Antoine de Saint-Exupéry - CITADELLE

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Citadelle est un livre particulier dans le sens où il n'a jamais été achevé ni retouché (ou très peu) par Saint-Exupéry. L'œuvre est restée à l'état de brouillon dactylographié imparfait avant d'être mis en forme, tant bien que mal, par l'éditeur. Saint-Exupéry aborde ici tous ses thèmes récurrents déjà visités dans ses précédents écrits: l'Amour, l'Apprentissage, la Création, Dieu, les Hommes, les Voyages, etc.

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«Ainsi celui en qui l'empire est mort: «Ma ferveur, se dit-il, était aveuglément stupide.» Et certes, il a raison. Il n'existe rien en dehors de lui qu'assemblage disparate de chèvres, de moutons, de demeures et de montagnes. L'empire était création de son cœur.

«Mais la beauté d'une femme, où la loges-tu s'il n'est point d'homme pour s'en émouvoir? Et le prestige du diamant si nul ne le souhaite posséder? Et l'empire, s'il n'est plus de serviteurs de l'empire?

«Car celui qui sait lire l'image, et qui la porte dans son cœur, et s'il lui est lié pour en vivre comme un petit enfant à la mamelle, celui dont elle est clef de voûte, dont elle est sens et signification et occasion de grandeur, espace et plénitude, celui-là, s'il est retranché d'avec sa source, est comme divisé, démantelé, et il meurt d'asphyxie à la façon de l'arbre dont on a tranché les racines. Il ne se retrouvera plus. Et cependant, alors que l'image périssant en lui le fait périr, il ne souffre point et s'accommode de sa médiocrité sans la connaître.

«C'est pourquoi il convient en permanence de tenir réveillé en l'homme ce qui est grand et de le convertir à sa propre grandeur.

«Car l'aliment essentiel ne lui vient pas des choses mais du nœud qui noue les choses. Ce n'est pas le diamant, mais telle relation entre le diamant et les hommes qui le peut nourrir. Ni ce sable, mais telle relation entre le sable et les tribus. Non les mots dans le livre, mais telles relations entre les mots du livre qui sont amour, poème et sagesse de Dieu.

«Et si je vous convie de collaborer et d'être ensemble et de constituer une grande figure qui enrichisse chacun, qui participe de tous, et l'enfant de l'empire, si je vous enferme dans le domaine de mon amour, comment n'en seriez-vous pas augmentés et comment résisteriez-vous? La beauté du visage n'existe que par le retentissement de chaque partie sur toutes les autres. Et l'apparition vous bouleverse. Ainsi de tel poème qui vous arrache des larmes. J'ai pris des étoiles, des fontaines, des regrets. Et il n'est là rien d'autre. Mais je les ai pétris selon mon génie et ils ont servi de piédestal à une divinité qui les domine et n'est contenue dans aucun d'entre eux.»

Et mon père envoya un chanteur à cette humanité pourrissante. Le chanteur s'assit vers le soir sur la place et il commença de chanter. Il chanta les choses qui retentissent les unes sur les autres. Il chanta la princesse merveilleuse que l'on ne peut atteindre qu'à travers deux cents jours de marche dans le sable sans puits sous le soleil. Et l'absence de puits devient sacrifice et ivresse d'amour. Et l'eau des outres devient prière car elle mène à la bien-aimée. Il disait: «Je souhaitais la palmeraie et la pluie tendre… mais celle-là surtout dont j'espérais qu'elle me recevrait dans son sourire… et je ne savais plus distinguer ma fièvre de mon amour…»

Et ils eurent soif de la soif, et tendant leurs poings dans la direction de mon père: «Scélérat! Tu nous as privés de la soif qui est ivresse du sacrifice pour l'amour!»

Il chanta cette menace qui règne lorsque la guerre est déclarée et change le sable en nid à vipères. Chaque dune s'augmente d'un pouvoir qui est de vie et de mort. Et ils eurent soif du risque de mort qui anime le sable. Il chanta le prestige de l'ennemi quand on l'attend de toutes parts et qu'il roule d'un bord à l'autre sous l'horizon, comme un soleil dont on ne saurait d'où il va surgir! Et ils eurent soif d'un ennemi qui les eût entourés de sa magnificence, comme la mer.

Et quand ils eurent soif de l'amour entrevu comme un visage, les poignards jaillirent des gaines. Et voilà qu'ils pleuraient de joie en caressant leurs sabres! Leurs armes oubliées, rouillées, avilies, mais qui leur apparurent comme une virilité perdue, car seules elles permettent à l'homme de créer le monde. Et ce fut le signal de la rébellion, laquelle fut belle comme un incendie!

Et tous, ils moururent en hommes!

XIII

Ainsi tentions-nous du chant des poètes sur cette armée qui commençait de se diviser. Mais il arrivait ce prodige que les poètes étaient inefficaces et que les soldats riaient d'eux.

«Que l'on nous chante nos vérités, répondaient-ils. Le jet d'eau de notre maison et le parfum de notre soupe du soir. Que nous importent ces radotages?»

C'est alors que j'appris cette autre vérité: à savoir que le pouvoir perdu ne se retrouve plus. Et qu'elle avait perdu sa fertilité, l'image de l'empire. Car les images meurent comme les plantes quand leur pouvoir s'est usé et qu'elles ne sont plus que matériaux morts près de se disperser, et humus pour plantes nouvelles. Et je m'en fus à l'écart pour réfléchir sur cette énigme. Car rien n'est plus vrai ni moins vrai. Mais plus efficace ou moins efficace. Et je ne tenais plus dans les mains le nœud miraculeux de leur diversité. Il m'échappait. Et mon empire se délabrait comme de soi-même, car le cèdre, quand l'orage en brise les branches et que le vent de sable le racornit et qu'il cède au désert, ce n'est point que le sable soit devenu plus fort mais que le cèdre a déjà renoncé et ouvert sa porte aux barbares.

Quand un chanteur chantait, on lui reprochait d'exagérer son émotion. Et il est vrai que le pathétique sonnait faux et nous paraissait d'un autre âge. Est-il lui-même dupe, disait-on, de l'amour qu'il exprime pour des chèvres, pour des moutons, pour des demeures, pour des montagnes qui ne sont qu'objets disparates? Est-il dupe lui-même de l'amour qu'il exprime pour des courbes de fleuves que ne menacent point les hasards de la guerre, et qui ne méritent pas le sang? Et il est vrai que les chanteurs eux-mêmes avaient mauvaise conscience comme s'ils eussent conté des fables grossières à des enfants qui n'eussent plus été assez crédules…

Mes généraux, dans leur solide stupidité, me venaient reprocher mes chanteurs. «Ils chantent faux!» me disaient-ils. Mais je comprenais leur fausse note, puisqu'ils célébraient un dieu mort.

Mes généraux, dans leur solide stupidité, m'interrogeaient alors: «Pourquoi nos hommes ne veulent-ils plus se battre?» Comme ils eussent dit, scandalisés dans leur métier: «Pourquoi ne veulent-ils plus faucher les blés?» Et moi je changeais la question qui ainsi posée ne menait à rien. Il ne s'agissait point d'un métier. Et je me demandais dans le silence de mon amour: «Pourquoi ne veulent-ils plus mourir?» Et ma sagesse cherchait une réponse.

Car on ne meurt point pour des moutons, ni pour des chèvres ni pour des demeures ni pour des montagnes. Car les objets subsistent sans que rien leur soit sacrifié. Mais on meurt pour sauver l'invisible nœud qui les noue et les change en domaine, en empire, en visage reconnaissable et familier. Contre cette unité l'on s'échange car on la bâtit aussi quand on meurt. La mort paie à cause de l'amour. Et celui-là qui eût lentement échangé sa vie contre l'ouvrage fait et qui dure plus que la vie, contre le temple qui fait son chemin dans les siècles, celui-là accepte aussi de mourir si ses yeux savent dégager le palais du disparate des matériaux, et s'il est ébloui par sa magnificence et désire s'y fondre. Car il est reçu par plus grand que lui et il se donne à son amour.

Mais comment eussent-ils accepté d'échanger leur vie contre des intérêts vulgaires? L'intérêt d'abord commande de vivre. Quoi que fissent mes chanteurs ils offraient à mes hommes de la fausse monnaie en échange de leur sacrifice. Faute de savoir dégager pour eux le visage qui les eût animés. Mes hommes n'avaient point droit de mourir dans l'amour. Pourquoi seraient-ils morts?

Et ceux d'entre eux qui cependant mouraient par dureté dans un devoir qu'ils acceptaient sans le comprendre, mouraient tristement, raides et les yeux durs, sobres de mots, dans la sévérité de leur dégoût.

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