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Andreï Makine: La fille d'un héros de l'Union soviétique

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La fille d'un héros de l'Union soviétique: краткое содержание, описание и аннотация

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"Il semblait que le monde allait tressaillir et qu'une fête sans fin allait commencer ici et sur la terre entière". Olia est née, un jour de novembre, dans cette atmosphère de liesse de l'après-guerre où tout paraît possible. Mais les rêves que construit Ivan, le héros décoré de l'Étoile d'or de l'Union soviétique, à la naissance de sa fille ne sont qu'illusions. Dans ce premier roman, Andreï Makine brosse le portrait d'une génération perdue, dans une langue superbe de vérité.

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Olia attendit jusqu'à ce qu'il respire de façon régulière, et elle se glissa hors du lit. Elle savait qu'il dormirait profondément, en tout cas pendant au moins deux ou trois heures. Le somnifère, on le mettait dans le cocktail. A table, au restaurant, Olia, comme si elle s'en souvenait par hasard, s'exclamait:

– Oh! J'ai complètement oublié. Ils ont ici un cocktail – vous savez, un mélange un peu… style russe – absolument délicieux.

Si pour une raison quelconque l'«objet» refusait, le serveur apportait le caviar trop salé. Dans la chambre, après s'être essoufflé dans les jeux amoureux, l'étranger avalait avidement le vin frais versé avec prévoyance par sa compagne empressée.

Olia sortit de son sac une grande enveloppe de tissu synthétique noir, y mit l'attaché de l'Allermand et tira la fermeture-éclair. Puis elle posa l'enveloppe près de la porte, retira légèrement la clé de la serrure et se dirigea vers le telephone. Elle tourna le cadran deux fois et, sans attendre l'habituel «Allô», murmura «46» et raccrocha. Deux minutes après, la serrure cliqueta doucement, la porte s'entrouvrit et une main saisit adroitement l'enveloppe noire. Pour ne pas s'endormir, Olia ne se coucha pas; elle s'assit dans un fauteuil.

Almendinger était couché sur le dos, étendu de tout son long, croisant sur la poitrine deux grandes mains osseuses. Le néon de la rue argen-tait son visage. Ce visage ressemblait à un douloureux masque de gypse. Et il semblait à présent impossible que ces plis pétrifiés de la bouche aient, il y a seulement quelques minutes, cherché et touché ses lèvres, et ces mains serré son corps.

Pendant le dîner, au restaurant, il parlait beaucoup, plaisantait en corrigeant ses fautes. Il se tenait avec une telle aisance mondaine et il y avait dans chacun de ses mots et chacun de ses gestes une telle exactitude qu'Olia n'avait pas besoin de jouer. On sentait qu'il connaissait la mise en scène aussi bien qu'elle, que la distribution des rôles l'arrangeait et ne le gênait pas du tout. On sentait même qu'il savait tout cela si bien qu'il entendait profiter totalement de cette soirée de mai, de la présence de cette jeune compagne inattendue et inévitable, de la possibilité de jouer, peut-être pour la dernière fois de sa vie, cette plaisante comédie du lion mondain.

Avec une légèreté souriante il parlait de ses voyages, sachant que Venise ou Naples avait pour sa jeune interlocutrice la même résonance exotique que l'Eldorado. D'habitude, dans ces récits, Olia saisissait la note de supériorité, claire ou dissimulée, de ceux qui vivaient par-delà le rideau fer. Almendinger racontait autrement. Ainsi, en Italie, pour la première fois de sa vie, il avait écouté un concert de chats. Un Napolitain sadique avait recueilli une douzaine de chats, les avaient répartis selon leur voix et les avait mis dans des cages exiguës aménagées à l'intérieur d'un piano. Dans le feutre des marteaux il avait placé des aiguilles qui, à chaque frappe, piquaient la queue des chats. Les pauvres bêtes émettaient chacune un son différent et leurs plaintes se fondaient en une horrible et pitoyable symphonie. Ce pianiste sadique avait failli être massacré par les membres de la section locale de la Société protectrice des animaux.

Après avoir raconté cette histoire, Almendinger jeta à Olia un regard un peu penaud.

– J'ai tort de vous raconter de telles horreurs. Déjà, nous autres Allemands, nous avons chez vous la réputation d'un peuple pas très humain. Oui, cette guerre… Quand je pense qu'en quarante et un je voyais les tours du Kremlin avec mes jumelles! Et maintenant je les vois de la fenêtre de ma chambre. C'est vraiment comme dit la Bible: «Die Wege Gottes sind unergründlich [33].» Vous avez déjà entendu cette expression? Je ne sais pas ce que ça donne en russe…

Il se tut, le regard perdu quelque part entre les coupes et les assiettes. Olia, se souvenant de son rôle, proposa avec une vivacité exagérée:

– Oh! écoutez, Wilfried! J'ai complètement oublié. Ils ont là un cocktail absolument délicieux…

Jamais encore ces paroles ne lui avaient paru aussi exécrables. C'est précisément au moment où l'on apporta le cocktail qu'il commença à parler de l'Allemagne de son enfance.

– Vous savez, les enfants, aujourd'hui, ont beaucoup de jouets. Mais tous ces jouets sont froids, trop… comment dire? technologiques. Et moi, quand j'étais enfant, j'avais une collection de phares miniatures. Le sommet de chacun d'eux se dévissait et à l'intérieur il y avait du sable. Chaque tour avait un sable différent provenant de tel ou tel littoral d'Europe…

Almendinger était couché, les bras croisés, le visage immobile, émettant tantôt un petit soupir, tantôt un bref gémissement. Il savait qu'il aurait à rester couché ainsi une heure ou peut-être deux. Il avait entendu Olia s'immobiliser au-dessus de lui, tendre l'oreille à sa respiration, téléphoner. De même il avait entendu la porte s'ouvrir et se refermer. Il regrettait un peu d'avoir choisi de rester allongé sur le dos. Sur le côté, le visage caché dans l'oreiller, c'aurait été plus simple. En revanche il pouvait, en entrouvrant légèrement les paupières, observer ce qui se passait dans la chambre. D'ailleurs, même cela ne présentait que peu d'intérêt pour lui. Dans son attache-case, au milieu d'une liasse de documents scientifiques, étaient glissés avec une habileté professionnelle quelques textes de désinformation anodine. Elle devrait faciliter les débuts de son successeur à Moscou. Ce que Almendinger s'apprêtait à remporter avec lui se résumait en quatre colonnes de chiffres apprises par cœur.

Tout en parlant de sa collection enfantine de phares et de leur sable, il avait lentement plié avec le pouce la paille de son cocktail. Le verre était derrière la bouteille de Champagne et la carafe d'eau. Olia ne le voyait pas. Il aspira légèrement la paille et l'introduisit dans le verre vide.

– Et puis, poursuivait Almendinger, l'enfance sans nuage hélas prit fin. Je suis devenu un grand dadais maladroit, un vilain petit canard. Un beau jour j'ai fait couler tout ce sable en petit tas sur le gazon, j'ai tout mélangé.

Olia qui écoutait, attentive et rêveuse, demanda avec étonnement en allemand:

– Warum?

Almendinger sourit. Elle lui sembla tout à coup si jeune!

– Und warum sind die Bananen krumm [34]? lui demanda-t-il en riant.

Puis il remarqua:

– Le cocktail est vraiment parfait. Il faut que je retienne son nom. Comment dites-vous? «Le bouquet de Moscou»? Ah! C'est un nom qui lui va bien…

Il porta la paille à ses lèvres. Au fond du verre disparaissait l'écorce tendre et rose.

Et maintenant, couché dans l'obscurité de sa chambre, il pensait que tout était étrangement bâti en ce monde.

De ces sables mélangés, il s'était souvenu dans une tranchée nocturne près de Moscou. Il faisait horriblement froid. Les soldats s'entassaient près du poêle. Le métal chauffé au rouge brûlait leurs mains, et leur dos durcissait comme une écorce sous les rafales pénétrantes. Au-dessus de leur tête les étoiles glacées scintillaient. Et tout près d'eux, dans des tranchées semblables, étaient recroquevillés les ennemis, les Russes. Eux, les sauvages, ils n'avaient même pas de poêle.

«Demain, après-demain, pensait-il, nous serons à Moscou. Nous en finirons avec la Russie. Ce sera chaud, propre, j'aurai une décoration…» Une fusée éclairante solitaire s'envola, éclipsant pour un instant le ciel étoile. Puis de nouveau les yeux s'étaient habitués à l'obscurité. Et de nouveau se mirent à briller les étoiles, et le noir du ciel reprit sa profondeur. En essayant de ne penser à rien, il se tendait vers le poêle en répétant en lui-même: «Demain, on sera à Moscou. Ce sera chaud, propre…» Mais la pensée qu'il essayait de chasser revint. Elle revint non pas en mots mais en un éclair instinctif et limpide: ce fossé plein de neige creusé dans la terre, qui s'envole dans l'obscurité de la nuit, entre les étoiles. Et eux dans ce fosse, eux qui ont déjà vu la mort, qui ont déjà tué. Et dans un pareil fossé couvert de givre, en face, ceux qu'ils auront à tuer. Et ce poêle, dans lequel s'est concentrée cette nuit toute la chaleur de l'univers. Et les grains de sable de tous les rivages d'Europe confondus dans un petit tas grisâtre, sur le gazon d'une ville allemande qui vient de connaître le sifflement des bombes…

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