Romain Gary - La promesse de l’aube

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De la Pologne ou même plus loin, une mère célibataire pousse son fils sur les voies de l’honneur et de la gloire. Programmé héros, Romain se doit de ne pas décevoir sa mère aimante mais un peu envahissante.
Comme prévu et malgré des prédispositions peu évidentes il parviendra a ramener son étoffe de gloire grâce à son engagement dans la France libre.
Le narrateur nous raconte son histoire avec un détachement divin et parvient à nous faire ressentir la force de cet amour maternel incroyable.
De la Pologne à la côte d’Azur, de Londres aux plages du Pacifique, le héros raconte son odyssée comme une réponse pleine de tendresse à sa mère.
Romain Gary écrit ici encore un roman très juste et très émouvant que je ne saurai trop vous recommander.
– Tu seras un héros, tu seras général, Gabriele D'Annunzio, Ambassadeur de France – tous ces voyous ne savent pas qui tu es ! Je crois que jamais un fils n'a haï sa mère autant que moi, à ce moment-là. Mais alors que j'essayais de lui expliquer dans un murmure rageur qu'elle me compromettait aux yeux de l'Armée de l'Air, et que je faisais un nouvel effort pour la pousser derrière le taxi, son visage prit une expression désemparée, ses lèvres se mirent à trembler, et j'entendis une fois de plus la formule intolérable, devenue depuis longtemps classique dans nos rapports : – Alors, tu as honte de ta vieille mère ?

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Je ne pus cependant me résigner à quitter Meknès sans une visite furtive à la base d'aviation. On s'est aperçu sans doute déjà que je ne me sépare pas facilement de ce qui m'est cher, et l'idée d'abandonner ma veste de cuir en Afrique m'était très pénible. Jamais je n'en avais eu plus besoin qu'à ce moment. Elle était une enveloppe familière et protectrice, une carapace qui me donnait un sentiment de sécurité et de dureté et, en m'aidant à camper une silhouette légèrement menaçante, résolue, un peu dangereuse même pour tous ceux qui oseraient s'y frotter, elle me permettait, en somme, de passer inaperçu. Je ne devais cependant jamais la revoir. Arrivé au cantonnement, dans la chambre que j'avais occupée, je ne vis qu'un clou vide: la veste était partie.

Je m'assis sur le lit et me mis à pleurer. Je ne sais combien de temps je pleurai ainsi, en regardant le clou vide. A présent, on m'avait vraiment tout pris.

Je m'endormis enfin, dans un tel état d'épuisement physique et nerveux que je dormis seize heures, me réveillant dans la même position dans laquelle j'étais tombé en travers du lit, la casquette sur les yeux. Je pris une douche glacée et sortis du camp à la recherche du car pour Casa. Une bonne surprise m'attendait sur la route: je trouvai là en effet un marchand ambulant qui offrait dans ses bocaux, entre autres délices, des concombres salés. C'était enfin la preuve que la puissance d'amour qui veillait sur moi ne m'avait pas abandonné. Je m'assis sur le talus et expédiai une demi-douzaine de concombres pour mon petit déjeuner. Je me sentis mieux. Je restai un moment au soleil, partagé entre l'envie de reprendre la dégustation et le sentiment que dans les circonstances tragiques que la France traversait, il fallait savoir faire preuve de stoïcisme et de sobriété. J'éprouvais une certaine difficulté à me séparer du marchand et de ses bocaux, et me demandai même, rêvassant vaguement, s'il n'avait pas une fille que je pourrais épouser. Je me voyais très bien marchand de concombres salés auprès d'une compagne aimante et dévouée et d'un beau-père travailleur et reconnaissant. J'étais dans un tel état d'irrésolution et de solitude que je faillis laisser passer l'autocar pour Casa. Je l'arrêtai tout de même, dans un sursaut d'énergie et, emportant une bonne provision de concombres dans un journal, je montai dans le car avec ces amis fidèles pressés contre mon cœur. Curieux comme l'enfant peut survivre dans l'adulte. Je débarquai à Casablanca place de France, où je rencontrai presque immédiatement deux élèves de l'École de l'Air, les aspirants Forsans et Daligot, à la recherche comme moi d'un moyen d'évasion vers l'Angleterre. Nous décidâmes d'unir nos forces et passâmes la journée à errer dans la ville. L'entrée du port était gardée par des gendarmes et il n'y avait pas trace d'uniforme polonais dans les rues: le dernier transport de troupes anglais devait être parti depuis longtemps. Vers onze heures du soir, nous nous trouvâmes sous un bec de gaz, assez découragés. Je faiblissais. Je me disais que j'avais fait vraiment tout ce que j'avais pu, et qu'à l'impossible nul n'est tenu. Je sentais aussi qu'il y avait eu maldonne quelque part. Le fatalisme de la steppe asiatique s'éveillait en moi et me susurrait des propos empoisonnés. Ou bien il y avait un destin et c'était à lui de jouer, ou bien il n'y avait rien et, alors, autant rester couché tranquillement dans un coin. Si une force sereine et juste veillait vraiment sur moi, eh bien! elle n'avait qu'à se manifester. Ma mère n'avait jamais cessé de me parler des victoires et des lauriers qui allaient être les miens; elle m'avait, en somme, fait certaines promesses: c'était à elle à présent de se débrouiller.

Je ne sais comment elle s'y est prise, mais j'ai vu brusquement venir vers moi, sortant me semblait-il de nulle part, un brave caporal polonais. Nous lui sautâmes au cou: c'était le premier caporal que j'embrassais. Il nous apprit que le cargo britannique Oakrest, transportant un contingent de troupes polonaises d'Afrique du Nord, allait lever l'ancre à minuit. Il ajouta qu'il était descendu à terre pour acheter quelques provisions pour améliorer l'ordinaire. C'était du moins ce qu'il croyait: je savais, moi, quelle était la force qui l'avait poussé à quitter le bateau et qui avait guidé ses pas jusqu'au bec de gaz qui éclairait notre mélancolie. On voit que le tempérament artistique de ma mère, qui l'avait constamment et parfois si tragiquement menée à vouloir composer sans cesse notre avenir selon les canons de littérature édifiante, continuait à se manifester en moi de la même façon et, n'ayant pas encore fait à l'art ma soumission désabusée, je m'obstinais à deviner autour de moi, dans la vie même, quelque inspiration créatrice soucieuse d'ordonner notre destin selon un mode heureux.

Le caporal venait donc à point. Forsans lui emprunta sa vareuse, Daligot sa casquette; quant à moi, ayant simplement enlevé ma veste et donnant à mes compagnons d'une voix claironnante des ordres en polonais, nous n'eûmes aucune difficulté à traverser le cordon de gendarmes qui gardaient la grille du port et aussi la passerelle, et à monter à bord, aidés, il faut le dire, par les deux officiers polonais de service auxquels j'expliquai notre situation en quelques mots dramatiques bien envoyés, dans la belle langue de Mickiewicz:

– Mission spéciale de liaison. Winston Churchill. Capitaine de La Maison Rouge, Deuxième Bureau. Nous passâmes une nuit paisible en mer dans la soute à charbon, bercés par des rêves de gloire inouïe. Je fus malheureusement réveillé par le clairon juste comme j'allais effectuer mon entrée à Berlin sur un cheval blanc.

Le moral était plutôt bon et prenait même volontiers une forme déclamatoire: nos fidèles alliés anglais nous attendaient, les bras ouverts; levant ensemble nos épées et nos poings contre les dieux ennemis qui croyaient pouvoir faire de l'homme une condition de vaincu, nous allions, à la manière des plus antiques défenseurs du nom, marquer à jamais sur leurs visages de satrapes la balafre de notre dignité.

Nous arrivâmes à Gibraltar juste à temps pour assister au retour de la flotte britannique qui venait de couler noblement nos plus belles unités navales à Mers el-Kébir. On imagine ce que cette nouvelle signifiait pour nous: notre dernier espoir nous répondait par un coup bas.

Dans cet air étincelant et pur où l'Espagne reçoit l'Afrique, il me suffisait de lever les yeux pour voir au-dessus de moi la masse gigantesque de Totoche, le dieu de la bêtise: debout dans la rade, les jambes écartées, dans l'eau bleue qui lui venait à peine aux chevilles, la tête rejetée en arrière, se tenant le ventre, il emplissait le ciel, riant aux éclats – il avait, pour la circonstance, revêtu la casquette d'amiral anglais.

Je pensai ensuite à ma mère. Je l'imaginai, descendant dans la rue et allant casser les vitres du Consulat britannique à Nice, boulevard Victor-Hugo. Le chapeau de travers sur ses cheveux blancs, la cigarette aux lèvres, la canne à la main, elle invitait les passants à se joindre à elle et à manifester leur indignation.

Ne pouvant dans ces conditions accepter de demeurer plus longtemps à bord d'un bateau anglais et ayant remarqué dans la rade un aviso battant le pavillon tricolore, je me déshabillai et piquai une tête dans l'eau.

Mon désarroi était complet et ne sachant quelle décision prendre, à quel saint me vouer, c'est vers le pavillon national que je me jetai instinctivement. Pendant que je nageais, l'idée du suicide me vint pour la première fois à l'esprit. Mais je ne suis pas une nature soumise et ma joue gauche n'est à la disposition de personne. Je décidai donc d'entraîner avec moi dans l'au-delà l'amiral anglais qui avait mené à bien la tuerie de Mers el-Kébir. Le plus simple serait de lui demander audience à Gibraltar et de lui décharger mon revolver dans les médailles, après lui avoir fait mon compliment. Je me laisserais ensuite fusiller avec bonne humeur: le peloton d'exécution n'était pas pour me déplaire. Il me paraissait aller fort bien avec mon genre de beauté.

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