; ils le voyaient assez peu. Il était divorcé, sans enfants. Deux destins différents, donc, mais à peu près également symptomatiques.

«Je n'ai pas eu une vie heureuse, dit Annabelle. Je crois que j'accordais trop d'importance à l'amour. Je me donnais trop facilement, les hommes me laissaient tomber dès qu'ils étaient arrivés à leurs fins, et j'en souffrais. Les hommes ne font pas l'amour parce qu'ils sont amoureux, mais parce qu'ils sont excités; cette évidence banale, il m'a fallu des années pour la comprendre. Tout le monde vivait comme ça autour de moi, j'évoluais dans un milieu libéré; mais je n'éprouvais aucun plaisir à provoquer ni à séduire. Même la sexualité a fini par me dégoûter; je ne supportais plus leur sourire de triomphe au moment où j'enlevais ma robe, leur air con au moment de jouir, et surtout leur muflerie une fois l'acte accompli. Ils étaient minables, veules et prétentieux. C'est pénible, à la fin, d'être considérée comme du bétail interchangeable - même si je passais pour une belle pièce, parce que j'étais esthétiquement irréprochable, et qu'ils étaient fiers de m'emmener au restaurant. Une seule fois j'ai cru vivre quelque chose de sérieux, je me suis installée avec un type. Il était acteur, il avait quelque chose de très intéressant dans son physique, mais il ne réussissait pas à percer - c'est surtout moi, en fait, qui payais les factures de l'appartement. On a vécu deux ans ensemble, je suis tombée enceinte. Il m'a demandé d'avorter. Je l'ai fait, mais en rentrant de l'hôpital j'ai su que c'était fini. Je l'ai quitté le soir même, je me suis installée quelque temps à l'hôtel. J'avais trente ans, c'était mon deuxième avortement; et j'en avais complètement marre. On était en 1988, tout le inonde commençait à prendre conscience des dangers du sida, moi j'ai vécu ça comme une délivrance. J'avais couché avec des dizaines d'hommes et aucun ne valait la peine qu'on s'en souvienne. Nous pensons aujourd'hui qu'il y a une époque dé la vie où l'on sort et où l'on s'amuse; ensuite apparaît l'image de la mort. Tous les hommes que j'ai connus étaient terrorisés par le vieillissement, ils pensaient sans arrêt à leur âge. Cette obsession de l'âge commence très tôt - je l'ai rencontrée chez des gens de vingt-cinq ans - et elle ne fait ensuite que s'aggraver. J'ai décidé d'arrêter, de sortir du jeu. Je mène une vie calme, dénuée de joie. Le soir je lis, je me prépare des infusions, des boissons chaudes. Tous les week-ends je vais chez mes parents, je m'occupe beaucoup de mon neveu et de mes nièces. C'est vrai que j'ai besoin d'un homme, quelquefois, j'ai peur la nuit, j'ai du mal à m'endormir. Il y a les tranquillisants, il y a les somnifères; ça ne suffit pas tout à fait. En réalité, je voudrais que la vie passe très vite.» Michel resta silencieux; il n'était pas surpris. La plupart des femmes ont une adolescence excitée, elles s'intéressent beaucoup aux garçons et au sexe; puis peu à peu elles se lassent, elles n'ont plus très envie d'ouvrir leurs cuisses, de se mettre en lordose pour présenter leur cul; elles cherchent une relation tendre qu'elles ne trouvent pas, une passion qu'elles ne sont plus vraiment en mesure d'éprouver; alors commencent pour elles les années difficiles.

Читать дальше
Тёмная тема
Сбросить

Интервал:

Закладка:

Сделать

Похожие книги на «Les particules élémentaires»

Представляем Вашему вниманию похожие книги на «Les particules élémentaires» списком для выбора. Мы отобрали схожую по названию и смыслу литературу в надежде предоставить читателям больше вариантов отыскать новые, интересные, ещё непрочитанные произведения.


Отзывы о книге «Les particules élémentaires»

Обсуждение, отзывы о книге «Les particules élémentaires» и просто собственные мнения читателей. Оставьте ваши комментарии, напишите, что Вы думаете о произведении, его смысле или главных героях. Укажите что конкретно понравилось, а что нет, и почему Вы так считаете.

x