Anne Gavalda - Ensemble, c’est tout

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Ensemble, c’est tout: краткое содержание, описание и аннотация

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"Et puis, qu'est-ce que ça veut dire, différents ? C'est de la foutaise, ton histoire de torchons et de serviettes... Ce qui empêche les gens de vivre ensemble, c'est leur connerie, pas leurs différences... " Camille dessine. Dessinais plutôt, maintenant elle fait des ménages, la nuit. Philibert, aristo pur jus, héberge Franck, cuisinier de son état, dont l'existence tourne autour des filles, de la moto et de Paulette, sa grand-mère. Paulette vit seule, tombe beaucoup et cache ses bleus, paniquée à l'idée de mourir loin de son jardin. Ces quatre là n'auraient jamais dû se rencontrer. Trop perdus, trop seuls, trop cabossés... Et pourtant, le destin, ou bien la vie, le hasard, l'amour -appelez ça comme vous voulez -, va se charger de les bousculer un peu. Leur histoire, c'est la théorie des dominos, mais à l'envers. Au lieu de se faire tomber, ils s'aident à se relever."

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— Attention ! l'engueula Camille, tu mets de la poussière partout, là...

— Et cesse de jurer comme ça s'il te plaît ! ajouta sa grand-mère.

Il s'éloigna en tramant les pieds :

— Oooh bônneu mèrrre... Ça va être chaud... On est mal, là, mon pote, on est mal... Moi, je retourne au taf, c'est plus calme. Si y en a qui fait les courses, ramenez-moi des patates que j'aie de quoi vous faire un hachis... Et les bonnes cette fois, hein ! Vous regardez... Pommes de terre à purée... C'est pas compliqué, c'est marqué sur le filet...

« On est mal, là, on est mal... », avait-il pressenti et il s'était gouré. Jamais de leurs vies ils n'allèrent aussi bien au contraire.

Dit comme ça, c'est un peu cucul évidemment, mais bon, c'était la vérité et il y avait bien longtemps que le ridicule ne les tuait plus : pour la première fois et tous autant qu'ils étaient, ils eurent l'impression d'avoir une vraie famille.

Mieux qu'une vraie d'ailleurs, une choisie, une voulue, une pour laquelle ils s'étaient battus et qui ne leur demandait rien d'autre en échange que d'être heureux ensemble. Même pas heureux d'ailleurs, ils n'étaient plus si exigeants. D'être ensemble, c'est tout. Et déjà c'était inespéré.

4

Après l'épisode de la salle de bains, Paulette ne fut plus la même. Elle trouva ses marques et se fondit dans le souk ambiant avec une aisance étonnante. Peut-être avait-elle eu besoin d'une preuve justement ? D'une preuve qu'elle était attendue et bienvenue dans cet immense appartement vide où les volets se fermaient de l'intérieur et où personne n'avait touché à la poussière depuis la Restauration. S'ils installaient une douche rien que pour elle, alors... Elle avait failli perdre pied parce que deux ou trois objets lui manquaient et Camille repensa souvent à cette scène. Comment les gens allaient mal, souvent à cause de quelques bricoles, et comment tout aurait pu se dégrader à la vitesse grand V s'il ny avait pas eu là un grand garçon patient qui avait demandé « Quoi d'autre ? » en tenant un calepin imaginaire... À quoi ça tenait finalement ? À un mauvais journal, à une loupe et deux ou trois flacons... C'était vertigineux... Petite philosophie à trois francs six sous qui l'enchantait et s'avéra être autrement plus complexe quand elles se retrouvèrent toutes les deux au rayon dentifrice du Franprix à lire les notices des Stéradent, Polident, Fixadent et autres colles miracles...

- Et... Paulette euh... ce que vous appelez des... des «garnitures», c'est...

- Tu ne vas tout de même pas m'obliger à mettre une couche comme ils donnaient là-bas sous prétexte que c'est moins cher ! s'indigna-t-elle.

— Ah ! des garnitures ! répéta Camille, soulagée D'accord... Je n'y étais pas du tout, là...

Le Franprix, parlons-en, elles le connaissaient par cœur aujourd'hui et bientôt il devint ringard, même! C'était au Monoprix qu'elles trottaient à pas menus avec leur Caddie à roulettes et leur liste de courses établie par Franck la veille au soir...

Ah ! Le Monop'...

Toute leur vie...

Paulette se réveillait toujours la première et attendait que l'un des deux garçons lui amène son petit déjeuner au lit. Quand c'était Philibert qui s'en chargeait, c'était sur un plateau avec la pince à sucre, une serviette brodée et un petit pot à lait. Il l'aidait ensuite à se relever, lui regonflait ses oreillers et tirait les rideaux en se fendant d'un petit commentaire sur le temps. Jamais un homme n'avait été aussi prévenant avec elle et ce qui devait arriver arriva : elle se mit à l'adorer elle aussi. Quand c'était Franck, c'était euh... plus rustique. Il lui déposait son bol de Ricoré sur sa table de nuit et ripait sur sa joue pour l'embrasser en râlant parce qu'il était déjà en retard.

— T'as pas envie de pisser là ?

— J'attends la petite...

— Hé mémé, c'est bon, là ! Lâche-la un peu ! Ça se trouve elle va dormir encore une heure ! Tu vas pas te retenir pendant tout ce temps...

Imperturbable, elle répétait :

— Je l'attends.

Franck s'éloignait en grognonnant.

Eh ben, attends-la, va... Attends-la... C'est dégueulasse y en a plus que pour toi maintenant... Moi aussi, je l'attends, merde ! Qu'est-ce qui faut que je fasse ? Que je me pète les deux jambes pour qu'elle me fasse des risettes à moi aussi ? Fait chier la Mary Poppins, fait chier...

Elle sortait justement de sa chambre en s'étirant :

- Qu'est-ce tu ronchonnes encore ?

— Rien. Je vis avec le prince Charles et sœur Emmanuelle et je m'éclate comme une bête. Pousse-toi, je suis en retard... Au fait?

— Quoi ?

— Donne ton bras voir... Mais c'est très bien ça ! s'égaya-t-il en la palpant. Dis donc, la grosse... Méfie-toi... Tu vas passer à la casserole un de ces jours...

— Même pas en rêve, le cuistot. Même pas en rêve.

— Mais oui ma caille, c'est ça...

C'était vrai, le monde était beaucoup plus gai.

Il revint avec sa veste sous le bras :

— Mercredi prochain...

— Quoi mercredi prochain ?

— Ce sera Mercredi gras parce que mardi j'aurai trop de boulot, et tu m'attends pour dîner...

— A minuit ?

— J'essaierai de rentrer plus tôt et je te ferai des crêpes comme tu n'en as jamais mangé de ta vie...

— Ah ! J'ai eu peur ! j'ai cru que t'avais choisi ce jour-là pour me sauter !

— Je te fais des crêpes et après je te saute.

— Parfait.

Parfait ? Ah, il était mal ce con... Qu'est-ce qu'il allait faire jusqu'à mercredi ? Se cogner dans tous les réverbères, rater ses sauces et s'acheter de nouveaux sous-vêtements? Putain mais c'était pas vrai, ça ! D'une manière ou d'une autre elle finirait par avoir sa peau, cette saleté! L'angoisse.... Pourvu que ce soit de la bonne... Dans le doute il décida de s'acheter un nouveau caleçon quand même...

Ouais... Eh ben ça va y aller le Grand Marnier, c'est moi qui vous le dis, ça va aller... Et ce que je flambe pas, je le bois.

Camille venait ensuite la rejoindre avec son bol de thé. Elle s'asseyait sur le lit, tirait l'édredon et elles attendaient que les garçons soient partis pour regarder le TéléAchat . Elles s'extasiaient, gloussaient, raillaient les tenues des potiches et Paulette, qui n'avait pas encore imprimé le passage à l'euro, s'étonnait que la vie soit si peu chère à Paris. Le temps n'existait plus, s'étirait mollement de la bouilloire au Monoprix et de Monoprix au marchand de journaux.

Elles avaient l'impression d'être en vacances. Les premières depuis des années pour Camille et depuis toujours pour la vieille dame. Elles s'entendaient bien, se comprenaient à mi-mot et rajeunissaient toutes les deux à mesure que les jours rallongeaient.

Camille était devenue ce que la caisse d'allocations familiales appelle une « auxiliaire de vie ». Ces trois mots lui allaient bien et elle compensait son ignorance gériatrique en adoptant un ton direct et des mots crus qui les désinhibaient toutes les deux.

— Allez-y, ma petite Paulette, allez-y... Je vous nettoierai les fesses au jet...

— Tu es sûre ?

— Mais oui !

— Ça ne te dégoûte pas ?

— Mais non.

L'installation d'une cabine de douche s'étant avérée trop compliquée, Franck avait fabriqué une marche anti-dérapante pour escalader la baignoire et coupé les pieds d'une vieille chaise sur laquelle Camille déposait une serviette-éponge avant d'y asseoir sa protégée.

— Oh... gémissait-elle, mais moi ça me gêne... Tu ne peux pas savoir comme je suis mal à l'aise de t'imposer ça...

— Allons...

— Ce vieux corps, là, ça ne te dégoûte pas ? Tu es sûre ?

- Vous savez, je... Je crois que je n'ai pas la même approche que vous... Je... J'ai pris des cours d'anatomie, j'ai dessiné des nus au moins aussi âgés que vous et je n'ai pas de problème de pudeur... Enfin, si, mais pas celui-là. Je ne sais pas comment vous l'expliquer... Mais quand je vous regarde, je ne me dis pas : herk, ces rides, ses seins qui pendouillent, ce ventre mou, ces poils blancs, ce zizi flasque ou ces genoux cagneux... Non, pas du tout... Je vais peut-être vous vexer mais votre corps m'intéresse indépendamment de vous. Je pense boulot, technique, lumière, contours, barbaque à circonvenir... Je songe à certains tableaux... Les vieilles folles de Goya, des allégories de la Mort, la mère de Rembrandt ou sa prophétesse Anne... Excusez-moi, Paulette, c'est affreux tout ce que je vous raconte là mais... en vérité, je vous regarde très froidement !

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