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Frédéric Beigbeder: Une vie sans fin

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Frédéric Beigbeder Une vie sans fin

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« La vie est une hécatombe. 59 millions de morts par an. 1,9 par seconde. 158 857 par jour. Depuis que vous lisez ce paragraphe, une vingtaine de personnes sont décédées dans le monde — davantage si vous lisez lentement. L’humanité est décimée dans l’indifférence générale. Pourquoi tolérons-nous ce carnage quotidien sous prétexte que c’est un processus naturel ? Avant je pensais à la mort une fois par jour. Depuis que j’ai franchi le cap du demi-siècle, j’y pense toutes les minutes. Ce livre raconte comment je m’y suis pris pour cesser de trépasser bêtement comme tout le monde. Il était hors de question de décéder sans réagir. » Contrairement aux apparences, ceci n’est pas un roman de science-fiction. F. B.

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AVANTAGES ET INCONVÉNIENTS DE LA MORT
Depuis que lhumanité existe on dénombre environ 100 milliards de morts Je ne - фото 1Depuis que lhumanité existe on dénombre environ 100 milliards de morts Je ne - фото 2

Depuis que l’humanité existe, on dénombre environ 100 milliards de morts. Je ne prétends pas que l’immortalité sera facile à atteindre. Je suis jaloux de l’âge de mes filles. Elles verront le XXII esiècle. André Choulika, le PDG de Cellectis (leader français de la recherche en bio-techno-génomique), affirme que les bébés nés après 2009 vivront cent quarante ans. J’envie Romy et Lou. Je suis un sale égocentrique qui refuse de libérer la place. Mon métier est éphémère ; je sais très bien que tout ce que je produis à la télévision sera oublié après mon départ. Ma seule chance d’exister est de m’accrocher à la vie et aux écrans, petits ou grands. Tant que je serai présent à l’image, on se souviendra de moi. Ma mort sonnera le glas de mon œuvre. Je serai pire qu’oublié : remplacé. C’est drôle de voir certains animateurs de flux, sentant leur gloire menacée (Drucker, Pivot, Arthur, Cauet, Courbet), se précipiter sur les scènes de théâtres de province, dans le but de grappiller quelques miettes de gloire, en narrant leurs souvenirs devant de vieilles téléspectatrices endormies, aux cheveux mauves. Ils ont passé leur vie à poser des questions à des artistes, et soudain, quand le manège s’arrête, ils veulent recevoir des ovations à leur tour, mais personne ne les interviewe, il est trop tard, ils se retrouvent imitateurs de Johnny ou de Modiano à la salle des fêtes de Romorantin. Ils voudraient quitter le futile pour la permanence, remplacer la célébrité par la postérité. Le cas le plus angoissant est celui de Thierry Ardisson, qui m’a fait débuter dans le métier. Alors que Thierry rêvait d’être écrivain, rien de ce qu’il prononce n’est de lui : ses prompteurs, ses blagues et ses questions sont rédigés par des pigistes. Tout ce qu’a fait Thierry Ardisson, depuis trente ans, c’est lire des textes écrits par d’autres. Il n’est pas surprenant que son obsession consiste désormais à éditer des coffrets de compilations de ses vieilles émissions — ce romancier frustré souhaite à tout prix occuper une place sur votre étagère. Si je veux échapper à ce destin funeste, je dois m’éterniser pour de vrai. Physiquement, c’est-à-dire médicalement.

Dans un monde où les hommes sont mortels, tout optimiste est un escroc.

J’ai perdu mes rares amis. Christophe Lambert, DG d’EuropaCorp, emporté par un cancer à 51 ans. Jean-Luc Delarue, président de Reservoir Prod et voisin de la rue Bonaparte, envolé à 48 ans. Philippe Vecchi, son coloc, à 53 ans. Maurice G. Dantec, auteur cyberpunk, parti à 57 ans. Richard Descoings, le directeur de Sciences-Po, mort d’une crise cardiaque à 53 ans. Frédéric Badré, le fondateur de la revue littéraire Ligne de risque , mort d’une maladie neurodégénérative à 50 ans. Mix & Remix, de son vrai nom Philippe Becquelin, qui illustrait ma chronique dans Lire , mort d’un cancer du pancréas à 58 ans. Je les ai tous invités à la télé : c’étaient de bons clients, toujours prêts à se donner en pâture, sans langue de bois. Je me souviens de Dantec allumant un pétard avec une page arrachée des Évangiles en marmonnant : « Pardonnez-leur, ils ne savent pas ce qu’ils font. » Jean-Luc avait arraché sa chemise pour se lancer dans un cours de breakdance sur le sol. Christophe avait mimé une corrida, son associé Luc Besson faisant le taureau, les doigts pointés sur le front en guise de cornes. Philippe dansait le pogo à pieds joints sur « Should I Stay or Should I Go », Richard avait gagné le concours d’« air guitar », Frédéric imitait tous les cris d’animaux, l’autre Philippe dessinait des vagins dentés. Ils pensaient qu’ils n’avaient rien à perdre. Quelques mois plus tard, ils perdaient tout. La mort est de moins en moins une abstraction quand on dépasse la cinquantaine. Je déteste sa manière insidieuse de se rapprocher à chaque check-up. Elle me fait penser aux pluies de flèches du film The Revenant : il faut courir, slalomer comme Leonardo DiCaprio pour éviter le sifflement qui nous frôle, brûlant et venimeux. Je ne cesse d’accélérer ma course en zigzag. J’aimerais prendre du repos, souffler un peu, mais pour me reposer, j’ai besoin d’une nouvelle vie, comme dans Call of Duty , où ressusciter ne prend que deux clics après une fusillade. Donnez-moi s’il vous plaît quelques décennies de rabe et je promets d’en faire meilleur usage. I am still hungry. I need seconds, OK ? Une poignée de secondes. Une seconde vie.

Je ne suis pas pressé de devenir orphelin. Je n’ai pas aimé le spectacle parental : ceux qui m’avaient donné la vie allongés dans des lits d’hôpitaux, cela avait quelque chose de vulgaire, de prévisible, comme un mauvais scénario de télé-réalité. Quelque chose me disait que je devais les sauver. Je ne voulais pas les perdre ; ils étaient mes boucliers humains. Le fait de m’avoir donné la vie ne méritait pas la peine capitale.

Mon père en rééducation avec des béquilles aux Buttes-Chaumont, ma mère cassée en morceaux à Cochin après une chute : aucun des deux ne semblait se douter qu’ils finiraient seuls. La cruauté de la fin de vie de mes parents en faisait deux publicités contre le divorce et les maladies cardiovasculaires. Ils avaient vécu séparément mais je m’imaginais sottement qu’ils auraient dû mourir ensemble. Durant des mois je tournais mes émissions avec le sourire le plus artificiel possible, un rictus de mauvais acteur kéblo sous coke, quand la caméra passait au rouge sur mon plateau. J’ai commencé à animer des galas de charité à cette époque-là : le Téléthon, le Sidaction, le Concert contre le Cancer… Cela me révoltait de souffrir pour un événement aussi banal que la maladie de mes parents, de découvrir que j’avais un cœur capable d’une émotion aussi prévisible statistiquement. Le dessinateur Joann Sfar m’avait prévenu lors d’un déjeuner au Ritz :

— Quand tu perds tes parents à dix ans, tout le monde te console, tu deviens un être intéressant ; quand tu les perds à cinquante, personne ne te plaint, c’est là que tu es vraiment l’orphelin le plus seul du monde.

Si je les perdais, je savais que plus personne ne s’intéresserait à moi autant qu’eux. Donc ma tristesse était encore du narcissisme. Pleurer ses parents, c’est pleurer sur sa propre fragilité. Je suppliais la maquilleuse de masquer mon chagrin avec du fond de teint opaque, et je beuglais mon prompteur pour couvrir les applaudissements du chauffeur de salle : « Amis mortels, bonsoir et bienvenue : ceci n’est pas une émission, c’est une ordonnance ! »

Une menace plane sur le bourgeois européen ; notre confort est provisoire, nous avons appris à faire comme si le chaos absolu qui règne entre le Big Bang et l’Apocalypse pouvait être organisé par notre smartphone, entre deux attentats-suicides en live sur Periscope, et un Snapchat de notre plat du jour. Depuis notre naissance, on nous répète que nous allons mal finir. Avant de commencer cette enquête, je savais que l’homme était un corps mais pas un aggloméré de milliards de cellules reprogrammables. J’avais entendu parler des cellules souches, des manipulations génétiques, de la médecine régénérative, mais si la science ne sauvait pas mes parents, à quoi servait-elle ? À nous préserver, ma femme, mes filles et moi — les prochains candidats sur la death list .

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