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Andreï Makine: La fille d'un héros de l'Union soviétique

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La fille d'un héros de l'Union soviétique: краткое содержание, описание и аннотация

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"Il semblait que le monde allait tressaillir et qu'une fête sans fin allait commencer ici et sur la terre entière". Olia est née, un jour de novembre, dans cette atmosphère de liesse de l'après-guerre où tout paraît possible. Mais les rêves que construit Ivan, le héros décoré de l'Étoile d'or de l'Union soviétique, à la naissance de sa fille ne sont qu'illusions. Dans ce premier roman, Andreï Makine brosse le portrait d'une génération perdue, dans une langue superbe de vérité.

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Andreï Makine


La fille d'un héros de l'Union soviétique

À mon ami Jacques Verrier


1

Comme tout est fragile et étrange ici-bas…

C'est ainsi que sa vie n'avait tenu qu'à cet éclat de miroir terni et aux doigts bleuis par le froid d'une ambulancière mince comme une adolescente.

Il était couché dans ce champ printanier labouré par les chars, au milieu de centaines de capotes figées pendant la nuit en un monceau glacé. À gauche, d'un noir cratère, des poutres brisées hérissaient leurs pointes déchiquetées. Tout près, les roues enfoncées dans une tranchée à demi éboulée, un canon antichar se cabrait vers le ciel.

Avant la guerre, d'après les livres, il imaginait le champ de bataille tout à fait autrement: des soldats soigneusement alignés dans l'herbe tendre, comme s'ils avaient eu le temps, avant de mourir, de prendre une pose particulière, significative, suggérée par la mort. Chaque cadavre apparaissait ainsi dans la solitude de sa rencontre singulière avec la mort. Et l'on pouvait jeter un regard sur le visage de chacun d'eux, l'un tournant ses yeux vers les nuages qui s'éloignaient lentement, l'autre touchant de sa joue la terre noire.

C'est pourquoi, longeant pour la première fois le pré couvert de morts, il n'avait rien remarqué. Il marchait, tirant à grand-peine ses bottes des ornières du chemin d'automne, le regard fixé sur le dos de l'homme de devant, sur sa capote grise et délavée où brillaient des gouttelettes de brouillard.

Au moment où l'on sortait du village – squelettes d'isbas à demi brûlées – une voix s'éleva derrière, dans la file:

– Putain! Ils ne lésinent pas sur le peuple!

Il jeta alors un coup d'œil sur le pré qui fuyait vers le taillis voisin. Il vit dans l'herbe boueuse un amas de capotes grises où, pêle-mêle, gisaient des Russes et des Allemands, tantôt entremêlés, tantôt isolés, face contre terre. Puis quelque chose qui ne ressemblait plus à un corps humain, mais à une sorte de bouillie brunâtre, dans des lambeaux de drap mouillé.

Une de ces masses mortes, à présent, c'était lui. Il était couché; sa tête, prise dans une petite flaque de sang gelé sous la nuque, faisait avec son corps un angle inimaginable pour un être vivant. Ses coudes étaient si violemment tendus sous son dos qu'il semblait vouloir s'arracher de terre. Le soleil scintillait à peine dans les broussailles givrées. Dans la forêt, à l'orée du champ et dans les entonnoirs, on discernait encore l'ombre violette du froid.

Les ambulanciers étaient quatre: trois femmes, et un homme qui conduisait la fourgonnette dans laquelle ils déposaient les blessés.

Le front reculait à l'ouest. Le matin était incroyablement serein. Leurs voix, dans l'air glacé et ensoleillé, résonnaient, claires et lointaines. «Il faut terminer avant que ça fonde, sinon on va patauger!» Tous les quatre étaient à bout de fatigue. Leurs yeux, rouges de nuits sans sommeil, clignaient dans le soleil bas. Mais leur travail était efficace et bien coordonné. Ils pansaient les blessés, les chargeaient sur les brancards et lentement, faisant crisser les dentelles de glace, contournant les morts, trébuchant dans les ornières, ils parvenaient jusqu'au fourgon.

La troisième année de guerre s'écoulait. Et ce champ de printemps couvert de capotes glacées s'étendait quelque part dans le cœur déchiré de la Russie.


En passant près du soldat, la jeune ambulancière s'arrêta à peine. Elle jeta un coup d'œil sur la plaque de sang givré, sur les yeux vitreux et sur les paupières gonflées par la déflagration et souillées de terre. Mort. Avec une telle blessure, on ne survit pas. Elle continua son chemin, puis revint, et, tout en évitant de regarder ces yeux horribles, exorbités, elle retira le livret militaire.

– Écoute, Mania, cria-t-elle à sa camarade qui pansait un blessé à dix pas d'elle, un Héros de l'Union soviétique!

– Blessé? demanda celle-ci.

– Mais non… Mort.

Elle se pencha sur lui et commença à briser la glace autour de ses cheveux pour lui relever la tête.

– Eh bien! Allons-y, Tatiana. On va porter le mien.

Et Mania saisissait déjà sous les aisselles son blessé dont la tête était blanche de bandages.

Alors Tatiana, les mains humides et insensibles, chercha à la hâte dans sa poche un petit éclat de miroir, l'essuya avec un morceau de charpie et le porta aux lèvres du soldat. Dans cet éclat passa le bleu du ciel, un arbuste miraculeusement préservé et couvert de cristaux. Une matinée de printemps éclatante. Le quartz scintillant du givre, la glace fragile, le vide ensoleillé et sonore de l'air.

Soudain tout cet espace glacé s'adoucit, se réchauffa, se voila d'une petite ombre de brume. Tatiana sauta sur ses jambes et, brandissant l'éclat d'où s'effaçait rapidement la buée légère du souffle, cria:

– Mania, il respire!


L'hôpital avait été improvisé dans le bâtiment à un étage de l'école. Les pupitres s'entassaient sous l'escalier, les bandages et les médicaments dans les armoires, les lits alignés dans les salles de classe; on avait paré au plus pressé. Quand il reprit connaissance après quatre jours de coma profond, il devina, à travers le brouillard blanchâtre qui noyait ses yeux d'un voile visqueux et douloureux, le portrait de Darwin. Plus bas il devinait une carte où apparaissaient des taches diffuses de trois couleurs – le rouge de l'Union soviétique, le vert des colonies anglaises et le violet de celles de la France. Puis cette torpeur commença à se dissiper. Il parvint peu à peu à distinguer les infirmières et à ressentir une brûlure cuisante quand on changeait ses pansements.

Une semaine plus tard, il put échanger quelques mots avec son voisin, un jeune lieutenant amputé des deux jambes. Le lieutenant parlait beaucoup, comme pour s'étourdir ou chasser l'ennui. Parfois il tendait la main vers le bas de son lit, cherchant ses jambes absentes et, se ressaisissant, presque enjoué, disait avec une certaine crânerie ce que le Héros de l'Union soviétique avait entendu et entendrait encore dans la bouche des soldats: «Nom de Dieu! Mes jambes sont foutues, mais ça me démange toujours. Ça, c'est un miracle de la nature!»

L'histoire du miroir, c'était le lieutenant qui la lui avait racontée. Il avait quelquefois entrevu celle qui l'avait sauvé. Elle aidait parfois à installer les blessés, distribuait le déjeuner, mais la plupart du temps, comme avant, elle parcourait les champs dans le camion sanitaire.

Quand elle entrait dans leur salle, elle jetait souvent un regard craintif de son côté, et lui, les paupières mi-closes, sentant sa douleur s'atténuer, s'entrecouper d'éclaircies, souriait longuement.

Il était couché, souriait et pensait à quelque chose de très simple. Il pensait qu'il était Héros de l'Union soviétique; il était resté vivant, ses jambes et ses bras étaient intacts; hier pour la première fois, dans le bruit sec et assourdissant du papier rêche qui se déchire, on avait ouvert la fenêtre sur l'air tiède du printemps; demain il essaierait de se lever, de marcher un peu, et, s'il y parvenait, il ferait connaissance avec la jeune fille mince qui lui jetait des regards furtifs.

Le lendemain, il se leva et, savourant la béatitude des premiers pas encore maladroits, navigua au travers de la chambre vers la sortie. Dans le couloir il s'arrêta près de la fenêtre ouverte et regarda avec une avidité joyeuse la fumée claire de la première verdure, la petite cour poussiéreuse où se promenaient les blessés, certains sur des béquilles, d'autres le bras en écharpe. Il roula une cigarette, l'alluma. Il espérait la rencontrer ce jour même, capter son regard («une telle blessure et déjà debout!») et lui parler. Il avait bien réfléchi durant ces longues journées et ces longues semaines. Il lui ferait un petit signe de tête en aspirant une bouffée et, plissant les yeux, lui dirait d'un air nonchalant: «Il me semble qu'on s'est déjà vus quelque part…» Mais parfois il pensait qu'il devrait engager la conversation autrement. Oui, commencer par cette phrase entendue un jour dans un spectacle auquel sa classe avait assisté. L'acteur, drapé dans sa cape noire, disait à l'héroïne habillée d'une robe moussante de dentelle claire: «C'est donc à vous, madame, que je suis redevable de la vie…» Cette phrase lui semblait d'une fascinante noblesse.

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