Эльза Триоле - Roses à crédit

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Предлагаемый для самостоятельного домашнего чтения роман Эльзы Триоле «Розы в кредит» по своему словарному составу больше всего подходит к тематике, изучаемой на первом курсе специальных языковых вузов и факультетов иностранных языков.
Роман частично сокращен, но не адаптирован.
Поскольку роман рекомендуется для чтения первокурсникам, он снабжен подробным комментарием, включающим в себя не только реалии, но и всю идиоматику романа, а также объяснение наиболее трудных для понимания фраз.

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— Tu te rends compte, Martine, que tu as déjà gagné deux manches ? [70] tu as déjà gagné deux manches — ты уже выиграла два тура. Je veux dire, dans ta courte vie… dit M. Georges.

M’man Donzert regarda son mari par-dessus les lunettes : Georges était un homme plein de tact, mais les jeunes filles, c’est délicat, se rendait-il compte de ce que cette rencontre de la veille représentait pour Martine ?

— …deux manches. La première, quand M’man Donzert t’a recueillie, continua M. Georges….La deuxième, quand M’man Donzert t’a emmenée à Paris. C’est elle ton destin et ta bonne étoile. Songe, la petite-perdue-dans-les-bois, la voilà dans un grand immeuble moderne à Paris ! Elle est belle, elle a du travail dans un Institut de luxe… Ne rate pas la manche suivante, fillette…

M’man Donzert plia son tricot : elle était trop énervée pour continuer à tricoter. En vérité toute la maison était inquiète de ce qui avait bien pu arriver à Martine la veille au soir, et personne n’osait lui en parler directement, pas même Cécile. Mais cette rencontre à Paris avait quelque chose de surnaturel. Le rêve d’une jeune fille romanesque, un rêve qui aurait dû fondre devant un quelconque homme réel, M’man Donzert commençait à trouver ce rêve anormalement tenace. Jusque-là, elle se disait seulement que l’homme réel tardait à paraître et que la passion de Martine pour ce Daniel, auquel elle n’avait jamais parlé, ressemblait à de la folie. Toutes les fillettes commencent par s’amouracher au hasard, il leur faut un objet pour rêveries amoureuses, puis vient l’homme réel. Mais cette Martine, qui continuait à attendre, avec une patience fervente et têtue, et ce Daniel qui passait sans un regard pour elle… Alors M’man Donzert aurait voulu lui parler, la prévenir… de quoi au juste ? Où cela pouvait la mener… mais quoi cela ? Il n’y avait rien à dire contre Daniel, jusque-là il n’avait pas profité de la situation, au contraire. Il était d’une famille respectable et l’on disait que son père était fort riche, quand même il continuait à vivre dans sa vieille ferme sans l’aménager.

Qu’avait-il donc de si inquiétant, ce Daniel ? Probablement la passion que Martine lui vouait. D’ailleurs de lui-même, qu’en savait-on ? Qu’il ait été héroïque pendant la Résistance, c’était beau, ça… Maintenant il était un étudiant attardé, il avait quand même vingt-trois ans et il venait d’entrer à École d’Horticulture, à Versailles… Alors, quand est-ce qu’il commencerait à gagner sa vie ?

Le père Donelle passait pour quelqu’un qui avait fait un nœud si serré aux cordons de sa bourse [71] qui avait fait un nœud si serré aux cordons de sa bourse — он так крепко завязал свой кошелек, т. е. он не любит давать деньги. qu’il était difficile à défaire. Et puis le fait que Martine avait toujours voué à ce Daniel un pareil culte ne voulait pas dire que lui, de son côté aurait du sentiment pour elle, et il serait capable d’en profiter et de la laisser tomber… Cette Martine, une sotte, une folle ! M’man Donzert pensait que c’était aussi sa faute à elle de ne pas avoir su, en bonne catholique, inculquer à Martine le sens du péché pour ainsi dire.

— Martine a toujours été raisonnable, dit M’man Donzert. Elle n’est pas faite, avec les goûts qu’elle a pour épouser un ouvrier. Elle n’y songe pas. Moi, je suis d’une famille d’ouvriers, et mon premier mari était un ouvrier, mais je comprends bien que mes filles veulent s’élever au-dessus de notre condition.

— Maman, dit Cécile, personne ne veut s’élever au-dessus de toi. Jacques est un ouvrier et c’est très bien comme ça…

— Ça, on le saura après si « c’est très bien comme ça… », dit M’man Donzert impatientée, mais Martine, encore moins que toi est faite pour épouser un ouvrier. Vous êtes des princesses. D’ailleurs il n’en est pas question, du moins pour Martine. Tu sais bien, Martine, comment tu es, tu tournes de l’œil quand tu vas dans des cabinets qui ne sont pas propres… Et il te faut changer des serviettes tous les jours… Et le lit ! Tu as les reins rompus si tu n’as pas un sommier et un matelas extra.

— La Princesse sur le petit pois… Curieux… curieux… dit M. Georges et il ajouta :

— Connaissez-vous ce conte, Mesdames ?

Une Reine-mère pour marier son fils voulait une vraie princesse… alors les filles qui se présentaient, les candidates fiancées, elle leur faisait passer une épreuve : elle les gardait à coucher, et sur un beau lit faisait échafauder des matelas, l’un plus moelleux que l’autre… Il y en avait tant et tant, que la fille qui voulait épouser le prince et se disait princesse authentique, se trouvait tout en haut, sous le ciel de lit [72] le ciel de lit — балдахин. en satin bleu… Or, entre le sommier et tous les matelas, la Reine-mère glissait un petit pois, un seul tout petit pois. Le lendemain matin elle venait réveiller la jeune fille et lui demandait : « Avez-vous bien dormi, Princesse, le lit est-il bon ? » Et toutes les prétendantes répondaient : « Oh, oui, Madame la Reine, Votre Majesté, j’ai fort bien dormi, ce lit est du duvet… » Alors la Reine-mère disait : « Allez-vous en ! Vous n’êtes pas une vraie princesse ». Enfin, un jour, arrive au Palais une fillette… Elle portait une robe de coton et des sabots, ses longs cheveux tressés faisaient deux fois le tour de sa tête, son tour de taille égalait son cou, et elle avait les yeux comme deux soleils… « Je suis une princesse lointaine, dit-elle à la Reine, et je veux, Madame, me marier avec votre fils, parce que je l’ai toujours aimé, depuis que, toute petite, j’ai vu son portrait… »

— Dans Match ? [73] Dans « Match » — Paris Match — Пари-Матч — иллюстрированный журнал. fit Cécile rieuse, mais les autres lui firent : Cht-t-t!

— Comme vous y allez ! [74] Comme vous y allez — зд. какая дерзость! répondit la Reine-mère. Mon fils est encore plus beau que son portrait dans Match, et vous, ma fille, vous n’êtes qu’une gardeuse d’oies ! Je veux pourtant vous faire passer la nuit au Palais, histoire de rire [75] histoire de rire — смеха ради, чтобы посмеяться. … » On conduisit la petite avec sa robe de coton et ses sabots dans la chambre somptueuse, où le lit était déjà fait, avec tous ses matelas, ses beaux draps en dentelles et le petit pois glissé entre le sommier et les matelas. Les femmes de chambre déshabillèrent la petite, défirent ses grands cheveux d’or qui tombaient jusqu’à terre. Habillé de ses cheveux seuls, l’enfant monta l’échelle qu’il fallait appuyer contre le lit, pour se hisser à son sommet…

Le téléphone, grossier comme toujours, vint couper la parole à M. Georges.

Martine laissa tomber la main de Cécile… Vas-y, toi, dit-elle très bas. Cécile courut dans le petit vestibule :

— Allô ! Allô ! Oui, oui, Jacques, c’est moi…

Mais la porte se fermait, elle l’avait repoussée du pied, et sa voix disparut : elle devait parler très bas…

— Depuis le temps qu’elle fréquente ce garçon, il serait temps qu’il fît sa demande officiellement [76] Depuis le temps qu’elle fréquente ce garçon, il serait temps qu’il fît sa demande officiellement. — Сколько времени она уже встречается с этим молодым человеком, пора бы ему сделать предложение официально. … dit Mme Donzert.

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Елена 13 июля 2021 в 15:34
Читаю эту книгу во второй раз. По ней я изучаю французкий. Меня оченьтрогает сюжет. Очень жалко Мартину. ее маму и особенно малышей. Я не могу сдержать слез. Очень больно. Так хочеться их всех обнять и обогреть. Защитить. Муж Мартины не благородный человек. Он забыл о том , что мы в ответе за тех, кого приручили. Очень хорошая книга. но очень грустная.
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