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Albert Сamus: L’etranger

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Albert Сamus L’etranger

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Etranger sur la terre, etranger a lui-meme, Meursault le bien nomme pose les questions qui deviendront un leitmotiv dans l'oeuvre de Camus. De La Peste a La Chute, mais aussi dans ses pieces et dans ses essais, celui qui allait devenir Prix Nobel de litterature en 1957 ne cessera de s'interroger sur le sens de l'existence. Sa mort violente en 1960 contribua quelque peu a rendre mythique ce maitre a penser de toute une generation. --Karla Manuele

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Nous avons attendu tres longtemps, pres de trois quarts d'heure, je crois. Au bout de ce temps, une sonnerie a retenti. Mon avocat m'a quitte en disant: «Le president du jury va lire les reponses. On ne vous fera entrer que pour l'enonce du jugement.» Des portes ont claque. Des gens couraient dans des escaliers dont je ne savais pas s'ils etaient proches ou eloignes. Puis j'ai entendu une voix sourde lire quelque chose dans la salle. Quand la sonnerie a encore retenti, que la porte du box s'est ouverte, c'est le silence de la salle qui est monte vers moi, le silence, et cette singuliere sensation que j'ai eue lorsque j'ai constate que le jeune journaliste avait detourne ses yeux. Je n'ai pas regarde du cote de Marie. Je n'en ai pas eu le temps parce que le president m'a dit dans une forme bizarre que j'aurais la tete tranchee sur une place publique au nom du peuple francais. Il m'a semble alors reconnaitre le sentiment que je lisais sur tous les visages. Je crois bien que c'etait de la consideration. Les gendarmes etaient tres doux avec moi. L'avocat a pose sa main sur mon poignet. Je ne pensais plus a rien. Mais le president m'a demande si je n'avais rien a ajouter. J'ai reflechi. J'ai dit: «Non.» C'est alors qu'on m'a emmene.

5

Pour la troisieme fois, j'ai refuse de recevoir l'aumonier. Je n'ai rien a lui dire, je n'ai pas envie de parler, je le verrai bien assez tot. Ce qui m'interesse en ce moment, c'est d'echapper a la mecanique, de savoir si l'inevitable peut avoir une issue. On m'a change de cellule. De celle-ci, lorsque je suis allonge, je vois le ciel et je ne vois que lui. Toutes mes journees se passent a regarder sur son visage le declin des couleurs qui conduit le jour a la nuit. Couche, je passe les mains sous ma tete et j'attends. Je ne sais combien de fois je me suis demande s'il y avait des exemples de condamnes a mort qui eussent echappe au mecanisme implacable, disparu avant l'execution, rompu les cordons d'agents. Je me reprochais alors de n'avoir pas prete assez d'attention aux recits d'execution. On devrait toujours s'interesser a ces questions. On ne sait jamais ce qui peut arriver. Comme tout le monde, j'avais lu des comptes rendus dans les journaux. Mais il y avait certainement des ouvrages speciaux que je n'avais jamais eu la curiosite de consulter. La, peut-etre, j'aurais trouve des recits d'evasion. J'aurais appris que dans un cas au moins la roue s'etait arretee, que dans cette premeditation irresistible, le hasard et la chance, une fois seulement, avaient change quelque chose. Une fois! Dans un sens, je crois que cela m'aurait suffi. Mon c?ur aurait fait le reste. Les journaux parlaient souvent d'une dette qui etait due a la societe. Il fallait, selon eux, la payer. Mais cela ne parle pas a l'imagination. Ce qui comptait, c'etait une possibilite d'evasion, un saut hors du rite implacable, une course a la folie qui offrit toutes les chances de l'espoir. Naturellement, l'espoir, c'etait d'etre abattu au coin d'une rue, en pleine course, et d'une balle a la volee. Mais tout bien considere, rien ne me permettait ce luxe, tout me l'interdisait, la mecanique me reprenait.

Malgre ma bonne volonte, je ne pouvais pas accepter cette certitude insolente. Car enfin, il y avait une disproportion ridicule entre le jugement qui l'avait fondee et son deroulement imperturbable a partir du moment ou ce jugement avait ete prononce. Le fait que la sentence avait ete lue a vingt heures plutot qu'a dix-sept, le fait qu'elle aurait pu etre tout autre, qu'elle avait ete prise par des hommes qui changent de linge, qu'elle avait ete portee au credit d'une notion aussi imprecise que le peuple francais (ou allemand, ou chinois), il me semblait bien que tout cela enlevait beaucoup de serieux a un telle decision. Pourtant, j'etais oblige de reconnaitre que des la seconde ou elle avait ete prise, ses effets devenaient aussi certains, aussi serieux, que la presence de ce mur tout le long duquel j'ecrasais mon corps.

Je me suis souvenu dans ces moments d'une histoire que maman me racontait a propos de mon pere. Je ne l'avais pas connu. Tout ce que je connaissais de precis sur cet homme, c'etait peut-etre ce que m'en disait alors maman: il etait alle voir executer un assassin. Il etait malade a l'idee d'y aller. Il l'avait fait cependant et au retour il avait vomi une partie de la matinee. Mon pere me degoutait un peu alors. Maintenant, je comprenais, c'etait si naturel. Comment n'avais-je pas vu que rien n'etait plus important qu'une execution capitale et que, en somme, c'etait la seule chose vraiment interessante pour un homme! Si jamais je sortais de cette prison, j'irais voir toutes les executions capitales. J'avais tort, je crois, de penser a cette possibilite. Car a l'idee de me voir libre par un petit matin derriere un cordon d'agents, de l'autre cote en quelque sorte, a l'idee d'etre le spectateur qui vient voir et qui pourra vomir apres, un flot de joie empoisonnee me montait au c?ur. Mais ce n'etait pas raisonnable. J'avais tort de me laisser aller a ces suppositions parce que, l'instant d'apres, j'avais si affreusement froid que je me recroquevillais sous ma couverture. Je claquais des dents sans pouvoir me retenir.

Mais, naturellement, on ne peut pas etre toujours raisonnable. D'autres fois, par exemple, je faisais des projets de loi. Je reformais les penalites. J'avais remarque que l'essentiel etait de donner une chance au condamne. Une seule sur mille, cela suffisait pour arranger bien des choses. Ainsi, il me semblait qu'on pouvait trouver une combinaison chimique dont l'absorption tuerait le patient (je pensais: le patient) neuf fois sur dix. Lui le saurait, c'etait la condition. Car en reflechissant bien, en considerant les choses avec calme, je constatais que ce qui etait defectueux avec le couperet, c'est qu'il n'y avait aucune chance, absolument aucune. Une fois pour toutes, en somme, la mort du patient avait ete decidee. C'etait une affaire classee, une combinaison bien arretee, un accord entendu et sur lequel il n'etait pas question de revenir. Si le coup ratait, par extraordinaire, on recommencait. Par suite ce qu'il y avait d'ennuyeux, c'est qu'il fallait que le condamne souhaitat le bon fonctionnement de la machine. Je dis que c'est le cote defectueux. Cela est vrai, dans un sens. Mais, dans un autre sens, j'etais oblige de reconnaitre que tout le secret d'une bonne organisation etait la. En somme, le condamne etait oblige de collaborer moralement. C'etait son interet que tout marchat sans accroc.

J'etais oblige de constater aussi que jusqu'ici j'avais eu sur ces questions des idees qui n'etaient pas justes. J'ai cru longtemps – et je ne sais pas pourquoi – que pour aller a la guillotine, il fallait monter sur un echafaud, gravir des marches. Je crois que c'etait a cause de la Revolution de 1789, je veux dire a cause de tout ce qu'on m'avait appris ou fait voir sur ces questions. Mais un matin, je me suis souvenu d'une photographie publiee par les journaux a l'occasion d'une execution retentissante. En realite, la machine etait posee a meme le sol, le plus simplement du monde. Elle etait beaucoup plus etroite que je ne le pensais. C'etait assez drole que je ne m'en fusse pas avise plus tot. Cette machine sur le cliche m'avait frappe par son aspect d'ouvrage de precision, fini et etincelant. On se fait toujours des idees exagerees de ce qu'on ne connait pas. Je devais constater au contraire que tout etait simple : la machine est au meme niveau que l'homme qui marche vers elle. Il la rejoint comme on marche a la rencontre d'une personne. Cela aussi etait ennuyeux. La montee vers l'echafaud, l'ascension en plein ciel, l'imagination pouvait s'y raccrocher. Tandis que, la encore, la mecanique ecrasait tout: on etait tue discretement, avec un peu de honte et beaucoup de precision.

Il y avait aussi deux choses a quoi je reflechissais tout le temps: l'aube et mon pourvoi. Je me raisonnais cependant et j'essayais de n'y plus penser. Je m'etendais, je regardais le ciel, je m'efforcais de m'y interesser. Il devenait vert, c'etait le soir. Je faisais encore un effort pour detourner le cours de mes pensees. J'ecoutais mon c?ur. Je ne pouvais imaginer que ce bruit qui m'accompagnait depuis si longtemps put jamais cesser. Je n'ai jamais eu de veritable imagination. J'essayais pourtant de me representer une certaine seconde ou le battement de ce c?ur ne se prolongerait plus dans ma tete. Mais en vain. L'aube ou mon pourvoi etaient la. Je finissais par me dire que le plus raisonnable etait de ne pas me contraindre.

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