Anna Gavalda - Je voudrais que quelqu'un m'attende quelque part

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Je voudrais que quelqu'un m'attende quelque part: краткое содержание, описание и аннотация

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Les personnages de ces douze nouvelles sont pleins d'espoirs futiles, ou de desespoir grave. Us ne cherchent pas a changer le monde. Quoi qu'il leur arrive, ils n'ont rien a prouver. Ils ne sont pas herolques. Simplement humains. On les croise tous les jours sans leur preter attention, sans se rendre compte de la charge d'emotion qu'ils transportent et que revele tout a coup la plume si juste d'Anna Gavalda. En pointant sur eux ce projecteur, elle eclaire par ricochet nos propres existences.

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J'ai quand même une pensée émue pour cet homme élégant et brillant qui est en train de tripoter mon avenir entre ses mains fines (l'édite? l'édite pas?), le jean, c'est un peu raide il faut l'avouer.

Ah… que de soucis, que de soucis.

Bon, j'ai tranché. En jean mais avec de la lingerie à tomber par terre.

Mais ça, il ne la verra pas me direz-vous… Tatatata pas à moi, on n'arrive à la Très Haute Fonction d'éditeur sans avoir un don spécial pour détecter la lingerie fine la plus improbable.

Non, ces hommes-là savent.

Ils savent si la femme qui est assise en face d'eux porte un truc en coton au ras du nombril ou un slip Monoprix rose tout déformé ou une de ces petites folies qui font mugir les femmes (le prix qu'elles les payent) et rosir les hommes (le prix qu'ils devront payer).

Evidemment qu'ils savent.

Et là, je peux vous dire que j'ai mis le paquet (payable en deux chèques), j'ai pris un ensemble coordonné slip et soutien-gorge, quelque chose d'hallucinant.

Mon Dieu…

Super camelote, super matière, super façon, tout en soie ivoire avec de la dentelle de Calais tricotée main par des petites ouvrières françaises s'il vous plaît, doux, joli, précieux, tendre, inoubliable le genre de chose qui fond dans la bouche et pas dans la main.

Destin, me voilà.

En me regardant dans le miroir de la boutique (les malins, ils ont des éclairages spéciaux qui vous rendent mince et bronzée, les mêmes halogènes qu'il y a au-dessus des poissons morts dans les supermarchés de riches), je me suis dit pour la première fois depuis que Marguerite existe:

"Eh bien, je ne regrette pas tout ce temps passé à me ronger les ongles, et à faire de l'eczéma devant l'écran minuscule de mon ordinateur. Ah non! Tout ça, tous ces bras de fer usant contre la trouille et le manque de confiance en soi, toutes ces croûtes dans ma tête et toutes ces choses que j'ai perdues ou oubliées parce que je pensais à Clic-clac par exemple eh bien je ne les regrette pas… "

Je ne peux pas dire le prix exact parce qu'avec le politically correct, le bridge de mon mari, l'assurance de la voiture, le montant du R.M.I. et tout ça, je risquerais de choquer mais sachez que c'est quelque chose d'ahurissant; et, vu ce que ça pèse, ne parlons pas du prix au kilo.

Enfin, on n'a rien sans rien, on n'attrape pas des mouches avec du vinaigre et on ne se fait pas éditer sans payer un peu de sa personne, non?

Nous y voilà. Le sixième arrondissement de Paris. Le quartier où on rencontre autant d'écrivains que de contractuelles. Au coeur de la vie.

Je flanche.

J'ai mal au ventre, j'ai mal au foie, j'ai mal dans les jambes, je transpire à grosses gouttes et ma culotte à *** balles me rentre dans la raie des fesses.

Joli tableau.

Je me perds, le nom de la rue n'est indiqué nulle part, il y a des galeries d'art africain dans tous les sens et rien ne ressemble plus à un masque africain qu'un autre masque africain. Je commence à détester l'art africain.

Finalement je trouve.

On me fait patienter.

Je crois que je vais m'évanouir, je respire comme on nous a appris pour les accouchements. Allez… on… se… calme…

Tiens-toi droite. Observe. Ca peut toujours servir. Inspire. Expire.

– Vous vous sentez bien?

– Euh…, oui, oui… ça va.

– Il est en rendez-vous mais Il n'en a plus pour longtemps, Il ne devrait pas tarder…

– Vous voulez un café?

– Non. Merci. (Hé Machinette, tu vois pas que j'ai envie de vomir? Aide-moi Machinette, une claque, un seau, une bassine, un Spasfon, un verre de coca bien froid… quelque chose. Je t'en supplie.)

Un sourire. Elle me fait un sourire.

En réalité, c'était de la curiosité. Ni plus ni moins. Il voulait me voir. Il voulait voir la tête que j'avais. Il voulait voir à quoi ça ressemblait. C'est tout.

Je ne vais pas raconter l'entretien. En ce moment, je soigne mon eczéma avec du goudron presque pur et ce n'est vraiment pas la peine d'en rajouter vu la couleur de ma baignoire. Donc, je ne raconte pas.

Allez, un petit peu quand même: à un moment, le chat (pour plus de détails voir Lucifer dans Cendrillon) qui regardait la souris gesticuler dans tous les sens entre ses pattes griffues, le chat qui s'amusait "… ce qu'elle est provinciale tout de même…", le chat qui prenait son temps a fini par lâcher:

– Ecoutez, je ne vous cache pas qu'il y a dans votre manuscrit des choses intéressantes et que vous avez un certain style mais (viennent ensuite pas mal de considérations sur les gens qui écrivent en général et le dur métier d'éditeur en particulier)… Nous ne pouvons pas dans l'état actuel des choses et pour des raisons que vous comprendrez aisément publier votre manuscrit. Par contre, je tiens à suivre de très près votre travail et sachez que j'y accorderai toujours la plus grande attention. Voilà.

Voilà.

Ducon.

J'en reste assise. Là encore, il n'y a pas d'autre mot.

Lui se lève (gestes amples et superbes), se dirige vers moi, fait mine de me serrer la main… Ne voyant aucune réaction de ma part, fait mine de me tendre la main… Ne voyant aucune réaction de ma part, fait mine de me prendre la main… Ne voyant aucune…

– Que se passe-t-il? Allons… ne soyez pas si abattue, vous savez c'est rarissime d'être publié dès son premier manuscrit. Vous savez j'ai confiance en vous. Je sens que nous ferons de grandes choses ensemble. Et même, je ne vous cache pas que je compte sur vous.

Arrête ton char Ben-Hur. Tu vois pas que je suis coincée.

– Ecoutez, je suis désolée. Je ne sais pas ce qui m'arrive mais je ne peux pas me lever. C'est comme si je n'avais plus de forces. C'est idiot.

– Ca vous arrive souvent?

– Non. C'est la première fois.

– Vous souffrez?

– Non. Enfin un peu mais c'est autre chose.

– Bougez les doigts pour voir.

– Je n'y arrive pas.

– Vous êtes sûre???

– Ben… oui.

Long échange de regards, façon tu me tiens, je te tiens par la barbichette.

– (énervé) Vous le faites exprès ou quoi?

– (très énervée) Mais bien sûr que non voyons!!!

– Vous voulez que j'appelle un médecin?

– Non, non, ça va passer.

– Oui mais enfin bon, le problème c'est que j'ai d'autres rendez-vous moi… Vous ne pouvez pas rester là.

– Essayez encore…

– Rien.

– Qu'est-ce que c'est que cette histoire!

– Je sais pas… qu'est-ce que vous voulez que je vous dise?… C'est peut-être une crise d'arthrose, ou un truc dû à une émotion trop forte.

– Si je vous dit: "Bon d'accord, je vous édite… vous vous relevez?"

– Mais bien sûr que non. Pour qui me prenez-vous? Est-ce que j'ai l'air aussi abrutie que ça?

– Non mais je veux dire si je vous édite vraiment?…

– D'abord je ne vous croirais pas… hé mais attendez, je ne suis pas là à vous demander la charité, je suis paralysée vous pouvez comprendre la différence?

– (se frottant la figure contre ses mains fines) Et c'est à moi que ça devait arriver… Bon dieu…

– (regardant sa montre) Ecoutez pour le moment, je vais vous déménager parce que là, j'ai vraiment besoin de mon bureau…

Et le voilà qui me pousse dans le couloir comme si j'étais dans un fauteuil roulant sauf que je ne suis pas dans un fauteuil roulant et que pour lui, ça doit faire une sacrée différence… Je me tasse bien.

Morfle mon ami. Morfle.

– Vous voulez un café maintenant?

– Oui. Avec plaisir. C'est gentil.

– Vous êtes sûre que vous ne voulez pas que j'appelle un médecin?

– Non, non. Merci. Ca va partir comme c'est venu.

– Vous êtes trop contractée.

– Je sais.

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