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Frédéric Beigbeder: Une vie sans fin

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Frédéric Beigbeder Une vie sans fin

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« La vie est une hécatombe. 59 millions de morts par an. 1,9 par seconde. 158 857 par jour. Depuis que vous lisez ce paragraphe, une vingtaine de personnes sont décédées dans le monde — davantage si vous lisez lentement. L’humanité est décimée dans l’indifférence générale. Pourquoi tolérons-nous ce carnage quotidien sous prétexte que c’est un processus naturel ? Avant je pensais à la mort une fois par jour. Depuis que j’ai franchi le cap du demi-siècle, j’y pense toutes les minutes. Ce livre raconte comment je m’y suis pris pour cesser de trépasser bêtement comme tout le monde. Il était hors de question de décéder sans réagir. » Contrairement aux apparences, ceci n’est pas un roman de science-fiction. F. B.

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C’est ici qu’il me faut exposer le concept, malheureusement rabâché par nombre de charlatans tel Raymond Kurzweil, de Singularité. L’idée est également née de la Seconde Guerre mondiale, en 1948 et 1949, lorsque John von Neumann étudia les automates, ancêtres des ordinateurs. Il évoqua le concept de « machines autoreproductrices » qui inspira ensuite à Gordon Moore en 1965 sa célèbre loi selon laquelle la puissance des circuits intégrés doublerait tous les ans (en 1971, Moore la corrigea en affirmant que la puissance des microprocesseurs doublerait tous les deux ans, ce que les progrès informatiques ont confirmé depuis). Un professeur de mathématiques du Wisconsin devenu romancier de science-fiction, Vernor Vinge, publia en 1993 un article intitulé : « The Coming Technological Singularity » où il développait l’idée que la loi de Moore mènerait au remplacement de l’humanité par les machines. La Singularité désigne le moment de la fin des civilisations humaines et l’avènement d’une nouvelle organisation où l’intelligence artificielle dépasse l’intelligence humaine. Dans Terminator 5 , la prise de pouvoir de Skynet sur l’ensemble des ordinateurs connectés dans le monde, en particulier les armes nucléaires, est annoncée pour octobre 2017 : c’est précisément à cette date qu’on a commencé d’autoriser les Systèmes d’armes létales autonomes (SALA) qui tuent en fonction d’un algorithme interne. Une fois encore, les auteurs de science-fiction peuvent être considérés comme les seuls lanceurs d’alerte véritablement réalistes de toute la littérature connue.

La numérisation cérébrale de ma famille nécessita un long travail de copie de chacun de nos neurones sur support digital. J’avais téléphoné en France à mes parents pour leur proposer de greffer leur tête sur des corps bioniques amortels.

— C’est quoi le risque ?

— La tétraplégie, si la moelle épinière se reconnecte mal…

Pas réussi à convaincre ces technophobes réacs. Ni ma mère ni mon père n’avaient l’air pressés d’implanter leur cerveau sur un nouveau support biomécanique. Pourtant maman portait un écarteur d’artère coronaire dans la poitrine, et papa une rotule en polyéthylène. Leur bioconservatisme contredisait les interventions chirurgicales qui les avaient sauvés. L’ensemble de ma famille doutait de mes recherches… ce qui me conforta dans mes démarches. Allongé sur un lit d’hôpital, mon cerveau relié aux scanners par des électrodes et un microprocesseur implanté dans ma boîte crânienne, je me suis copieusement emmerdé pendant des mois. Ce qui est frustrant à Los Angeles, c’est d’être au bord de la mer mais trop loin pour l’entendre. Romy était connectée à Pepper : ils avaient choisi de fusionner leurs synapses, les neuronales avec les électroniques. Un cerveau humain compte 100 milliards de neurones, chacun capable de 10 000 synapses, ce qui donne un million de milliards de connections possibles : ce qu’on appelle le « connectome ». Chez Humai, start-up située sur Melrose Avenue et fondée par Josh Bocanegra, des centaines d’ordinateurs de deux milliards de transistors avec plusieurs dizaines de millions de portes logiques étaient connectés entre eux pour parvenir au même nombre de synapses électroniques que chez le Sapiens. Cette opération est nommée le « neuroenhancement ». Elle découle d’une découverte faite par un neurologue de l’équipe de George Church au Wyss Institute à Harvard (Seth Shipman) en juillet 2017 : si l’on est capable de stocker un film de cinéma numérique dans un ADN de bactérie vivante, alors il est possible d’intégrer toute l’information de notre cerveau dans un ADN avant de tout télécharger sur un disque dur très puissant. Il est étonnant que la presse n’ait pas davantage signalé que durant l’été 2017, la frontière infranchissable entre l’homme et le digital était tombée. Malgré les protestations de Léonore, j’avais fini par céder à l’insistance de ma fille qui voulait être téléchargée dans son robot. J’avais même accepté de baptiser le petit robot en lui versant sur la tête le contenu d’une canette de Dr Pepper. Les deux ados se considéraient désormais comme des cyborgs technochrétiens. La fusion Romy/Pepper a ouvert la voie à l’androïdisation rapide de sa génération, ce que nous ignorions à l’époque. Mais le corps naturel de Romy continuait de manger des Reese’s et des Nerds ! Quant à moi, j’étais uploadé dans l’au-delà numérique. Mes neurones et cellules gliales téléchargés dans le nuage digital mondialisé, grâce à des composants nanométriques imitant le comportement de mes neurones biologiques. Mon système limbique stocké sous forme de lettres ATCG dans un chromosome artificiel qui porte mon nom pour l’éternité. Congelées dans un parking de cellules souches iPS sur trois continents, mes cellules prénatales étaient conservées à moins 180 degrés centigrades dans de l’azote liquide. J’étais enfin débarrassé du corps humain périssable grâce à la puce électronique contenant ce récit. Le texte de vie que vous lisez garantit mon éternisation. Il est conservé sur le logiciel Human Longevity dossier numéro X76097AA804. Nom de code : JOUVENCE, mot de passe : Romy2017. La copie de mon cerveau sous forme de lettres A, T, C et G était contenue dans une clé USB mais aussi dans un minirobot équipé de webcams qui me permettrait de poursuivre ma vie après le jour où mon enveloppe physique serait obsolète. Les événements nouveaux, souvenirs récents, expériences et contacts postérieurs à l’opération de « connectomie » étaient enregistrés automatiquement au fur et à mesure, comme lorsque vous actualisez votre disque dur sur Time Machine. C’est le même principe qui guide les profils Facebook posthumes ou les logiciels envoyeurs d’e-mails postérieurs à la mort (par exemple, ceux des start-up « DeadSocial », « LifeNaut.com » ou « Eterni-Me »), agrémenté d’une digitalisation effective du connectome, opération également proposée par les sociétés « In Its Image », « Neuralink » et « Imagination Engines ». Certes, le cyborg équipé de mon algorithme n’aura pas ma peau, mais il aura mon humour, ma mémoire, ma bêtise, mes attitudes, mes opinions, mes croyances, mon style régulièrement réactualisé.

Léonore ne prenait toujours rien de tout cela au sérieux. Elle se moquait de notre robotisation. Elle refusait d’adresser la parole à nos avatars, qu’elle trouvait effrayants de stupidité et de laideur. C’est la fondation Terasem qui a inauguré ce système d’« Extension de la vie humaine » (« Human Life Extension ») dans le Vermont en 2004, en créant Bina48, l’androïde de Bina Rothblatt, la femme de Martine Rothblatt. Il est vrai qu’elle est effrayante. Mais, même immonde et inanimé, mon avatar connaît toute ma vie par cœur et écrit régulièrement à tous mes contacts. J’étais rassuré de posséder un alter ego sous forme de fichier automatisé dans un androïde. Il me semblait qu’il n’y avait pas de quoi s’énerver. Ma fille et moi vivions toujours et, le jour venu, nos frères de silicium nous remplaceraient… Comme dit Kevin Warwick, professeur de cybernétique à l’université de Coventry : « Je suis né humain, mais ce ne fut qu’un accident du destin. » Un con vivant est-il préférable à un génie mort ?

Durant notre traitement, Léonore vomissait très élégamment dans les bouquets d’eucalyptus de notre bungalow. L’infirmière du Health Nucleus l’a vite prise à part pour lui annoncer une heureuse nouvelle : elle était enceinte, et nos génomes étaient compatibles. L’Institut de longévité humaine nous a proposé immédiatement de parfaire l’ADN du futur bébé afin de générer un mutant à l’abri des maladies génétiques. Nous avons accepté avec enthousiasme d’effectuer tous les prélèvements nécessaires. Mais Léonore ne jouait pas le jeu : elle a refusé les transfusions et la connectomie parce qu’elle vivait une grossesse, transmutation tellement plus hallucinante… La création de la vie lui donnait un teint éclatant, un corps extraterrestre, aux hormones décuplées, à la sexualité de fauve. Tous mes traitements transhumains semblaient pitoyables face à sa mutation en surfemme reproductrice, en usine naturelle à aliens aux seins exacerbés. Comment rivaliser avec elle ? Elle n’avait pas besoin d’aide pour s’augmenter.

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