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Andreï Makine: Requiem pour l'Est

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Je me savais a present incapable de dire la verite de notre temps. Je n'etais ni un temoin objectif, ni un historien, ni surtout un sage moraliste. Je pouvais tout simplement reprendre ce recit interrompu alors par la nuit, par les routes qui nous attendaient, par les nouvelles guerres.» Un medecin militaire, engage par les services de renseignements sovietiques, retrace l'hallucinant destin de son grand-pere Nikolai et de son pere Pavel, les oppressions des annees 20, les purges, les violences nazies et la Seconde Guerre mondiale… Un chant pour les morts d'hier et aujourd'hui, une tragedie jalonnee de crimes, de viols et d'illusions perdues. *** Complexe, la trame chronologique de cette fresque romanesque nous mène de la Russie des Rouges et des Blancs à la Floride en passant par l'Angola, I'Afghanistan, le Nicaragua… Le narrateur est un médecin militaire engagé par les services de renseignement soviétiques. Il a mission de recueillir des informations dans les pays où se cristallisent les tensions entre Américains et Russes, et de démanteler des réseaux de vente d'armes. L'Est dont Makine entonne le requiem est "cet écrasant empire, cette tour de Babel cimentée de rêves et de sang" qui s'est désagrégée, transformant ses "perspectives en impasses" et son Kremlin en "une grosse tumeur mafieuse dont les métastases minent le pays tout entier". L'écrivain charrie de concert la dénonciation politique (tirades contre le jeu pervers des puissances pour lesquelles la soif de pétrole et d'or compte plus que la vie des populations), le cri humanitaire, l'évocation des oppressions dont a souffert sa terre natale, et le roman d'espionnage.

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Andreï Makine Requiem pour lEst Les méchants nont point de chants Doù - фото 1

Andreï Makine

Requiem pour l'Est

Les méchants n'ont point de chants. D'où vient que les Russes aient des chants?

FRIEDRICH NIETZSCHE,

Le crépuscule des idoles.

Il n'y a plus que deux peuples. La Russie, c'est barbare encore, mais c'est grand… L'autre jeunesse, c'est l'Amérique… L'avenir du monde est là, entre ces deux grands mondes. Ils se heurteront quelque jour, et l'on verra alors des luttes dont le passé ne peut donner aucune idée…

SAINTE-BEUVE,

Cahiers de 1847.

L'autre jour, j'ai retrouvé un carnet d'adresses d'avant-guerre. À chaque page, j'ai dû mettre des croix et de sinistres mentions: Exilé… Disparu… Mort… Tué au combat… Fusillé par l'ennemi… Fusillé par les siens…

ALFRED FABRE-LUCE,

Journal de l'Europe 1946-1947.

I

J'ai toujours vécu avec la certitude que la maison qui abrita leur amour et plus tard ma naissance était beaucoup plus proche de la nuit et de ses constellations que de la vie de cet immense pays qu'ils avaient réussi à fuir sans quitter son territoire. Ce pays les entourait, les encerclait, mais ils étaient ailleurs. Et s'il finit par les découvrir dans les replis boisés du Caucase, ce fut le hasard d'un jeu de symboles.

Symbolique était le lien qui, d'une manière ou d'une autre, unissait tout habitant du pays à l'existence mythique du maître de l'empire. Dans leur refuge montagneux, ils se croyaient libérés de ce culte que le pays et même la planète tout entière vouaient à un vieillard qui vivait dévoré par la peur de ne pas avoir tué ceux qui pouvaient le tuer. Adoré ou haï, il était dans le cœur de tous. On l'acclamait le jour, on le maudissait dans un chuchotement fiévreux à la tombée de la nuit. Eux, ils avaient le privilège de ne pas évoquer son nom. De penser à la terre, au feu, à l'eau vive du courant, le jour. De s'aimer et d'aimer la fidélité des étoiles, la nuit.

Jusqu'au moment où le dictateur qui consumait la dernière année de sa vie les rappela à l'ordre. Malgré ses manies morbides, l'ironie ne lui était pas étrangère, il souriait souvent à travers sa moustache. Ils ne voulaient pas venir à lui? Il vint à eux. La montagne qui surplombait l'étroit vallon où se cachait leur maison résonna d'explosions. Préparait-on la construction d'un barrage qui porterait son nom? Un lac artificiel créé en sa gloire? Une ligne de haute tension qui, selon sa décision, éclairerait des villages reculés? Ou bien révélait-on un gisement qui lui serait dédié? Ils savaient seulement que, quelle que fût la nature de ces travaux, l'ombre du maître de l'empire était là.

Des éclats de roc, après chaque déflagration, surgissaient au-dessus de la crête, puis dévalaient la pente, tantôt pour se figer dans l'enchevêtrement du sous-bois, tantôt pour scinder la surface lisse du courant. Certains blocs s'immobilisaient à quelques mètres à peine de la palissade qui protégeait la maison. En voyant un nouvel obus de pierre, l'homme et la femme sursautaient, ouvraient instinctivement les bras comme s'ils pouvaient empêcher cette chute bondissante qui cassait les troncs, arrachait de larges loques d'humus…

Quand les explosions se turent, ils se regardèrent et eurent le temps de se dire qu'on n'avait pas découvert leur présence et que donc l'endroit était vraiment sûr, ou que peut-être (ils n'osaient pas le croire) on allait enfin accepter leur vie clandestine et criminelle… La dernière salve ne ressembla pas aux précédentes, ils crurent entendre un écho égaré qui avait pris du retard. Le pan de rocher qui se détacha de la crête était aussi différent – plat, arrondi et, eût-on dit, silencieux. Sa chute fut presque muette. Il percuta un arbre, se redressa et montra sa vraie nature – c'était un disque de granit découpé par le caprice de l'explosion et qui roula de plus en plus vite. L'homme et la femme ne firent aucun geste, subjugués à la fois par la rapidité de la rotation et l'invraisemblable lenteur avec laquelle le mouvement se déployait devant leur regard. Un tronc qui barra le chemin à cette roue de pierre fut non pas cassé mais tranché tel un bras par un sabre. La broussaille qui aurait pu la retenir sembla s'écarter sur son passage. Un autre arbre fut évité avec une agilité sournoise de félin. Le crépuscule déroba certaines étapes de la chute – ils entendirent, avant de voir, l'éclatement sec de la palissade…

Le disque ne défonça pas leur maison. Il s'y enlisa, comme dans l'argile, en pénétrant dans son milieu, en éventrant le plancher, en se figeant toujours debout.

L'homme, posté à une centaine de mètres de la maison, se jeta en direction de la crête, menaça quelqu'un de ses poings levés, lança un juron. Puis, d'un pas d'automate, alla vers leur gîte qui semblait encore vibrer, muet, du choc reçu. La mère, plus près de la porte, n'avança pas, mais se laissa tomber à genoux et cacha son visage dans ses mains. Le silence était revenu à son essence première – à la pureté tranchante des sommets dans le ciel encore ample de lumière. On n'entendait plus que le pas heurté de l'homme. Et l'on croyait entendre la densité du murmure intérieur de l'inconnaissable prière que disait la femme…

En pénétrant dans la pièce, ils virent le disque de granit, plus massif encore sous ce plafond bas, encastré entre les planches profondément labourées. Le berceau de l'enfant suspendu au milieu de la pièce (on avait peur des serpents) avait été frôlé et se balançait doucement. Mais les attaches avaient résisté. Et l'enfant ne s'était pas réveillé… La mère le serra contre elle, encore incrédule, puis se laissa convaincre, l'écouta vivre. Quand elle leva les yeux, le père vit dans son regard la trace d'un effroi qui ne concernait plus la vie de l'enfant. C'était l'écho de sa terrible prière, de son vœu, de l'inhumain sacrifice qu'elle avait consenti d'avance à celui qui allait repousser la mort. Le père ne connaissait pas le nom de ce dieu ténébreux et vigilant, il croyait au destin ou tout simplement au hasard.

Le hasard voulut que les explosions ne reprennent plus. L'homme et la femme qui recevaient chaque jour de silence comme un don de Dieu ou du destin ne savaient pas qu'on n'avait plus besoin de lacs artificiels car celui à qui on les dédiait venait de mourir.

La nouvelle de la mort de Staline leur serait apportée, trois mois après, par cette femme aux cheveux blancs, à la démarche souple et jeune, aux yeux qui ne jugeaient pas. Seule à connaître leur refuge secret. Plus qu'une amie ou une parente. Elle viendrait à la nuit tombante, les saluerait et passerait quelques secondes à caresser la surface du granit dont la présence dans leur maison n'étonnerait plus les époux et semblerait à l'enfant aussi naturelle que le soleil à la fenêtre ou l'odeur fraîche du linge accroché derrière le mur. Le mot « pierre» serait l'un des premiers qu'il apprendrait.

C'est de cet enfant sans doute que j'ai hérité la peur et la douloureuse tentation de nommer. Cet enfant porté par la femme aux cheveux blancs qui, en fuyant dans la nuit, faisait tout son possible pour qu'il ne devine pas. Elle y parvint, au début, avant la traversée d'un étroit pont suspendu au-dessus du courant. L'enfant sommeillait, les yeux ouverts, et ne paraissait pas surpris. Il reconnaissait la tiédeur du corps féminin, la forme et la résistance des bras qui le serraient. Malgré l'obscurité, l'air avait la même senteur que d'habitude, l'agréable acidité des feuilles mortes. Même les montagnes devenues noires et les arbres bleuis par la lune ne l'étonnaient pas: souvent, la violence du soleil semblait noircir ainsi, à midi, le sol et le feuillage autour de leur maison.

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