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Albert Сamus: L’etranger

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Albert Сamus L’etranger

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Etranger sur la terre, etranger a lui-meme, Meursault le bien nomme pose les questions qui deviendront un leitmotiv dans l'oeuvre de Camus. De La Peste a La Chute, mais aussi dans ses pieces et dans ses essais, celui qui allait devenir Prix Nobel de litterature en 1957 ne cessera de s'interroger sur le sens de l'existence. Sa mort violente en 1960 contribua quelque peu a rendre mythique ce maitre a penser de toute une generation. --Karla Manuele

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Du reste, je n'allais pas si loin d'ordinaire. Les premiers mois ont ete durs. Mais justement l'effort que j'ai du faire aidait a les passer. Par exemple, j'etais tourmente par le desir d'une femme. C'etait naturel, j'etais jeune. Je ne pensais jamais a Marie particulierement. Mais je pensais tellement a une femme, aux femmes, a toutes celles que j'avais connues, a toutes les circonstances ou je les avais aimees, que ma cellule s'emplissait de tous les visages et se peuplait de mes desirs. Dans un sens, cela me desequilibrait. Mais dans un autre, cela tuait le temps. J'avais fini par gagner la sympathie du gardien-chef qui accompagnait a l'heure des repas le garcon de cuisine. C'est lui qui, d'abord, m'a parle des femmes. Il m'a dit que c'etait la premiere chose dont se plaignaient les autres. Je lui ai dit que j'etais comme eux et que je trouvais ce traitement injuste. «Mais, a-t-il dit, c'est justement pour ca qu'on vous met en prison. – Comment, pour ca ? – Mais oui, la liberte, c'est ca. On vous prive de la liberte.» Je n'avais jamais pense a cela. Je l'ai approuve: «C'est vrai, lui ai-je dit, ou serait la punition? – Oui, vous comprenez les choses, vous. Les autres non. Mais ils finissent par se soulager eux-memes.» Le gardien est parti ensuite.

Il y a eu aussi les cigarettes. Quand je suis entre en prison, on m'a pris ma ceinture, mes cordons de souliers, ma cravate et tout ce que je portais dans mes poches, mes cigarettes en particulier. Une fois en cellule, j'ai demande qu'on me les rende. Mais on m'a dit que c'etait defendu. Les premiers jours ont ete tres durs. C'est peut-etre cela qui m'a le plus abattu. Je sucais des morceaux de bois que j'arrachais de la planche de mon lit. Je promenais toute la journee une nausee perpetuelle. Je ne comprenais pas pourquoi on me privait de cela qui ne faisait de mal a personne. Plus tard, j'ai compris que cela faisait partie aussi de la punition. Mais a ce moment-la, je m'etais habitue a ne plus fumer et cette punition n'en etait plus une pour moi.

A part ces ennuis, je n'etais pas trop malheureux. Toute la question, encore une fois, etait de tuer le temps. J'ai fini par ne plus m'ennuyer du tout a partir de l'instant ou j'ai appris a me souvenir. Je me mettais quelquefois a penser a ma chambre et, en imagination, je partais d'un coin pour y revenir en denombrant mentalement tout ce qui se trouvait sur mon chemin. Au debut, c'etait vite fait. Mais chaque fois que je recommencais, c'etait un peu plus long. Car je me souvenais de chaque meuble, et, pour chacun d'entre eux, de chaque objet qui s'y trouvait et, pour chaque objet, de tous les details et pour les details eux-memes, une incrustation, une felure ou un bord ebreche, de leur couleur ou de leur grain. En meme temps, j'essayais de ne pas perdre le fil de mon inventaire, de faire une enumeration complete. Si bien qu'au bout de quelques semaines, je pouvais passer des heures, rien qu'a denombrer ce qui se trouvait dans ma chambre. Ainsi, plus je reflechissais et plus de choses meconnues et oubliees je sortais de ma memoire. J'ai compris alors qu'un homme qui n'aurait vecu qu'un seul jour pourrait sans peine vivre cent ans dans une prison. Il aurait assez de souvenirs pour ne pas s'ennuyer. Dans un sens, c'etait un avantage.

Il y avait aussi le sommeil. Au debut, je dormais mal la nuit et pas du tout le jour. Peu a peu, mes nuits ont ete meilleures et j'ai pu dormir aussi le jour. Je peux dire que, dans les derniers mois, je dormais de seize a dix-huit heures par jour. Il me restait alors six heures a tuer avec les repas, les besoins naturels, mes souvenirs et l'histoire du Tchecoslovaque.

Entre ma paillasse et la planche du lit, j'avais trouve, en effet, un vieux morceau de journal presque colle a l'etoffe, jauni et transparent. Il relatait un fait divers dont le debut manquait, mais qui avait du se passer en Tchecoslovaquie. Un homme etait parti d'un village tcheque pour faire fortune. Au bout de vingt-cinq ans, riche, il etait revenu avec une femme et un enfant. Sa mere tenait un hotel avec sa s?ur dans son village natal. Pour les surprendre, il avait laisse sa femme et son enfant dans un autre etablissement, etait alle chez sa mere qui ne l'avait pas reconnu quand il etait entre. Par plaisanterie, il avait eu l'idee de prendre une chambre. Il avait montre son argent. Dans la nuit, sa mere et sa s?ur l'avaient assassine a coups de marteau pour le voler et avaient jete son corps dans la riviere. Le matin, la femme etait venue, avait revele sans le savoir l'identite du voyageur. La mere s'etait pendue. La s?ur s'etait jetee dans un puits. J'ai du lire cette histoire des milliers de fois. D'un cote, elle etait invraisemblable. D'un autre, elle etait naturelle. De toute facon, je trouvais que le voyageur l'avait un peu merite et qu'il ne faut jamais jouer.

Ainsi, avec les heures de sommeil, les souvenirs, la lecture de mon fait divers et l'alternance de la lumiere et de l'ombre, le temps a passe. J'avais bien lu qu'on finissait par perdre la notion du temps en prison. Mais cela n'avait pas beaucoup de sens pour moi. Je n'avais pas compris a quel point les jours pouvaient etre a la fois longs et courts. Longs a vivre sans doute, mais tellement distendus qu'ils finissaient par deborder les uns sur les autres. Ils y perdaient leur nom. Les mots hier ou demain etaient les seuls qui gardaient un sens pour moi.

Lorsqu'un jour, le gardien m'a dit que j'etais la depuis cinq mois, je l'ai cru, mais je ne l'ai pas compris. Pour moi, c'etait sans cesse le meme jour qui deferlait dans ma cellule et la meme tache que je poursuivais. Ce jour-la, apres le depart du gardien, je me suis regarde dans ma gamelle de fer. Il m'a semble que mon image restait serieuse alors meme que j'essayais de lui sourire. Je l'ai agitee devant moi. J'ai souri et elle a garde le meme air severe et triste. Le jour finissait et c'etait l'heure dont je ne veux pas parler, l'heure sans nom, ou les bruits du soir montaient de tous les etages de la prison dans un cortege de silence. Je me suis approche de la lucarne et, dans la derniere lumiere, j'ai contemple une fois de plus mon image. Elle etait toujours serieuse, et quoi d'etonnant puisque, a ce moment, je l'etais aussi? Mais en meme temps et pour la premiere fois depuis des mois, j'ai entendu distinctement le son de ma voix. Je l'ai reconnue pour celle qui resonnait deja depuis de longs jours a mes oreilles et j'ai compris que pendant tout ce temps j'avais parle seul. Je me suis souvenu alors de ce que disait l'infirmiere a l'enterrement de maman. Non, il n'y avait pas d'issue et personne ne peut imaginer ce que sont les soirs dans les prisons.

3

Je peux dire qu'au fond l'ete a tres vite remplace l'ete. Je savais qu'avec la montee des premieres chaleurs surviendrait quelque chose de nouveau pour moi. Mon affaire etait inscrite a la derniere session de la cour d'assises et cette session se terminerait avec le mois de juin. Les debats se sont ouverts avec, au-dehors, tout le plein du soleil. Mon avocat m'avait assure qu'ils ne dureraient pas plus de deux ou trois jours. «D'ailleurs, avait-il ajoute, la cour sera pressee parce que votre affaire n'est pas la plus importante de la session. Il y a un parricide qui passera tout de suite apres.»

A sept heures et demie du matin, on est venu me chercher et la voiture cellulaire m'a conduit au Palais de justice. Les deux gendarmes m'ont fait entrer dans une petite piece qui sentait l'ombre. Nous avons attendu, assis pres d'une porte derriere laquelle on entendait des voix, des appels, des bruits de chaises et tout un remue-menage qui m'a fait penser a ces fetes de quartier ou, apres le concert, on range la salle pour pouvoir danser. Les gendarmes m'ont dit qu'il fallait attendre la cour et l'un d'eux m'a offert une cigarette que j'ai refusee. Il m'a demande peu apres «si j'avais le trac». J'ai repondu que non. Et meme, dans un sens, cela m'interessait de voir un proces. Je n'en avais jamais eu l'occasion dans ma vie: «Oui, a dit le second gendarme, mais cela finit par fatiguer.»

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