Antoine de Saint-Exupéry - CITADELLE

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Citadelle est un livre particulier dans le sens où il n'a jamais été achevé ni retouché (ou très peu) par Saint-Exupéry. L'œuvre est restée à l'état de brouillon dactylographié imparfait avant d'être mis en forme, tant bien que mal, par l'éditeur. Saint-Exupéry aborde ici tous ses thèmes récurrents déjà visités dans ses précédents écrits: l'Amour, l'Apprentissage, la Création, Dieu, les Hommes, les Voyages, etc.

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Ainsi ont-ils travaillé toute leur vie pour un enrichissèment sans usage, tout entiers échangés contre l'incorruptible broderie… n'ayant accordé qu'une part du travail pour l'usage et toutes autres parts pour la ciselure, 1'inutile qualité du métal, la perfection du

dessin, la douceur de la courbe, lesquelles né servent à rien sinon à recevoir la part échangée et qui dure plus que la chair.

Ainsi vais-je le soir à pas lents parmi mon peuple et l'enfermant dans le silence de mon amour. Inquiet de ceux-là seuls qui brûlent d'une vaine lumière, poète plein de l'amour des poèmes mais qui n'écrit point le sien, femme amoureuse de l'amour mais qui, ne sachant choisir, ne peut devenir, tous pleins d'angoisse, sachant que je les guérirais de cette angoisse si je leur permettais ce don qui exige sacrifice et choix et oubli de l'univers. Car telle fleur est un refus d'abord de toutes les autres fleurs. Et cependant à cette condition seulement elle est belle. Ainsi de l'objet de l'échange. Et l'insensé qui à cette vieille vient reprocher sa broderie, sous prétexte qu'elle eût pu tisser autre chose, préfère donc le néant à la création. Ainsi je vais, et je sens monter la prière sur les odeurs du campement où tout mûrit et se forme en silence, lentement, sans presque que l'on y songe. C'est dans le temps que baignent d'abord, pour devenir, le fruit, la broderie ou la fleur.

Et au cours de mes longues promenades j'ai bien compris que la qualité de la civilisation de mon empire ne repose point sur la qualité des nourritures mais sur celle des exigences et sur la ferveur du travail. Elle n'est point faite de la possession mais du don. Civilisé d'abord l'artisan dont je parle et qui se recrée dans l'objet, et en revanche, éternel, ne craignant plus de mourir. Civilisé aussi celui-là qui combat et s'échange contre l'empire. Mais cet autre s'enveloppe sans bénéfice du luxe acheté chez les marchands, même s'il ne nourrit son œil que de perfection, si d'abord il n'a rien créé. Et je connais ces races abâtardies qui n'écrivent plus leurs poèmes mais les lisent, qui ne cultivent plus leur sol mais s'appuient d'abord sur les esclaves. C'est contre eux que les sables du Sud préparent éternellement dans leur misère créatrice les tribus vivantes qui monteront à la conquête de leurs provisions mortes. Je n'aime pas les sédentaires du cœur. Ceux-là qui n'échangent rien ne deviennent rien. Et la vie n'aura point servi à les mûrir. Et le temps coule pour eux comme la poignée de sable et les perd. Et qu'ai-je à remettre à Dieu en leur nom?

Ainsi ai-je connu leur misère quand se brisait le réservoir avant qu'il fût plein. Car la mort de l'aïeul devenu terre après s'être tout entier échangé n'est qu'une merveille et c'est l'instrument que l'on enterre désormais inutile. J'ai vu dans mes tribus ces enfants menacés de mort et qui s'essoufflaient sans rien dire, les yeux à demi clos, enfermant un reste de braise sous leurs cils immenses. Car il arrive que Dieu, semblable au moissonneur, fauche des fleurs mêlées à l'orge mûre. Et quand il ramène sa gerbe, riche de ses graines, il y trouve ce luxe inutile.

«C'est l'enfant d'Ibrahim qui meurt», disait le peuple. Et je m'en fus de mes pas lents, ignoré d'eux, dans la demeure d'Ibrahim, sachant que l'on comprend au travers des illusions du langage si l'on s'enferme dans le silence de l'amour. Et ils ne prirent point attention à moi, occupés qu'ils étaient de l'écou-ter mourir.

On parlait bas dans la maison, on avançait en glissant les babouches comme s'il y avait là quelqu'un qui eût très peur et que le moindre son un peu clair eût lait fuir. On n'osait remuer ni ouvrir ni fermer les portes, comme s'il y eût là une flamme tremblante allumée sur l'huile légère. Quand je l'aperçus je vis bien qu'il était en fuite à cause du souffle court, à cause des petits poings fermés, cramponné qu'il était au galop de sa fièvre, à cause de ses yeux obstinément clos et qui se refusaient à voir. Et je les aperçus autour de lui qui cherchaient à l'apprivoiser comme l'on cherche à apprivoiser les petits animaux sauvages. On lui présentait comme en tremblant le bol de lait. Peut-être éprouverait-il le désir du lait et il s'arrêterait dans sa bonne odeur et il boirait. Et l'on communiquerait avec lui comme avec la gazelle qui broute dans la paume. Mais il demeurait tellement sérieux et impassible. Ce n'est point du lait qu'il lui fallait. Alors les vieilles tout doucement, tout doucement comme elles parlent aux tourterelles, commençaient de chanter à voix basse telle chanson qu'il avait aimée — celle des neuf étoiles qui se baignent dans la fontaine — mais sans doute était-il trop loin, et il n'entendait pas. Il ne se retournait même pas dans sa fuite. Tellement infidèle de mourir. Alors on mendiait au moins de lui ce geste, ce coup d'œil que le voyageur sans ralentir jette à l'ami… un signe de reconnaissance. On le retournait dans son lit, on épongeait son visage en sueur, on le forçait de boire — et tout cela peut-être bien pour le réveiller de la mort.

Et je les abandonnai, occupés qu'ils étaient de lui tendre des pièges pour qu'il vécût. Oh! si faciles à éventer par cet enfant de neuf ans. Et à lui tendre des jouets pour l'enchaîner par le bonheur. Mais sa petite main les repoussait inexorable quand on les plaçait trop contre lui comme celui-là écarte les broussailles qui ont ralenti son galop.

Et je m'en fus et me retournai vers le seuil. Il n'était là qu'un moment, une lueur, un aspect de la ville parmi d'autres. Un enfant appelé par erreur avait souri, avait répondu à l'appel. Il venait de se retourner vers le mur. Présence d'enfant déjà plus fragile qu'une présence d'oiseau… et je les laissai faire le silence pour apprivoiser l'enfant qui meurt.

Je cheminais le long de la ruelle. J'entendais à travers les portes réprimander les servantes. On mettait en ordre la maison, on faisait les bagages dans la maison pour la traversée de la nuit. Peu m'importait que la réprimande fût juste ou injuste. Je n'entendais que la ferveur. Et plus loin, contre la fontaine, une petite fille pleurait, le front bien enfoui dans son coude. Je posai doucement la main sur ses cheveux et renversai vers moi son visage, mais sans lui demander la cause de son chagrin, sachant bien qu'elle ne pouvait point la connaître. Car le chagrin est toujours fait du temps qui coule et n'a point formé son fruit. Il est chagrin de la fuite des jours, du bracelet perdu lequel est du temps qui s'égare, ou de la mort du frère laquelle est du temps qui ne sert plus. Et celle-là, quand elle aura vieilli, son chagrin sera chagrin du départ de l'amant, qui sera, sans qu'elle le sache, chemin perdu vers le réel et la bouilloire et la maison bien enfermée et les enfants que l'on allaite. Et le temps tout à coup coulera inutile à travers elle comme à travers le sablier.

Or voici qu'une femme apparut sur le seuil, radieuse, et me regarda bien en face dans la plénitude de sa joie à cause de l'enfant peut-être qui s'était endormi, ou de la soupe parfumée ou d'un simple retour. Et ayant le temps tout à coup à elle. Et je passai devant mon savetier à la jambe unique occupé d'embellir de filigranes d'or ses babouches et je compris bien, malgré qu'il n'eût plus de voix, qu'il chantait: «Qu'y a-t-il, savetier, qui te rend si joyeux?» Mais je n'écoutai point la réponse, sachant qu'il se tromperait et me parlerait de l'argent gagné ou du repas qui l'attendait ou du repos. Ne sachant point que son bonheur était de se transfigurer en babouches d'or.

VII

Car j'ai découvert cette autre vérité. Et c'est que vaine est l'illusion des sédentaires qui croient pouvoir habiter en paix leur demeure car toute demeure est menacée. Ainsi le temple que tu as bâti sur la montagne, soumis au vent du nord, s'est usé peu à peu comme une étrave ancienne et commence déjà de sombrer. Et celui-là que les sables assiègent ils en prendront peu à peu possession. Tu retrouveras sur ses fondations un désert étale comme la mer. Ainsi de toute construction et surtout de mon indivisible palais fait de moutons, de chèvres, de demeures et de montagnes, démarche d'abord de mon amour mais qui, si meurt le roi en qui se résume ce visage, se résoudra de nouveau en montagnes, chèvres, demeures et moutons. Et, perdu désormais dans le disparate des choses, ne sera plus que matériaux en vrac offerts à de nouveaux sculpteurs. Ils viendront, ceux du désert, leur refaire un visage. Ils viendront, avec cette image qu'ils portent dans le cœur, ordonner selon le sens nouveau les caractères anciens du livre.

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