Romain Gary - La promesse de l’aube

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De la Pologne ou même plus loin, une mère célibataire pousse son fils sur les voies de l’honneur et de la gloire. Programmé héros, Romain se doit de ne pas décevoir sa mère aimante mais un peu envahissante.
Comme prévu et malgré des prédispositions peu évidentes il parviendra a ramener son étoffe de gloire grâce à son engagement dans la France libre.
Le narrateur nous raconte son histoire avec un détachement divin et parvient à nous faire ressentir la force de cet amour maternel incroyable.
De la Pologne à la côte d’Azur, de Londres aux plages du Pacifique, le héros raconte son odyssée comme une réponse pleine de tendresse à sa mère.
Romain Gary écrit ici encore un roman très juste et très émouvant que je ne saurai trop vous recommander.
– Tu seras un héros, tu seras général, Gabriele D'Annunzio, Ambassadeur de France – tous ces voyous ne savent pas qui tu es ! Je crois que jamais un fils n'a haï sa mère autant que moi, à ce moment-là. Mais alors que j'essayais de lui expliquer dans un murmure rageur qu'elle me compromettait aux yeux de l'Armée de l'Air, et que je faisais un nouvel effort pour la pousser derrière le taxi, son visage prit une expression désemparée, ses lèvres se mirent à trembler, et j'entendis une fois de plus la formule intolérable, devenue depuis longtemps classique dans nos rapports : – Alors, tu as honte de ta vieille mère ?

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Il y avait deux kilomètres à parcourir, et la fraîcheur de l'eau aidant, je me calmai un peu. Après tout, je n'allais pas me battre pour l'Angleterre. Le coup bas qu'elle nous avait porté était inexcusable, mais il prouvait au moins qu'elle avait la volonté bien arrêtée de continuer la guerre. Je décidai qu'il n'y avait pas lieu de changer mes plans et que je devais me rendre en Angleterre, malgré les Anglais. J'étais cependant déjà à deux cents mètres du bateau français et j'avais besoin de souffler un peu avant de refaire les deux kilomètres en sens inverse.

Je crachai donc en l'air – je nage toujours sur le dos – et m'étant ainsi débarrassé de l'amiral britannique, Lord de Mers el-Kébir, je continuai à faire route vers l'aviso. Je nageai jusqu'à l'échelle et grimpai à bord. Un sergent aviateur était assis sur le pont et épluchait des patates. Il me regarda sortir tout nu de l'eau sans manifester la moindre surprise. Lorsqu'on a vu la France perdre la guerre et la Grande-Bretagne couler la flotte de son alliée, rien ne doit plus vous surprendre.

– Ça va? me demanda-t-il poliment. Je lui expliquai ma situation et appris à mon tour que l'aviso se rendait en Angleterre, avec douze sergents aviateurs à bord, rejoignant le général de Gaulle. Nous fûmes d'accord pour condamner l'attitude de la flotte britannique et d'accord également pour en tirer la conclusion que les Anglais allaient continuer la guerre et refuser de signer l'armistice avec les Allemands, ce qui était, après tout, la seule chose qui comptait.

Le sergent Caneppa – le lieutenant-colonel Caneppa, Compagnon de la Libération, Commandeur de la Légion d'honneur, douze fois cité, devait tomber au combat dix-huit ans plus tard, en Algérie, après s'être battu, sans interruption sur tous les fronts où la France a perdu son sang – le sergent Caneppa me proposa donc de rester à bord, pour m'éviter de naviguer sous pavillon britannique, se déclarant d'autant plus enchanté de ma présence que cela faisait une recrue de plus pour la corvée de patates. Je méditai avec la gravité qui convenait sur ce facteur nouveau et imprévu et décidai que, quelle que fût mon indignation contre les Anglais, je préférais effectuer la traversée sous leur pavillon plutôt que d'avoir à me livrer à des travaux ménagers, si contraires à ma nature inspirée. Je lui fis donc un petit geste amical et me replongeai dans les flots.

Le voyage de Gibraltar à Glasgow dura dix-sept jours et je découvris que le bateau transportait d'autres «déserteurs» français. Nous fîmes connaissance. Il y avait là Chatoux, abattu depuis au-dessus de la mer du Nord; Gentil, qui devait tomber avec son Hurricane dans un combat à un contre dix; Loustreau, tombé en Crète; les deux frères Langer, dont le cadet fut mon pilote, avant d'être tué par la foudre en plein vol, dans le ciel africain, et dont l'aîné vit toujours; Mylski-Latour, qui devait changer son nom en Latour-Prendsgarde, et qui devait tomber avec son Beaufighter, je crois, au large de la Norvège; il y avait le Marseillais Rabinovitch, dit Olive, tué à l'entraînement; Charnac, qui a sauté avec ses bombes sur la Ruhr; Stone, l'imperturbable, qui vole toujours; d'autres encore, aux noms plus ou moins fictifs, inventés pour protéger leurs familles restées en France, ou simplement pour tourner la page sur le passé, mais parmi tous les insoumis présents à bord de Oakrest, il y en avait un, surtout, dont le nom ne cessera jamais de répondre dans mon cœur à toutes les questions, à tous les doutes et à tous les découragements.

Il s'appelait Bouquillard et, à trente-cinq ans, était de loin notre aîné. Plutôt petit, un peu voûté, coiffé d'un éternel béret, avec des yeux bruns dans un long visage amical, son calme et sa douceur cachaient une de ces flammes qui font parfois de la France l'endroit du monde le mieux éclairé.

Il devint le premier «as» français de la bataille d'Angleterre, avant de tomber après sa sixième victoire, et vingt pilotes debout dans la salle d'opérations, les yeux rivés à la gueule noire du haut-parleur, l'entendirent chanter jusqu'à l'explosion finale le grand refrain français, et alors que je griffonne ces lignes, face à l'Océan, dont le tumulte a couvert tant d'autres appels, tant d'autres défis, voilà que le chant monte tout seul à mes lèvres et que j'essaye de faire renaître ainsi un passé, une voix, un ami, et le voilà qui se lève à nouveau vivant et souriant à côté de moi et il me faut toute la solitude de Big Sur pour lui faire de la place.

Il n'a pas sa rue à Paris, mais pour moi toutes les rues de France portent son nom.

CHAPITRE XXXV

A Glasgow, nous fûmes accueillis aux accents des bagpipes d'un régiment écossais qui défila devant nous en tenue de gala écarlate. Ma mère aimait beaucoup les marches militaires, mais l'horreur de Mers el-Kébir ne nous avait pas encore quittés et, tournant le dos à la clique qui paradait dans les allées du parc qui nous servait de cantonnement, tous les aviateurs français rentrèrent silencieusement sous leurs tentes, cependant que les braves Écossais, piqués au vif et plus écarlates que jamais, continuaient avec une obstination toute britannique à faire retentir les allées vides de leurs accents entraînants. De cinquante aviateurs que nous étions là, trois seulement étaient encore vivants à la fin de la guerre. Au cours des durs mois qui suivirent, éparpillés dans le ciel anglais, le ciel français, le ciel russe, ciel africain, ils abattirent entre eux plus de cent cinquante avions ennemis, avant de tomber à leur tour. Mouchotte, cinq victoires, Castelain, neuf victoires, Marquis, douze victoires, Léon, dix victoires, Poznanski, cinq victoires, Daligot… A quoi bon murmurer ces noms qui ne disent plus rien à personne? A quoi bon aussi, puisqu'ils ne m'ont jamais vraiment quitté. Tout ce qui reste en moi de vivant leur appartient. Il me semble parfois que je ne continue moi-même à vivre que par politesse, et que si je laisse encore battre mon cœur c'est uniquement parce que j'ai toujours aimé les bêtes.

Ce fut peu après mon arrivée à Glasgow que ma mère m'empêcha de faire une bêtise irréparable et dont j'aurais pu porter les stigmates et le remords toute ma vie. On se souvient dans quelles conditions j'avais été privé de mon galon de sous-lieutenant, à ma sortie de l'École de l'Air d'Avord. La plaie de cette injustice était encore fraîche et douloureuse dans mon cœur. Or, rien n'était plus facile à présent que de la réparer moi-même. Je n'avais qu'à me coudre un galon de sous-lieutenant sur les manches, et ça y était. Après tout, j'y avais droit et je n'en avais été spolié que par la mauvaise foi de quelques salopards. Pourquoi ne pas me rendre cette justice?

Ais il va sans dire que ma mère s'en est mêlée immédiatement. Ce n’est pas que je l’eusse consultée, loin de là. J'ai même fait tout ce que j'ai pu pour la tenir dans l'ignorance de mon petit projet, pour la chasser loin de mon esprit. En vain: en un clin d'œil, elle fut là, à mes côtés, la canne à la main, et elle me tint un langage extrêmement blessant. Ce n'est pas ainsi qu'elle m'avait élevé, ce n'est pas cela qu'elle attendait de moi. Jamais, jamais elle n'allait me laisser remettre les pieds à la maison si je commettais une action pareille. Elle mourrait de honte et de chagrin. J'avais beau essayer de la fuir dans les rues de Glasgow, la queue basse, elle me poursuivait partout, me menaçant de sa canne, et je voyais clairement son visage tantôt suppliant et indigné, tantôt empreint de cette grimace d'incompréhension que je connaissais si bien. Elle portait toujours son manteau gris et le chapeau gris et violet et le collier de perles autour du cou. C'est le cou qui vieillit le plus rapidement chez les femmes.

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