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Frédéric Beigbeder: Une vie sans fin

Здесь есть возможность читать онлайн «Frédéric Beigbeder: Une vie sans fin» весь текст электронной книги совершенно бесплатно (целиком полную версию). В некоторых случаях присутствует краткое содержание. Город: Paris, год выпуска: 2018, ISBN: 978-2246812616, издательство: Éditions Grasset, категория: Современная проза / на французском языке. Описание произведения, (предисловие) а так же отзывы посетителей доступны на портале. Библиотека «Либ Кат» — LibCat.ru создана для любителей полистать хорошую книжку и предлагает широкий выбор жанров:

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Frédéric Beigbeder Une vie sans fin

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« La vie est une hécatombe. 59 millions de morts par an. 1,9 par seconde. 158 857 par jour. Depuis que vous lisez ce paragraphe, une vingtaine de personnes sont décédées dans le monde — davantage si vous lisez lentement. L’humanité est décimée dans l’indifférence générale. Pourquoi tolérons-nous ce carnage quotidien sous prétexte que c’est un processus naturel ? Avant je pensais à la mort une fois par jour. Depuis que j’ai franchi le cap du demi-siècle, j’y pense toutes les minutes. Ce livre raconte comment je m’y suis pris pour cesser de trépasser bêtement comme tout le monde. Il était hors de question de décéder sans réagir. » Contrairement aux apparences, ceci n’est pas un roman de science-fiction. F. B.

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Un matin d’automne, en se servant un café, elle a crevé l’abcès.

— Et supposons que tu réussisses à vivre trois cents ans, s’est-elle écriée, tu ferais quoi de tout ce temps ?

— Je… sais pas… je…

— Bien sûr que tu ne sais pas ! Tu cours après la Jouvence de l’abbé Venter sans même te poser la question de savoir ce que tu ferais d’une vie prolongée !

— Je pourrais profiter de toi plus longtemps…

— Mais c’est faux ! Je suis là avec tes deux filles et un troisième enfant dans le ventre et tu ne profites même pas de nous, tu prends rendez-vous avec tous les gourous de Californie ! Tu crois que tu changerais si tu étais immortel ? Tu te trouverais une autre quête impossible : ouvrir un night-club sur Mars ou je ne sais quoi ! Tu veux vaincre la mort pour désobéir au destin, pas pour vivre heureux. Le bonheur, tu n’as jamais su ce que cela signifiait. Je ne te reproche rien : c’est ce qui m’a plu chez toi. Ton mal-être, ta solitude, ton romantisme caché, ta maladresse avec Romy…

Peut-être Léonore buvait-elle trop de Nespresso pour une femme enceinte. Les hormones plus la caféine formaient un cocktail détonant.

— Tu es médecin, ai-je protesté. C’est ton boulot de vaincre la mort.

— Non, c’est de sauver des vies. Nuance. La mort je ne la combats pas, mais la maladie, oui. La souffrance, le handicap, voilà mes ennemis. Au début, ton obsession hypocondriaque pour le rajeunissement cellulaire et les manipulations génétiques me faisait marrer, je t’ai trouvé attendrissant comme un gamin qui a lu trop de SF. Mais là tu deviens franchement pathétique.

— J’ai besoin de rêver…

— Pas du tout : t’es juste un trouillard. Et je vais te dire : c’est pas sexy, un mec lâche. Sois un homme, putain. Tu ne vois pas que toutes ces thérapies transhumaines ne sont que les fantasmes de mégalomanes narcissiques complètement puérils et incultes, de nerds incapables d’accepter la fatalité ? Mais bon sang, ça crève les yeux, ces abrutis de milliardaires américains ont aussi peur de vivre que de mourir ! Ils ont tous des perruques, t’as remarqué ? Elon Musk, Ray Kurzweil, Steve Wozniak : le gang des toupets !

Comme Léonore était belle quand elle s’énervait ! Je n’aurais pas dû la provoquer mais je dois être masochiste. Ses yeux furieux… Elle était aussi sexy que si elle portait une fourrure et tenait un fouet.

— Tu ne trouves pas que ce serait merveilleux, une vie sans fin ?

— Mon pauvre chéri, une vie sans fin serait une vie sans but.

— Ah bon ? Parce que le but de la vie c’est de crever ?

— Non mais si t’enlèves la mort, y a plus d’enjeu. Plus de suspense. Trop de temps tue le plaisir. T’as pas lu Sénèque ?

— Non j’ai pas lu Sénèque, je préfère Barjavel. Mais ils sont morts tous les deux ! Je veux pas y passer, tu piges ? Toi t’as pas peur parce que t’es jeune. On verra si t’as pas envie de jouer les prolongations dans trente ans !

— Écoute, tu as cinquante balais, il te reste deux ou trois décennies sur terre, alors cesse de pleurnicher, amuse-toi, profites-en, remercie la nature de t’avoir donné un nouvel enfant à la place d’un cancer du pancréas ! Moi je voudrais un père pour ma fille, pas un attardé avec une panoplie d’Uberman !

Elle devenait vexante ; je devins idiot.

— Tu es jalouse parce que George Church et Craig Venter font plus de découvertes que ton laboratoire suisse.

Elle m’a jeté un regard effaré d’abord, puis dégoûté, enfin lugubre. Je ne puis y repenser sans rougir de honte. Et pourtant j’ai été souvent minable dans ma vie.

— Tu ne vois pas que mon prof suisse a essayé de te prévenir que tes nouvelles idoles étaient des illuminés qui n’en voulaient qu’à ton pognon ? T’es vraiment trop nul. Salut.

Chaque pas que fit Léonore vers la porte, avec Lou dans ses bras, son ventre arrondi, ses seins puissants, le son mat de la porte qui claque et ce « salut » glacial, chaque pas était un sabre planté dans mon ventre.

Et pourtant je n’ai pas renoncé. J’étais trop près du but. Je n’écoutais plus personne. Je me disais qu’une fois augmenté, j’aurais tout le temps de reconquérir ma femme et mon bébé. J’étais têtu comme une mule crispérisée avec un ADN de taureau.

La nuit, les feux arrière des voitures formaient une rivière de sang qui ruisselait sur le boulevard du Crépuscule. Un pic de pollution était annoncé à la radio. Les particules fines me piquaient les yeux, le nez et la gorge, comme à Paris. C’était peut-être une drôle d’idée de chercher l’immortalité dans une cité qui vous refilait le cancer du poumon en cadeau de bienvenue. Après le « brain uploading », il ne me restait qu’à effectuer la transfusion de sang jeune promise par la clinique Ambrosia de Monterey. La start-up avait été créée par Jesse Karmazin, un médecin convaincu que le sang jeune constituait la jouvence suprême. Ma cyberfille Romy Pepper m’a accompagné lors d’un road trip sur le highway numéro 1 qui conduit de San Diego à Monterey, c’est-à-dire du sud de L.A. au sud de San Francisco. C’est à Monterey que Jimi Hendrix a brûlé sa guitare en 1967 ; c’est aussi là que furent données les premières conférences TED — cette ville aime les explorateurs. La route de la vie éternelle longeait les requins du Pacifique, entre deux tremblements de terre, vers la vallée du Silicium et ses plantations d’orangers vert et or. La Californie suburbaine semblait une suite de pharmacies et d’églises, de terrains vagues, de pompes à essence, de panneaux publicitaires, et puis, soudain, il n’y avait plus que des falaises géantes de granit, sur lesquelles les vagues de l’océan glacé explosaient sous un soleil blanc. La West Coast rappelait physiquement le Pays basque, en remplaçant le foie gras par des tatakis de thon. Notre voiture glissait sur le goudron entre les pins, les acacias, les palmiers, les poivriers, les abricotiers et les noyers, vers une éternité définitive. À travers la lunette arrière s’éloignait le passé : des familles d’humains qui jouaient au ballon sur la plage, des motels remplis de mortels, des églises blanches contenant des protestants non révoltés. Je songeais presque avec nostalgie à mon espèce révolue, mais il était trop tard pour reculer. C’était comme si la route s’effondrait derrière nous (ce fut d’ailleurs le cas à Pfeiffer Canyon, près de Big Sur).

Durant plusieurs semaines, à Monterey, mes veines absorbèrent le sang de nombreux adolescents californiens triés sur le volet : aux États-Unis, le sang est à vendre par les « blood banks », et l’on peut connaître la tranche d’âge des donneurs (chez Ambrosia : 16–25 ans). Le mythe vampirique n’avait commis qu’une erreur : l’ail n’est pas nocif, au contraire il favorise la circulation sanguine. J’en croquais des gousses entières tous les matins en me faisant injecter de l’hémoglobine fraîche de surfeur fauché. L’effet fut redoutable : mes neurones furent remyélinisés à une vitesse anormale. Au bout de quinze jours de ce traitement onéreux (8 000 $ tous les deux jours), c’était comme si l’on m’avait injecté un courant électrique à 10 000 volts. J’étais réincarné en skater d’un film de Gus Van Sant. Je sentais mes cheveux repousser, mes pectoraux gonfler. Je bandais tout le temps en pensant aux seins méchants de Léonore. Je grimpais les escaliers quatre à quatre sans sentir l’effort. Le sang jeune est pire qu’une drogue : j’avais l’impression de voler à vingt centimètres au-dessus du sol et d’éjaculer des litres. Je ne résistai pas à la tentation de rallumer mon smartphone pour poster quelques selfies de mon torse transfiguré sur Instagram. C’étaient les premières images visibles de mon corps depuis ma démission audiovisuelle. Sur les photos, prises au Post Ranch Inn de Big Sur, en haut d’une falaise surplombant l’océan, mon ego rebooté exultait comme celui d’un chanteur de boys band. Mes rides avaient disparu, mes joues étaient regonflées et mon ventre plat exhibait des abdominaux reconstitués. Je souriais comme un culturiste gonflant ses biceps en string huilé. Le magazine Closer publia ces clichés sans mon autorisation, avec en titre « Beigbeder expérimente le vampirisme en Californie ». L’information avait fuité, je n’ai jamais su qui avait balancé le scoop sur la méthode Ambrosia… même si je soupçonne fortement Léonore.

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